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Juntes de défense

Les Juntes de défense ou Comités de défense (en espagnol Juntas de Defensa) sont des organisations militaires de caractÚre prétorien apparues en 1916 en Espagne.

Il s’agit d’organisations corporatives — et non d'une sorte de syndicat comme on a pu l’affirmer ; elles dĂ©fendent les intĂ©rĂȘts de certains corps dĂ©terminĂ©s, notamment l’artillerie et les ingĂ©nieurs[1] — de militaires en poste dans la PĂ©ninsule rĂ©clamant des augmentations de salaire — la PremiĂšre Guerre mondiale crĂ©ant un contexte de forte inflation Ă©conomique — et protestant contre les rapides promotions obtenues pour mĂ©rites de guerre de ceux affectĂ©s aux opĂ©rations en cours au Maroc[2] - [1] - [3]. Elles incarnent Ă  la fois la figure extrĂȘme des « bureaucrates militaires mal payĂ©s » et la dĂ©fense du « statut "moral" » de l’ArmĂ©e espagnole[4].

Recevant dans un premier temps le soutien du roi Alphonse XIII, elles forment un groupe de pression militaire sur le pouvoir civil qui finit par intervenir activement dans la vie politique du pays, provoquant la chute de plusieurs gouvernements. L’action des Juntes constitue le dĂ©clencheur de la crise du rĂ©gime de la Restauration en 1917[5] - [6] - [7] - [8]. Le mouvement des Juntes, « qui fut essentiellement une grĂšve d'officiers en faveur d'amĂ©liorations Ă©conomiques, fut acceptĂ© par l'opinion publique comme un moyen lĂ©gitime pour imposer la rĂ©novation de la vie politque »[4].

L’épisode des Juntas illustre une Ă©volution du rĂ©gime, le rĂŽle des partis dans l’initiative politique s’attĂ©nuant au profit du pouvoir royal et des garnisons militaires. Il marque un point de non-retour : jusqu’au coup d'État de Primo de Rivera en 1923, les crises de gouvernements de la monarchie constitutionnelle s’enchainent, les Ă©lections gĂ©nĂ©rales sont convoquĂ©es Ă  4 reprises, trois prĂ©sidents du Conseil des ministres chutent sous la pression directe des militaires, et les espoirs d’une rĂ©gĂ©nĂ©ration du systĂšme de l’intĂ©rieur s'Ă©vanouissent. Le roi cĂšde au prĂ©torianisme, dans une tentative d’instrumentaliser les Juntes pour son bĂ©nĂ©fice propre tout en cherchant Ă  les modĂ©rer : pour contrer les protestations sociales, il recourt Ă  la militarisation de l’ordre public, laissĂ© aux mains d’une ArmĂ©e devenue corporatiste[9] - [4].

En janvier 1922, elles sont rebaptisĂ©es « commissions informatives » (comisiones informativas), puis dissoute en novembre de la mĂȘme annĂ©e, dix mois avant le coup d'État de Primo de Rivera qui dĂ©bouche sur une dictature et met fin au rĂ©gime constitutionnel.

Histoire

Origines

Le gĂ©nĂ©ral RamĂłn EchagĂŒe y MĂ©ndez Vigo, ministre de la Guerre entre 1913 et 1915.

L'origine des Juntes de défense remonte au mécontentement provoqué au sein de certains secteurs de l'Armée par les tentatives de réforme militaire entreprises par les gouvernements du conservateur Eduardo Dato et du libéral Romanones.

En novembre 1915, le gĂ©nĂ©ral RamĂłn EchagĂŒe y MĂ©ndez Vigo, ministre de la Guerre de Dato, prĂ©sente un plan de rĂ©duction nombre d'officiers — jugĂ© comme trop important et l'un des grands problĂšmes de l'ArmĂ©e, notamment en raison du surcoĂ»t que cela occasionne pour les finances publiques[10] — par le biais de retraites anticipĂ©es, qui n'est finalement pas approuvĂ© Ă  cause de la chute du gouvernement le mois suivant. Le projet est repris par son successeur au ministĂšre, le gĂ©nĂ©ral AgustĂ­n de Luque y Coca, qui le complĂšte avec une mesure de suppression de bon nombre de postes vacants, qui prĂ©voit la mise en rĂ©serve d’environ 4 800 officiers, amĂ©lioration des promotions pour mĂ©rites de guerre[11], ainsi qu'un compromis controversĂ© sur la question des promotions — maintien des avancements Ă  l'anciennetĂ© en temps de paix, mais avec l'introduction d'examens pour valoriser l'aptitude des candidats, laissant ainsi la possibilitĂ© de concĂ©der des avancements pour mĂ©rite dans le futur, qui seraient supervisĂ©s par le Conseil suprĂȘme de Guerre et Marine —[12] - [1].

Le moment est particuliĂšrement mal choisi, avec un contexte international marquĂ© par le premier conflit mondial, les forces espagnoles activement impliquĂ©es dans la guerre en Afrique du Nord et l’institution armĂ©e encore en crise comme consĂ©quence du « dĂ©sastre de 1898 », dont elle est tenue pour responsable dans l'opinion[13].

Le plan suscite le rejet des chefs et des officiers de grade infĂ©rieur Ă  colonel affectĂ©s dans la PĂ©ninsule, ceux que la rĂ©forme affecte le plus, qui dĂ©fendent traditionnellement un avancement strictement rĂ©gi par l'anciennetĂ©[14]. C'est dans ces conditions qu'est formĂ©e en 1916 Ă  Barcelone la junte de dĂ©fense de l'Arme des IngĂ©nieurs, qui revendique Ă©galement la possibilitĂ© de rendre compatibles leurs affectations avec l'exercice de leur profession dans le civil. À l'automne suivante, toujours Ă  Barcelone, suivant cet exemple les officiers de l'Arme d'infanterie crĂ©ent leur propre junte, qui non seulement s'oppose Ă  la rĂ©forme du gĂ©nĂ©ral Luque, mais Ă©galement aux promotions au mĂ©rite et au favoritisme dans leurs concessions, et rĂ©clame des augmentations de salaires dans un contexte de forte inflation provoquĂ©e par la PremiĂšre Guerre mondiale qui entraĂźne d'importantes baisses de pouvoir d'achat. Le mouvement des juntes s'Ă©tend ensuite dans toute la PĂ©ninsule, formant un rĂ©seau de juntes locales et rĂ©gionales culminant dans la « Junte centrale de dĂ©fense » (« Junta Central de Defensa »), ayant son siĂšge Ă  Barcelone et dirigĂ©e par le colonel du rĂ©giment de Vergara, Benito MĂĄrquez MartĂ­nez[12]. Selon les sources diplomatiques françaises, les Juntes regroupent environ 9 000 officiers[15].

Dans ce premier temps, les juntes sont illĂ©gales et secrĂštes — le droit syndical n'est pas reconnu aux militaires —, mais leur action est connue et publique[15].

Reconnaissance et pĂ©riode d’influence

Manuel GarcĂ­a Prieto, prĂ©sident du gouvernement qui s’oppose Ă  la lĂ©galisation des Juntes de dĂ©fense mais se voit contraint Ă  dĂ©missionner face Ă  la pression des Juntes.

Les juntes exigent leur reconnaissance lĂ©gale. Le gouvernement refuse une telle organisation des militaires, qui serait un menace directe pour le pouvoir civil et fait arrĂȘter leurs dirigeants[3]. En avril 1917, le gĂ©nĂ©ral Aguilera Egea, ministre de la Guerre du nouveau gouvernement GarcĂ­a Prieto, ordonne leur dissolution. La tension s’accroit tout au long du mois de mai, jusqu’à la remise, le 1er juin suivant, d’un manifeste de la Junte de dĂ©fense de Barcelone au capitaine gĂ©nĂ©ral de Catalogne qui rĂ©clame « justice et Ă©quitĂ© » pour toute l’armĂ©e — notamment des augmentations de salaire et la suppression des promotions pour mĂ©rites de guerre —[15], exige la mise en libertĂ© des officiers dĂ©tenus en raison de leur appartenance aux juntes et lance un ultimatum aux autoritĂ©s, menaçant d’entrer en dĂ©sobĂ©issance si leurs demandes sont refusĂ©es[5]. Il s’agit de la « premiĂšre intervention de caractĂšre corporatif et Ă  visĂ©e militariste de l’armĂ©e espagnole »[16].

Le colonel Mårquez, figure la plus en vue des Juntes de défense.

La situation est critique, car le pouvoir risque de perdre l’appui d’une grande partie de l’ArmĂ©e, qui constitue l’un des piliers de la Monarchie[17].

Le roi Alphonse XII, qui a suivi le conflit avec beaucoup d’attention, cherchant une issue qui prĂ©serve son prestige auprĂšs des militaires, se prononce en faveur des juntes[18] - [19] - [20], les couvrant d’éloges et louant leur patriotisme, Ă  l’encontre du pouvoir civil[19]. Il ordonne directement au capitaine gĂ©nĂ©ral de Catalogne la libĂ©ration des junteros, entraĂźnant la dĂ©mission du ministre, discrĂ©ditĂ©, le 11 fĂ©vrier 1918, suivi du gouvernement tout entier, par solidaritĂ©[20]. Avec cette dĂ©cision, le roi s’aliĂšne durablement une grande partie des militaires favorables au rĂ©gime libĂ©ral[20].

Le monarque nomme le conservateur Dato pour succĂ©der au libĂ©ral GarcĂ­a Prieto, qui s’empresse de s’incliner devant les conditions imposĂ©es par les juntes : il dĂ©bloque 1 189 860 pesetas pour l’augmentation des rĂ©tributions militaires[20], suspend les garanties constitutionnelles, censure la presse et ferme le Parlement quelques jours plus tard[19] - , reproduisant une situation similaire Ă  celle qui avait fait suite aux incidents du ÂĄCu-Cut! en 1905-1906 et l'approbation de la Ley de Jurisdicciones[21] - [22].

Contrairement aux probables attentes des autoritĂ©s, cette situation, loin d’aider Ă  dominer l’indiscipline des juntes, leur confĂšre une lĂ©gitimitĂ© pour intervenir dans la vie politique du pays, ce qu’elles feront au cours des annĂ©es suivantes[23]. S’appuyant sur le statut du monarque dĂ©fini comme « chef des ArmĂ©es » dans la Constitution, elles communiquent directement avec le roi Alphonse XIII[3] et s’immiscent dans la vie politique, participant Ă  la demande de rĂ©novation et de rĂ©gĂ©nĂ©ration alors trĂšs diffusĂ©e dans la sociĂ©tĂ©[24] - [25] - [8].

Rapidement, le coronel MĂĄrquez MartĂ­nez, figure la plus en vue des Juntas — dont il prĂ©side la branche d’Artillerie —, est accueilli dans l’opinion comme un sauveur incarnant les revendications de rĂ©novation du rĂ©gime et entre en contact avec les plus grandes personnalitĂ©s politiques, comme le catalaniste Francesc CambĂł, le conservateur Antonio Maura ou le rĂ©publicain Alejandro Lerroux, en dĂ©pit de son impĂ©ritie[26].

Caricature en couverture de la revue España (21 mars 1918), reprĂ©sentant une scĂšne NativitĂ©, oĂč apparaissent les Juntes de dĂ©fense.

Au cours de la GrĂšve gĂ©nĂ©rale de 1917, les socialistes et certains rĂ©volutionnaires escomptent dans un premier temps un appui des soldats comme dans les soviets de la RĂ©volution de FĂ©vrier, car ils considĂšrent que leurs revendications se rejoignent sur l’essentiel. NĂ©anmoins, Ă  la surprise de ces derniers, les membres des juntes suivent les ordres reçus de leurs supĂ©rieurs et participent pleinement Ă  la rĂ©pression des troubles sociaux, permettant leur rapide extinction[27] - [28].

AprĂšs la grĂšve du mois d'aoĂ»t, les juntes exercent une pression sur le gouvernement Dato, provoquant sa dĂ©mission en octobre, confirmant un retour de l’ArmĂ©e au premier plan de la vie politique du pays, qui redevient un facteur dĂ©terminant pour la formation ou le maintien d’un gouvernement, aussi bien libĂ©ral que conservateur[29].

Le nouveau gouvernement , dit « de concentration » — prĂ©sidĂ© par le libĂ©ral GarcĂ­a Prieto, il rassemble des personnalitĂ©s issus d'autres formations, comme le conservateur de la Cierva Ă  la DĂ©fense — ne dure que quelque mois. De la Cierva mĂšne sa propre politique, en soutien des revendications des Juntes de dĂ©fense, provoquant la dĂ©saffection des autres factions libĂ©rales envers le chef du gouvernement. Lorsque ce dernier prĂ©sente sa dĂ©mission, les juntes l'obligent Ă  rester au pouvoir. C’est finalement la grĂšve des fonctionnaires, qui forment leurs propres groupes de pression en imitation des juntes militaires, qui met un terme au gouvernement. GarcĂ­a Prieto dĂ©crĂšte la dissolution du corps de Courriers et tĂ©lĂ©graphes, celui qui a commencĂ© la grĂšve, tandis que les militaires menacent de l’établissement d’un gouvernement prĂ©sidĂ© par de la Cierva[30] - [31]. Le roi charge alors le comte de Romanones de rĂ©unir les chefs des diffĂ©rentes factions libĂ©rales et conservatrices pour trouver une issue, d’oĂč surgit un nouveau « gouvernement de concentration », cette fois prĂ©sidĂ© par le conservateur Antonio Maura[32].

Ces évÚnements sont considérés comme un « pronunciamiento désarmé » ou « pacifique », ou bien comme le premier pronunciamiento du XXe siÚcle par certains historiens[33] - [34] - [1].

Ils contribuent Ă©galement Ă  accentuer la division au sein de l’ArmĂ©e, en renforçant une esprit Ă©litiste auprĂšs des militaires africanistes, mĂ©prisant la vie civile, les militaires des garnisons et le pouvoir civil[20].

Rejet et dissolution

En juillet-aoĂ»t 1922, est formĂ© un nouveau gouvernement de concentration prĂ©sidĂ© par Maura[35], qui choisit de s’occuper des Juntes, devenues trop menaçantes pour le systĂšme. En janvier 1922, le ministre de la Guerre Juan de la Cierva les transforme en simples « commissions informatives » intĂ©grĂ©es Ă  son ministĂšre, bien qu’il doive se montrer trĂšs insistant pour obtenir la signature du dĂ©cret par le roi — ce dernier, ayant maintenu des contacts avec les chefs des Juntes, s’étant montrĂ© trĂšs dubitatif sur l’opportunitĂ© de la mesure —, allant jusqu'Ă  menacer de dĂ©missionner[36].

Le gouvernement Maura, acculé par la question des responsabilités du « désastre » d'Anoual, ne dure que 8 mois et est remplacé en mars 1922 par un gouvernement, encore conservateur, présidé par José Sånchez Guerra[37].

Le gouvernement de SĂĄnchez Guerra tente de faire face aux prĂ©tentions interventionnistes des militaires et de soumettre les Juntes de dĂ©fense, alors dĂ©nommĂ©es « commissions informatives », au pouvoir civil, en comptant pour cela sur la collaboration du roi. Le monarque finit ainsi par les rĂ©pudier aprĂšs les avoir utilisĂ©es[4]. En juin 1922, dans une rĂ©union avec les militaires de la garnison de Barcelone, Alphonse XIII se montre trĂšs critique envers les Juntes, il dĂ©plore leur tendance Ă  l’indiscipline et leur immiscion en politique[38] ; en Ă©change il reçoit des marques de soutien de la part des militaires dits « africanistes », c’est-Ă -dire affectĂ©s au Protectorat du Maroc.

Au parlement, le gouvernement manifeste son soutien aux paroles du monarque. À la suite de la demande de dissolution des Juntes formulĂ©e par le dĂ©putĂ© indĂ©pendant Augusto Barcia, le premier ministre rĂ©pond qu’il a toujours pensĂ© que les Juntes Ă©taient illĂ©gitimes, qu’il n’avait jamais approuvĂ© leurs actes et assure que le gouvernement agirait si elles agissaient en marge de la loi. Les dĂ©putĂ©s rĂ©formistes, rĂ©publicains et socialistes critiquent l’intervention du roi, considĂ©rant qu’elle sort de ses prĂ©rogatives constitutionnelles, rappellent le soutien qu’il avait donnĂ© au Juntes par le passĂ© et reprochent au gouvernement de se rĂ©fugier derriĂšre le roi pour exprimer son avis sur la question[39].

Finalement, le Parlement adopte en novembre 1922 une loi qui prononce la dissolution des Juntes et Ă©tablit les normes strictes que les militaires doivent suivre pour obtenir des mĂ©rites de guerre, satisfaisant ainsi l'une des revendications de celles-ci. Il obtient de cette maniĂšre un rĂ©tablissement d’une relative unitĂ© entre officiers africanistes et junteros de l’ArmĂ©e espagnole[40].

Conséquences

L’épisode des Juntes de dĂ©fense constituent un prĂ©cĂ©dent dans l’histoire de l’ArmĂ©e espagnole et un point de non-retour pour le rĂ©gime de la Restauration[41].

Selon l’historien Fernando Puell, « La pseudo-lĂ©galisĂ©e intromission de Juntes de dĂ©fense dans la vie politique nationale, ouvertement tolĂ©rĂ©e par les gouvernements qui se succĂ©dĂšrent de 1917 Ă  1922, habituĂšrent la sociĂ©tĂ© Ă  la mĂ©diatistion des corps d’officiers. Pour cette raison, la majoritĂ© de la population n’émit pas d’objection, beaucoup acceptĂšrent avec complaisance et mĂȘme certains cĂ©lĂ©brĂšrent » le coup d’État militaire de 1923[42].

Avant celui-ci, d'anciens membres de la Junte d'infanterie ourdirent un plan la mĂȘme annĂ©e pour mettre fin au gouvernement civil[43].

Notes et références

  1. Carr 2003, p. 484
  2. SuĂĄrez Cortina 2006, p. 193.
  3. PĂ©rez 1996, p. 672
  4. Carr 2003, p. 540
  5. Moreno LuzĂłn 2009, p. 444.
  6. Carr 2003, p. 483
  7. article « Junte » sur le site de l'EncyclopÊdia Universalis
  8. Radcliff 2018, p. 194
  9. JuliĂĄ 1999, p. 42-43
  10. « En el orden structural, el ejĂ©rcito estaba muy lejos de ser un elemento sano. Se trataba en mucho mayor medida de una monstruosidad sedentaria y burocrĂĄtica que de una mĂĄquina de guerra; los intentos de reforma de la dĂ©cada de 1880 habĂ­an chocado contra los intereses creados. El cuerpo de oficiales estaba hinchado artificialmente — en 1915 habĂ­a un oficial por cada cinco soldados; el 60 por ciento del presupuesto del ejĂ©rcito iba destinado a pagar a los oficiales —. [
] Para este ejĂ©rcito de clase media, sedentario y burocrĂĄtico, lo Ășnico importante eran la perspectiva de paga y el estatus ocupado por la oficialidad en la sociedad » (Carr 2001, p. 120-121).
  11. AlĂ­a Miranda 2018, p. 37-38.
  12. SuĂĄrez Cortina 2006, p. 193-194.
  13. AlĂ­a Miranda 2018, p. 37.
  14. Moreno LuzĂłn 2009, p. 446.
  15. AlĂ­a Miranda 2018, p. 38
  16. Puell 2000, p. 143
  17. AlĂ­a Miranda 2018, p. 38-39
  18. SuĂĄrez Cortina 2006, p. 195.
  19. Moreno LuzĂłn 2009, p. 446-447; 444.
  20. AlĂ­a Miranda 2018, p. 39
  21. JuliĂĄ 1999, p. 42
  22. Barrio 2004, p. 15
  23. Moreno LuzĂłn 2009, p. 447.
  24. C. Rodríguez Jiménez (2006), p. 219-220.
  25. PĂ©rez 1996, p. 673
  26. « El resultado verdaderamente extraordinario fue que la opiniĂłn pĂșblica (es decir los excluidos de la vida polĂ­tica y de la oposiciĂłn) aceptara a estos militares quisquillosos y egoĂ­stas como instrumentos ideales para exigir la regeneraciĂłn y la renovaciĂłn nacionales del gobierno y de los polĂ­ticos. El juntero mĂĄs destacado, el coronel MĂĄrquez, sordo, polĂ­ticamente un memo, fue tratado como un mesĂ­as y pronto estaba en relaciĂłn con CambĂł, Maura y Lerroux. » (Carr 2003, p. 484-485).
  27. Moreno LuzĂłn 2009, p. 450.
  28. Tusell et GarcĂ­a Queipo de Llano 2002, p. 297-298
  29. Barrio Alonso 2004, p. 16-17
  30. Antonio Aguilar Pérez, « Movimientos corporativos en los cuerpos de correos y telégrafos. De las comisiones a los sindicatos », Scripta Nova, Revista electrónica de geografía y ciencias sociales (Universidad de Barcelona) (consulté le ).
  31. (es) « DisoluciĂłn de los cuerpos de Correos y TelĂ©grafos », El Sol,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  32. Barrio 2004, p. 21
  33. Alonso 1974, p. 369
  34. FernĂĄndez LĂłpez 2003, p. 88
  35. Barrio Alonso 2004, p. 59
  36. Tusell et GarcĂ­a Queipo de Llano 2002, p. 375-376
  37. Barrio 2004, p. 59
  38. « Actualmente asusta notar en nuestro ejército agrupaciones que, aunque las motivó un deseo tal vez nobilísimo, estån francamente fuera de lo que aconseja la obediencia mås elemental y la disciplina fundamental. El oficial no puede meterse en política. » (Tusell et García Queipo de Llano 2002, p. 377-378)
  39. Tusell et GarcĂ­a Queipo de Llano 2002, p. 378-379
  40. Boyd 2003, p. 234
  41. AlĂ­a Miranda 2018, p. 40
  42. Puell 2000, p. 145
  43. Moreno LuzĂłn 2009, p. 499

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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