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Julius Wernher

Jules Charles Wernher ( - ), 1er baronnet, est un magnat britannique d'origine hessoise, spécialisé dans l'industrie de l'extraction de diamant. Collectionneur d'art, il fut par ailleurs victime d'une escroquerie sensationnelle à la Belle Époque, l'affaire Lemoine[1] - [2] (1909).

Julius Wernher
Julius Wernher, par Hubert von Herkomer.
Titre de noblesse
Baronnet
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  62 ans)
Nationalité
Activités
Père
Friedrich Augustus Wernher, of Frankfurt (d)
Mère
Elisabeth Weidenbusch (d)
Conjoint
Alice Mankiewicz (d) (Ă  partir de )
Enfants
Sir Derrick Wernher, 2nd Baronet (d)
Harold Augustus Wernher (en)
Alexander Wernher (d)

Biographie

Le courtier des diamantaires

Né à Darmstadt, dans le Grand-duché de Hesse, où son père est attaché à la cour grand-ducale, il entre dans une banque de Londres en tant qu'étudiant, sert dans la cavalerie prussienne au cours de la guerre franco-allemande de 1870-1871, et rencontre à Paris le diamantaire Jules Porgès.

Julius Wernher avait eu pour premier employeur Théodore Porgès, le cousin de Jules Porgès. Théodore avait épousé Mathilde Weisweiller, proche du baron Henri de Rothschild, dont elle devient la nièce après un mariage. Son père, le baron de Weisweiller, était représentant de la famille Rothschild à Madrid[3].

Porgès envoie Wernher à Kimberley, où il est élu au conseil d'extraction et y gagne une position importante et une grande fortune. Après la découverte de diamants dans la région du Witwatersrand, il étend ses opérations au Transvaal. En 1888, il devient l'un des quatre associés de la société De Beers Consolidated.

Il s'installe à Londres comme associé de Porgès et, quand ce dernier se retire en 1889, est créée la société Wernher, Beit & Co, la plus grande entreprise d'extraction de diamants.

Ă€ part quelques visites occasionnelles en Afrique du Sud, il passe le reste de sa vie en Angleterre.

L'affaire Lemoine

En 1906, il apprend par le courtier en pierres prĂ©cieuses Henry Feldenheimer qu'un inventeur français, Henri Lemoine, a dĂ©couvert le moyen de fabriquer du diamant synthĂ©tique. Ce dernier prĂ©tend s'appuyer sur les travaux d’Henri Moissan et a rachetĂ© un puissant gĂ©nĂ©rateur Ă©lectrique Ă  un atelier de la rue Lecourbe : il fait une première dĂ©monstration devant Wernher et ses associĂ©s, puis refuse une première offre de 10 000 livres pour son brevet. Au cours de l'annĂ©e 1908, il obtient de la De Beers un investissement de 1 000 000 livres pour construire une usine opĂ©rationnelle Ă  Argelès-Gazost ; mais Lemoine construit en rĂ©alitĂ© une centrale Ă©lectrique Ă  Arras-en-Lavedan, dont il revend le courant aux communes environnantes. Wernher et ses associĂ©s se rendent un jour de façon impromptue en France, dĂ©couvrent le pot-aux-roses et portent plainte pour escroquerie auprès de la SĂ»retĂ© nationale. Ils obtiennent de la Xe chambre du tribunal correctionnel de la Seine la condamnation d'Henri Lemoine Ă  six ans de prison pour extorsion de fonds[1] - [2]. L'Ă©crivain Marcel Proust, en tĂ©moin de son temps, a commis plusieurs pastiches restituant l'ambiance des sessions du tribunal et l'Ă©cho de ce fait-divers dans la presse de l'Ă©poque[4].

Le collectionneur d'art

Portrait de Mrs Julius Wernher, née Alice Sedgwick Mankiewicz, par John Singer Sargent (1902).

Wernher est également un célèbre collectionneur, propriétaire des domaines de Bath House, et de Luton Hoo dans le comté de Bedfordshire. Il achète Luton Hoo en 1903, et le fait aménager par le décorateur français Georges Hoentschel ; il y entrepose sa collection d'objets d'art et de tableaux anciens. Vendu par les héritiers de Wernher à la fin des années 1990[5], Luton Hoo est désormais un hôtel de luxe. Une partie de la collection a été dispersée et le reste, qui provient pour l'essentiel de l'époque où Wernher habitait Bath House, est exposé à Ranger's House, à Greenwich Park, dans la banlieue de Londres[6].

Il est mort le en laissant la plus grande fortune sud-africaine, estimée à cette époque à 11 millions de livres sterling.

Articles connexes

Notes et références

  1. Cf. à ce sujet « « Une sensationnelle escroquerie à la Belle Époque : l'affaire Lemoine » », Historama, no 321,‎ .
  2. F. Honoré, « Le Problème du Diamant », L'Illustration,‎ (lire en ligne)
  3. Grand Dukes and diamond", par Raleigh Trevelan
  4. Anne Herschberg-Pierrot, « Marcel Proust, L'Affaire Lemoine. Pastiches. Édition génétique et critique par Jean Milly », Genesis (Manuscrits-Recherche-Invention), no 7,‎ , p. 191 (www.persee.fr/doc/item_1167-5101_1995_num_7_1_1009)
  5. JCK Magazine "The Wernher collection"
  6. Ranger's House, The Wernher collection

Liens externes

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