Accueil🇫🇷Chercher

Jules Wabbes

Jules Jean Sylvain Wabbes, ou J.J.Wabbes, né le à Saint-Gilles (Bruxelles), mort le , est un designer belge[1].

Jules Wabbes
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
2012-2013 Palais des beaux-arts de Bruxelles : exhibition Jules Wabbes avec meuble GĂ©rard Philipe.

Biographie

Enfance

Jules Wabbes était le fils de Henri, Justin, Gommaire Wabbes, né à Malines en 1874 et mort à Londerzeel en 1959, droguiste en pharmacie à Bruxelles. Sa mère était Rachel Pintens, née à Londerzeel en 1890 et décédée à Ixelles en 1946[2].

La famille est originaire de Malines. Ils sont traditionnellement mariniers et marchands de bois. Ce sont des bourgeois simples, travailleurs. Le parrain de Jules est son oncle, Philip Wabbes, qui fut curé de Saint-Léonard dans la province d’Anvers, amateur d’art et historien de sa paroisse. Il a établi la généalogie de la famille de façon détaillée en remontant jusqu’au XVIIe siècle.

Formation

Jules Wabbes se montre peu assidu pendant sa scolarité. Il commence tôt à chiner dans les marchés aux puces. Il quitte l’école à l'âge de seize ans pour faire son apprentissage comme photographe portraitiste à Bruxelles, chez Stone puis chez Alban. En 1937, il s’installe un atelier de photographe au 97 de la chaussée de Charleroi à Bruxelles, dans la droguerie de son père. Il photographie les gens aux champs de courses, dans les clubs privés et les fêtes. Le , Jules Wabbes commence son service militaire dans le 3e régiment aéronautique. En , il est mobilisé. Le suivant, il est à Pompignan et est démobilisé. Durant la guerre, il rejoint les Comédiens routiers belges, une troupe issue d’un mouvement scout laïque. Il fait de la figuration et est chargé de l’intendance, de trouver chaque jour un logement et des vivres. Il se lie alors avec Jacques Huisman qui fonde après la guerre le Théâtre national de Belgique et avec Louise Carrey comédienne et musicienne, femme du peintre abstrait Georges Carrey.

DĂ©buts

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jules Wabbes ouvre un magasin d’antiquités et d’objets anciens avec Louise Carrey. Jules Wabbes a le don de trouver des objets qui n’intéressent plus personne et de les mettre en valeur. Peu à peu, les clients demandent des conseils de décoration. Wabbes commence à faire des aménagements avec des meubles anciens ou des meubles créés avec des matériaux de récupération, panneaux de lits, balcons en fer forgé. Il ouvre un atelier de restauration et s’initie aux techniques constructives des meubles anciens. Ses amis peintres et artistes le poussent à créer du neuf.

Vie privée

Le , Jules Wabbes se marie en secondes noces avec la dessinatrice et l’auteur de livres pour enfants connue sous le nom de Marie Wabbes. Le couple a quatre enfants, Sylvie, Marie, Julie et Henri. En 1965, ils s’installent à la campagne dans un petit village du Brabant wallon dans une maison du XIXe siècle. La maison aménagée petit à petit par Jules Wabbes avec ses meubles et des objets anciens qu’il avait collectionnés est conservée.

Carrière académique

En 1971, Jules Wabbes devient professeur à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles. Il donne cours aux étudiants en architecture.

Distinction

Jules Wabbes a été fait le chevalier de l'ordre de la Couronne (Belgique).

Principaux travaux

DĂ©tail d'une table en bois de bout.

Jules Wabbes s’est spécialisé dans l’aménagement de bureaux et d’entreprises. Il a également aménagé des bateaux, des habitations privées et des logements pour étudiants.

Années 1950

  • 1951 : Jules Wabbes crĂ©e Ă  Bruxelles au 34 rue de la PĂ©pinière un Bureau d’études d’architecture et de design industriel. Il s’associe avec l’architecte AndrĂ© Jacqmain. Les premiers travaux sont amĂ©nagements de magasins et du parachèvement.
  • 1952 : Premiers meubles Ă  lattes. Jules Wabbes souhaite utiliser un matĂ©riau durable. Il choisit le bois massif qui se fend et craque s’il n’est pas habilement exploitĂ©. Wabbes crĂ©e des panneaux lattĂ©s constituĂ©s de lattes calibrĂ©es mĂ©caniquement et assemblĂ©s Ă  queues droites. Elles sont collĂ©es sans clou ni vis, selon une technique traditionnelle utilisĂ©e dans la construction, mais adaptĂ©e ici Ă  un outillage moderne (raboteuses, presses). En Ă©bĂ©nisterie, (fr) l'assemblage Ă  queue droite remplace l’assemblage Ă  queue d'aronde qui est rĂ©servĂ© principalement Ă  la construction de tiroirs soignĂ©s, de petits coffres ou de casiers. Wabbes exploite les qualitĂ©s dĂ©coratives des assemblages apparents. Ă€ partir du casier, il crĂ©e toute une gamme de meubles, tables, bibliothèques, commodes.
  • 1954 : Jules Wabbes est choisi comme designer industriel par la Sabena pour Ă©tudier l'agencement des cabines d’avion. Il est chargĂ© de sĂ©lectionner les coloris, les matières pour dĂ©corer les cabines des avions Convair et Douglas ((en) DC-6B puis (en) DC-7C). Wabbes travaille avec les ingĂ©nieurs de la Sabena. Il est envoyĂ© en Californie Ă  Santa Monica aux usines de Douglas Aircraft Company et Ă  San Diego chez Convair.
    Le bureau du 34 rue de la Pépinière est absorbé par un projet ambitieux : la construction et le parachèvement d’un immeuble administratif, le Fonds Colonial des Invalidités (Foncolin). L’immeuble, situé à l’angle de la rue du Commerce et de la rue Montoyer, inauguré en 1959 est entièrement meublé par Jules Wabbes qui suit toutes les phases de la construction avec André Jacqmain, Victor Mulpas et Jacques Boccard.
  • 1955 : Wabbes rencontre en octobre Philip Johnson, le thĂ©oricien et l’apĂ´tre du Style International avant de devenir un chef de file du post-modernisme.
  • 1957 : XIe Triennale de Milan, mĂ©daille d’argent pour ses meubles Ă  lattes : bibliothèque, table « GĂ©rard Philipe Â», bureau et lampe[3]
    Pour assurer une production régulière et une meilleure diffusion de ses modèles, Jules Wabbes crée le 13 août sa propre société d'édition baptisée Le Mobilier Universel.
  • 1959 : AmĂ©nage la nouvelle ambassade des États-Unis construite Ă  La Haye par Marcel Breuer. Jules Wabbes travaille pour le DĂ©partement d’État Ă  Washington. Pour meubler l’ambassade, il est chargĂ© de fabriquer en Belgique les meubles du designer (en) Edward J Wormley Ă©ditĂ©s aux États-Unis par la sociĂ©tĂ© Dunbar (Berne, Indiana). Les meubles Wabbes sont Ă©galement agrĂ©Ă©s par Foreign Building Office (FBO). Il sera chargĂ© de l’amĂ©nagement complet avec ses modèles de l’ambassade des États-Unis Ă  Rabat (1959-60) puis Ă  Dakar.

Années 1960

  • 1960 : XIIe Triennale de Milan, mĂ©daille d’or et mĂ©daille d’argent pour son mobilier scolaire en bois galbĂ©[4]. Ă€ Bruxelles et en collaboration avec AndrĂ© Jacqmain et Victor Mulpas, Wabbes rĂ©alise l'amĂ©nagement intĂ©rieur de la grande salle et du foyer du Théâtre National de Belgique construit par Jacques Cuisinier (travaux poursuivis en 1961).
  • 1961 : Ă€ Bruxelles, il fournit le mobilier pour le cabinet du premier ministre et pour le Ministère des Affaires Ă©trangères. Ă€ Munich, lors de la Foire internationale du meuble, Die Wohnung International, il reçoit un diplĂ´me d'honneur pour la prĂ©sentation lors d'une compĂ©tition de 16 pays participants. Ă€ Port-au-Prince et Tanger, mobilier pour l'ambassade des États-Unis.
  • 1963 : Ă€ Bruxelles dans la Galerie Louise, Wabbes reçoit le premier prix du Bois pour l'amĂ©nagement d'un bar, le Drugstore Louise.
  • 1963/1964 : Ă€ Tamise (Belgique), Wabbes travaille pour les chantiers navals J. Boel et Fils. Utilisation de multiplex Ă  l'exclusion de tout autre matĂ©riau, crĂ©ant une Ă©conomie de main-d'Ĺ“uvre et une facilitĂ© d'ajustage. AmĂ©nagement du salon de l'armateur sur le Patignies* couchettes pour le car-ferry Reine Fabiola* classe sur le bateau-Ă©cole des Cadets Eeklo.
  • 1965 : Ă€ Bruxelles, dans le quartier Louise, il amĂ©nage un pied-Ă -terre pour un propriĂ©taire privĂ©. Ă€ Zeebruges, il conçoit et rĂ©alise l'appartement pour le roi et la reine des Belges sur le bateau de la Force navale Le Godetia, avec les chantiers navals J. Boel et Fils Ă  Tamise.
  • 1966/1968 : ChaussĂ©e de La Hulpe Ă  Bruxelles, il amĂ©nage les locaux de direction du siège social de Glaverbel (aujourd'hui AGC Glass Europe), dont les architectes sont Renaat Braem, AndrĂ© Jacqmain, Pierre Guillissen et Victor Mulpas.
  • 1968 : Ă€ Bruxelles, pour le CrĂ©dit Communal de Belgique, Wabbes rĂ©alise l'amĂ©nagement de l'Ă©tage de direction du siège de la sociĂ©tĂ©.
  • 1969 : Ă€ Knokke-le-Zoute, Noordhinder, digue de Mer no 821-822, Wabbes travaille Ă  l'amĂ©nagement d'une villa jumelĂ©e construite par Henry van de Velde (1930-31). Il crĂ©e Ă©galement GĂ©nĂ©ral DĂ©coration, sociĂ©tĂ© destinĂ©e Ă  fabriquer et diffuser ses modèles de lampes et ses accessoires en mĂ©tal.

Années 1970

  • 1970 : Wabbes crĂ©e un grand lustre hexagonal pour le restaurant du Pavillon de la Belgique Ă  l'Exposition universelle et internationale de 1970 d'Osaka conçu par AndrĂ© Jacqmain. Pour la Royale Belge, il fournit le mobilier et amĂ©nage les salles de rĂ©union et les bureaux de direction, architectes P. Dufau et F. Stapels.
  • 1971/1973 : Ă€ Bruxelles, pour le siège de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale de Banque construit par les architectes Van Kuyck, Guillissen, Housiaux, Wabbes est nommĂ© conseiller pour l'amĂ©nagement des nouveaux bâtiments. Son travail couvre l'amĂ©nagement de la salle des guichets, de la salle des coffres, des halls des ascenseurs et des Ă©tages de direction. La nouvelle UniversitĂ© Catholique de Louvain francophone Ă©tablie Ă  Louvain-la-Neuve (Belgique) offre plusieurs projets Ă  Wabbes. Pour la Bibliothèque des Sciences construite par Jacqmain et l'Atelier de Genval, il rĂ©alise l'amĂ©nagement complet. Il travaille aussi pour les bureaux du recteur et de l'administrateur. Mais surtout il Ă©tudie, conçoit et meuble 400 logements (chambres et studios) pour Ă©tudiants construits par diffĂ©rents architectes, dont Fettweiss, Guillissen-Hoa, LemaĂ®tre, Vancoppenolle, Noterman-Coulon et Humblet.

Notes et références

  1. Jules Wabbes, le souci de l'excellence, Claire Coljon, sur le site du quotidien Le Soir, 23 juin 2005
  2. Marie FERRAN-WABBES, Jules Wabbes, Gand, Borgerhoff & Lamberigts, 2010, p. 18.
  3. Léon-Louis SOSSET, Nos créateurs de mobiliers. J. Wabbes, dans Guide Intérieur Gids, n°482, 70e année, janv. 1958, pp. 4-7, 4 ill.
  4. Pierre-Louis FLOUQUET, Sur la XIIe Triennale de Milan, dans La Maison, (Bruxelles), 16e année, n°10, oct. 1960, pp. 315-321.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dictionnaire international des arts appliquĂ©s et du design international de 1880 Ă  nos jours, sous la direction de Arlette Barre-Despond, Paris, Éditions du Regard, 1996.
  • Marie Ferran-Wabbes, Jules Wabbes, 1919 - 1974. Architecte d'intĂ©rieur, Bruxelles, La Renaissance du Livre Dexia, 2002.
  • Art nouveau & Design. Les Arts DĂ©coratifs de 1830 Ă  l’Expo 58, sous la direction de Claire Leblanc, Bruxelles, Ă©d. Racine, MusĂ©es Royaux d’Arts et d’Histoire, – .
  • (fr) (en) (nl) Marie Ferran-Wabbes, Jules Wabbes, Gand, Borgerhoff & Lamberigts, 2010.
  • (en) Marie Ferran-Wabbes, Jurgen Persijn et Iwan Strauven, Jules Wabbes, Furniture Designer, Bruxelles, A+ Ă©ditions et BozarBooks, 2012.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.