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Jules-Louis Breton

Jules-Louis Breton, né à Courrières (Pas-de-Calais) le et mort à Meudon le , est un inventeur, organisateur de la recherche et homme politique français. Jules-Louis Breton était issu d'une famille bourgeoise. Son grand-père, son père et un de ses oncles se succédèrent à la mairie de Courrières à partir de 1848. Son oncle Jules Breton (1827-1906) fut un peintre réputé dont les œuvres sont exposées au musée d'Orsay (Le rappel des glaneuses), dans de nombreux musées nationaux (La bénédiction des blés en Artois) et aux États-Unis. Son autre oncle, Émile Breton, était un peintre de paysages oniriques et poétiques dont les œuvres sont présentes dans les musées d'Arras, Amsterdam, Bruxelles, Douai, La Haye, Lille, Londres, Paris et Valenciennes, Mexico.

Jules-Louis Breton
Illustration.
Jules-Louis Breton en 1914.
Fonctions
SĂ©nateur du Cher
–
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Ministre de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance Sociale
–
Député du Cher
–
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Biographie
Nom de naissance Jules-Louis Breton
Date de naissance
Lieu de naissance Courrières (Pas-de-Calais, France)
Date de dĂ©cès (Ă  68 ans)
Lieu de décès Meudon (Seine-et-Oise, France)
Parti politique CRC (1881-1898)
PSR (1898-1901)
PSF (1902-1906)
SFIO (1906-1910)
PRS (1911-1935)
Tombe de Jules Breton au cimetière de Trivaux, à Meudon (92).

Biographie

Jules-Louis Breton se lança dans le militantisme socialiste dès ses années d'étudiant. Il n'acheva pas son parcours universitaire, mais il fut un des initiateurs des premiers groupes estudiantins socialistes au Quartier latin dès 1893. Il fut emprisonné un an pour un article un peu vif contre le président Carnot au moment des attentats anarchistes. Disciple du « blanquiste » Édouard Vaillant (1840-1915), animateur du Comité révolutionnaire central, puis du Parti socialiste révolutionnaire, il fut choisi par son mentor pour prendre dès 1898 la succession de Baudin comme député du Cher. Constamment réélu, jusqu'à son accès au Sénat en 1921, il devint un socialiste défenseur des réformes parlementaires et des alliances à gauche, proche de Jaurès, puis de Albert Thomas et Henri Sellier, mais aussi de Briand, Viviani et Painlevé. Au congrès de Toulouse () il fut seul à s'abstenir sur la motion de synthèse présentée par Jaurès en faveur de « l'évolution révolutionnaire » et il s'éloigna sans trop de bruit de la SFIO en 1910. Il resta un homme de gauche, rationaliste et anticlérical, partisan de réformes sociales et éducatives, passionné par les recherches scientifiques et leurs applications.

En 1908, il dépose une proposition de loin demandant le transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon[1].

Durant la Première Guerre mondiale, il dirigea le service des inventions et expériences techniques. Dès 1914, il pressent la nécessité de créer des voitures blindées et ses recherches l'amènent à introduire en France la traction sur chenilles, faisant de lui le « père du char d'assaut » français (le « père des chars » (créateur de l'arme blindée) étant le général Jean Estienne). En 1916-1917, il est nommé sous-secrétaire d'État aux inventions intéressant la défense nationale, dans les gouvernements Briand, Ribot et Painlevé. En 1918, il lance un programme destiné à évaluer les potentialités de l'électroculture[2].

Après la guerre il est élu membre libre de l'Académie des sciences en 1920 et nommé Ministre de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales (1920-1921), il fut chargé de rapporter de nombreuses lois sociales.

Il créa en 1923 le Salon des arts ménagers où son fils Paul continua son œuvre. Il resta sénateur du Cher jusqu'en 1930, et fut jusqu'en 1938 directeur de l'Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions (ONRS aujourd'hui CNRS), président de la Commission supérieure des inventions et directeur de la Station nationale de recherches et expériences techniques, et donc l'homme essentiel de la politique publique de la recherche pendant presque tout l'entre-deux-guerres. Il affronta avec courage une grave maladie qui le paralysait progressivement, multipliant les inventions et procédés pour continuer à travailler avant de se laisser mourir désespéré par la défaite de 1940.

Sources

  • « Jules-Louis Breton », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Site de l'association des anciens du lycĂ©e Faidherbe, oĂą il fut Ă©lève.
  • Archives familiales.
  • Christine Moissinac et Yves Roussel, Jules-Louis Breton, 1872-1940 : un savant parlementaire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
  • Les papiers personnels de Jules-Louis Breton sont conservĂ©s aux Archives nationales sous la cote 398AP[3].

Notes

  1. https://www.senat.fr/evenement/archives/D47/t4.html
  2. Denis Guthleben, « Les folles années des inventions », La Recherche, no 456,‎ , p. 67. (lire en ligne, consulté le )
  3. Archives nationales

Liens externes

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