Juan LechĂn Oquendo
Juan LechĂn Oquendo (nĂ© le 18 mai 1914 Ă Coro Coro et mort le 27 aoĂ»t 2001 Ă La Paz) est un dirigeant syndical bolivien et chef de la FĂ©dĂ©ration bolivienne des mineurs (FSTMB) de 1944 Ă 1987 et de la Centrale ouvrière bolivienne (COB) de 1952 Ă 1987. Il est Ă©galement le 29e vice-prĂ©sident de la Bolivie entre 1960 et 1964, sous la prĂ©sidence de VĂctor Paz Estenssoro.
Juan LechĂn Oquendo | |
Portrait de Juan LechĂn Oquendo. | |
Fonctions | |
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Vice-président de la République de Bolivie | |
– (4 ans) |
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Élection | 18 octobre 2020 |
PrĂ©sident | VĂctor Paz Estenssoro |
Prédécesseur | Ñuflo Chávez Ortiz |
Successeur | René Barrientos Ortuño |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Coro Coro, Province de Pacajes, DĂ©partement de Cochabamba (Bolivie) |
Date de décès | (à 87 ans) |
Lieu de décès | La Paz, Province de Pedro Domingo Murillo, Département de La Paz (Bolivie) |
Nationalité | bolivienne |
Parti politique | Mouvement nationaliste révolutionnaire |
Profession | syndicaliste |
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Vice-présidents de Bolivie | |
Premières années
LechĂn est nĂ© Ă Coro Coro, une ville du dĂ©partement de La Paz, d'un père immigrĂ© libanais et d'une mère bolivienne. Il travaille dans les mines d'Ă©tain Catavi et Siglo XX, qui appartenaient toutes deux au magnat minier SimĂłn Iturri Patiño. Alors qu'il travaille comme machiniste dans les mines, il est mis au courant des conditions dĂ©plorables de la grande majoritĂ© des travailleurs des hautes terres. Dans les annĂ©es 1940, il s'implique dans le mouvement ouvrier naissant et rejoint le Parti ouvrier rĂ©volutionnaire (POR), un parti politique trotskyste.
En 1944, LechĂn dirige un congrès de mineurs Ă Huanuni, qui conduit plus tard Ă la formation de la FSTMB. LechĂn est Ă©lu secrĂ©taire exĂ©cutif du syndicat. Ă€ ce stade, il s'affilie au Mouvement nationaliste rĂ©volutionnaire (MNR), bien qu'il maintient de bonnes relations avec le POR.
Vie politique
DĂ©buts en politique
Ă€ la suite de la rĂ©volution nationale bolivienne de 1952 et Ă l'accession du MNR au gouvernement, LechĂn est nommĂ© au ministre des Mines et du PĂ©trole. Il dirige Ă©galement le congrès fondateur de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), une fĂ©dĂ©ration de syndicats, et en est Ă©lu secrĂ©taire exĂ©cutif. Puisqu'il avait jouĂ© un rĂ´le vital dans la RĂ©volution et avait prĂ©conisĂ© l'extension permanente des armes aux milices ouvrières pour garantir la stabilitĂ© du rĂ©gime contre la possibilitĂ© d'une rĂ©action oligarchique ou militaire, il devient extrĂŞmement populaire auprès des secteurs les plus pauvres de la sociĂ©tĂ©. En effet, il Ă©tait le dirigeant du MNR le plus charismatique et populaire autre que VĂctor Paz Estenssoro. En outre, son idĂ©ologie est bien plus radicale (d'inspiration marxiste) que le reste des membres de la direction du gouvernement. Cela conduit inĂ©vitablement Ă des tensions et des dĂ©saccords croissants au sein du parti sur les questions de travail et les ambitions personnelles.
En dĂ©saccord avec ce qu'il considĂ©rait comme la politique de plus en plus conservatrice du prĂ©sident Hernán Siles Zuazo, Ă la fin des annĂ©es 1950, LechĂn commence Ă former une opposition de gauche au sein du parti au pouvoir. Pour rĂ©duire ces tensions et Ă©viter la fragmentation, VĂctor Paz Estenssoro est persuadĂ© de revenir de sa retraite et de diriger le MNR lors des Ă©lections prĂ©sidentielles de 1960. Paz choisit LechĂn comme candidat Ă la vice-prĂ©sidence, apparemment avec la promesse que ce dernier serait le candidat Ă la prĂ©sidence en 1964. Ce ne devait pas ĂŞtre le cas, car l'intransigeance de LechĂn sur les questions politiques contraint finalement Paz non seulement Ă revenir sur sa promesse, mais aussi Ă expulser le vice-prĂ©sident LechĂn du MNR en 1964. Ă€ ce moment, celui-ci quitte et fonde le Parti rĂ©volutionnaire de la gauche nationale (PRIN).
Expulsion du Mouvement nationaliste révolutionnaire et exils répétés
Assez Ă©tonnamment, Juan LechĂn soutient le coup d'État militaire de 1964 qui chasse le MNR du pouvoir, menĂ© par le gĂ©nĂ©ral RenĂ© Barrientos, situĂ© Ă droite sur l'Ă©chiquier politique. Peu de temps après, il est malgrĂ© cela contraint Ă l'exil. Il revient en 1971 et est Ă©lu Ă la tĂŞte de l'AssemblĂ©e populaire, un congrès rĂ©volutionnaire soutenu par le gĂ©nĂ©ral rĂ©formateur Juan JosĂ© Torres. Une fois de plus, le rĂ´le de LechĂn Ă©tait polarisant, alors qu'il tentait de crĂ©er une alternative parallèle (basĂ©e sur les syndicats et l'AssemblĂ©e, rappelant assez les soviets) Ă l'ordre Ă©tabli. Après le renversement de Torres plus tard cette annĂ©e-lĂ , LechĂn est de nouveau exilĂ© et ne revient au pays qu'Ă l'ouverture dĂ©mocratique de 1978. Ă€ ce moment-lĂ , les annĂ©es l'avaient rattrapĂ© et il avait perdu beaucoup de lustre et d'attrait Ă©lectoral Ă l'Ă©chelle nationale. Cependant, il est restĂ© extrĂŞmement populaire auprès des mineurs et une fois de plus, il est Ă©lu pour les diriger et prĂ©sider la puissante COB. En 1980, il est le candidat du PRIN Ă la prĂ©sidence et s'en sort plutĂ´t mal aux urnes. Peu après, un nouveau coup d'État militaire (cette fois dirigĂ© par Luis Garcia Meza) le force encore Ă l'exil.
Activités syndicales
Lorsque la dĂ©mocratie est restaurĂ©e en 1982, LechĂn et les autres dirigeants du FSTMB et de la COB reviennent dans l'arène politique. Dans sa position restaurĂ©e de haut dirigeant syndical du pays, il critique vivement la politique Ă©conomique du prĂ©sident Hernán Siles Zuazo (1982-1985), risquant de renverser son rĂ©gime assiĂ©gĂ© avec des grèves paralysantes et d'autres mesures de non-coopĂ©ration. LechĂn s'oppose Ă©galement vigoureusement Ă l'administration nĂ©olibĂ©rale de VĂctor Paz Estenssoro (1985-1989). La fermeture de la plupart des mines d'Ă©tain du pays par Paz Estenssoro (en raison de la baisse de la production et de l'effondrement des prix mondiaux) entraĂ®ne de nombreuses luttes intestines au sein des syndicats. En 1987, LechĂn, âgĂ© de 73 ans, prend sa retraite de la direction du FSTMB et dĂ©fait aux Ă©lections de la direction de la COB.
Fin de vie et postérité
Figure historique controversĂ©e mais indĂ©niablement importante, vilipendĂ©e par beaucoup et suivie presque aveuglĂ©ment par d'autres, Juan LechĂn Oquendo dĂ©cède en aoĂ»t 2001, Ă l'âge de 87 ans. Une critique majeure qui lui est adressĂ©e est qu'il a eu tendance Ă dĂ©stabiliser prĂ©cisĂ©ment les rĂ©gimes les plus favorables aux intĂ©rĂŞts de la classe ouvrière (Paz Estenssoro, Torres et Siles Zuazo entre 1982 et 1985), tout en faisant preuve de dĂ©fĂ©rence envers la droite la plus dure (les gouvernements Barrientos, Banzer, Garcia Meza), du moins jusqu'Ă ce qu'il puisse quitter le pays en toute sĂ©curitĂ©.
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :