Joseph Terdjan
Joseph Marie Terdjan, né le à Alexandrette (Turquie) et mort le à Paris, est un dessinateur, peintre et graveur arménien, de nationalité libanaise, ayant vécu à Paris de 1949 à 2001. Il est l'un des représentants des peintres abstraits libanais du XXe siècle.
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(Ă 77 ans) 11e arrondissement de Paris |
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Biographie
Né le [1] en Turquie, à Alexandrette, d'un père arménien[2], Joseph Terdjan commence sa carrière artistique à Beyrouth. Puis il arrive à Paris en 1949, à 25 ans. Il fréquente alors les ateliers des artistes André Lhote et Pierre Guastalla. Après avoir eu quelques expositions personnelles et collectives au Liban, en Syrie et en Égypte[3], Joseph Terdjan commence véritablement à se faire connaître lorsqu'il expose pour la première fois en France à l'été 1953, simultanément dans une exposition collective, où il présente "une aquarelle sensible et séduisante" aux côtés notamment d'oeuvres des peintres irakien Jamil Hamoudi et égyptien Georges Sabbagh[4], mais surtout avec une exposition personnelle que lui organise la Galerie Lucy Krohg[5].
En 1959, il participe à la première Biennale de Paris[6], alors au Musée d'Art moderne de la ville de Paris, dans la section des artistes libanais[7]. Après une exposition personnelle à la Galerie Bernheim-Jeune, soutenue par le critique d'art Waldemar-George, Joseph Terdjan expose régulièrement, des années 1960 à 1980, au Salon d'automne et au Salon des indépendants, au Grand Palais. En 1964, il entretient une correspondance avec l'écrivain Georges Cattaui[8].
En tant que dessinateur et graveur, Joseph Terdjan a notamment illustré en 1955 le recueil de poésie Visages de l'oubli[9], du poète Claude Nourri Marrache.
Les critiques d'art, écrivains et philosophes Stanislas Fumet, Salah Stétié, Jean-Pierre Bayard, Gabriel Bounoure, Gabriel Marcel, René Habachi ou bien encore Waldemar-George, salueront son travail d'artiste. Joseph Terdjan réalisera d'ailleurs en 1962 un portrait du critique franco-polonais Waldemar-George.
En 1961 et en 1974, le Centre national des arts plastiques a acheté deux tableaux à Joseph Terdjan, dont la grande abstraction "Branches" (1971) déposée depuis 2018 au Ministère de la Défense (site Balard)[10].
En octobre 1988, Joseph Terdjan bénéficie d'une rétrospective de son oeuvre, intitulée “40 ans de peinture: 1947-1988” et organisée au Club Dunois (Paris XIIIe).
Joseph Terdijan meurt le Ă Paris, chez lui dans le XIIIe arrondissement[11].
Expositions
Expositions particulières
- 1948 : bibliothèque de l'École Supérieure des lettres (Beyrouth)
- 1953 : Galerie Lucy Krohg (Paris), du 23 juin au 4 juillet, catalogue Ă©crit par Stanislas Fumet
- 1954: Centre d’Etudes Supérieures Français Beyrouth), du 8 au 23 juin
- 1954: chez Linda Homsi (Beyrouth), du 25 au 28 novembre, catalogue écrit par René Habachi
- 1959 : Université Saint-Joseph (Beyrouth), du 17 au 30 novembre, catalogue écrit par Gabriel BounoureJoseph Terdjan (1924-2001), Nature morte aux quatre fruits, Huile sur toile, 19,5 x 27 cm, 1986
- 1960 : Galerie Madeleine Rauch (Paris), du 10 au 27 mai, catalogue Ă©crit par Stanislas Fumet
- 1966 : Galerie Bernheim-Jeune (Paris), du 23 avril au 14 mai, catalogue Ă©crit par Waldemar-George
- 1976: Galerie Agora-Sèvres (Paris), du 9 au 25 juin
- 1988: Club Dunois (Paris XIIIe), rétrospective “40 ans de peinture: 1947-1988”, du 10 au 25 octobre
Expositions collectives et Salons
- 1950 : École nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris), en tant que boursier du gouvernement français ;
- 1955 : "Artistes Étrangers en France", Petit Palais (Paris)[12] ;
- 1959 : Biennale de Paris, Musée d'Art moderne de Paris (Paris) ;
- 1965 : Musée Sursock (Beyrouth) ;
- 1967 : Salon d'automne, Grand Palais (Paris) ;
- 1970 : Société nationale des beaux-arts, Pavillon Baltard (Nogent-sur-Marne) ;
RĂ©ception
« Dans l’art de ce peintre libanais, couve toute l’ardeur des rêves de l’Orient (…). S’y vérifie l’apport d’une double culture. (…) Les toiles de Terdjan ne sont pas de celles qui se laissent aisément pénétrer. (…) Terdjan n’est pas de ceux qu’il soit loisible de définir, encore moins de cataloguer. Il ne se réclame d’aucun système, ne se veut prisonnier d’aucun style, n’apparaît tributaire d’aucune école. Mais, par-delà toutes coordonnées ou références, sans le moindre conteste, il est. »
— Louis Barjon, 1960[13]
« Joseph Terdjan (…) vendait bien peu. (…) Il mourra très âgé à Paris au tout début des années 2000 dans le dénuement le plus complet (…), laissant derrière lui une œuvre de haute qualité spirituelle, saluée par plusieurs penseurs et critiques (…), et qui attend toujours qu’on la découvre. »
— Salah Stétié, L'Extravagance: Mémoires (2014)
Le philosophe Stanislas Fumet décrivait Joseph Terdjan comme un parfait « peintre contemplatif »[14]. Pour le critique et philosophe Gabriel Marcel, « l'oeil le plus délicatement sensible aux rapports inviolables des formes naturelles, est chez Terdjan au service d'une pensée presque mystiques et toute tendue vers la découverte des secrets du monde intérieur. Une discrétion frémissante : tel semble être le caractère propre de ce jeune peintre[15]. »
Notes et références
- Gabriel Bournoure et Stanislas Fumet, Joseph Terdjan: Peintures, Beyrouth, Imprimerie catholique, 1959, p.11 (notice en ligne); Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Dossier « Terdjan, Joseph », cote AP TERD (notice en ligne)
- Stanislas Fumet, « Présentation de la première exposition de Joseph Terdjan à Paris (Galerie Lucy Krohg) », in Joseph Terdjan: Peintures, Beyrouth, 1959, p. 4 (notice en ligne)
- Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Dossier « Terdjan, Joseph », cote AP TERD (notice en ligne).
- (en) « Art and Artists », New York Herald Tribune,‎ , p. 7 (lire en ligne)
- (en) « Joseph Terdjan : peintures », sur rkd.nl (consulté le )
- « Joseph Terdjan, né à Alexandrette en 1925 », in Biennale de Paris, vol. 1, Paris, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1959, p. 69.
- « FR ACA BIENN59 ART LIB009 - Archives de la critique d'Art », sur www.archivesdelacritiquedart.org (consulté le )
- « Terdjan, Joseph. Lettre autographe signée à Georges Cattaui. - Château-d'Oex, 25 août 1964 », sur Bibliothèque de Genève - Manuscrits et archives privées (consulté le )
- Claude Nouri Auteur du texte Marrache, Visages de l'oubli. Illustrations de A. Rimbaud et J. Terdjan. Préface de Philippe Mas / Claude Nouri Marrache, (lire en ligne)
- "Fleurs" (s.d.), 81 x 54 cm, acheté par le CNAP en 1961, n°Inv. FNAC 27424, et "Branches" (1971), 130 x 81,5 cm, acheté par le CNAP en 1974, n°Inv. FNAC 31726, et déposé depuis 2018 au Ministère de la Défense (site Balard).
- « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- Artistes étrangers en France, Les Presses artistiques, , 28 p., n°175
- Louis Barjon, « Une exposition Terdjan », Études,‎ , p. 126-128 (lire en ligne).
- Stanislas Fumet, Histoire de Dieu dans ma vie: souvenirs choisis, Paris, Fayard, (ISBN 9782728900572), p. 692.
- Gabriel Marcel, « Quelques opinions sur Joseph Terdjan et ses oeuvres », in Joseph Terdjan: Peintures, Beyrouth, Imprimerie catholique, 1959, p. 7 (notice en ligne)
Annexes
Bibliographie
- (en) « Terdjan, Joseph », in The Republic of Lebanon, volume 2, 1956, p. 333 (lire en ligne).
- Louis Barjon, « Une exposition Terdjan », in Études, 1er juillet 1960, p. 126-128 (lire en ligne sur Gallica).
- Gabriel Bounoure et Stanislas Fumet, Joseph Terdjan: peintures, Beyrouth, Imprimerie catholique, 1959, 19p. (notice en ligne).
- Ōnnik Awetisian, « Terdjan Joseph », in Peintres et sculpteurs arméniens, du 19e siècle à nos jours, Amis de la culture arménienne, 1960, p. 404 (lire en ligne).
- Stanislas Fumet, Histoire de Dieu dans ma vie: souvenirs choisis, Paris, Fayard, 1978, p. 692 (lire en ligne).
- Salah Stétié, L'Extravagance: mémoires, Paris, Robert Laffont, 2014 (lire en ligne).
- Abdallah Naaman, Les Orientaux de France (Ier-XXIe siècle), Paris, Ellipses, 2019 (lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (nl + en) RKDartists