José Antonio de Rojas
JosĂ© Antonio de Rojas y Untuguren (Santiago du Chili, 1732 - ValparaĂso, 1817) Ă©tait un notable criollo et patriote chilien, qui lutta contre la domination coloniale espagnole dans les dernières dĂ©cennies du XVIIIe siècle et au dĂ©but du XIXe siècle.
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José Miguel Infante (en) (neveu) |
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Lieu de détention |
Issu d’une famille puissante et fortunée, il participa en 1780 à la conspiration républicaine et indépendantiste avortée dite des Trois Antoine, ce qui lui valut un séjour en prison en Espagne. Dans les décennies suivantes, il participa à la mouvance indépendantiste, et fut brièvement détenu en 1810 sur le soupçon de complot. Quelques années plus tard, en 1814, alors qu’entre-temps la lutte indépendantiste avait pris corps et que les patriotes venaient de subir un important revers, il fut condamné aux arrêts de forteresse et mourut au bout de deux ans de détention.
Biographie
Ascendances et jeunes années
Fils d’AndrĂ©s de Rojas et de MarĂa Mercedes Untuguren CalderĂłn, JosĂ© Antonio de Rojas naquit Ă Santiago en 1732 au sein d’une famille notable et nantie. Après avoir servi comme capitaine de cavalerie, puis comme corrĂ©gidor Ă Lampa, au PĂ©rou, il entreprit un voyage en Europe, d’oĂą il s’en revint en 1775 chargĂ© d’ouvrages d’auteurs des Lumières françaises, parmi lesquels l’EncyclopĂ©die, qui dĂ©terminèrent son ralliement aux idĂ©es libĂ©rales.
Conspiration des Trois Antoine
En 1781, il fut impliqué dans la conspiration dite des Trois Antoine, à laquelle eurent part également deux citoyens français, ‒ Antoine Berney, installé au Chili depuis environ 1776, et Antoine Gramusset, originaire du Bugey et venu au Chili en 1764 ‒, qui partageaient ses idéaux et en complicité avec lesquels il projeta d’instaurer au Chili un système politique républicain appelé à supprimer les différences sociales et à abolir l’esclavage. La conspiration bientôt découverte, les deux conjurés français furent expédiés enchaînés d’abord à Lima, où ils restèrent incarcérés pendant un an, puis embarqué à bord d’un vaisseau à destination de l’Espagne pour y être jugés. Le navire qui les transportait fit cependant naufrage devant les côtes du Portugal, entraînant la mort immédiate de Berney et, trois mois plus tard, celle de Gramusset. Quant à Rojas, il fut, eu égard à sa position sociale, envoyé en Espagne, et à l’issue d’un séjour en prison dans ce pays, renvoyé à Santiago.
Nouvelles arrestations
Dans les dĂ©cennies suivantes, l’on vit, dans le logis de Rojas, se rĂ©unir les clubs politiques et se tenir des fĂŞtes qui avaient pour but de diffuser les idĂ©es des Lumières parmi les criollos chiliens. Une crise politique Ă©clata en 1810 quand le roi Ferdinand VII, prisonnier de NapolĂ©on, fut dans l’incapacitĂ© de rĂ©gner sur ses possessions en AmĂ©rique. Cette annĂ©e-lĂ , De Rojas fut dĂ©tenu en mĂŞme temps que Juan Antonio Ovalle et Bernardo de Vera y Pintado, sur ordre du gouverneur Francisco Antonio GarcĂa Carrasco, Ă la suite d’une dĂ©nonciation Ă propos d’un complot indĂ©pendantiste que les trois auraient ourdi. En dĂ©pit des rĂ©ticences du Cabildo, les suspects furent transfĂ©rĂ©s Ă ValparaĂso, et Rojas et Ovalle envoyĂ©s au PĂ©rou, d’oĂą ils purent bientĂ´t retourner au Chili après avoir fait la preuve de leur innocence. Cet impair provoqua par contrecoup la chute du gouverneur Carrasco et son remplacement par le Chilien Toro Zambrano.
Après la dĂ©faite des patriotes Ă Rancagua en et le commencement de la reconquĂŞte royaliste, il fut dĂ©tenu de nouveau et condamnĂ© Ă la dĂ©portation au prĂ©side de Juan Fernández, oĂą il resta emprisonnĂ© de 1814 Ă 1816. Sa santĂ© prĂ©caire motiva son transfert Ă ValparaĂso en 1816, oĂą il s’éteignit peu de jours après.
Liens externes
- (es) « Los tres Antonios » (consulté le )
- (es) « José Antonio de Rojas » (consulté le )