Jorge Sobisch
Jorge Omar Sobisch (nĂ© le Ă Buenos Aires), membre du Mouvement populaire de NeuquĂ©n (MPN), a Ă©tĂ© gouverneur de la province de NeuquĂ©n, l'une des plus riches du pays, de 1991 Ă 1995, sous Carlos Menem, et de 1999 Ă 2007. Il fut ensuite candidat de droite Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, arrivant 6e avec 1,56 % des voix (284 161 suffrages) avec comme colistier l'Ă©crivain Jorge AsĂs (en). Cet Ă©chec le poussa Ă se retirer de la scène politique neuquinienne.
Jorge Sobisch | |
Sobisch en 2005. | |
Fonctions | |
---|---|
Gouverneur de la province de Neuquén | |
– (réélu en 2003) | |
Président | divers (voir crise économique argentine), puis Néstor Kirchner |
Gouvernement | divers |
Prédécesseur | Felipe Sapag (en) |
Successeur | Jorge Sapag (en) |
Gouverneur de la province de Neuquén | |
– | |
Président | Carlos Menem |
Biographie | |
Nom de naissance | Jorge Omar Sobisch |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires, Argentine |
Nationalité | argentine |
Parti politique | Mouvement populaire neuquinien |
Conjoint | Liliana Planas (décédée en 2009) |
Profession | Graphiste |
|
|
Études et début de carrière
Fils d'un militaire installé dans la province patagonienne et venant d'une famille d'immigrés allemands, Jorge Sobisch est né à l'Hôpital militaire de Buenos Aires, six mois avant le coup d'État du Groupe des Officiers Unis (GOU). Ayant fait l'école primaire à Neuquén, il part à Buenos Aires pour le collège puis effectue son service militaire à Colonia Sarmiento.
En 1971, il se marie à Liliana Planas, institutrice elle-même fille de pionniers s'étant installés dans la province de Neuquén. Ses beaux-parents furent compagnons d'université d'Héctor José Cámpora, le président péroniste de gauche élu en 1973 et qui deviendra l'une des références du kirchnérisme [1]. Sa femme, Liliana, décède en 2009 par défenestration, la police concluant à un suicide.
Il fonde une entreprise de graphisme et devient président d'un club de football local. Devenu sous-officier, son père, Carlos Sobisch, sera péroniste et l'un des fondateurs du Mouvement populaire neuquinien (es), parti provincial important[1]. Dès 17 ans, Jorge lui-même milita au sein du MPN[1].
Ascension politique
En 1991, il gagne les primaires au sein du Mouvement populaire neuquinien (es). Il est ainsi élu gouverneur de Neuquén, succédant au caudillo du MPN Pedro Salvatori (en). Bon ami du patron de Zanon, une fabrique de tuiles en céramique, il soutient économiquement celle-ci via des aides de Neuquén. Après la crise de 2001, Zanon, renommé FaSinPat (Usine sans patrons), deviendra l'un des emblèmes du mouvement des entreprises autogérées.
Aux élections de 1995, il battu par l'un des fondateurs du MPN, Felipe Sapag (en), qui devient pour la cinquième fois gouverneur de la province.
La gouvernance de Neuquén et le conflit social de 2007
Réélu en 1999, il gouverne la province jusqu'en 2007 ayant été triomphalement réélu en 2003 avec 57 % des voix. Ces succès lui permettent d'obtenir la présidence du MPN et d'écarter ses rivaux. Il s'appuie également sur son succès aux législatives de 2005 pour devenir, en , président de l'Assemblée constituante régionale, chargée de réformer la Constitution de Neuquén. À Buenos Aires, il s'adjoint les soutiens de Mauricio Silva, Hugo Melgar et Gabriel Melgar en créant le Mouvement des provinces unies (MPU, conservateur).
En 2007, une grève éclate dans la province, revendiquant la revalorisation des salaires. Le , la mort d'un professeur syndicaliste, Carlos Fuentealba (es), lors d'un blocage de la nationale 22, le fragilise: on l'accuse d'être le responsable politique de cette bavure policière. Sobisch prit la responsabilité de l'évacuation de force des grévistes, rejetant toutefois celle de la bavure sur la police. La mort du syndicaliste provoqua un immense mouvement de mobilisation dans la province, durant lequel le MPN refusa de siéger à l'Assemblée régionale, provoquant sa fermeture de facto. Le policier responsable du décès fut inculpé d'homicide. Au bout de près de deux mois, les professeurs cessèrent de faire grève, ayant obtenu une hausse des salaires tandis que la famille de la victime obtint une indemnisation. Lorsque l'Assemblée régionale se réunit à nouveau pour siéger, la demande de l'opposition de mettre en œuvre une procédure de jugement politique à l'égard de Sobisch fut enterrée par la majorité, contrôlée par le MPN.
Outre cette bavure, il est Ă©galement critiquĂ© pour ses rapports tendus avec les journalistes, notamment avec ceux du RĂo Negro (es). Il est accusĂ© tant par les organismes de dĂ©fense des droits de l'homme que le syndicat local des journalistes ou que l'Association de la presse interamĂ©ricaine d'intimider ses critiques et de favoriser ses amis[1].
À la tête d'une province déjà riche, il bénéficie aussi du succès de la politique nationale menée par son adversaire, Nestor Kirchner, ainsi que du soutien financier accordé par l'État à la province (330 millions de pesos)[1]. Avec le rétablissement progressif du tissu économique de l'Argentine, dévasté par la crise de 2001, le chômage baisse de façon importante à Neuquén sous son mandat (de 22 à 6 % en 2005 selon ses dires[1]). Cela ne l'empêchait pas de soutenir l'ex-président et ministre de l'Économie Eduardo Duhalde[1], tenu pour beaucoup pour l'un des responsables - avec notamment le président Carlos Menem - de la crise de 2001.
La campagne Ă©lectorale nationale de 2007
Lors de la campagne pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2007, Jorge Sobisch soutenait l'aile dissidente du pĂ©ronisme, situĂ©e Ă droite, et s'opposant Ă Nestor Kirchner, candidat du Front pour la victoire-Parti justicialiste (centre-gauche), qu'il n'hĂ©sitait pas Ă comparer Ă Evo Morales[1]. Il Ă©tait ainsi en contact Ă©troit avec l'ex-prĂ©sident Carlos Menem, le cacique Adolfo RodrĂguez Saá ou son frère Alberto RodrĂguez Saá.
Cependant, il ne rĂ©ussit pas Ă obtenir leur soutien pour une candidature dissidente, Alberto RodrĂguez Saá se prĂ©sentant sous les couleurs du Frente Justicia, UniĂłn y Libertad. Sobisch prĂ©senta alors une candidature indĂ©pendante, avec comme colistier, pour la vice-prĂ©sidence, l'Ă©crivain Jorge AsĂs (en). Il est isolĂ© sur la scène politique, son ex-alliĂ© contre Kirchner, le candidat de droite Mauricio Macri[1], s'Ă©tant Ă©loignĂ© de lui depuis la mort de Carlos Fuentealba et ayant dĂ©cidĂ© de s'allier avec Ricardo LĂłpez Murphy (RecrĂ©er pour la croissance). Depuis 2002, il avait un diffĂ©rend avec Murphy, un des dĂ©putĂ©s de RecrĂ©er pour la croissance l'ayant accusĂ© de corruption[1].
Il n'obtint comme seul soutien politique que celui de l'entrepreneur populiste Juan Carlos Blumberg (en), qui défendait à Buenos Aires un programme sécuritaire à la suite de l'enlèvement tragique de son fils.
Ne reprĂ©sentant ainsi qu'une candidature parmi d'autres Ă droite, rivalisĂ© notamment par Menem et Ricardo LĂłpez Murphy, voire Roberto Lavagna soutenu par l'Union civique radicale (UCR, centre-droit), la formule Sobisch-AsĂs n'obtint ainsi qu'un succès d'estime, y compris dans la province de NeuquĂ©n. Jorge Sobisch arriva ainsi 6e avec 1,56 % des voix (284 161 suffrages). Cet Ă©chec le pousse Ă ne pas se reprĂ©senter Ă l'Ă©lection Ă la gouvernance, au cours duquel son rival Jorge Sapag (en) fut Ă nouveau Ă©lu.
Références
Source principale
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Jorge Sobisch » (voir la liste des auteurs).