John Selfridge
John Lewis Selfridge (nĂ© le Ă Ketchikan en Alaska et mort le Ă DeKalb (Illinois)[1]), est un mathĂ©maticien amĂ©ricain qui a travaillĂ© en thĂ©orie analytique des nombres, thĂ©orie algorithmique des nombres, et combinatoire. Il est coauteur de 14 articles avec Paul ErdĆs (ce qui lui donne le nombre d'ErdĆs 1).
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(Ă 83 ans) DeKalb |
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Biographie
Selfridge obtient son Ph. D. en 1958 à l'université de Californie à Los Angeles sous la supervision de Theodore Motzkin[2].
Selfridge a travaillĂ© Ă l'universitĂ© de l'Illinois Ă Urbana-Champaign et Ă l'universitĂ© de Northern Illinois de 1971 jusqu'Ă sa retraite en 1991 ; il a dirigĂ© le dĂ©partement des sciences mathĂ©matiques en 1972â1976 et en 1986â1990.
Il était éditeur exécutif des Mathematical Reviews de 1978 à 1986 et a supervisé l'informatisation de ses opérations[3]. Il a fondé la Number Theory Foundation (en)[4], qui distribue le prix Selfridge (en) qui porte son nom.
Contributions
En 1962, Selfridge prouve que 78 557 est un nombre de SierpiĆski ; il montre que pour , tous les entiers de la forme sont divisibles par un des nombres premiers 3, 5, 7, 13, 19, 37 ou 73. Cinq annĂ©es plus tard, lui et SierpiĆski Ă©mettent la conjecture que 78 557 est le plus petit nombre de Sierpinski, et serait ainsi la rĂ©ponse au problĂšme de Sierpinski. Un projet de calcul distribuĂ© appelĂ© Seventeen or Bust a rĂ©ussi, en 2016, Ă ne laisser sans rĂ©ponse que cinq des dix-sept possiblitĂ©s initiales.
En 1964, Selfridge and Alexander Hurwitz ont montré que le 14e nombre de Fermat est composé[5]. Toutefois, leur preuve ne fournit pas de diviseur ; ce n'est qu'en 2010 qu'un diviseur du 14e nombre de Fermat a été trouvé[6] - [7].
En 1975 John Brillhart, Derrick Henry Lehmer et Selfridge développent une méthode pour prouver la primalité d'un entier p en ne connaissant que des factorisations partielles de et [8].
Avec Samuel Wagstaff ils ont également participé au projet Cunningham.
Avec Paul ErdĆs, Selfridge rĂ©sout un problĂšme vieux de 250 ans, en montrant que le produit de nombres consĂ©cutifs n'est jamais une puissance d'un entier.
Selfridge a décrit en 1960 l'algorithme de Selfridge-Conway pour un partage équitable entre trois partenaires. John Conway a redécouvert l'algorithme indépendamment en 1993. Ni l'un ni l'autre n'ont publié ce résultat dont la solution a été popularisée par Richard Guy.
Deux conjectures
Conjecture sur les nombres de Fermat
Selfridge a énoncé la conjecture suivante sur les nombres de Fermat . Soit g(n) le nombre de facteurs premiers distincts F_n ( suite A046052 de l'OEIS). On ne connaßt g(n) que jusqu'à n = 11, et la fonction est monotone croissante. Selfridge a conjecturé qu'au contraire g(n) n'est pas monotone. à l'appui de sa conjecture, il prouve qu'il suffit qu'il existe un autre nombre de Fermat premier, autre que les cinq connus (3, 5, 17, 257, 65537)[9].
Conjecture sur le test de primalité
Cette conjecture, appelée aussi conjecture PSW, d'aprÚs Carl Pomerance, Selfridge et Samuel Wagstaff, est la suivante[9] :
- Soit p un nombre impair, avec p ⥠± 2 (mod 5). Si 2pâ1 ⥠1 (mod p) et fp+1 ⥠0 (mod p), oĂč fk est le k-iĂšme nombre de Fibonacci, alors p est un nombre premier.
La conjecture est toujours ouverte en [9].
Articles liés
- Nombre de SierpiĆski
- Nouvelle conjecture de Mersenne
- conjecture de Lander, Parkin et Selfridge (en)
Notes et références
- « John Selfridge (1927â2010) », (consultĂ© le )
- (en) « John Selfridge », sur le site du Mathematics Genealogy Project.
- Chinese Acrobatics, an Old-Time Brewery, and the âMuch Needed Gapâ: The Life of Mathematical Reviews.
- Math Times, automne 2007
- J. L. Selfridge et A. Hurwitz, « Fermat numbers and Mersenne numbers », Math. Comput., vol. 18, no 85,â , p. 146â148 (DOI 10.2307/2003419, JSTOR 2003419).
- Tapio Rajala, « GIMPS' second Fermat factor! », (consulté le )
- Wilfrid Keller, « Fermat factoring status » (consulté le )
- John Brillhart, D. H. Lehmer et J. L. Selfridge, « New Primality Criteria and Factorizations of 2m ± 1 », Math. Comput., vol. 29, no 130,â , p. 620â647 (DOI 10.1090/S0025-5718-1975-0384673-1, JSTOR 2005583).
- Richard Crandall et Carl Pomerance, Prime Numbers: A Computational Perspective, Springer, , 2e Ă©d..
Publications
- F. A. E. Pirani, Leo Moser, et John Selfridge, « Elementary Problems and Solutions: Solutions: E903 », Am. Math. Mon., vol. 57, no 8,â , p. 561â562 (DOI 10.2307/2307953, MR 1527674)
- Carl Pomerance, John L. Selfridge et Samuel S. Wagstaff, Jr., « The pseudoprimes to 25·109 », Math. Comput., vol. 35, no 151,â , p. 1003â1026 (DOI 10.1090/S0025-5718-1980-0572872-7, JSTOR 2006210, lire en ligne)
- L. C. Eggan, Peter C. Eggan et J. L. Selfridge, « Polygonal products of polygonal numbers and the Pell equation », Fibonacci Q., vol. 20, no 1,â , p. 24â28 (MR 0660755)
- P Erdos et J. L. Selfridge, « Another property of 239 and some related questions », Congr. Numer.,â , p. 243â257 (MR 0681710)
- C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Large highly powerful numbers are cubeful », Rocky Mt. J. Math. (en), vol. 15, no 2,â , p. 459 (DOI 10.1216/rmj-1985-15-2-459, MR 0823257)
- C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Pairs of squares with consecutive digits », Math. Mag., vol. 59, no 5,â , p. 270â275 (DOI 10.2307/2689401, MR 0868804)
- W. D. Blair, C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Notes: Factoring Large Numbers on a Pocket Calculator », Am. Math. Mon., vol. 93, no 10,â , p. 802â808 (DOI 10.2307/2322936, MR 1540993)
- R. K. Guy, C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Primes at a glance », Math. Comput., vol. 48, no 177,â , p. 183â202 (DOI 10.1090/s0025-5718-1987-0866108-3, MR 0866108)
- William F. Trench, R. S. Rodriguez, H. Sherwood, Bruce A. Reznick, Lee A. Rubel, Solomon W. Golomb, Nick M. Kinnon, Paul Erdos et John Selfridge, « Problems and Solutions: Elementary Problems: E3243âE3248 », Am. Math. Mon., vol. 95,â , p. 50â51 (DOI 10.2307/2323449, MR 1541238)
- P. Erdos, C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Prime factors of binomial coefficients and related problems », Acta Arith., vol. 49, no 5,â , p. 507â523 (DOI 10.4064/aa-49-5-507-523, MR 0967334)
- P. T. Bateman, J. L. Selfridge et S. S. Wagstaff, « The New Mersenne conjecture », Am. Math. Mon., vol. 96, no 2,â , p. 125â128 (DOI 10.2307/2323195, MR 0992073)
- C. B. Lacampagne, C. A. Nicol et J. L. Selfridge « Sets with nonsquarefree sums » ()
â « (ibid.) », dans Number Theory, de Gruyter, p. 299â311 - John M. Howie et J. L. Selfridge, « A semigroup embedding problem and an arithmetical function », Math. Proc. Camb. Philos. Soc., vol. 109, no 2,â , p. 277â286 (DOI 10.1017/s0305004100069747, MR 1085395)
- R. B. Eggleton, C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Eulidean quadratic fields », Am. Math. Mon., vol. 99, no 9,â , p. 829â837 (DOI 10.2307/2324118, MR 1191702)
- P. Erdos, C. B. Lacampagne et J. L. Selfridge, « Estimates of the least prime factor of a binomial coefficient », Math. Comput., vol. 61, no 203,â , p. 215â224 (DOI 10.1090/s0025-5718-1993-1199990-6, MR 1199990)
- Cantian Lin, J. L. Selfridge et Peter Jau-shyong Shiue, « A note on periodic complementary binary sequences », J. Comb. Math. Comb. Comput., vol. 19,â , p. 225â29 (MR 1358509)
- Richard Blecksmith, Michael McCallum et J. L. Selfridge, « 3-smooth representations of integers », Am. Math. Mon., vol. 105, no 6,â , p. 529â543 (DOI 10.2307/2589404, MR 1626189)
- Richard Blecksmith, Paul Erdos et J. L. Selfridge, « cluster primes », Am. Math. Mon., vol. 106, no 1,â , p. 43â48 (DOI 10.2307/2589585, MR 1674129)
- Paul Erdos, Janice L. Malouf,, J. L. Selfridge et Esther Szekeres, « Subsets of an interval whose product is a power », Discrete Math., vol. 200, nos 1â3,â , p. 137â147 (DOI 10.1016/s0012-365x(98)00332-x, MR 1692286)
- Andrew Granville et J. L. Selfridge, « Product of integers in an interval, modulo squares », Electron. J. Comb., vol. 8, no 1,â , #R5 (MR 1814512)
Liens externes
- ErdĆsâSelfridge function sur Wolfram MathWorld.
- Ressource relative Ă la recherche :