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John Finch (1er baron Finch)

John Finch, 1er baron Finch, né le et mort en [1], est un juge et homme politique anglais. Président de la Chambre des communes de 1628 à 1629, il ne parvient pas à réconcilier les députés au roi Charles Ier, qui ne convoque alors plus aucun parlement durant onze ans. Accusé par les députés en 1640 de n'avoir pas défendu les prérogatives du Parlement face au monarque, il est contraint à l'exil jusqu'à la Restauration.

John Finch
Illustration.
Portrait par Antoine van Dyck, vers 1640.
Fonctions
Président de la Chambre des communes d'Angleterre
–
Monarque Charles Ier
Prédécesseur Heneage Finch
Successeur John Glanville
Lord Keeper du grand sceau d'Angleterre
–
Monarque Charles Ier
Prédécesseur Thomas Coventry
Successeur Edward Littleton
Président de la Cour des plaids-communs
–
Prédécesseur Robert Heath
Successeur Edward Littleton
Député de Canterbury à la Chambre des communes
–
Monarque Jacques Ier
Successeur Thomas Scott
–
Monarque Charles Ier
Prédécesseur Thomas Scott
Successeur Anthony Aucher
Biographie
Date de naissance
Date de dĂ©cès (Ă  76 ans)
Nationalité anglais
Conjoint Eleanor Wyat, puis
Mabella Fotherby
Enfants un fils et une fille de son premier mariage, morts tous deux avant lui
Famille Heneage Finch (cousin)
Diplômé de Université de Cambridge,
Gray's Inn

Biographie

Fils aîné d'un avocat de Canterbury, il entame ses études à Emmanuel College à l'université de Cambridge à l'âge de 12 ans. Il étudie ensuite le droit à Gray's Inn. Étudiant dissolu, il est néanmoins appelé au barreau en 1611. En 1617 il devient recorder (juge) de Canterbury, poste qu'il occupera de manière intermittente au cours de la décennie qui suit. En il est élu une première fois député de Canterbury à la Chambre des communes du Parlement d'Angleterre. Proche de Francis Bacon, il défend celui-ci à la Chambre face aux accusations de corruption. Bacon étant reconnu coupable, cette prise de position vaut à Finch de perdre durant quelques années son poste de juge à Canterbury. Il ne se présente pas aux élections pour le parlement de 1624, mais siège à nouveau pour cette ville au parlement de 1625. Il est fait chevalier en juin, et est perçu comme un député acquis à la cause du gouvernement de Charles Ier et de George Villiers, duc de Buckingham[1].

Il est réélu pour le parlement de 1626, dans des circonstances controversés. Des électeurs de Canterbury déposent une pétition affirmant qu'il n'a pas remporté l'élection, et que le shérif l'a déclaré élu à tort. Le parlement de 1626 (présidé par son cousin Heneage Finch) ne siégeant que trois mois, l'affaire n'est pas résolue avant sa dissolution, et John Finch occupe son siège durant cette législature. Dans le cadre des débats parlementaires, il défend le duc de Buckingham face aux critiques d'autres députés, qui l'accusent notamment d'avoir séquestré illégalement un navire commercial français. Il est récompensé en étant nommé Conseiller du roi (King's Counsel, titre attribué aux juristes émérites). En décembre, il est nommé attorney general (conseiller juridique) de la reine Henriette Marie, fonction qu'il occupera jusqu'en 1634[1].

Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© de Canterbury pour le parlement de 1628 et, Ă  la demande du roi, les dĂ©putĂ©s l'Ă©lisent prĂ©sident de la Chambre des communes. C'est sous sa prĂ©sidence que le Parlement adopte en mai la PĂ©tition des droits, rĂ©affirmant le principe de l’habeas corpus et le droit exclusif du Parlement de dĂ©cider des impĂ´ts. En juin, il informe la Chambre que le roi leur ordonne de cesser les attaques Ă  l'encontre du duc de Buckingham. Le dĂ©putĂ© Sir Dudley Digges lui rĂ©pond que dans ce cas la Chambre cessera toute discussion sur tout sujet, et ne votera pas les crĂ©dits demandĂ©s par le monarque. John Finch est contraint par les dĂ©putĂ©s d'ordonner la suspension de tout dĂ©bat. Avec leur accord, il quitte l'enceinte de la chambre, et les dĂ©putĂ©s s'organisent en comitĂ© en son absence pour dĂ©battre une motion dĂ©crivant le duc comme un « ennemi de l'État Â». Le roi fait suspendre la sĂ©ance pour mettre fin Ă  cette discussion. Quelques jours plus tard il est chargĂ© par la Chambre, contre son grĂ©, de prĂ©senter au roi les « remontrances Â» des dĂ©putĂ©s Ă  l'encontre du « pouvoir excessif et des abus de pouvoir Â» du duc[1].

En , alors que les dĂ©putĂ©s contestent au monarque le droit d'imposer seul des taxes sur les produits importĂ©s, Charles Ier ordonne Ă  John Finch d'annoncer Ă  la Chambre un ajournement du parlement. Le dĂ©putĂ© John Eliot insiste pour que sa motion de remontrance envers le gouvernement Ă  ce sujet soit lue, dĂ©battue et votĂ©e. Finch refuse, et tente de quitter la chambre pour mettre fin Ă  la session. Les dĂ©putĂ©s Denzil Holles et Benjamin Valentine le rattrapent, le traĂ®nent jusqu'Ă  son siège et le maintiennent assis de force, tandis que Sir Miles Hobart prend la clef du sergent d'arme et ferme la porte de la chambre Ă  clef. Les dĂ©putĂ©s exigent que Finch prĂ©side le dĂ©bat sur le texte sur la remontrance. Lorsque ce dernier indique qu'il ne peut dĂ©sobĂ©ir au roi, William Strode lui rĂ©pond qu'il doit obĂ©issance en premier lieu Ă  la Chambre des communes. John Finch demeure silencieux tandis que John Eliot lit le texte de sa remontrance, puis le prĂ©sident est autorisĂ© Ă  quitter la chambre pour en informer le roi. La rĂ©ponse du roi est de dissoudre le parlement, faire emprisonner John Eliot et sept autres dĂ©putĂ©s frondeurs, et de gouverner durant onze ans sans en convoquer de nouveau. C'est la pĂ©riode dite du « Règne personnel Â», qualifiĂ©e de « tyrannie de onze ans Â» par les parlementaires[1].

En 1634, John Finch est nommĂ© prĂ©sident de la Cour des plaids-communs. Il est membre du panel de juges qui se prononcent en appel Ă  la Cour de la Chambre de l'Échiquier en sur le procès de l'ancien dĂ©putĂ© John Hampden, qui a refusĂ© de payer un impĂ´t introduit directement par le roi. Cet impĂ´t, dit ship money (« argent pour les navires Â»), est imposĂ© aux habitants des rĂ©gions cĂ´tières pour financer la construction et l'entretien des navires de la Marine. Hampden estime cet impĂ´t illĂ©gal, puisqu'il n'a pas Ă©tĂ© votĂ© par le Parlement. La Cour se prononce par sept voix contre cinq pour confirmer la lĂ©galitĂ© de l'impĂ´t, John Finch expliquant que le Parlement ne peut restreindre l'autoritĂ© du roi Ă  prendre les mesures nĂ©cessaires pour la dĂ©fense du royaume. Ce jugement contribue Ă  faire craindre Ă  de nombreux Anglais que le roi entend rĂ©gner indĂ©finiment sans parlement. La mĂŞme annĂ©e, siĂ©geant Ă  la cour de la Chambre Ă©toilĂ©e, Finch ordonne que William Prynne ait les joues marquĂ©es au fer rouge pour propos calomnieux Ă  l'encontre d'Ă©vĂŞques. Il est, de manière gĂ©nĂ©rale, un juge peu populaire ; on lui reproche son ton impĂ©rieux et sa tendance Ă  « haranguer Â» les tribunaux auxquels il siège[1].

En , il est nommĂ© Lord Keeper du grand sceau d'Angleterre, mettant fin Ă  sa carrière de juge. Le il est anobli, Ă©tant fait baron Finch de Fordwich, ce qui lui permet de siĂ©ger Ă  la Chambre des lords durant le Court Parlement qui siège du au . Mais lorsque le Long Parlement s'assemble en novembre, la Chambre des communes initie une procĂ©dure de destitution Ă  son encontre. Les dĂ©putĂ©s l'accusent, par son comportement lors du dernier jour de la session parlementaire de 1629, d'avoir dĂ©sobĂ©i Ă  la Chambre et d'avoir ainsi attentĂ© « aux droits anciens et indubitables Â» de celle-ci. On l'accuse Ă©galement d'avoir Ă©tĂ© un serviteur zĂ©lĂ© du roi dans la collecte d'un impĂ´t illĂ©gal, et d'avoir ainsi « trahi Â» le royaume par sa « subversion des lois fondamentales Â» d'Angleterre. ConvoquĂ© devant la Chambre, John Finch se dĂ©fend avec Ă©loquence, mais les dĂ©putĂ©s votent Ă  la majoritĂ© pour demander Ă  la Chambre des lords de l'inculper pour trahison. Il fuit le pays le soir mĂŞme, se rĂ©fugiant Ă  La Haye, dans les Provinces-Unies, et le Parlement sĂ©questre ses terres. La RĂ©volution anglaise Ă©clate en 1642, aboutissant Ă  l'exĂ©cution du roi et Ă  l'instauration de la dictature d'Oliver Cromwell, au lieu du rĂ©gime parlementaire voulu par les rĂ©volutionnaires[1].

John Finch revient en Angleterre à la restauration de la monarchie en 1660. Il reprend sa place à la Chambre des lords, mais meurt en novembre, à une date incertaine. Il ne laisse pas de descendance, et son titre de baron s'éteint avec lui. Il est inhumé à l'église Saint-Martin de Canterbury[1].

Références

  1. (en) "FINCH, John II (1584-1660)", in Andrew Thrush et John P. Ferris (Ă©ds.), The History of Parliament: the House of Commons 1604-1629, 2010
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