Jeudi gras
Le Jeudi gras est un jour de festin traditionnel ayant lieu le dernier jeudi avant le premier jour du carĂȘme, soit six jours avant le mercredi des Cendres et 52 jours avant le dimanche de PĂąques.
Ce jour est cĂ©lĂ©brĂ© tout particuliĂšrement en Belgique, en Suisse (oĂč c'est un jour fĂ©riĂ© dans certains cantons), en GrĂšce, en Pologne, en Espagne, en Italie, en Allemagne, au Liban...
Célébration
Liban
Le jeudi gras est surtout cĂ©lĂ©brĂ© chez les maronites, et avant le lundi des cendres, ce jeudi gras est un grand jour et se nomme le khamiss assakara (jeudi des ivres) au lieu de khamiss ezzakara (jeudi du souvenir) dĂ©formation linguistique au fil du temps ! car cette semaine est consacrĂ©e, en entier, pour prier en mĂ©moire de tous les dĂ©funts parents amis connaissances personnes consacrĂ©es etc. Ainsi chez les maronites les familles et amis se retrouvent ce jeudi gras en fin d'aprĂšs-midi et en soirĂ©e autour d'une table remplie de mezĂ©s Libanais pour faire le festin, manger et boire (de l'Arak libanais en gĂ©nĂ©ral) ! Ainsi que le Dimanche prĂ©cĂ©dant le CarĂȘme (ahad el marfaa) Dimanche de la levĂ©e, pour dĂ©guster de grands plats gras de la bonne cuisine libanaise, car dans leurs traditions ils ne mangent plus de viandes durant le CarĂȘme, car les plats Ă la viande sont considĂ©rĂ©s comme un luxe. alors qu'en France le Mardi Gras est davantage fĂȘtĂ©.
France
Cependant on trouve dans les traditions de provinces françaises des fĂȘtes pour le Jeudi gras, comme en Picardie oĂč l'on fĂȘtait Jeudi Jeudyou (ou Jeudi Jeudiot)[1], les enfants allant de porte en porte dans les villages, tel qu'Ă Halloween mais en entonnant alors comme chant de cette autre quĂȘte[2],
en français : Jeudi jeudyou est arrivé, les écoliers sont décidés. |
en picard[3] : Jeudi jeudyou est t'arrivé, les z'écoyés sont décidés.
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Pologne
Lors du Jeudi gras (TĆusty czwartek en polonais), les Polonais dĂ©gustent souvent des beignets (les pÄ czki) fourrĂ©s Ă la confiture de pĂ©tales de roses.
Historique
(Francesco Guardi, 1766-1770,
Musée du Louvre, Paris)[4]
Au XVIIIe siĂšcle, ce jour-lĂ :
- dĂ©filait Ă Paris le cortĂšge traditionnel du BĆuf Gras, un des fleurons du carnaval de la ville[5] ;
- une fĂȘte se tenait sur la place Saint Marc Ă Venise, cĂ©lĂ©brant en plus peu Ă peu une victoire en 1164 du patriarche de Grado sur celui d'AquilĂ©e. La manifestation est reprĂ©sentĂ©e par Gabriele Bella d'aprĂšs un tableau de Francesco Guardi (illustration ci-contre), dans un autre tableau plus tardif lui-mĂȘme rĂ©alisĂ© avant 1782 et conservĂ© Ă la PinacothĂšque Querini-Stampalia. C'Ă©tait l'occasion de joutes entre quartiers et on pouvait y voir des funambules et autres pyramides humaines[6].
Notes et références
- Gaston Vasseur, Dictionnaire des Parlers Picards du Vimeu, Sides - Fontenay-sous-bois (1998).
- G. Lefeuvre, Les chants de quĂȘtes en Picardie, dans Terre Picarde n°21 pp 48 - 52 (1988).
- RenĂ© Debrie, Lexique picard des parlers sud-amiĂ©nois, Ăklitra, XL, imp. Sinet, Grandvilliers (1979).
- Base Joconde.
- Plus ancienne description connue de la Promenade du BĆuf Gras Ă Paris.
- Rafael Pic, « Toute la ville sâamuse », MusĂ©art, no 78,â , p. 80-85.
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :