Jefim Golyscheff
Jefim Golyscheff (en russe : ĐŃĐžÌĐŒ ĐĐŸÌĐ»ŃŃĐ”ĐČ, Iefim Golychev[1]) nĂ© le Ă Kherson (Empire russe, aujourd'hui en Ukraine) et mort le Ă Paris, est un peintre et compositeur.
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(Ă 73 ans) Paris |
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Biographie
En 1909, Jefim (ou Jef) Golyscheff quitte l'Ukraine pour Berlin, oĂč il poursuit des Ă©tudes de musique et de peinture. Son pĂšre est un ami de Vassili Kandinsky. Il frĂ©quente la classe de composition et de thĂ©orie musicale de Ferrucio Busoni qui encourage ses recherches.
En 1911, il entreprend un tour de monde, au cours duquel il dira avoir assisté à la cérémonie du couronnement à New Delhi, à la guerre de Tripoli et à la révolution chinoise à Canton.
En 1914, il compose un trio et un quatuor pour cordes suivant une technique dodĂ©caphonique. Ces deux Ćuvres sont saluĂ©es par Arnold Schoenberg. Appliquant Ă la peinture les mĂȘmes techniques musicales explorĂ©es, il rĂ©alise des tableaux gĂ©omĂ©triques abstraits. Paradoxalement, Jefim Golyscheff ne se sent aucune affinitĂ© avec les dadaĂŻstes. Cependant, il rejoint le "Novembergruppe" de Berlin, et avec le peintre expressionniste Emil Nolde, il publie un manifeste demandant la dissolution des acadĂ©mies et la libertĂ© totale du dessin dans les arts plastiques ().
De mĂȘme, il accepte de participer Ă la soirĂ©e Dada du , Ă l'invitation de Raoul Hausmann et Richard Huelsenbeck, oĂč il fait jouer son « Antisymphonie » (en trois parties : lâinjonction provocante, la cavitĂ© buccale chaotique et le super Fa pliable), par une jeune fille vĂȘtue de blanc manipulant des crĂ©celles et tapant sur des couvercles de casseroles, lui-mĂȘme Ă©tant au piano. Ă cette mĂȘme soirĂ©e, Jefim golyscheff prĂ©sente une Ćuvre plastique faite de jouets dâenfant, de divers dĂ©chets et d'un collage dense composĂ© de coupures de presse. Hausmann : « Il apporta des choses que lâon avait jamais vue auparavant : des boĂźtes de conserve, des petits flacons, des bouts de bois, des peluches, des touffes de cheveux ; un invraisemblable spectacle optique ; avant cela il nây avait jamais eu une telle reprĂ©sentation. »
Bien qu'étant signataire du manifeste Qu'est-ce que veut Dada et que veut-il en Allemagne ?, il prend ses distances avec le mouvement dÚs 1922. Il se rapproche de Walter Gropius, fondateur du Bauhaus, continue de peindre et compose des musiques pour le cinéma.
En 1933, Ă la veille dâune vaste rĂ©trospective de ses Ćuvres rĂ©alisĂ©es depuis 1918, les nazis saisissent et dĂ©truisent prĂšs de deux cents tableaux. Seules deux aquarelles dont L PâĂ©rioum, de 1918, Ă©chappent Ă la destruction. Jefim Golyscheff quitte aussitĂŽt lâAllemagne et sâinstalle Ă Barcelone.
En 1938, il fuit Barcelone, bombardĂ©e par l'armĂ©e de Franco, laissant derriĂšre lui les tableaux rĂ©alisĂ©s depuis son arrivĂ©e en Espagne. Il se rĂ©fugie en France, oĂč on lâinterne dans les camps dâArgelĂšs (PyrĂ©nĂ©es-Orientales) puis de Gurs (Basses-PyrĂ©nĂ©es).
En 1956, il émigre à São Paulo, au Brésil, et réalise des tableaux "alchimiques" (selon Raoul Hausmann).
De retour en France dans les années 1960, Jefim Golyscheff cÎtoie les artistes d'avant-garde.
Notes et références
- Jefim Golyscheff est la transcription de son nom du russe en allemand, au début du XXe siÚcle. Il existe d'autres transcriptions : Golischev, Golyshev, etc.
- Giovanni Lista, Dada : Libertin & libertaire, Paris, Ă©d. L'Insolite, 2005 (ISBN 2916054014)
- Jacques Donguy, « Jef Golyscheff : le dadaïste oublié », ArtPress, no 330, , pp. 43-46.