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Jean de Marignol

Giovanni di Marignolli ou Jean de Marignol (ou Jean de Florence) (né v. 1290 à Florence et mort v. 1359 dans la même ville) est un religieux franciscain italien du XIVe siècle. Il fut légat pontifical auprès du grand Khan de 1342 à 1345, missionnaire, évêque de Bisignano (Calabre) à partir de 1354, chapelain de l'empereur Charles IV (1346-1378). On lui doit une « Chronique universelle », dans laquelle il livre le récit de ses voyages en Orient, et décrit les civilisations qu'il a rencontrées.

Jean de Marignol
Jean de Marignol (fin XIIIe - milieu XIVe s.)
Jean de Marignol (fin XIIIe - milieu XIVe s.)
Fonctions
Évêque catholique
Ă  partir du
Évêque diocésain
Diocese of Bisignano (en)
Ă  partir de
Cristoforo Tramonto (d)
Évêque auxiliaire (en)
Diocèse de Bamberg (d)
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

Jean de Marignol appartenait à une noble et ancienne famille de Toscane, les Marignolli de San Lorenzo. Très jeune, il entre chez les frères franciscains et étudie la philosophie et la théologie au couvent de Santa Croce. Par la suite il enseigne la théologie au couvent de Bologne.

Le , il est appelé en Avignon par le pape Benoît XII (1334-1342), qui le nomme légat et lui confie une ambassade auprès du Grand Khan de Chine, comme successeur de Jean de Montecorvino, archevêque de Pékin, qui venait de décéder. Jean de Marignol, accompagné de trois autres religieux (Nicolas Bonet, Nicolas de Molano et Grégoire de Hongrie) mandatés par le pape, ainsi que de nombreux frères (en tout trente-deux personnes selon Jean de Marignol), quitte Avignon en . Le , les missionnaires sont à Constantinople où ils participent à un débat théologique avec des prêtres orthodoxes. Puis s’enfonçant à travers les terres, ils traversent le khanat de Djaghataï, au sud du lac Balkhach. À Almaligh au bord de l’Ili, ils reconstruisent l’église qui avait été détruite, l’année précédente, lors du massacre des missionnaires franciscains[1] par des musulmans[2].

Ils arrivent à Pékin en 1342. Ils sont reçus en audience par le grand khan Toghan Témur. Ils restent en Chine jusqu'en 1347 avant de regagner l’Europe cette fois par voie maritime en s'arrêtant un an en Inde et à Ceylan, d'où il visite aussi Sumatra et Java. De ses pérégrinations dans l'océan Indien, Jean de Marignol ramène un émerveillement durable et pense avoir retrouvé le paradis terrestre sur l’île de Ceylan, où il séjourne avec ses compagnons pendant plusieurs mois. Au terme d’un voyage de près de huit ans, il est de retour en Avignon en 1353, après s’être sans doute arrêté quelque temps à Jérusalem.

En 1354, Innocent VI (1352-1362) le nomme évêque de Bisignano, en Calabre. En 1355, il rencontre à Rome Charles IV (1346-1378), comte de Luxembourg et roi de Bohême, qui vient de recevoir la couronne impériale, et le suit à la cour de Prague. Nommé chapelain et commensal, Jean de Marignol s’attache alors à la rédaction de l’œuvre de sa vie, la Chronica Bohemorum.

Ĺ’uvre

La « Chronica Boemorum (en) Â», initiĂ©e en 1119–1125, par Cosmas de Prague, et rĂ©digĂ©e en latin, narre l’histoire du monde depuis la CrĂ©ation. Jean de Marignol, un de ses diffĂ©rents continuateurs (en) qui l'augmenterons jusqu'Ă  1300, y intègre les souvenirs de son pĂ©riple en Orient et livre une vision Ă©merveillĂ©e de ce qui d’après lui correspond au Paradis terrestre de la Genèse.

On lui attribue également une « Histoire de l'Ordre », conservée à Florence.

  1. L’évêque Richard de Bourgogne, François d’Alexandrie, Pascal de Vittoria (ou l’Espagnol), Raymond Ruffi (ou de Provence), les frères Laurent d’Ancone, et Pierre Martel, un frère « indien » qui servait d’interprète et le marchand Gilotto. Moule, Christians in China.
  2. René Cagnat, Michel Jan, Le milieu des empires, Robert Laffont, 2e éd., 1990, pp.396-400.

Bibliographie

Liens externes

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