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Jean Lolive

Biographie

Jean Lolive est né à Brignais (Rhône) le , de parents modestes. Il fréquente l’école primaire puis travaille comme ouvrier cimentier avant d'adhérer au Parti communiste en 1934[1]. Il se marie le avec une employée communale et communiste d’origine italienne.

Arrêté en pour activités de résistance, emprisonné à Fontevrault puis au camp de Compiègne, il est déporté à Mauthausen en 1943[2].

De retour en France en 1945, il brigue des mandats municipaux, puis nationaux. Le , il est élu conseiller municipal de Pantin, dont il devient maire adjoint en 1953, puis maire en 1959, jusqu’à sa mort en 1968. Il est également conseiller général du Ve secteur de la Seine de 1953 à 1959, et élu, pour six mois, membre du Conseil de la République en .

L’avènement de la Cinquième République lui offre la possibilité de conquérir un mandat de député malgré la situation difficile où se trouve le Parti communiste. Il fait en effet partie du petit groupe de dix députés communistes qui résiste à la victoire gaulliste de . Le , lors du premier tour des élections législatives dans la 44e circonscription de la Seine, il arrive en tête avec 20 034 voix (37,3 % des votants) contre le candidat CNI Jean-Emile Dides, avec 11 944 voix (22,25 %), le socialiste SFIO Gérard Jacquet (17,1 %) et le candidat sans étiquette Georges Rebatet (7 014 voix, soit 13,06 %). Le maintien au second tour du candidat socialiste, qui obtient 7 857 suffrages (15 %) lui assure grâce à ses 22 221 voix (42,5 %) l’élection contre Jean-Emiles Dides (38,4 %).

Le scrutin de renforce son ancrage. Jean Lolive obtient 22 050 suffrages (46,8 % des votants) au premier tour, contre le candidat UNR Maurice Bellot (16 137 voix, 34,2 %) et le candidat socialiste SFIO Gérard Jacquet (7 725 voix, 16,4 %). Au second tour, il remporte plus de 54,5 % des voix (26 055) contre Maurice Bellot (19 175 voix, 40,1 %).

À la suite de la réforme de la carte électorale de la Seine qui précède le scrutin de 1967, Jean Lolive se présente dans la 6e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Il est élu plus largement encore qu’en 1962. Il obtient, au premier tour, 25 028 suffrages (soir 47 % des 53 177 votants), contre le « Ve République » Maurice Bellot (17 209 voix, 32,6 %), le FGDS Ulysse Pellat (6 007 voix, soit seulement 11,29 % des votants) et le Centre Démocrate Albert Fauger (3 801 voix). Au second tour, il l’emporte largement sur son adversaire Maurice Bellot, par 28 828 voix (57,49 %) contre 19 490 (38,86 %).

Le scrutin de confirme cette aisance : Lolive est élu par 19 791 voix (40,7 % des votants) au premier tour et 23 568 (52,1 %) au second tour contre Maurice Bellot, qui sous l’étiquette de la « Défense de la Ve République », remporte 17 690 voix (36,4 %) le et 20 242 voix (44,7 %) le 30. Après le décès de Jean Lolive, la circonscription est conservée en 1973 pour les communistes en la personne de Jacqueline Chonavel, maire de Bagnolet, suppléante de Jean Lolive.

Jean Lolive déploie une grande activité parlementaire, notamment dans les questions de logement, sur lesquelles il intervient à de nombreuses reprises tout au long de ses trois mandats. À partir de 1962 jusqu’à sa mort, il est en outre membre de la Commission de la Production et des échanges[3].

Entre et , il dépose à quatre reprises un projet de loi au nom de son parti destiné pour empêcher l’expulsion de certains occupants de locaux d’habitation, en particulier les retraités et les invalides. En et en , il propose une loi visant à réorganiser les juridictions du travail. En , il dépose un projet de loi modifiant les conditions de fixation du plafond des cotisations de Sécurité sociale. En , il défend les conditions de travail des chauffeurs de taxis : sur le prix de l’essence, le permis de port d’arme ou leur régime d’assurance, il porte leurs revendications à la Chambre. Il participe également aux discussions relatives au projet de loi sur l’organisation de Paris et de sa région, entre et . Il prend part également aux discussions des projets de lois relatives à la pollution atmosphérique (mai et ), au droit de préemption des terrains dans les ZUP et les ZAD (), à la restauration des monuments historiques () et aux HLM ().

Lors de son second mandat, il participe à tous les débats des lois de finances de la législature. Il prend la parole lors du débat sur le régime d’épargne-logement () et sur le projet de loi sur les ZAD (). Il est l’auteur du rapport sur la loi qui porte modification de l’article 108 du Code minier, relatif au comblement et à l’interdiction des carrières souterraines, à la suite de divers accidents qui marquent l’année 1967.

Membre du principal parti d’opposition au régime gaulliste, Jean Lolive vote contre le programme du gouvernement Debré le et contre le règlement définitif de l’Assemblée Nationale le . Il rejette la loi sur l’enseignement privé le , le vote sur les pouvoirs spéciaux le . Il se prononce pour la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault, et toutes les motions de censure contre le gouvernement entre 1962 et 1967. Il s’abstient lors du vote du sur la modification de l’article 12 de la Constitution, et vote contre le projet de loi sur l’élection des conseillers municipaux, le .

Alors qu’il commence son quatrième mandat, inauguré par sa nouvelle victoire de , Jean Lolive meurt brutalement le . Il est inhumé au cimetière communal de Pantin, dans la ville dont il fut maire pendant neuf ans.

Synthèse des mandats

Mandats locaux

  • 1953 - 1959 : conseiller général de la Seine
  • 1959 - 1968 : maire de Pantin

Sénat

Assemblée nationale

Notes et références

  1. Les maires de Pantin
  2. Jean Lolive, base de données de la Fondation pour la mémoire de la déportation
  3. « Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français (La documentation française) », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).

Liens externes

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