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Jean Gilles (compositeur)

Jean Gilles, dit de Tarascon, est un compositeur français de la période baroque, né à Tarascon le et mort à Toulouse le .

Jean GillesJean Gilles de Tarascon
Nom de naissance Jean Hyacinthe Théodore Gilles
Naissance
Tarascon, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
DĂ©cès (Ă  37 ans)
Toulouse, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Activité principale Compositeur, maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse
Années d'activité 1693-1705
Maîtres André Campra

Ĺ’uvres principales

Requiem, motets

Biographie

Après des débuts à Aix-en-Provence et Agde il devient maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse en 1697. Sa musique, comme celle de la plupart des musiciens d'alors, est inspirée de son compatriote contemporain André Campra. On a conservé de lui 11 grands motets et plusieurs petits motets, trois lamentations, deux messes et un célèbre Requiem[1].

Cette dernière œuvre avait été commandée par deux fils d'un capitoul de Toulouse pour leur père défunt. Lorsque le Requiem fut terminé, plusieurs mois après le décès de leur père, les deux fils n'étaient plus si empressés de payer le compositeur. Celui-ci, furieux, décida de ne pas le faire jouer et de le réserver à ses propres funérailles. L'œuvre fut toutefois jouée une quinzaine de fois au fameux Concert Spirituel à Paris ainsi qu'aux obsèques de Rameau, de Stanislas de Pologne et de Louis XV.

Voici comment Michel Corrette rapporte la légende dans la Préface de son édition de 1764 :

«Feu Mr. Gilles, Maître de Musique de St. Étienne de Toulouze, composa sa Messe des Morts, pour le service d’un homme de distinction, de qui il avait reçu beaucoup de services pendant sa vie; mais comme l’Auteur voulait un plus grand nombre de musiciens que ceux de son Chapitre, ceux qui étaient chargés des obsèques aimèrent beaucoup mieux se passer d’entendre une si belle musique, que de faire quelque dépences extraordinaires : Gilles en fut si piqué qu’il prit la noble résolution de ne la faire entendre que pour lui après sa mort. Pour cet effet il cacheta sa partition avec son testament dans lequel il priait le Chapitre de faire chanter cette messe pour le repos de son âme. Après son décès qui arriva vers l’an 1680, agé de 33 ans, le Chapitre lui fit chanter cette messe, avec toute la pompe possible, non seulement tous les Musiciens de la Ville s’y trouvèrent généreusement, mais encore ceux des villes voisines y acoururent à l’envie l’un de l’autre, de sorte que le ville n’était remplie que de Musiciens, que le zèle et la reconnaissance attiraient pour rendre les derniers devoirs à un si habile Maitre. Outre les Amateurs qui se firent un plaisir d’y chanter, on conta deux cents Musiciens, jamais exécution n’avait été si nombreuse.»


En alternant solistes et chœurs, le Requiem de Gilles est sans doute la première œuvre qui ait adopté la forme concertante.

En 1752, dans ses Lettres sur les hommes célèbres du règne de Louis XIV, Pierre-Louis d'Aquin de Chateaulyon (fils de l'organiste, claveciniste et compositeur Louis-Claude Daquin) écrivit que Gilles aurait sans doute remplacé Delalande s'il avait vécu plus longtemps (il mourut à 37 ans seulement).

Discographie

  • Le Requiem par La Chapelle Royale sous la direction de Philippe Herreweghe (Harmonia Mundi) suivi du motet Diligam Te Domine, qui a aussi enregistrĂ© la version pour petite formation avec le Collegium Vocale et le Musica Antiqua Köln (collection Argenta - Archiv) suivi du Carillon des Morts de Michel Corrette.
  • Le Requiem par l'ensemble vocal Sagittarius, l'Ensemble des Tambours provençaux et le Boston Camerata, sous la direction de JoĂ«l Cohen. Une version plus rĂ©cente a Ă©tĂ© enregistrĂ©e par l'orchestre baroque Les Passions et le chĹ“ur Les ÉlĂ©ments, suivi du motet Cantate Jordanis Incolae, sous la direction de Jean-Marc Andrieu, Ligia Digital Lidi 0202196-08.
  • Requiem par Ensemble vocal Philippe Caillard, Ensemble instrumental Jean-Marie Leclair, Louis FrĂ©maux - (Mono) BnF Collection  B00I43GVK8
  • L'Ensemble baroque Les Festes d'OrphĂ©e a enregistrĂ© des oeuvres peu ou pas connues, complĂ©tant de façon originale la discographie existante :
    • Jean Gilles - Grands et petits motets - 2007 - Collection Musiques des CathĂ©drales des Anciennes Provinces de France - Label K617 - Distribution Harmonia Mundi
      • Grands motets : Laudate nomen domini - Paratum cor meum - Laetatus sum - Velum templi scissum es
      • Petits motets : Afferte Domino - Cantus dent uberes - Usquequo Domine
  • Par ses recherches approfondies, tant musicologiques qu’historiques, et son important travail de restitution de ces partitions oubliĂ©es ou perdues, Jean-Marc Andrieu s’impose comme le spĂ©cialiste de Jean Gilles. Les Ĺ“uvres majeures du compositeur toulousain que le chef s’attache Ă  mettre en lumière depuis plusieurs annĂ©es ont fait l’objet de trois CD successifs et le coffret intĂ©gral est sorti en . Concerts et enregistrements rĂ©unissent Les Passions, le ChĹ“ur de chambre Les ÉlĂ©ments (dir. JoĂ«l Suhubiette), Anne MagouĂ«t, Vincent Lièvre-Picard, Bruno Boterf ou Jean-François Novelli ainsi qu’Alain Buet.
    • Requiem et motet Cantate Jordanis Incolae (2008) ;
    • Lamentations et motet Diligam te Domine (2009) ;
    • Messe en rĂ© et Te Deum (2012) ;
    • Coffret Jean Gilles rĂ©unissant les trois prĂ©cĂ©dents disques (2013 ; Ligia Digital Lidi 0202256-13).

Hommage

Une rue du quartier de Reynerie, Ă  Toulouse, porte son nom.

Notes et références

  1. James R.Anthony, La Musique en France à l'époque baroque, Flammarion 1974, rééd.1981 p. 269

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Michel Prada, Un maitre de musique en Provence & en Languedoc : Jean Gilles, 1668-1705. L'homme et L'œuvre, Béziers, Société de musicologie de Languedoc, , 269 p. (ISBN 290540003X et 978-2905400031).

  • John H. Hajdu, The Life and Works of Jean Gilles, University du Colorado 1973, thèse de doctorat

Liens externes

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