Jean Dutil
Jean Dutil (Saint-Georges-de-Beauce, - QuĂ©bec, ) Ă©tait un avocat et juge quĂ©bĂ©cois. Il est surtout connu pour le rĂŽle qu'il a jouĂ© en tant que procureur-chef de la Commission Cliche sur la libertĂ© syndicale dans l'industrie de la construction et en tant que prĂ©sident de la Commission d'enquĂȘte sur le crime organisĂ© dans les annĂ©es 1970.
Biographie
AprÚs des études de droit à l'Université Laval de Québec[1], il est admis au Barreau du Québec en 1954[2], Dutil exerce le droit avant de devenir procureur de la Couronne dans les régions de Sherbrooke et de Thetford Mines[3].
Il est recrutĂ© par le juge Robert Cliche en 1974 afin de diriger l'Ă©quipe de procureurs chargĂ©s de faire la lumiĂšre sur l'intimidation, la violence et les activitĂ©s criminelles qui Ă©taient monnaie courante dans les chantiers de construction du QuĂ©bec. QualifiĂ© de vĂ©ritable « bulldozer » par les commissaires Brian Mulroney et Guy Chevrette[3], Me Dutil expose un rĂ©seau de corruption, de prĂȘts usuraires et de trafic d'influence au sein de certaines sections syndicales affiliĂ©s Ă la FTQ-Construction. Ă son dĂ©part, il sera remplacĂ© par Lucien Bouchard.
Le gouvernement Bourassa nomme Me Dutil juge Ă la Cour des sessions de la paix le et lui confie immĂ©diatement la prĂ©sidence de la seconde phase des travaux de la Commission d'enquĂȘte sur le crime organisĂ©. Pendant deux ans, il fera enquĂȘte sur le scandale de la viande avariĂ©e, sur les activitĂ©s de la mafia italienne Ă MontrĂ©al et le clan des frĂšres Dubois[3].
Au dĂ©but des annĂ©es 1990, le juge Dutil se porte volontaire pour prĂ©sider la cour itinĂ©rante qui se rend occasionnellement dans les villages nordiques et les rĂ©serves amĂ©rindiennes isolĂ©es du Nunavik et de la CĂŽte-Nord. Pendant une dizaine d'annĂ©es, il voyage dans les communautĂ©s inuit, cries, innu et naskapi oĂč il administre la justice en tentant de rĂ©concilier le droit criminel et les traditions autochtones. Ses efforts afin d'adapter les exigences du droit avec la culture des communautĂ©s afin de le rendre plus Ă©quitable Ă l'endroit des populations autochtones seront reconnus en 2001, alors qu'il reçoit le prix pour le droit Ray-Hnatyshyn[3].
Il a pris sa retraite le jour de son 70e anniversaire de naissance, le . Le juge Jean Dutil est décédé le des suites d'un « cancer foudroyant ». Il était ùgé de 77 ans[2].
Notes et références
- LCN, « DécÚs du juge Jean Dutil », Canoë, (consulté le ).
- Presse canadienne, « En bref - Le juge Dutil est mort », Le Devoir,â (lire en ligne).
- AndrĂ© Duschene, « Mort du juge Dutil: «C'Ă©tait le bulldozer de la Commission» », La Presse,â (lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Culture et droit - SĂ©rie de cinq chroniques Ă©crites par le juge Dutil sur l'administration de la justice en territoire autochtone.