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Jean-Baptiste Huzard

Jean-Baptiste Huzard, né le à Paris, où il est mort le , est un vétérinaire français. Il était l'époux de l'éditeur et imprimeur Rosalie Huzard.

Jean-Baptiste Huzard
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Académie des sciences de Turin ()
Société libre des sciences, lettres et arts de Paris (d)
Académie des sciences
Distinctions

Biographie

Fils et petit-fils de maréchaux-ferrants, sa première éducation est peu soignée, d’abord simple apprenti dans l’atelier paternel en même temps que chez les Augustins réformés, et il fait ses études à l’École vétérinaire d’Alfort (1772-1775), enseigne immédiatement et reprend la forge paternelle (malgré l’envie de Claude Bourgelat de le retenir à Alfort). Il reçoit plusieurs fois le prix de pratique de l’école (remportant ainsi une trousse d’instruments, une médaille d’or). Il devient membre titulaire de la Société royale de Médecine, fait différents rapports avec Félix Vicq-d’Azyr, qui le décide à écrire des articles de médecine vétérinaire pour l’Encyclopédie méthodique. En 1785, il est chargé par le tribunal des Juges et consuls des marchands, puis par d’autres tribunaux, des expertises relatives aux vices rédhibitoires des animaux domestiques, ce jusqu’en 1824, réunissant dans cet intervalle de temps quelque 12 volumes in-folio de rapports et d’actes sur la jurisprudence vétérinaire, en donnant les principes.

En 1792, il est nommé membre du conseil vétérinaire et des remontes de l’administration de la guerre. En 1794, il entre à la Commission d’agriculture et des arts, ensuite au sein du Ministère de l’Intérieur sous les titres d’agent, de commissaire du gouvernement, puis d’Inspecteur général des Écoles vétérinaires (jusqu’en 1836), quittant alors son établissement parisien de maréchalerie pour se consacrer à l’administration.

Avec Tessier, Gilbert, et surtout Daubenton, il prend part Ă  l’introduction en France de la race des mĂ©rinos d’Espagne, en faisant insĂ©rer dans le traitĂ© de l’an III conclu avec cette puissance, l’article secret par lequel le gouvernement espagnol permettait l’exportation de plus de 5 000 bĂŞtes. C’est par ses instances que les domaines royaux de Versailles, Saint-Cloud, Saint-Germain, du Raincy, de Fontainebleau et Rambouillet sont prĂ©servĂ©s de la punition rĂ©volutionnaire, en recevant le titre d’établissements ruraux, avec une commission gouvernementale qui y Ă©tablit des troupeaux, des pĂ©pinières et des cultures expĂ©rimentales.

En tant qu’inspecteur général, Huzard est chargé d’observer les épizooties régnantes, en France ou dans les territoires étrangers incorporés à l’Empire ; il visite chaque année les établissements de Lyon et d’Alfort, et les sauve en 1793 d’une menace de suppression, puis encore plus tard en détruisant une pétition des professeurs d’Alfort demandant le renvoi des élèves dans leurs familles, à l’époque de la disette. Il entre à l’Académie des Sciences (qu’il préside jusqu’en 1815), lors de la formation de l’Institut en 1795 ; et il est aussi membre de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, dont il est l’un des fondateurs, de la Société royale et centrale d’agriculture (dont il est trésorier perpétuel de 1799 à 1836), du Conseil de salubrité du département de la Seine, du Conseil supérieur d’agriculture près le Ministère de l’Intérieur, de plusieurs sociétés scientifiques françaises et étrangères.

En 1814, lors de l’invasion des armées étrangères, plusieurs élèves d’Alfort sont victimes de leur patriotisme, et d’autres se réfugient auprès d’Huzard. Il n’a de cesse de respecter Philibert Chabert dans sa fonction de directeur de l’école, malgré sa fonction supérieure ; et lorsqu’on propose une place en cette école pour son propre fils, il choisit d’en faire profiter le fils d’une veuve. En 1814, il est décoré de la Légion d’honneur par Louis XVIII, et par le même du cordon de Saint-Michel en 1816.

En 1829, il participe Ă  la crĂ©ation de l’École vĂ©tĂ©rinaire de Toulouse. Il possède une bibliothèque de plus de 40 000 volumes (catalogue publiĂ© par son fils Huzard fils), avec, en particulier, tous les ouvrages imprimĂ©s ou manuscrits rĂ©digĂ©s par les membres ou les correspondants de l’Institut. Vers la fin de sa vie, il est chargĂ© de crĂ©er deux nouvelles Ă©coles, l’une Ă  Aix-la-Chapelle, l’autre Ă  Zutphen, mais l’affaire est ajournĂ©e, et seule la seconde voit le jour, plus tard, sur son plan.

Membre du comité de la vaccine à sa création, il fut également vice-président de la Société philanthropique et trésorier de la Société centrale d’Agriculture. Par son action en tant qu'Inspecteur général des Écoles vétérinaires, par son action administrative comme vétérinaire expert aux tribunaux de commerce parisiens, posant les jalons de la jurisprudence vétérinaire, et par son admission à diverses sociétés savantes, élevant « l'art vétérinaire », selon l'expression consacrée de l'époque, au rang de science, il ouvre la voie vers une plus large reconnaissance du statut du vétérinaire : de simple artisan à la fin du XVIIIe siècle, il peut désormais prétendre au statut de notable.

Jean-Baptiste Huzard fut un grand bibliophile qui toute sa vie rechercha la piste de tous les ouvrages, manuscrits ou imprimés, consacrés aux sciences naturelles et agricoles, et en particulier à l'équitation. On considère qu'il possédait tout ce qui fut publié avant 1837. Le catalogue de cette collection, établi en 1842, demeure une source irremplaçable de documentation[1].

Publications

  • Almanach vĂ©tĂ©rinaire contenant l’histoire abrĂ©gĂ©e des progrès de la mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire des animaux, depuis l’établissement des Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires en France ; on y a joint la description et le traitement de plusieurs maladies des bestiaux, la notice de quelques ouvrages sur l’art vĂ©tĂ©rinaire, Paris, 1782, in-12 (avec Pierre Flandrin et Philibert Chabert) ; puis sous le titre Instructions et observations sur les maladies des animaux domestiques, avec les moyens de les guĂ©rir, de les prĂ©server, de les conserver en santĂ©, de les multiplier, de les Ă©lever avec avantage, et de n’être point trompĂ© dans leur achat, Paris, Mme Huzard ; 3e Ă©d., Paris, 1782-1795 ; Ă©d. en 1806-1809, t.
  • Instruction sur la manière de conduire et de gouverner les vaches laitières, imprimĂ©e par ordre du gouvernement, Paris, Impr. royale, 1785, in-8°, 31 p. (1re Ă©dition de Philibert Chabert seul) ; 2e Ă©d. (augmentĂ©e et corrigĂ©e, avec M. Huzard), Paris, M.-R. Huzard, 1797, in-8°, 49 p. ; 3e Ă©d. (augmentĂ©e), Paris, Mme Huzard, 1807, in-8°, 84 p.
  • avec Pierre Flandrin, Observations sommaires Ă  l’AssemblĂ©e nationale, sur l’École vĂ©tĂ©rinaire d’Alfort – État des Ă©pizooties traitĂ©es en 1790, par les Ă©lèves de l’École d’Alfort, Paris, Impr. de P. Fr. Didot le jeune, 1790, in-8°, 37 p.
    Défense de l’École vétérinaire.
  • Essai sur les maladies qui affectent les vaches laitières des environs de Paris, 1794, in-8°.
  • Instruction sur l’épidĂ©mie des vaches, 1796, in-8° ou in-12.
  • avec Jean-Baptiste Desplas, Instruction sur les maladies inflammatoires Ă©pizootiques et particulièrement sur celles qui affectent les bĂŞtes Ă  cornes des dĂ©partements de l’Est, d’une partie de l’Allemagne, et des parcs d’approvisionnement des armĂ©es de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle [publiĂ©e par le conseil d’agriculture], Mons : A. Lelong, in-8°, 33 p., et Paris, Impr. de la RĂ©publique, 1797 (1er nivĂ´se an V), in-8°, 24-2 p.
  • Instruction et nouveaux rapports relatifs Ă  la maladie des bĂŞtes Ă  cornes qui a rĂ©gnĂ© dans le dĂ©partement des ForĂŞts, 1797, in-8°.
  • MĂ©moires sur la maladie [pĂ©ripneumonie chronique ou phthisie pulmonaire] qui affecte les vaches laitières de Paris et des environs, avec les moyens curatifs et prĂ©servatifs de cette maladie, et des observations sur l’usage du lait et de la viande des vaches malades, nouvelle Ă©d., imprimĂ©e par arrĂŞtĂ©s de la SociĂ©tĂ© d’Agriculture et de l’Administration Centrale du DĂ©partement de la Seine, Paris, Mme Huzard, 1800, in-8°, 87 p.
  • PrĂ©cis sur l’épizootie qui s’est dĂ©clarĂ©e, en , sur les bĹ“ufs dans la vallĂ©e d’Auge, dĂ©partement du Calvados [imprimĂ© par ordre du Ministre de l’intĂ©rieur, comte de l’Empire, M. de Montalivet], Paris, Impr. impĂ©riale, 1810, in-f°.
  • avec François Victor MĂ©rat de Vaumartoise, Rapports et observations sur l’épizootie contagieuse, rĂ©gnant sur les bĂŞtes Ă  cornes de plusieurs dĂ©partements de la France, Paris, Impr. de Mme Huzard, 1814, in-8°, 32 p. ; 3e Ă©d., Paris, Mme Huzard, , in-8°.

Sources et bibliographie

  • M. le baron de Silvestre, « Notice biographique sur M. J.-B. Huzard, chevalier des ordres de Saint-Michel et de la LĂ©gion d’Honneur, membre de l’Institut, de la SociĂ©tĂ© royale et centrale d’agriculture », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© royale et centrale d’agriculture, Paris, Mme Huzard, 1839, p. 256-271.
  • Pierre Chaudenson, Jean-Baptiste Huzard, inspecteur gĂ©nĂ©ral des Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires (1755-1838), thèse de doctorat vĂ©tĂ©rinaire, École Nationale VĂ©tĂ©rinaire de Lyon, 1988.
  • Laurent Nicol, Jean-Baptiste Huzard père (1755-1838) ou l'Ă©volution du statut du vĂ©tĂ©rinaire vers la fin du XVIIIe siècle, thèse de doctorat vĂ©tĂ©rinaire, École Nationale VĂ©tĂ©rinaire d'Alfort, 2002.
  • Florian Reynaud, Les bĂŞtes Ă  cornes (ou l'Ă©levage bovin) dans la littĂ©rature agronomique de 1700 Ă  1850, Caen, thèse de doctorat en histoire, 2009, annexe 2 (publications)

Notes et références

  1. Michel Henriquet et Alain Prevost, L'Ă©quitation, un art, une passion, Paris, Seuil, , 319 p., Auteurs (page 44)

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