Javier Milei
Javier Milei, né le à Buenos Aires, est un économiste et homme politique argentin, d'idéologie libertarienne conservatrice et généralement considéré comme d'extrême droite[1]. Membre du Parti libertarien, il est député de la Nation argentine depuis 2021.
Javier Milei | |
Javier Milei en 2021. | |
Fonctions | |
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Député de la Nation argentine | |
En fonction depuis le (1 an, 6 mois et 26 jours) |
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Élection | 14 novembre 2021 |
Circonscription | Buenos Aires |
Biographie | |
Nom de naissance | Javier Gerardo Milei |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires (Argentine) |
Nationalité | Argentine |
Parti politique | Parti libertarien (depuis 2019) |
Diplômé de | Université de Belgrano |
Profession | Économiste |
Religion | Catholicisme |
Biographie
Carrière professionnelle
Javier Gerardo Milei suit des études d'économie à l'université de Belgrano.
Il est économiste en chef de Máxima AFJP, d'Estudio Broda et de la banque HSBC d'Argentine. Il est membre du groupe de politique économique de la Chambre de commerce internationale et du Forum de Davos[2]. Il a été conseiller économique d'Antonio Domingo Bussi lorsque celui-ci, mis en cause pour crimes contre l'humanité commis sous la dictature, fut élu député en 1999[3].
Javier Milei connait une forte médiatisation en Argentine à partir de 2014 notamment, étant fréquemment invité dans plusieurs émissions de télévision et de radio pour livrer ses analyses économiques sous le prisme de l'école autrichienne, qui rejette l'intervention de l'État. En 2019, le magazine Noticias le classe parmi les personnes les plus influentes d'Argentine[4].
Il se distingue par sa façon parfois agressive de dĂ©battre et son usage rĂ©current de mots grossiers, conduisant Ă plusieurs polĂ©miques. Le 25 aoĂ»t 2021, il a insultĂ© le chef du gouvernement de la ville de Buenos Aires, le libĂ©ral Horacio RodrĂguez Larreta, le traitant de « putain de gauchiste », de « merde chauve » et affirmant qu'il pourrait l'« Ă©craser »[5]. Il s'est justifiĂ© en dĂ©clarant qu'Horacio RodrĂguez Larreta utilisait « des fonds publics pour persĂ©cuter les opposants »[6].
Parcours politique
Fondateur du parti « La liberté avance » en 2021, il crée la surprise lors des élections primaires de septembre 2021, prenant la troisième place dans la province de Buenos Aires avec 13,7 % des voix. Faisant campagne sous le slogan « Je ne suis pas venu ici pour guider des agneaux mais pour réveiller les lions ! », il dénonce la « caste politique » constituée selon lui de « politiques inutiles, parasites, qui n’ont jamais travaillé »[7]. Son discours séduit à la fois auprès de l’électorat radical de la droite, des classes populaire épuisées par la crise économique et qui voient en lui une alternative aux partis traditionnels, et des jeunes « frustrés par la gestion de la pandémie et ses restrictions », avec un confinement de six mois dans Buenos Aires et sa région en 2020[7].
Devenu député, Javier Milei met en jeu son salaire (350 000 pesos, soit 2 900 euros) chaque mois lors d'une tombola géante, à laquelle participent plus d'un million d'Argentins. Le résultat est dévoilé en direct par de nombreuses chaînes de télévision du pays[8] - [9]. Ses détracteurs lui reprochent sa faible activité au Parlement[10].
Il déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2023. Il présente son « plan tronçonneuse » visant à massivement diminuer les dépenses publiques. Il comprend la suppression de plusieurs ministères (Éducation, Santé, Travaux publics et Développement social, Femmes), la libéralisation du port d'armes pour les civils et du commerce d'organes[11] - [12]. Sa colistière Victoria Villarruel, candidate à la vice-présidence, est négationniste notoire des crimes de la dictature[13].
Son parti politique est principalement populaire à Buenos Aires et peine à s'implanter en province. Hors de la capitale, il est contraint de « s’allier avec des acteurs résiduels du paysage politique, sur le modèle d’un système de franchise », explique le politologue Lucas Romero. Il s'allie notamment au sénateur Ricardo Bussi, fils d'Antonio Domingo Bussi, ainsi qu'à l'avocat Martin Menem, neveu de l’ancien président Carlos Menem[13].
Positionnement idéologique
Javier Milei se réclame de l’anarcho-capitalisme. Il milite pour l'interdiction totale de l'avortement, la libéralisation du port d’armes, la suppression de la banque centrale, l'adoption du dollar américain comme monnaie, l'abrogation des mesures de contrôle des capitaux, la suppression des aides sociales, la fin de l'éducation gratuite, et s'oppose à l’introduction de nouveaux impôts. Il conteste l'existence du changement climatique, qui ne serait qu'une « invention socialiste »[7] - [14]. Il porte un regard révisionniste sur les crimes de la dictature militaire (1976-1983), affirmant que le nombre de 30 000 morts ou disparus retenu par les organisations des droits humains est exagéré[10].
Il s'inspire de Jair Bolsonaro et de Donald Trump et affiche sa proximité avec le parti politique espagnol Vox[15] - [16]. Il se réclame également de Carlos Menem, président de l'Argentine de 1989 à 1999, et de son ministre de l'Économie Domingo Cavallo[17].
Vie privée
Il est en conflit avec ses parents, qu'il ne voit jamais, expliquant qu'ils étaient tous deux morts à ses yeux[18]. Favorable à l'amour libre, il n'est pas marié et n'a pas d'enfant. Il a été en couple avec la chanteuse Daniela Mori entre 2018 et 2019[19].
Notes et références
- El PaĂs AmĂ©rica, « Portrait. Javier Milei, le politique “anarcho-capitaliste” qui bouscule l’Argentine », sur Courrier international, (consultĂ© le ).
- (en) « Javier Gerardo Milei », sur World Economic Forum
- « Javier Milei reconoció que trabajó para el genocida Antonio Bussi », sur Pagina12,
- « Noticias | ¿Quiénes son los 100 más influyentes en la sociedad argentina? », sur noticias.perfil.com,
- (es) « Javier Milei insultĂł a Horacio RodrĂguez Larreta y lo amenazĂł: 'Zurdo de mierda, te puedo aplastar' », sur ClarĂn,
- (es) « “Está operando en mi contra”: Javier Milei explicĂł por quĂ© insultĂł a Horacio RodrĂguez Larreta », La NaciĂłn,‎ (lire en ligne)
- « Javier Milei, l’ultralibéral qui joue les trublions de la politique argentine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
- « Portrait. Avec Javier Milei, l’irruption d’un politique extrémiste en Argentine », sur Courrier international, (consulté le )
- « “Robin des Bois”. Le député populiste argentin Javier Milei fait gagner son salaire lors d’une tombola », sur Courrier international, (consulté le )
- « En Argentine, un candidat ultralibéral bouscule la campagne présidentielle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
- (es) Federico Rivas Molina, « Javier Milei, el candidato libertario que capitaliza el descontento en Argentina », sur El PaĂs Argentina,
- « Javier Milei, l'anarcho-capitaliste perturbateur de la présidentielle argentine », sur France 24, (consulté le )
- « En Argentine, le difficile enracinement local de l’ultralibéral Javier Milei », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Javier Milei, le député antisystème qui bouleverse la vie politique argentine », sur RFI, (consulté le )
- (es) « Javier Milei participó en un acto de la ultra derecha española VOX: “Los animo a que continúen dando esta batalla” », sur infobae,
- (es) « Javier Milei defiende a la derecha: “Mi alineamiento con Bolsonaro y Trump es casi natural” », sur La Derecha Diario,
- « Javier Milei: el profeta del caos que no se cumple », sur Página12,
- « La insólita vida privada y familiar de Milei, el economista más polémico | Perfil », sur web.archive.org,
- (es) « El amor, según el economista Javier Milei », La Nación,‎ (lire en ligne)