Accueil🇫🇷Chercher

Jane Grey Swisshelm

Jane Grey Cannon Swisshelm, née le à Pittsburgh en Pennsylvanie (États-Unis) et morte le à Swissvale, près de Pittsburgh, est une journaliste américaine, abolitionniste et avocate des droits des femmes, membre du mouvement républicain radical.

Jane Grey Swisshelm
Jane Swisshelm (1815-1884)
Vue de la sépulture.

Elle a été active en tant qu’écrivaine à Pittsburgh, en Pennsylvanie, et en tant qu’éditrice et rédactrice en chef à St. Cloud, dans le Minnesota. Elle a été l’une des premières femmes journalistes américaines embauchées par Horace Greeley dans son New York Tribune.

Alors qu’elle travaillait pour le gouvernement fédéral à Washington, D.C., sous l’administration du président Andrew Johnson, Swisshelm a fondé son dernier journal, Reconstructionist. Ses critiques publiées à l’égard de Johnson l’ont amenée à perdre son emploi et à fermer le journal. Elle publie son autobiographie en 1881.

Biographie

Jane Grey Cannon était la fille de Mary Scott et de Thomas Cannon, tous deux presbytériens d’origine irlando-écossaise[1]. Son père était marchand et spéculateur foncier.

En 1823, alors que Jane avait huit ans, sa sœur Mary et son père moururent de tuberculose, laissant la famille dans une situation difficile[1].

Jane a commencĂ© Ă  travailler, fabriquant de la dentelle et peignant sur du velours. Ă€ 12 ans, elle a Ă©tĂ© envoyĂ©e en pensionnat pendant plusieurs semaines, car il n’y avait pas d’écoles publiques Ă  l’époque. Quand elle est rentrĂ©e chez elle, elle a appris que le mĂ©decin pensait qu’elle avait commencĂ© Ă  dĂ©velopper une tuberculose. Sa mère avait dĂ©jĂ  perdu quatre de ses enfants Ă  cause de maladies. Elle dĂ©mĂ©nage avec le reste de sa famille Ă  Wilkinsburg, un village Ă  l’extĂ©rieur de Pittsburgh, et ouvre un magasin[1].

Institutrice Ă  l'âge de 14 ans, elle Ă©pouse Ă  21 ans James Swisshelm, avec qui elle s'installe Ă  Louisville dans le Kentucky. C'est lĂ  que pour la première fois elle entre en contact avec l'esclavage, ce qui fait sur elle une forte impression. En 1839, elle s'installe seule Ă  Philadelphie, contre la volontĂ© de son mari, pour s'occuper de sa mère malade. Après la mort de cette dernière, elle dirige une Ă©cole d'institutrices Ă  Butler, en Pennsylvanie. Elle rejoint son mari deux ans plus tard dans sa ferme, qu'elle appellera Swissvale, Ă  l'est de Pittsburgh (aujourd'hui, c'est la rĂ©gion de Swissvale en Pennsylvanie).

Carrière

C'est Ă  cette Ă©poque qu'elle commence Ă  Ă©crire des articles contre la peine de mort ainsi que des histoires, des poèmes et des articles pour le journal anti-esclavagiste Spirit of Liberty et d'autres revues de Pittsburgh[2]. Lorsque ce journal fait faillite, elle fonde en 1847 sa propre revue, le Saturday Visitor qui finit par atteindre un tirage de 6 000 exemplaires[3]. Le Saturday Visitor finira par fusionnĂ© avec l’édition hebdomadaire du Commercial Journal de Pittsburgh en 1854[4]. Elle y Ă©crit de nombreux Ă©ditoriaux oĂą elle dĂ©fend pour les femmes le droit Ă  la propriĂ©tĂ©.

En étant embauché par le New York Tribune le , elle est devenue la première femme journaliste admise à la tribune des journalistes du Sénat américain[5]. Sa présence et son récit des fracas de ce jour-là, dans lesquels le sénateur du Mississippi Henry Foote a dégainé un pistolet lorsque le sénateur du Missouri Thomas Hart Benton l’a chargé, ont été largement notés. Selon un journal du Wisconsin, « personne d’autre qu’une femme ordinaire ne pourrait rendre une description d’une telle scène aussi intéressante. Cette excitation saccadée, nerveuse, à moitié essoufflée qui embarrasserait le récit d’un homme ne fait qu’ajouter du piquant et de la grâce à celui d’une femme. »[6].

En 1857, elle divorce et s'installe Ă  Saint-Cloud, dans le Minnesota, oĂą elle dirige une sĂ©rie de journaux, tout en militant pour l'abolition de l'esclavage et les droits des femmes dans ses Ă©crits et ses confĂ©rences. Écrivant dans The Saint Cloud Visiter, elle entre en conflit privĂ© avec le gĂ©nĂ©ral Sylvanus Lowry, un aristocrate sudiste installĂ© dans la rĂ©gion qui sur le plan politique règne en maĂ®tre Ă  Saint-Cloud. Elle s'indigne particulièrement que Lowry possède des esclaves dans le territoire libre du Minnesota. Écrivant dans The Visiter elle accuse le gĂ©nĂ©ral Lowry d'escroquer les Indiens, d'organiser des groupes d'auto-justice contre ceux qu'on soupçonne d'occupation illĂ©gale, et de torturer ses propres esclaves. Lowry dĂ©cida alors de lancer un journal rival, The Union, plus tard appelĂ© le St. Cloud Times, pour compenser son influence[7]. Après l’un de ses Ă©ditoriaux enflammĂ©s, Lowry a formĂ© un « ComitĂ© de vigilance », qui dĂ©truisit le matĂ©riel de l'imprimerie[3]. Swisshelm organisa alors une collecte de fonds pour une autre presse et continua ses attaques. Lowry mourut en 1865 Ă  Saint-Cloud[8].

Guerre de SĂ©cession

Lorsque la guerre de Sécession a commencé et que des infirmières étaient recherchées au front, elle a été l’une des premières à se porter volontaire[9].

Retour Ă  la vie civile

En 1862, le soulèvement des Indiens Sioux du Minnesota qui cause la mort de centaines de colons blancs[10] l'incite à demander au gouvernement fédéral de sévir contre les Indiens. Elle visite des villes importantes à cette fin et, pendant son séjour à Washington, elle rencontra son ami de Pittsburgh, Edwin M. Stanton, alors secrétaire à la guerre, qui lui offre un poste administratif dans le gouvernement. Elle vend son journal du Minnesota, mais travaille pendant la guerre civile comme infirmière militaire dans la région de Washington, jusqu'à ce que le poste devienne disponible. Elle devient une amie de Mary Todd Lincoln.

Après la guerre, elle commence son dernier journal, le Reconstructionist, mais ses attaques contre le président Andrew Johnson lui font perdre son journal et son emploi au gouvernement. En 1872, elle a assiste comme déléguée à la Convention du Parti pour la prohibition.

Elle meurt en 1884 à son domicile de Swissvale et est enterrée au cimetière d'Allegheny[11]. Swisshelm Park, un faubourg de Pittsburgh voisin de Swissvale, a pris son nom en son honneur.

Postérité

Une nouvelle édition de l’autobiographie de Swisshelm a été publiée en 2005[12].

Références

  1. (en) Jane Grey Cannon Swisshelm, Half a Century, Jansen, McClurg (lire en ligne)
  2. (en) J. G. Wilson et J. Fiske, Swisshelm, Jane Grey, New York, D. Appleton, (lire en ligne)
  3. (en) Sylvia D. Hoffert, Jane Grey Swisshelm: An Unconventional Life, Chapel Hill, University of North Carolina Press, (ISBN 0-8078-2881-5, lire en ligne)
  4. (en) « The Saturday Evening Visitor [sic] », The Daily Pittsburgh Gazette,‎ , p. 2 (lire en ligne Accès libre)
  5. (en) Donald A. Ritchie, American Journalists, Oxford University Press, (ISBN 9780195328370), p. 73
  6. (en-US) Joanne B. Freeman, The Field of Blood: Violence in Congress on the Road to Civil War, New York, Farrar, Straus & Giroux, , 173 p.
  7. (en) « St. Cloud professor unearths history of slavery in Minnesota », sur MPR News (consulté le )
  8. « Lowry, Sylvanus B. "S.B." - Legislator Record - Minnesota Legislators Past & Present », sur www.lrl.mn.gov (consulté le )
  9. (en-US) George Edwin Rines, Swisshelm, Jane Grey, (lire en ligne)
  10. (en) Duane Schultz, Over The Earth I Come: The Great Sioux Uprising of 1862, St. Martin's Press, New York, 1993. Voir page 5 : « Estimates of the death toll range from four hundred to two thousand. »
  11. (en-US) « A STANCH FOE OF SLAVERY; DEATH OF JANE GREY SWISSHELM, THE PHILANTHROPIST.A NOBLE WOMAN'S LIFE WORK--HER APPEALS IN BEHALF OF THE NEGRO LABORER AND THE WHITE WIFE. GEN. A.H. REYNOLDS. THE REV. JOHN A. LANSING. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Jane Grey Cannon Swisshelm, Half a Century, Anza Publishing, (ISBN 978-1-932490-09-1, lire en ligne)

Bibliographie

  • (en) A.J. Larsen (Ă©ditĂ© par) (1934).'Crusader and Feminist: Letters of Jane Grey Swisshelm, 1858-1865. Saint Paul : Minnesota Historical Society.
  • '(en) 'Jane Grey Cannon Swisshelm par Harriet Sigerman in American National Biography. New York: Oxford University Press 1999.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.