James Henry Craig
James Henry Craig (1748 - ) est un officier militaire britannique et un administrateur colonial. Il fut gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique. En raison des emprisonnements arbitraires et de sa tentative de suppression de la représentation politique francophone, il est resté, pour les Canadiens français, l'un des gouverneurs les plus tyranniques de Québec[1].
Gouverneur général du Canada |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Domicile | |
Activité |
Arme | |
---|---|
Grade militaire | |
Conflits | |
Distinction |
Carrière militaire
James Henry Craig est né à Gibraltar et descend d'une famille écossaise. Il entre dans l'armée à l'âge de 15 ans et se retrouve en Amérique en 1774. Il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis et aide à repousser l'invasion du Québec par les Américains. Il combat sur plusieurs fronts et est blessé à au moins deux reprises. Il se fait remarquer et monte en grade, devenant major général en 1794.
En 1795, les Pays-Bas sont envahis par l'armée révolutionnaire de la France. Le Stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau se réfugie en Angleterre. Une force britannique sous le commandement de Craig est envoyée au Cap afin de protéger la colonie hollandaise contre les Français. L'expédition fut un succès quoique l'occupation de la colonie profita aux intérêts britanniques et non à Guillaume V. Craig demeure comme gouverneur jusqu'en 1797, puis il part pour l'Inde britannique, où il devient commandant en chef le .
Il revient en Europe peu après et exerce un commandement en Méditerranée, malgré sa mauvaise santé (hydropisie chronique).
Gouverneur
Se sentant mieux, il accepte le poste de gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique et de lieutenant-gouverneur du Bas-Canada en 1807. Cependant, dès son arrivée à Québec il doit souvent s'aliter et ne peut donc pas directement prendre connaissance de la situation de la colonie. Il tente de mettre la province en état de défense car une guerre avec les États-Unis semble imminente
À partir de 1808, Craig tend à favoriser le parti des Britanniques face au Parti canadien. Il endosse les mesures proposées par ses conseillers, dont son secrétaire Herman Witsius Ryland (en) et l’évêque anglican Jacob Mountain: domination des Britanniques dans les postes clés de l'administration et de la magistrature, construction d'écoles anglo-protestantes, mise sous tutelle du clergé catholique et peuplement des terres nouvellement ouvertes à la colonisation par des Britanniques ou des loyalistes américains. Il destitue des personnes proches du journal Le Canadien, organe des Canadiens-français. Le conflit dégénère entre le gouverneur orgueilleux et autoritaire et la population majoritairement française.
Lors de la session de 1809 de la Chambre d'assemblée, deux questions dominent l'affrontement entre le gouverneur et la majorité francophone des députés : l'éligibilité des juges à la Chambre, et l'expulsion du député juif Ezekiel Hart. À deux reprises, en 1809 et en 1810, Craig dissout la Chambre dans l'espoir que le parti britannique sortira vainqueur des nouvelles élections, mais en vain. En 1810, il fait emprisonner les chefs du Parti canadien et les responsables du Canadien sans procès sous des accusations forgées de sédition et de trahison. Le député Pierre-Stanislas Bédard, chef du Parti Canadien et fondateur du Canadien, passe plus d'un an en prison.
Déterminé à écraser les aspirations démocratiques et le nationalisme canadien français ainsi que les demandes de gouvernement responsable, Craig envisage des mesures plus permanentes : union des deux Canadas, sur-représentation parlementaire des Cantons de l'Est, suppression de la Chambre d'assemblée. Mais il ne réussit pas à faire accepter son plan par les autorités de Londres.
Depuis 1810, sentant sa santé défaillir, Craig a demandé son remplacement. Ce n'est qu'en qu'il s'embarque pour la Grande-Bretagne, et il meurt en .
Le chemin Craig
Il a tenté d'encourager l'immigration anglaise de la Grande-Bretagne et des États-Unis. À cet effet, il fit construire un chemin qui traverse les Cantons de l'Est et qui porte encore son nom sur une partie de son tracé. C'est le chemin Craig.
Références
- Philippe Aubert de Gaspé, Mémoires, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2007, p. 324.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Jean-Pierre Wallot, « Sir James Henry Craig », Dictionnaire biographique du Canada [en ligne].