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Jaime Guzmán

Jaime Guzmán Errázuriz, né à Santiago le , mort dans la même ville le , est un avocat chilien, professeur de droit constitutionnel, théoricien du mouvement grémialista, fondateur de la Revue Realidad, président de l'Union démocrate indépendante de 1983 à 1989 et sénateur de la 7e circonscription (Poniente) de la région métropolitaine de Santiago du à sa mort le .

Jaime Guzmán Errázuriz
Illustration.
Fonctions
SĂ©nateur chilien
pour la 7e circonscription de la Région métropolitaine
–
Successeur Miguel Otero Lathrop
Président de l'Union démocrate indépendante
–
Successeur Union UDI-RN
–
Prédécesseur Union UDI-RN
Successeur Julio Dittborn
Biographie
Nom de naissance Jaime Jorge Guzmán Errázuriz
Date de naissance
Lieu de naissance Santiago, Chili
Date de décès
Lieu de décès Santiago, Chili
Nationalité Drapeau du Chili Chilien
Parti politique Union démocrate indépendante
Diplômé de Université pontificale catholique du Chili
Profession Avocat
Religion Catholique romaine

Il est un farouche opposant au président chilien Salvador Allende, militant au sein de la structure d'extrême-droite Patria y Libertad. Il approuve le coup d'État du 11 septembre 1973 et conseille le général Augusto Pinochet de 1973 à 1979 pour lequel il rédige le discours de Chacarillas. Il participe au gouvernement de la dictature militaire[1], et il est l'un des rédacteurs de la constitution chilienne de 1980. Il est assassiné en 1991 par des membres du mouvement guérillero Front patriotique Manuel Rodríguez, dont Ricardo Palma Salamanca , dans les environs de l'Université pontificale catholique du Chili.

Origines

Fils de Jorge Guzmán Reyes et de Carmen Errázuriz Edwards, Jaime Guzmán est né le . Il a deux sœurs Rosario et Isabel.

Élève à Santiago du Chili au Collège Sagrados Corazones de 1951 à 1962, ses bons résultats scolaires lui permettent d'y présider l'académie littéraire.

Carrière académique

En 1963, âgé de seize ans, il commence des études de droit à l'université pontificale catholique du Chili d'où il est diplômé en 1968 avec les félicitations du jury. Son mémoire de fin d'étude, "Teoría sobre la Universidad", reçoit également la note maximum. Il ne quitte pas pour autant l'université pontificale puisqu'il est engagé par celle-ci pour y dispenser des cours en tant que professeur de Théorie politique et de Droit Constitutionnel. Membre du conseil supérieur de l'université et conseiller académique de la faculté de droit, il écrivit également plusieurs articles sur des thèmes juridiques, politiques, sociaux et religieux dans des journaux nationaux.

Engagement politique

Arrivé à l'Université, Jaime Guzmán adhère à un mouvement d'extrême droite[2]. En 1969, il est élu président des jeunes indépendants Alessandristes, le mouvement des jeunes partisans de celui qui est son ami et son mentor, l'ancien président chilien Jorge Alessandri Rodríguez, candidat de droite soutenu par le parti national lors de l'élection présidentielle de 1970.

Le fondateur du Mouvement grémialista

En 1967, Guzmán s'était opposé à la réforme universitaire. Il avait mené la lutte de certains étudiants contre l'occupation de l'université par les étudiants partisans de la réforme. Il fonde alors dans ce contexte le mouvement grémialista dont il est le principal théoricien. Opposé au tournant doctrinal de l'église catholique romaine et à la démocratie libérale, qui, selon Guzman, sape l'autorité de l'État soumis à la volonté inorganique des masses, le grémialisme défendait un programme économique et social corporatiste et l'établissement d'un État non neutre, non politiquement libéral, chrétien, résolument anti-marxiste[3]. Le mouvement grémialiste universitaire intègre alors la Fédération des étudiants de l'Université catholique.

Jaime Guzmán est proche des idĂ©es de la dictature franquiste : « Guzmán est très influencĂ© par les idĂ©es corporatistes du rĂ©gime de Franco et de Primo de Rivera Â»[4]. Il est Ă©galement membre de l'Opus Dei.

Entre 1971 et 1973, il s'oppose au gouvernement de l'Unidad Popular et au président Salvador Allende. Il se fait notamment remarquer lors de l'émission politique télévisée « A esta hora se improvisa » (Et maintenant on improvise), diffusée par la chaîne de l'Université catholique.

Il participe également à la fondation du Front nationaliste Patrie et liberté (connue sous son abrégé Patria y Libertad), mouvement paramilitaire d'extrême droite dirigé par l'avocat Pablo Rodríguez. Il est membre du conseil politique de Patria y Libertad[5].

RĂ´le dans la dictature militaire chilienne

Le rĂ©gime militaire d'Augusto Pinochet prĂ©sente pour Jaime Guzmán et les grĂ©mialistes l'opportunitĂ© historique de mettre en Ĺ“uvre les idĂ©es qui n'Ă©taient jusque-lĂ  que de la thĂ©orie universitaire ou de la rhĂ©torique politique[6]. Après l'avoir souhaitĂ©, les grĂ©mialistes ont approuvĂ© le coup d'État du 11 septembre 1973, vu pour eux comme une victoire sur le « marxisme-lĂ©ninisme Â»[6], et sont loyaux envers les militaires, en dĂ©pit des « actes de violence, de meurtres et de violations des droits des individus » que Guzman relativise par le coĂ»t « objectif » de toute « guerre civile »[7].

C'est au sein du secrétariat général du gouvernement que Jaime Guzmán va se retrouver, permettant le recrutement de nombreux grémialistes au sein de l'administration chilienne. Son principal rival au sein de l'administration de la junte est alors Manuel Contreras pour qui Guzmán était ambivalent, cherchant selon lui à remplacer les dirigeants militaires du gouvernement par des civils et à établir un gouvernement démocratique ayant la faveur des forces armées et des médias[8].

En 1973, il fut nommé par le gouvernement militaire pour intégrer la commission chargée de réécrire la nouvelle constitution politique, qui fut achevée en 1980.

Il fut également un conseiller du gouvernement en matière politico-juridique et intégra la commission chargée des lois constitutionnelles entre 1983 et 1989. Il fut le fondateur de l'Union démocrate indépendante (UDI) et son président entre 1983 et 1987. Il fit de la UDI un parti politique, dont deux sénateurs et onze députés ont été élus en 1989.

SĂ©nateur de Santiago du Chili

En 1989, il fut Ă©lu sĂ©nateur de la rĂ©publique de Santiago. En 1989, il dĂ©clare au quotidien El Mercurio : « Je m'affirme pinochetiste, avec beaucoup d'honneur Â»[2].

Mémorial à Jaime Guzmán situé à Las Condes, commune de Santiago du Chili

Son assassinat

ConsidĂ©rĂ© comme ayant Ă©tĂ© l'« idĂ©ologue de la junte Â»[9], le premier , après avoir quittĂ© son cours de droit constitutionnel dans le Campus Est de l'UniversitĂ© catholique, il est assassinĂ© par un commando d'extrĂŞme gauche menĂ© par Ricardo Palma Salamanca.

Notes et références

  1. Il est « l'un des plus proches collaborateurs du dictateur Â» selon Marc Fernandez et Jean-Christophe Rampal, Pinochet : Un dictateur modèle, Hachette, 2003, p. 152.
  2. Marc Fernandez et Jean-Christophe Rampal, Pinochet : Un dictateur modèle, Hachette, 2003, p. 152.
  3. La dictature de Pinochet en perspective, Rodrigo Contreras Osorio, p152 et s.
  4. Pierre Ostiguy,« La transformation du système de partis chilien et la stabilité politique dans la post-transition », Politique et Sociétés, vol. 24, n° 2-3, 2005, p. 116.
  5. Marc Fernandez et Jean-Christophe Rampal, Pinochet : Un dictateur modèle, Hachette, 2003, p. 151.
  6. Pierre Ostiguy, La transformation de système des partis politiques chiliens, Politique et société, vol.24, p109-146
  7. Carlos Huneeus, El régimen de Pinochet, éditions Sudamericana, Santiago, Chili, 2001 p 364
  8. Lo que la DINA escribió sobre Jaime Guzmán, El Periodista, 22 juin 2003
  9. Marie-Noëlle Sarget, Histoire du Chili, L'Harmattan, 1996, p. 270.

Bibliographie

  • Guzmán Errázuriz, Rosario (1991) Mi Hermano Jaime, Edition Ver, Santiago du Chili
  • Guzmán Errázuriz, Jaime (1993) Escritos Personales, Edition Zig-Zag. (ISBN 956-12-0759-1)
  • Cristi, Renato (2000) El pensamiento polĂ­tico de Jaime Guzmán. Autoridad y libertad, Edition LOM, Santiago du Chili, 225 pages. (ISBN 956-282-291-5)
  • Divers auteurs, Derecho PolĂ­tico Apuntes Clases Profesor Jaime Guzmán Errázuriz, Edition UniversitĂ© pontificale du Chili, 192 pages. (ISBN 956-14-0406-0)
  • Moncada Durruti, Belen. Jaime Guzmán El PolĂ­tico. Una democracia contrarrevolucionaria 1964-1980, Edition Ril Editores 276 pages, (ISBN 956-284-520-6)

Article connexe

Liens externes

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