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Jacques Maisonneuve

Jacques-Gilles Maisonneuve[1] , né le à Nantes et mort le dans son château de La Roche-Hervé à Missillac[2], est un médecin et chirurgien français.

Jacques-Gilles Maisonneuve
Lithographie de Maisonneuve par Charles-Jérémie Fuhr.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  87 ans)
Manoir de la Roche-Hervé (d)
Nom dans la langue maternelle
Jacques-Gilles Thomas Maisonneuve
Nationalité
Formation
École de médecine de Nantes (d)
Faculté de médecine de Paris
Activités
Ĺ’uvres principales
signature de Jacques Maisonneuve
Signature de Maisonneuve.

Biographie

Ses études classiques terminées, Maisonneuve a commencé, dès l’âge de 16 ans, à suivre les cours de l’hôpital de Nantes, où il est resté quatre années pendant lesquelles il a remporté tous les prix et obtenu tous les grades que décernait cette école de médecine secondaire. En , il est monté compléter ses études à Paris et s’est d’abord attaché à Guillaume Dupuytren, dont il a été l’élève assidu, puis à Joseph Récamier, dont il a été, plus tard l’ami, et le continuateur[3]. Interne en 1830, il a obtenu, en 1833, le prix de l’internat et de l’école pratique. Reçu docteur, en 1835, il est devenu prosecteur à Clamart, la même année, et a ouvert un cours de médecine opératoire[4].

Après avoir passé brillamment le concours pour devenir chirurgien des hôpitaux en 1880, il a immédiatement été nommé en cette qualité. Depuis lors, il a successivement été chirurgien à Cochin, à la Pitié et, en dernier lieu, à l’Hôtel-Dieu[4]. Dans cette nouvelle position, relativement éminente, il a fondé l’un des enseignements les plus remarquables de médecine opératoire qu’on ait vus depuis Jacques Lisfranc.

Il a laissĂ© le souvenir d’un chirurgien audacieux, servi par une sĂ»retĂ© de main Ă©tonnante[5]. Il a appliquĂ© avec succès, dans des opĂ©rations mĂ©morables, les vues physiologiques de Flourens sur la reproduction de l’os par le pĂ©rioste[4]. Passant pour le chirurgien le plus habile de son temps, son audace Ă©tait extrĂŞme et il a tentĂ© des opĂ©rations devant lesquelles tous ses confrères reculaient. C’est lui qui, le premier, a fait la resection du col du fĂ©mur[6]. Vers 1852, un jeune ingĂ©nieur ayant eu une jambe broyĂ©e par accident, les sommitĂ©s de l’art opinaient pour l’amputation, lorsque Maisonneuve, s’inspirant des vues physiologiques de Pierre Flourens, alors toutes nouvelles, a eu l’idĂ©e de tenter la reproduction de l’os par le pĂ©rioste. Il a enlevĂ© les fragments du tibia brisĂ©, conservĂ© soigneusement le pĂ©rioste et l’os s’est reformĂ© entièrement. Le chirurgien, justement fier de ce succès, a fait part Ă  l’AcadĂ©mie du rĂ©sultat de l’opĂ©ration et, lui montrant la jambe guĂ©rie du jeune ingĂ©nieur, a ajoutĂ©, par manière de plaisanterie : « Je vous prĂ©sente un homme qui a un troisième tibia[7]. »

Il a été le premier médecin à expliquer le rôle de la rotation externe dans les fractures de la cheville. La fracture de Maisonneuve, qui lui doit son nom, est une fracture spécifique du péroné. Il a laissé de très nombreux mémoires et ouvrages sur des questions très importantes de médecine opératoire. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur par décret du [8]. Il était, en outre, membre fondateur et honoraire de la Société de chirurgie, membre titulaire de la Société anatomique, membre honoraire de la société médico-pratique, membre honoraire de l’Académie royale de Belgique, membre honoraire de la société physico-médicale de Moscou et la société de médecine de Kiev, membre correspondant de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg, membre correspondant de la Société académique de Nantes, de la société de médecine de Rouen et de la société médico-chirurgicale de Bruxelles[3].

Vivant dans la retraite depuis 1879[4], il Ă©tait tombĂ© dans un oubli relatif Ă  l’époque de sa mort, au point que certains dictionnaires biographiques avaient dĂ©naturĂ© son prĂ©nom de « Jacques-Gilles Â» en un fantaisiste « Jules-Germain Â» immotivĂ©[1].

Publications

  • Propositions sur quelques points d’anatomie, de physiologie et de pathologie, 1835, in-4°.
  • Le PĂ©rioste et ses maladies, Paris, LabĂ©, 1839, in-8°, 144 p. lire en ligne sur Gallica.
  • Recherches sur la fracture du pĂ©ronĂ©, Paris, Loquin & Cie, , 63 p., in-8° (OCLC 53477937, lire en ligne).
  • De la coxalgie, Paris, LabĂ©, 1844, in-4°, 272 p. lire en ligne sur Gallica.
  • FacultĂ© de mĂ©decine de Paris. Concours pour une chaire de clinique chirurgicale des tumeurs de la langue, thèse soutenue par M. J.-G. Maisonneuve, Paris, Paul Renouard, 1848.
  • Titres et travaux scientifiques de M. Maisonneuve, Paris, P. Renouard, 1848, in-4°, 8 p.
  • FacultĂ© de MĂ©decine de Paris. Concours pour une chaire d’opĂ©rations et appareils. Des opĂ©rations applicables aux maladies de l’ovaire, thèse soutenue en par M. J.-G. Maisonneuve (de Nantes), Paris, W. Remquet et Cie, 1850.
  • Rapport sur les travaux de M. Gensoul, ancien chirurgien en chef de l’HĂ´tel-Dieu de Lyon, prĂ©sentĂ©s Ă  la SociĂ©tĂ© de chirurgie Ă  l’appui de sa candidature au titre de membre correspondant de la SociĂ©tĂ©, Paris, Plon frères, 1851, in-8°, 14 p.
  • Leçons cliniques sur les affections cancĂ©reuses, professĂ©es Ă  l’hĂ´pital Cochin, recueillies et publiĂ©es par M. le Dr Alexis Favrot, Paris, LabĂ©, 1852-1854, 2 vol. in-8°, pl.
  • TraitĂ© pratique des maladies vĂ©nĂ©riennes : contenant un chapitre sur la syphilisation et suivi d’un formulaire spĂ©cial, avec Henri Montanier, Paris, LabĂ©, 1853, XVI-580 p. ; in-8°. lire en ligne sur Gallica.
  • Titres et travaux scientifiques de M. Maisonneuve, Paris, W. Remquet, 1854, in-4°, 24 p.
  • MĂ©moire sur une nouvelle mĂ©thode de cathĂ©tĂ©risme, et sur son application Ă  la cure radicale et instantanĂ©e des rĂ©trĂ©cissements de l’urètre, lu Ă  l’AcadĂ©mie des sciences, le , Paris, W. Remquet, 1855, in-8°, 39 p.
  • MĂ©moire sur une nouvelle mĂ©thode de cautĂ©risation, dite cautĂ©risation en flèches, permettant d’obtenir en une seule sĂ©ance la destruction des tumeurs les plus volumineuses, lu Ă  l’AcadĂ©mie des sciences le , Paris, H. Plon, 1858, in-8°, 23 p., fig. lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur la dĂ©sarticulation totale de la mâchoire infĂ©rieure, lu Ă  l’AcadĂ©mie des sciences le , Paris, LabĂ©, 1859, in-4°, 22 p., fig., pl. lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur la ligature extemporanĂ©e, Paris, LabĂ©, 1860, in-4°, 118 p., fig. lire en ligne sur Gallica.
  • Clinique chirurgicale, Paris, F. Savy, 1863-1864, 2 vol. in-8°.
  • Titres et travaux scientifiques de M. Maisonneuve, Paris, S. Raçon, 1863, in-4°, 32 p.
  • Extrait de la Biographie des hommes marquants au dix-neuvième siècle, (xive vol. Maisonneuve (Jacques-Gilles), chirurgien de l’HĂ´tel-Dieu…), Paris, Raçon, 1867, in-8°. lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur les intoxications chirurgicales, lu Ă  l’AcadĂ©mie des sciences le , S. Raçon et Cie, Paris, 1867, 35 p. ; in-8°. lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©thode d’aspiration continue et ses avantages pour la cure des grandes amputations, lue Ă  l’AcadĂ©mie des sciences le , Paris, S. Raçon, 1868, in-8°, 24 p. lire en ligne sur Gallica.
  • Note sur la mĂ©thode d’aspiration continue et sur ses avantages pour la cure des grandes amputations, lue Ă  l’AcadĂ©mie des sciences le , Paris, S. Raçon, 1869, in-8°, 40 p., planche. lire en ligne sur Gallica.
  • Derniers perfectionnements apportĂ©s Ă  l’urĂ©throtomie interne, pour la cure radicale et instantanĂ©e des rĂ©trĂ©cissements de l’urèthre, extrait des leçons cliniques professĂ©es Ă  l’HĂ´tel-Dieu, Paris, V.-A. Delahaye, 1879, in-8°, 31 p. lire en ligne sur Gallica.

Notes et références

  1. Et non « Jules-Germain », comme le disent par erreur les dictionnaires biographiques. Voir Le Petit Parisien, op. cit.
  2. « Échos et nouvelles », Le Petit Parisien, no 7473,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Biographie des hommes marquants au dix-neuvième siècle : Maisonneuve (Jacques-Gilles), chirurgien de l’Hôtel-Dieu…, t. xvie, Paris, Raçon, , 16 p., in-8° (lire en ligne), p. 3.
  4. « Nécrologie », Le Temps, no 13098,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Chez nous », Le XIXe siècle, Paris, no 9895,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Le docteur Maisonneuve », Le Petit Journal, no 12526,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Comment s’écrit l’histoire », Journal des débats politiques et littéraires, Paris, no 147,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Archives nationales, « Dossier LH/1699/7 », sur Base Léonore, (consulté le ).

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