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Jacques Lisfranc

Jacques Lisfranc de Saint Martin, né le à Saint-Paul-en-Jarez (Loire) et mort le à Paris, est un chirurgien et gynécologue français.

Jacques Lisfranc
Portrait de Jacques Lisfranc
Biographie
Naissance
Saint-Paul-en-Jarez
DĂ©cès (Ă  57 ans)
Paris
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nationalité Française

Biographie

Il naît dans une famille de médecins et poursuit d'abord des études de médecine à Lyon puis à Paris sous la direction de Dupuytren. Reçu médecine en 1813, il entre très jeune au Service de santé des armées et participe à la dernière campagne d'Allemagne. Il vient se fixer définitivement à Paris en 1814 pour enseigner la chirurgie.

Il devient chirurgien en chef de la Pitié en succédant à Pierre-Augustin Béclard, et acquiert une grande renommée pour ses cours de médecine opératoire. Ses perfectionnements techniques autant que sa dextérité lui attire une importante clientèle. Il est reconnu pour ses compétences mais également pour son caractère emporté, laissant se développer un caractère de scandale autour de sa personne. Il est l'un des pionniers pour certaines intervention, dont l'ablation du rectum et l'amputation du col de l'utérus chez la femme. Il fixe certaines règles pour la ligature et l'amputation.

Tombe de Jacques Lisfranc au cimetière du Montparnasse (division 13).

Dans La Débâcle, Émile Zola décrit la désarticulation de l'épaule d'un blessé de Sedan selon la « méthode de Lisfranc » : « Cette fois, il s'agissait de la désarticulation d'une épaule, d'après la méthode de Lisfranc, ce que les chirurgiens appelaient une jolie opération, quelque chose d'élégant et de prompt, en tout quarante secondes à peine. Déjà, on chloroformait le patient, pendant qu'un aide lui saisissait l'épaule à deux mains, les quatre doigts sous l'aisselle, le pouce en dessus. Alors, Bouroche, armé du grand couteau long, après avoir crié : « asseyez-le ! », empoigna le deltoïde, transperça le bras, trancha le muscle ; puis, revenant en arrière, il détacha la jointure d'un seul coup ; et le bras était tombé, abattu en trois mouvements. L'aide avait fait glisser ses pouces, pour boucher l'artère humérale. « Recouchez-le ! » Bouroche eut un rire involontaire en procédant à la ligature, car il n'avait mis que trente-cinq secondes. Il ne restait plus qu'à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu'une épaulette à plat. Cela était joli, à cause du danger, un homme pouvant se vider de tout son sang en trois minutes par l'artère humérale, sans compter qu'il y a péril de mort, chaque fois qu'on assoit un blessé, sous l'action du chloroforme. »

Il est membre de l'Académie royale de médecine depuis sa fondation[1] et son président pour 1835.

Il succombe à l'âge de 57 ans d'une « angine couenneuse » (pseudo-membraneuse) compliquée d'une fièvre pernicieuse. Il est enterré au cimetière du Montparnasse (division 13).

Ĺ’uvres et publications

  • Quelques propositions de pathologie, prĂ©cĂ©dĂ©es de recherches, rĂ©flexions et observations, [Thèse mĂ©decine de Paris no 135, prĂ©sentĂ©e le ], Didot jeune, Paris, 1813,Texte intĂ©gral.
  • MĂ©moire sur de nouvelles applications du stĂ©thoscope de M. le professeur Laennec, Gabon, Paris, 1823 30 p., in-8, lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur une nouvelle mĂ©thode de pratiquer l'opĂ©ration de la taille chez la femme, suivi de:
  • MĂ©moire sur un nouveau procĂ©dĂ© pour l'amputation dans les articulations des phalanges, impr. de A. Boucher, Paris, 1823, in-8°, 23 p.,lire en ligne sur Gallica.
  • Des RĂ©trĂ©cissements de l'urètre, [thèse soutenue par J. Lisfranc, traduite du latin, avec des notes, par J.-B. VĂ©signiĂ© et J.-B. Ricard], BĂ©chet, Paris, 1824, lire en ligne sur Gallica.
  • MĂ©moire sur la rhinoplastie, [lu Ă  la sĂ©ance annuelle de l'AcadĂ©mie Royale de MĂ©decine], 1828.
  • Notice analytique sur les travaux de Lisfranc, S.l., s.n., 1834, Texte intĂ©gral.
  • Des Diverses mĂ©thodes et des diffĂ©rens procĂ©dĂ©s pour l'oblitĂ©ration des artères dans le traitement des anĂ©vrismes, G. Baillière, Paris,1834, in-8° , 154 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Clinique chirurgicale de l'hĂ´pital de la PitiĂ©, BĂ©chet jeune et LabĂ©, Paris, 1841-1843, 3 vol. (XV-696, 738, 748 p.) :
  1. Tome premier, lire en ligne sur Gallica
  2. Tome deuxième, lire en ligne sur Gallica
  3. Tome troisième, lire en ligne sur Gallica
  • Notice analytique sur les travaux de M. Lisfranc,Paris, impr. de Fain et Thunot, 1842, Texte intĂ©gral.
  • PrĂ©cis de MĂ©decine opĂ©ratoireBĂ©chet jeune, Paris, 1845-1847, 3 vol. (XII-872, 989, 332 p.), continuĂ© par Antoine-Joseph Jobert de Lamballe :
  1. Tome premier, lire en ligne sur Gallica
  2. Tome deuxième, lire en ligne sur Gallica
  3. Tome troisième, lire en ligne sur Gallica

On lui doit de nombreux mémoires sur diverses techniques chirurgicales.

  • DĂ©tails de la Tombe : Buste
    DĂ©tails de la Tombe : Buste
  • DĂ©tails de la Tombe : Buste
    DĂ©tails de la Tombe : Buste
  • Bas relief droit : LECONS DE CLINIQUE CHIRURGICALE A L’HOPITAL DE LA PITIE
    Bas relief droit : LECONS DE CLINIQUE CHIRURGICALE A L’HOPITAL DE LA PITIE
  • Bas relief droit : DĂ©tail
    Bas relief droit : DĂ©tail
  • Bas relief gauche : DERNIERE CAMPAGNE DE SAXE. LEIPSICK MD CCC XIII
    Bas relief gauche : DERNIERE CAMPAGNE DE SAXE. LEIPSICK MD CCC XIII

Éponymie

Son nom reste attaché à deux procédés de son invention, l'un pour désarticuler l'épaule avec plus de célérité, l'autre pour amputer le pied dans son articulation tarso-métatarsienne, de manière à laisser à l'amputé une plus large base de sustentation.

Son nom[2] a également été donné à :

  • une articulation au niveau du pied, l'articulation tarso-mĂ©tatarsienne, dite « articulation de Lisfranc Â»[3] ;
  • une atteinte traumatique de cette dernière, ou fracture ou dislocation de Lisfranc[4] (classĂ©e en trois types) ;
  • une intervention chirurgicale, l'« opĂ©ration de Lisfranc Â»[5] consistant en une dĂ©sarticulation (ou amputation) tarso-mĂ©tatarsienne ;
  • un tubercule de la première cĂ´te ou s'insère le muscle scalène : « tubercule de Lisfranc Â»[6];
  • les ligaments interosseux cunĂ©o-mĂ©tatarsiens : « ligaments de Lisfranc Â».
  • la facultĂ© de mĂ©decine de Saint-Étienne (Ă  Saint-Priest-en-Jarez sur le site de l'hĂ´pital Nord)[7].

Notes et références

  1. Jacques Lisfranc de Saint Martin dans la [Bibliothèque de l'Académie de médecine].
  2. « Lisfranc Â» dans le Dictionnaire mĂ©dical de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine – version 2016-1
  3. (en)Lisfranc's joint
  4. (en)Lisfranc's fracture
  5. (en)Lisfranc's amputation
  6. (en)Lisfranc's tubercle
  7. db43111h, « Faculté de Medecine Jacques LISFRANC », sur www.univ-st-etienne.fr, (consulté le )

Bibliographie

Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  • L.-Auguste Couturier,Biographie de Jacques Lisfranc de St-Martin, impr. de A. Vingtrinier, Lyon, 1852, in-8° , 32 p., lire en ligne sur Gallica
  • « Lisfranc Â», in: Dictionnaire encyclopĂ©dique des sciences mĂ©dicales. Deuxième sĂ©rie, L-P. Tome deuxième, LAR-LOC / publ. sous la dir. A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet ; L. Hahn, Masson (Paris), P. Asselin (Paris) [puis] Asselin et Houzeau (Paris), 1874-1889, lire en ligne sur Gallica.
  • Dubois E. F., Histoire des membres de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, Paris, 1850. p. 609-13.
  • Fourmestraux I. de, Histoire de la chirurgie française (1790-1920), Paris, 1934. p. 45-46.
  • Guiart J., L'École mĂ©dicale lyonnaise, [catalogue commentĂ© de la Section rĂ©gionale du MusĂ©e historique de la FacultĂ© mixte de mĂ©decine et de pharmacie de Lyon.], Paris, Masson & cie, 1941 p. 228.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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