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Jacques Aymar de Roquefeuil et du Bousquet

Jacques Aymar, comte de Roquefeuil et du Bousquet, né le au château du Bousquet à Montpeyroux[1], et mort le 8- à bord du Superbe, est un officier de marine français issu d'une ancienne famille noble du Rouergue. Il termine sa carrière militaire avec le grade de lieutenant général des armées navales.

Jacques Aymar de Roquefeuil
Comte de Roquefeuil
Jacques Aymar de Roquefeuil et du Bousquet
Jacques Aymar comte de Roquefeuil Lieutenant Général des Armées Navales - 1665-1744

Naissance
au château du Bousquet à Montpeyroux, dans le Rouergue
Décès 8-
Ă  bord du Superbe
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Années de service 1681 – 1744
Commandement Flotte du Ponant
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Distinctions Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Famille Aymar-Joseph, vice-amiral
René-Aymar, chef d'escadre

Emblème

Famille

Jacques Aymar de Roquefeuil et du Bousquet est le fils cadet de Louis, baron de Roquefeuil et du Bousquet [2] et descendant de la famille de Roquefeuil Blanquefort, ancienne famille de la noblesse du Rouergue. Son père lui lèguera le gouvernement héréditaire de la ville de Rodez dont le Roi l'investira avant 1711.

Il Ă©pouse le Jeanne Louise du Main d'Angeret, dont il a [2]:

Carrière dans la Marine du Roi

Étant à Toulon en partance pour faire ses caravanes à Malte, il est invité par le ministre de la Marine, le marquis de Seignelay, fils de Colbert et gendre de Marie-Gilberte de Roquefeuil de Bonaguil, marquise d'Alègre, à entrer dans la Marine Royale[3]. Il est successivement promu garde-marine à Toulon (1681), enseigne de vaisseau (1687), lieutenant de vaisseau à Brest (1691) et capitaine de vaisseau à Dunkerque le . Le , au combat des Orcades, commandant le Ludlow dans la division du Chevalier de Saint Pol, il capture un vaisseau hollandais de 44 canons, puis, s'emparant du port fortifié de Lauwick, il y détruit une vingtaine de navires marchands. Peu après, en juillet, il prend un autre vaisseau hollandais et, étant entré dans le port de Bressey sound, fortement défendu, il y brûla 160 bateaux de pêche ennemis[4].

Le , il commande Le ProtĂ©e (46 canons de 12), toujours sous les ordres de Saint Pol. Sur le Dogger bank, il prend Ă  l'abordage, simultanĂ©ment et en trois heures de combat, deux vaisseaux anglais, chacun de 50 canons de 18, qui l'attaquaient sur ses deux bords. Le Mercure de France relate que « Monsieur de Roquefeuil ayant pris, après la mort de Saint Pol, le commandement des vaisseaux que ce chevalier commandait… acheva le combat victorieusement… sa MajestĂ© lui a donnĂ© une pension de mille livres et la croix de l'Ordre de Saint Louis Â» dès le 10 novembre suivant. Roquefeuil avait ramenĂ© Ă  Dunkerque les quatre vaisseaux, la frĂ©gate et les cinq corsaires de sa division, ainsi que trois vaisseaux anglais capturĂ©s et quatorze navires marchands ennemis. Duguay-Trouin raconte dans ses mĂ©moires qu'ayant essuyĂ© un affront du commandant d'un des navires corsaires de sa division « [il se] joigni[t] au vaisseau du Roi Le ProtĂ©e qui Ă©tait prĂŞt Ă  mettre Ă  la voile sous le commandement de Monsieur de Roquefeuil, aimant mieux servir sous le commandement d'un homme aussi brave, que de commander Ă  des gens sur lesquels [il] ne pouvai[t] pas compter. » Ainsi Jacques-Aymar commandait-il encore par intĂ©rim, une division basĂ©e Ă  Brest et opĂ©rait en Manche et mer du Nord.

Le , à l'ouest de Béveziers, la division de Monsieur de Forbin attaque une division britannique qui escortait un important convoi pour Lisbonne. Roquefeuil commandant la frégate La Dauphine (56 canons), assisté par la frégate Le Griffon (50 canons) du chevalier de Nangis, s'empare à l'abordage, après une violente canonnade, du puissant HMS Hampton Court de 70 canons puis, quelques heures de combats plus tard, du HMS Grafton (du même type) et de six bâtiments marchands. En 1722 et 1724, il opère contre les forbans de Terre-Neuve. Tels étaient ses principaux faits d'armes, lorsque Roquefeuil est promu, à 61 ans, chef d'escadre des armées navales (), avec le commandement de la place de Brest. En 1740, l'escadre de quatorze vaisseaux et cinq frégates y est aux ordres du marquis d'Antin, vice-amiral du Ponant. Jacques-Aymar en reçoit le commandement de quatre vaisseaux et deux frégates et croise entre Brest et l'Espagne. Il part le 23 novembre pour Saint-Domingue où il arrive le et y reste à la tête de six vaisseaux jusqu'à la fin du printemps[5]. On pense qu'il fut alors gouverneur par intérim de cette île. Le , il est promu lieutenant général des armées navales, à 74 ans, et reçoit le commandement de l'escadre de Brest dont la seconde division est commandée par le chef d'escadre, Monsieur de Camilly. Il croise alors en Atlantique, observant le conflit anglo-espagnol en Amérique.

Roquefeuil est qualifiĂ© dans la matricule « d'officier de grande rĂ©putation ayant pris Ă  l'ennemi 14 vaisseaux dont 3 Ă  l'abordage ». Aussi, malgrĂ© son âge, est-il choisi dĂ©but 1744 par le roi Louis XV — qui lui promet au retour le bâton de MarĂ©chal de France avec, sans doute l'une des deux vice-amirautĂ©s de France devenue justement vacante et qui le demeure jusqu'en 1750[6] — pour commander l'escadre de 19 bâtiments de ligne, vaisseaux et frĂ©gates, outre quatre auxiliaires qui devait couvrir le retour en Grande-Bretagne du prĂ©tendant Charles Édouard Stuart. Le corps expĂ©ditionnaire fort de 15 000 hommes Ă©tait conduit par le futur MarĂ©chal de Saxe.

Mort

Parti de Brest le , accompagnĂ© de deux chefs d'escadre « en corps d'armĂ©e Â» (messieurs de Camilly et de Barrailh, futurs vice-amiraux de France) Roquefeuil avait alors les « rang et fonction de Contre-amiral de France » chef d'armĂ©e navale en lieu et place du vice-amiral du Ponant (ordonnances royales de 1668 et 1669). Il croise en Manche, malgrĂ© de mauvais vents, jusqu'au 29 fĂ©vrier et mouille Ă  Calais, Ă©vitant, après avoir consultĂ© ses chefs d'unitĂ©s, une très forte escadre britannique. Il poursuit le contrĂ´le de la Manche « d'oĂą il protège efficacement les armements considĂ©rables effectuĂ©s Ă  Dunkerque »[6], lorsqu'il meurt subitement sur son vaisseau amiral Le Superbe (commandĂ© par le chevalier de Nesmond), dans la nuit du 8 au . Son premier chef d'escadre, Monsieur de Camilly, qui avait sa marque sur Le Neptune, prend le commandement gĂ©nĂ©ral et, terminant la mission en cours ne rentre Ă  Brest que le 19 mars suivant.

Jacques-Aymar de Roquefeuil avait alors 78 ans et demi et non « environ 80 ans Â» comme l'Ă©crivit alors la Gazette de France. Son cĹ“ur a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© en l'Ă©glise de Pleven, la paroisse de son château de KerlouĂ«t, dans le diocèse de Quimper. En son honneur, le Roi avait donnĂ© Ă  sa famille des canons, conservĂ©s depuis lors dans sa propriĂ©tĂ© de KerlouĂ«t.

Postérité

Jacques Aymar de Roquefeuil est connu, dans la Marine de son temps, pour son intrépidité et son endurance au combat (cf. deux bâtiments de ligne anglais pris dans la même journée à la bataille du cap Bévéziers) ainsi que pour son intransigeance en matière de règlements. À la fin de sa carrière, les usages internationaux avaient bien évolué, et notamment les prescriptions du règlement de 1665 sur les saluts. Le salut qui se faisait en amenant ou en pliant le pavillon avait été presque généralement abandonné par les navires de guerre, qui se bornaient au salut du canon et de la voix. Jacques Aymar de Roquefeuil, rigoureux observateur du règlement de 1665, exigeait constamment l'abaissement du pavillon. Il est l'un des derniers officiers, peut-être même le dernier, à ne pas transiger sur ce point.

Notes et références

  1. Voir son acte de baptĂŞme
  2. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France (lire en ligne), p. 58
  3. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 36, p. 443
  4. Théophraste Renaudot, Gazette de France sur Google Livres, vol. 3, p. 203
  5. Onésime-Joachim Troude, Batailles navales de la France sur Google Livres, Challamel Aîné, 1867, p. 288
  6. Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud frères, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel VergĂ©-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle : guerres, administration, exploration, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire », , 451 p. (ISBN 2-7181-9503-7)
  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0, BNF 38825325)
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
  • RĂ©mi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, Ă©ditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La crĂ©puscule du Grand règne, l’apogĂ©e de la Guerre de Course, t. 6, Paris, Plon, , 674 p. (lire en ligne)
  • Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, HonorĂ© Champion Ă©diteur, 1902, Ă©dition revue et augmentĂ©e en 1910 (lire en ligne)
  • P. Levot, A. Doneaud, Les gloires maritimes de la France. Notices biographiques sur les plus cĂ©lèbres marins, Arthus Bertrand Ă©diteur, Paris, 1866, p. 454-455 (lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

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