Jacques Alleman
François-Jacques Laussus Marie Alleman, dit Jacques Alleman, né le à Bordeaux, mort le à Nœux-les-Mines, est un architecte français.
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(Ă 63 ans) NĹ“ux-les-Mines |
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Marqué d'abord par le régionalisme, il s'est affirmé comme un architecte Art déco, avec un goût prononcé pour un symbolisme probablement lié à son appartenance à la franc-maçonnerie.
Biographie
Jacques Alleman est originaire de Bordeaux, il est le frère aîné de Jeanne Alleman (1885-1938), dite Jean Balde, et le petit-neveu de l'érudit gascon Jean-François Bladé (1827-1900).
Il fait ses études à l'école des beaux-arts de Bordeaux, puis de Paris, dans l’atelier de Jean-Louis Pascal, jusqu'en 1909, puis il réside à Lausanne jusqu'en 1914 où il est mobilisé au 418e régiment d'infanterie suivant le décret du . Il sert aux armées de 1915 à 1919 et connaît les champs de bataille d'Ypres, de Verdun, des batailles de la Somme et de l'Aisne.
Le , il est démobilisé. Sergent de réserve dès 1906, il reçoit la croix de guerre, la médaille de la victoire et la médaille commémorative pour ses actions héroïques pendant la Grande Guerre
En 1919, il s'installe, avec ses confrères Léon Guthmann et Marcel Gillon, dans le Pas-de-Calais à Béthune puis à Nœux-les-Mines, région dans laquelle il a combattu et où il se marie avec Marie-Joséphine-Germaine Lafon, originaire de Saint-Puy (Gers), dont il a deux enfants.
Il participe à la reconstruction de Béthune[1] sous la direction de Louis Marie Cordonnier. On lui doit notamment l'hôtel de ville de Béthune et un certain nombre de maisons particulières de la Grand'Place. Il adopte un style régionaliste et expressionniste[2]. Il obtient plusieurs médailles à l'exposition des arts décoratifs de Paris, qui lance le style du même nom. Son œuvre est toujours marquée par une symbolique ésotérique, inspirée par la franc-maçonnerie.
Parallèlement, et certainement en relation avec son appartenance à l'Union nationale des combattants (UNC), principale organisation d'anciens combattants, il construit de très nombreux monuments aux morts. Notamment, il édifie presque tous les monuments commémoratifs de la ville de Lille où il s'installe en 1931. Il participe alors activement au programme des grands travaux lancé la même année par Roger Salengro.
Il y dessine en particulier un projet de lycée à bâtiments dispersés, qui aurait dû remplacer le lycée Faidherbe, et qui aboutit à la construction de l'Institut Diderot, vaste ensemble qui réunit l'école pratique César-Baggio et l'école primaire supérieure Benjamin-Franklin. Il s'est associé à Émile Dubuisson pour participer au concours de la cité hospitalière de Lille.
Sa dernière œuvre connue est l'église Notre-Dame-des-Arts, bâtiment éphémère destiné à l'exposition du Progrès Social, organisée à Lille en 1939. La seconde période de son activité est marquée par le style Art déco.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Bordeaux. Probablement déjà gravement malade, il rejoint Nœux-les-Mines où il meurt peu de temps après, le .
Ĺ’uvres
Reconstruction de BĂ©thune :
- Immeuble 24 place du Beffroi, 1921 [3]
- Immeubles 8-10 place du Beffroi, 1920 [4]
- Ancienne librairie Fournier 34 rue Grosse-TĂŞte ; 2, 4 rue des Treilles 1923 [5]
- HĂ´tel de Ville, 1928 [6]
- Monument aux morts, 1928[7]
Monuments commémoratifs de la Grande Guerre à Lille[8] :
- Monument aux morts adossé aux restes du Palais Rihour (Place Rihour), dit « Melancolia », sculpté par Edgar Boutry ;
- Monument aux victimes des 18 Ponts ;
- Monument Ă LĂ©on Trulin ;
- Monument Foch, avec le sculpteur Edgar Boutry ;
- Monument aux pigeons voyageurs avec le sculpteur Alexandre Descatoire ;
Autres projets
- Monument Ă Albert Samain, avec la sculptrice Yvonne Serruys
- Institut Diderot (aujourd'hui lycée César Baggio), boulevard des Défenseurs de 1934 à 1938[9]
- Façade de la grande halle de la Foire commerciale de Lille réalisée en 1935 en partie détruite par un bombardement en 1944[10]. Ce bâtiment est détruit vers 2000 laissant la place au siège de Région et à un Palais des Congrès.
Notes et références
- Reconstruction de BĂ©thune
- « Archives du Pas-de-Calais »
- Notice no PA62000047.
- Notice no PA62000043.
- Notice no PA62000041.
- Notice no PA62000040.
- « Base Monument aux morts »
- « ALLEMAN Jacques - Architecte - Base Monuments aux Morts »
- Notice no PA59000010.
- Didier Joseph-François, Lille, la maison et la ville, ateliergaleriéditions, (ISBN 9782 916601 33 5), p. 580
Sources
- Jacques Monférier, Jean Balde, Bordeaux, Mollat, 1997
Voir aussi
Articles connexes
- Généalogie des Bladé et Alleman, Jean-François Bladé
- Liste des statues de Lille
- Monument aux morts
- SĂ©quelles de guerre
- Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale
Bibliographie
- Jean-Paul Labourdette, Dominique Auzias, Marie-Madeleine Lauprete, Nathalie Serin, Frédéric Paillot, Gilles Durand, Escapades autour de Lille (architectures)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :