Accueil🇫🇷Chercher

Jacques-François Begouën

Jacques-François, comte Begouën-Demeaux (, Petit-Goâve - , Gruchet-le-Valasse), est un négociant, armateur et homme politique français, très impliqué dans le commerce triangulaire et l'esclavagisme.

Jacques-François Begouën
Portrait de Jacques-François Begouën, par Alexandre Roslin (Maison de l'armateur).
Fonctions
Député de la Seine-Maritime
-
Conseiller d'État
-
Président
Chambre de commerce et d'industrie du Havre
à partir de
Député aux États généraux de 1789
-
Titre de noblesse
Comte
Autres informations
Propriétaire de
Abbaye du Valasse, Manoir de Beauchêne (d), Manoir de Beauvais (d), abbaye Notre-Dame du Vœu, hôtel Begouën (d), Pavillon Begouën (d)
Membre de
Distinction

Biographie

Jacques-François Begouën est né en 1743 à Petit-Goâve, dans l'île de Saint-Domingue (actuelle Haïti). Il est le fils de Guillaume Claude Vincent Begouën, négociant au Havre, et de Marie Berger, et le petit-neveu de M. Begouën de Meaux, originaire du Poitou, qui est venu fonder une importante maison d'armement au Havre en 1725[1].

Parallèlement à son activité de négociant et armateur négrier[2] au Havre, il exerça diverses fonctions. Il fut nommé en 1764 procureur de Roi au grenier à sel du Havre, puis pourvu en 1785 de l'office anoblissant[3] de secrétaire du roi en la Chancellerie près le Parlement de Normandie.

Par la suite il se déclara avec modération pour les principes de la Révolution, fut élu, le , député du Tiers état aux États généraux pour le bailliage de Caux, et se fit remarquer à l'Assemblée dans plusieurs discussions spéciales sur des questions commerciales, coloniales et financières. 

Son modérantisme le rendit suspect en 1793 ; il fut incarcéré, avec plusieurs habitants du Havre, au château de Nointot, près de Bolbec.

Rendu à la liberté après le 9 thermidor, il ne s'occupa, sous le Directoire, que de son commerce ; mais il accepta de Bonaparte, après le 18 brumaire, divers titres et dignités.

Nommé conseiller d'État, le 3 floréal an XI, chevalier de la Légion d'honneur, le 9 vendémiaire au XII, et commandeur du même ordre, le 25 prairial, il fut fait en outre (1808) chevalier et comte de l'Empire

Begouën signa l'avis du conseil d'État portant que le comte Frochot, préfet du département de la Seine, avait « manqué de fermeté » dans la conspiration de Malet, en 1812. Cette attitude ne l'empêcha pas de se prononcer deux ans plus tard, le , pour la déchéance de Napoléon.

Rallié aux Bourbons, il refusa, dit-on, lors du retour de l'île d'Elbe, de se rendre aux instances de l'empereur qui le pressait de rentrer au Conseil d'État.

Il ne revint aux affaires qu'après les Cent-jours, comme conseiller d'État, membre de la section de la marine et des colonies, puis comme président (1816) du collège électoral de la Seine-Inférieure, qui le nomma député, le . Bégouën siégea au centre.

Portrait de son épouse, peinte par Alexander Roslin.

En 1818, il fut chargé, comme conseiller d'État, de défendre à la Chambre des pairs le projet de loi sur la Banque de France, qui fut adopté.

Admis à la retraite et au titre de conseiller d'État honoraire en 1820, il se retira dans sa propriété l'abbaye du Valasse, près du Havre, où il passa les dernières années de sa vie.

Marié à Jeanne Mahieu, il est le père de André Begouën-Demeaux, maire du Havre de 1821 à 1830, démissionnaire à la révolution de Juillet, le grand-père de Pierre Arthur Foäche et l'arrière grand-père de Henri Begouën.

Les papiers personnels de Jacques-François Begouën sont conservés aux Archives nationales sous la cote 442AP[4]

Activité de négoce et traite négrière

Jacques-François Bégouën, à la tête d’une maison florissante faisant commerce avec l’Afrique et les Iles, est la figure emblématique du lobby négrier havrais et du club Massiac. Après avoir été délégué par le négoce havrais lors des conférences tenues par le ministre Sartine en 1775, il est le rédacteur des cahiers de doléances des armateurs et négociants du Havre, puis député à la Constituante. Nommé au Comité des colonies en , il joue un rôle décisif dans l’adoption du décret du , qui assure, en excluant les colonies de la Constitution, la pratique de la traite et le maintien de l’esclavage[5].

Il possédait également de nombreuses plantations à Saint-Domingue[2].

Hommages

Son nom a été donné à une rue du quartier Félix-Faure au Havre, par le maire Jules Ancel, lui-même petit-fils de négrier[6].

Sources et bibliographie

Références

  1. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Évreux, C. Hérissey, , p. 254
  2. Edouard Delobette, Ces Messieurs du Havre. Negociants, commissionnaires et armateurs de 1680 à 1830, Caen, Université de Caen, (lire en ligne)
  3. Il fallait deux générations de possesseurs de la charge pour être anobli (François Bluche et Pierre Durye, L'anoblissement par charges avant 1789, ICC, 1998, page 72).
  4. https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=c614y15azi8--v5lllj1evua&pogId=FRAN_POG_06&search=
  5. Eric Saunier, Le Havre, port négrier : de la défense de l’esclavage à l’oubli, Les Anneaux de la Mémoire, (lire en ligne), p. 3
  6. « La mémoire du commerce triangulaire et de la traite des noirs au Havre », sur www.paris-normandie.fr (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.