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Isabelle Thomas

Isabelle Thomas, née le au Blanc-Mesnil, est une femme politique française, membre du Parti socialiste (PS) puis de Génération.s. Elle est députée européenne élue dans l'Ouest de à .

Isabelle Thomas
Illustration.
Isabelle Thomas Ă  Strasbourg en 2014.
Fonctions
Députée européenne
–
(6 ans, 11 mois et 29 jours)
RĂ©Ă©lection 25 mai 2014
Circonscription Ouest
LĂ©gislature 7e et 8e
Groupe politique S&D
Prédécesseur Stéphane Le Foll
Conseillère régionale de Bretagne
–
(17 ans, 9 mois et 2 jours)
Élection 15 mars 1998
RĂ©Ă©lection 28 mars 2004
21 mars 2010
Président Josselin de Rohan
Jean-Yves Le Drian
Pierrick Massiot
Vice-présidente du conseil
régional de Bretagne
–
(2 ans, 3 mois et 14 jours)
Président Jean-Yves Le Drian
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Blanc-Mesnil (Seine-et-Oise)
Nationalité Française
Parti politique PS (1983-2017)
Génération.s (depuis 2017)
Profession Juriste

Biographie

Engagement syndical Ă©tudiant

Elle fait des études de droit à l'université Paris-XIII Villetaneuse. En 1981, elle adhère à l'Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique (UNEF-ID) et, peu après, est élue au conseil de gestion de son UFR. En interne, à l'UNEF-ID, elle milite à la Tendance pour l’unité syndicale. En 1983, dans la foulée de la défaite socialiste aux élections municipales, elle adhère au Parti socialiste.

En 1983, elle participe au mouvement contre le projet de réforme de l'enseignement supérieur d'Alain Savary. C'est à cette occasion qu'elle noue des relations plus étroites avec Julien Dray. Elle entre alors dans le cercle des proches de ce militant socialiste et associatif. Elle rejoint donc le groupe Question socialiste qui se donne pour objectif de construire un courant sur l'aile gauche du Parti socialiste. Elle est aussi parmi les membres fondateurs de SOS Racisme en 1984.

En 1986, Isabelle Thomas est vice-présidente de l'UNEF-ID lorsqu'éclate le mouvement contre le projet de loi Devaquet. Villetaneuse est l'un des premiers campus à se mettre en grève. Elle s'impose comme l'une des figures du mouvement. Bien que déléguée de son université à la coordination étudiante, elle ne parvient pas à se faire élire porte-parole, ce poste revenant à David Assouline, plus radical.

À l'issue du mouvement, Isabelle Thomas, à la tête de la sensibilité Villetaneuse (issue de la tendance pour l’unité syndicale), fait l'analyse que l'unité syndicale réalisée au cours du mouvement a fait sa force. Elle réclame donc la réunification avec l'autre UNEF. Dans ce but, elle concentre ses efforts sur les états généraux de l'enseignement supérieur tenus à Saint-Denis en . Mais la réunion est surtout marquée par les divisions entre les divers groupes et groupuscules représentés. Loin de s'entendre, les deux Union nationale des étudiants de France (UNEF) opposent leurs logiques d'appareil. Finalement les états généraux se séparent sans qu'une entente ait pu être trouvée.

Peu après, lors du congrès de 1987, Isabelle Thomas, au nom de sa sensibilité, propose de reprendre une vieille revendication de l'UNEF, l'allocation d'études (appelée à l'origine salaire étudiant par référence à la Charte de Grenoble). L'idée est rejetée par la majorité en place, mais sera finalement intégrée au programme de l'UNEF-ID dans les années 1990.

Le mouvement de 1986 a été aussi l'occasion pour le président de la République François Mitterrand de remarquer Isabelle Thomas. Dès l'année suivante, il la fait entrer au Conseil national du Parti socialiste, et l'intègre à son comité de campagne. Dès lors, elle doit renoncer à son poste au bureau national de l'UNEF-ID pour éviter la confusion de genres. Elle devient sa chargée de mission pour les problèmes de la jeunesse.

Au sein du Parti socialiste

Elle se présente aux élections législatives de 1988 en banlieue parisienne mais elle est battue par Éric Raoult associé à Jean Corlin. Toutefois, sa présence au Comité directeur du PS permet à Julien Dray de faire connaître son courant. Isabelle Thomas et Julien Dray présentent un texte dès le congrès de Lille de 1987. Ce document, très ancré à gauche, est l'occasion pour eux de se faire connaître de l'aile gauche du Parti socialiste, notamment de Jean-Luc Mélenchon. C'est avec lui qu'ils fondent le courant « Nouvelle école socialiste » et présentent formellement leur première motion au congrès de Rennes en 1990. L'année suivante, ils sont rejoints par Marie-Noëlle Lienemann avec laquelle ils créent la Gauche socialiste. Lors de l'éclatement de cette dernière en 2002, Isabelle Thomas reste dans l'opposition de gauche à la majorité et participe au Nouveau monde, alors que Julien Dray se rallie à François Hollande. Mais en 2005, le Nouveau monde, victime du départ de Jean-Luc Mélenchon, éclate à son tour.

Isabelle Thomas fait alors le choix de rester avec les amis d'Henri Emmanuelli et participe à la fondation d'Alternative socialiste. Ce courant, après bien des rebondissements, rejoint, dès le Nouveau Parti socialiste afin de préparer avec lui le Congrès du Mans.

Au congrès de Reims, elle soutient la Motion C conduite par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli.

Au sein du Parti socialiste, elle est secrétaire nationale à la pêche, à la mer et à la protection du littoral ainsi que membre du bureau national.

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de 2017, elle est nommée responsable thématique « Europe » de sa campagne présidentielle[1] - [2]. En , elle quitte le PS et rejoint Génération·s[3].

Au sein de Génération.s

Au sein du mouvement Génération.s, Isabelle Thomas est responsable du Pôle Europe.

Elle est également membre de la délégation Génération.s au Parlement européen, avec Édouard Martin et Guillaume Balas.

Pour les élections du 26 mai 2019, Isabelle Thomas est candidate à sa propre succession, en quatrième position sur la liste citoyenne du Printemps européen conduite par Benoît Hamon[4]. Celle-ci obtient 3,27 % des voix et aucun siège.

Dans les institutions

Isabelle Thomas s'implante finalement en Bretagne, où elle est conseillère municipale de Saint-Malo et conseillère régionale. Dans ce dernier organe, elle est présidente de la commission environnement et cadre de vie de 2004 à 2010. Elle est vice-présidente du conseil régional de Bretagne chargée de la mer et de la protection du littoral de 2010 à 2012.

Elle est candidate lors des législatives de 2012 dans la 7e circonscription d'Ille-et-Vilaine, mais elle est battue de quelques centaines de voix au second tour[5] par le dissident UMP Gilles Lurton soutenu par le maire de Saint-Malo, René Couanau.

Numéro 3 sur la liste Grand ouest aux élections européennes, Isabelle Thomas devient députée européenne en 2012 à la suite de la nomination de Stéphane Le Foll à la tête du ministère de l'Agriculture.

À la suite de sa prise de fonction au Parlement européen, elle démissionne de son mandat de vice-présidente du conseil régional de Bretagne afin de ne pas être en situation de cumul des mandats. Elle abandonne définitivement son mandat de conseillère régionale en , en ne se représentant pas à l'élection régionale de 2015. Elle se consacre depuis à son mandat de parlementaire européenne.

Au Parlement européen, elle siège actuellement comme membre titulaire au sein de la Commission des budgets (BUDG) et de la Commission de la pêche (PECH)[6]. Depuis 2014, elle est également vice-présidente du groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, chargée des questions budgétaires, de la politique de cohésion, de l'agriculture et de la pêche[7].

Prises de position sur la pĂŞche en eaux profondes

Elle s'intĂ©resse aussi au dossier de la pĂŞche au Parlement europĂ©en. Marraine de Blue fish[8], association bretonne crĂ©Ă©e en 2013 « pour faire contrepoids au lobbying ultra-Ă©colo » Ă  Bruxelles[9], elle a notamment dĂ©fendu la poursuite du chalutage en eau profonde en , dans une zone de pĂŞche excluant toutefois les zones identifiĂ©es comme vulnĂ©rables par la Commission europĂ©enne[10], Ă©vitant par 342 voix contre 326 l'interdiction totale demandĂ©e par le Parti vert europĂ©en et le Parti socialiste europĂ©en (Ă  l'exception du Parti socialiste français)[11], et voulue par la Commission europĂ©enne[12]. Elle a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e rapporteur du dossier pĂŞche profonde par le Parlement europĂ©en en [13].

Le , un accord est trouvĂ© entre les reprĂ©sentants du Conseil et l'Ă©quipe de nĂ©gociation du Parlement europĂ©en menĂ©e par Isabelle Thomas[14]. Il prĂ©voit plusieurs mesures pour encadrer la pĂŞche profonde : un gel de l'empreinte limitant les activitĂ©s de pĂŞche profonde aux zones dĂ©jĂ  exploitĂ©es entre 2009 et 2011, une limite bathymĂ©trique interdisant la pĂŞche au-dessous de 800 mètres de profondeur, le renforcement des contrĂ´les Ă  bord et des sanctions, ainsi qu'une plus grande transparence de l'activitĂ© par la collecte accrue des donnĂ©es scientifiques sur les navires et la publication de toutes les Ă©tudes d'impact[15]. Le nouveau règlement est dĂ©finitivement adoptĂ© par le Parlement europĂ©en le par 634 voix contre 38[16].

Travail sur le cadre financier pluriannuel

Isabelle Thomas est membre de la commission Budget pour la législature européenne 2014-2020. Elle est notamment rapporteur sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 et a préparé et défendu la position du Parlement européen sur ce dossier[17] - [18].

Son travail et son engagement sur les questions budgétaires ont été récompensés le par le prix de la « députée européenne de l'année » dans la catégorie « affaires économiques et monétaires, budgétaires et fiscales », décerné par le Parliament Magazine[19].

Notes et références

  1. Marie-Pierre Haddad, « Présidentielle 2017 : ce que traduit le nouvel organigramme de l'équipe de Hamon », sur rtl.fr, .
  2. « Organigramme de campagne de Benoît Hamon », sur benoithamon2017.fr.
  3. « Pourquoi nous quittons le PS pour rejoindre le Mouvement du 1er Juillet de Benoît Hamon », huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  4. « Saint-Malo. La députée sortante, Isabelle Thomas, sur la liste de Benoît Hamon aux Européennes », sur ouest-france.fr, Ouest France,
  5. « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr.
  6. « Isabelle Thomas », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  7. « Découvrez notre bureau », sur www.socialistsanddemocrats.eu (consulté le ).
  8. « Blue Fish ne veut pas laisser seules les ONG internationales occuper le terrain du lobbying », sur agraalimentation.fr, (consulté le ).
  9. « Ouest France : « Blue Fish ou la voix des pêcheurs à Bruxelles » », sur bluefisheurope.org, (consulté le ).
  10. « Pêche en eau profonde : interdire les chaluts de fond dans les zones vulnérables », sur europarl.europa.eu, (consulté le ).
  11. « Le chalutage en eau profonde continuera », sur Lefigaro.fr, (consulté le ).
  12. « Pêche en eaux profondes : les scientifiques se désolidarisent », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  13. « Europe : la malouine Isabelle Thomas désignée rapporteur du dossier pêche profonde », sur Ouest-France, (consulté le ).
  14. « Accord informel pour interdire la pêche en eaux profondes », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  15. « PĂŞche en eaux profondes limitĂ©e Ă  800 m de profondeur dans l'Atlantique Nord-Est », sur www.europarl.europa.eu (consultĂ© le ).
  16. « Le Parlement européen vote l'interdiction de la pêche en eaux profondes », sur L'Humanité, (consulté le ).
  17. « Rapport sur le prochain cadre financier pluriannuel : préparation de la position du Parlement sur le CFP post-2020 », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  18. « « L’Europe ne peut pas tenir avec un budget pingre », alerte Isabelle Thomas », sur ouest-france.fr, Ouest France, .
  19. « Saint-Malo : Isabelle Thomas nommée députée européenne de l'année », sur actu.fr, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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