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Ipomopsis longiflora

Ipomopsis longiflora est une espèce végétale de la famille des Polemoniaceae, originaire du continent nord-américain. Elle a été considérée comme une plante médicinale importante par les tribus amérindiennes du sud-ouest des États-Unis, notamment par les Navajos.

Description morphologique

Appareil végétatif

Cette plante herbacĂ©e, annuelle ou bisannuelle, atteint gĂ©nĂ©ralement 50 ou 60 cm de hauteur (variation entre 25 et 100 cm). Elle possède des tiges minces, simples ou ramifiĂ©es, et peu garnies de feuilles. Ces dernières sont Ă©troites, Ă  disposition alterne. Les feuilles situĂ©es près de la base des tiges peuvent atteindre 3,8 cm de long et sont pennĂ©es de telle sorte qu'elles forment de 3 Ă  7 lobes très Ă©troits; celles plus Ă©loignĂ©es de la base sont plus courtes et sont elles aussi d'aspect filiformes, bien qu'entières[1] - [2] - [3].

Appareil reproducteur

DĂ©tail d'une fleur d'Ipomopsis longiflora

La floraison survient entre mars et octobre, plus couramment entre mai et septembre.

Les fleurs apparaissent seules ou par deux (rarement trois), au niveau de l'aisselle d'une bractĂ©e. Elles sont prĂ©cĂ©dĂ©es d'un long pĂ©doncule, puis d'un calice Ă  5 sĂ©pales de 5 Ă  11 mm de longueur. Les sĂ©pales sont couverts de poils courts et ont une forme lancĂ©olĂ©e ou ovale, acuminĂ©e (c'est-Ă -dire se terminant en forme de pointe). Les corolles sont fragiles, bleu-violacĂ© pâle, bleu pâle ou blanches. Leurs pĂ©tales partiellement soudĂ©s mesurent de 2,5 Ă  cm de long. Chaque corolle dĂ©bute par un tube Ă©troit (2 Ă  mm de largeur) qui s'Ă©largit en un pavillon formant une Ă©toile Ă  5 branches, aux extrĂ©mitĂ©s pointues ou arrondies. Les fleurs possèdent 5 Ă©tamines de longueur inĂ©gale, insĂ©rĂ©es sur le tube de la corolle, lĂ©gèrement dĂ©passĂ©es en longueur par le style[1] - [2] - [3]. La pollinisation est assurĂ©e par des papillons de nuit[4].

Le fruit est une capsule oblongue de 7 Ă  15 mm de longueur contenant de nombreuses petites graines anguleuses (8 Ă  15 par loge)[2] - [3].

La formule chromosomique de cette espèce est 2n=14[3].

RĂ©partition et habitat

Ipomopsis longiflora vit dans les désert ou les plaines arides, au niveau de zones sablonneuses, dans le lit de cours d'eau temporaires à sec ou à flanc de colline. Son aire de répartition s'étend, au nord, de l'Utah au Nebraska et jusqu'au Texas, et jusqu'à l'Arizona et le nord du Mexique, pour la partie sud[1].

Elle pousse sur sol sec, en plein soleil[5].

RĂ´le Ă©cologique

Les fleurs pâles attirent des papillons de nuit qui butinent leur nectar[1].

Systématique

Autres appellations

D'abord décrite en 1827 sous le nom Cantua longiflora par le médecin, chimiste et botaniste américain John Torrey dans les "Annals of the Lyceum of Natural History of New York", cette espèce a été rebaptisée Ipomopsis longiflora par le botaniste américain Verne Edwin Grant en 1956. D'autres appellations ont été proposées : Gilia longiflora par George Don en 1837, Collomia longiflora par Asa Gray en 1870, ou encore Navarretia longiflora par Carl Ernst Otto Kuntze en 1891[6] - [2]. la plupart des auteurs considèrent l'appellation Ipomopsis longiflora comme la seule valide, mais pour d'autres la discussion reste ouverte.

Sous-espèces

Selon Catalogue of Life, Ipomopsis longiflora présente trois sous-espèces[7]:

  • Ipomopsis longiflora subsp. longiflora (Torr.) V. Grant, la sous-espèce type ;
  • Ipomopsis longiflora subsp. australis Fletcher & W.L. Wagner, Ă  fleurs blanches, prĂ©sente en Arizona et au Nouveau-Mexique.

Certains auteurs rajoutent Ă  cette liste[8]:

  • Ipomopsis longiflora subsp. neomexicana, prĂ©sente seulement au Nouveau-Mexique.

Pour certains auteurs, il ne s'agirait pas de sous-espèces, mais seulement de variétés[9].

Ipomopsis longiflora et l'homme

Usage traditionnel chez les amérindiens

Chez certaines tribus amérindiennes, cette plante était utilisée à des fins médicinales ou rituelles, notamment chez les Navajos, qui tenaient cette plante en haute estime[10].

Usage médicinal

La décoction de feuilles était utilisées contre les maux d'estomac chez les indiens Hopis[11]. Les feuilles et fleurs écrasées puis infusées étaient utilisées contre les maux de tête (notamment chez les Tewas[12]) ou contre les douleurs en général, par exemple chez les Tewas ou chez les Navajos, qui l'utilisaient aussi comme lotion pour fortifier les cheveux[10]. Toujours chez les Navajos, la plante machée avec du sel servait à lutter contre les brûlures d'estomac[10] et l'infusion était aussi administrée aux moutons souffrant de l'estomac, mêlée à la nourriture[2].

Usage rituel

Les Navajos utilisaient cette plante dans la préparation des cérémonies rituelles. L'infusion de feuilles était utilisée froide pour se laver les yeux avant la cérémonie ou bue chaude car elle était censée permettre à l'utilisateur de chanter plus fort au cours du rituel[10] - [13].

Voir aussi

Autres médias

Liens externes

Notes et références

  1. (en) MacMahon J.A. (1997) Deserts p 368-369, National Audubon Society Nature Guides, Knopf A.A. Inc, (ISBN 0-394-73139-5)
  2. Mike Haddock, « White flower ipomopsis », sur www.kswildflower.org, Kansas Wildflowers & Grass, (consulté le )
  3. (en) Southwest Environmental Information Network, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V. Grant », sur http://swbiodiversity.org (consulté le )
  4. (en) « Ipomopsis longiflora », sur www.fireflyforest.com (consulté le )
  5. Native Plant Information Network, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V. Grant », sur http://www.wildflower.org, Lady Bird Johnson Wildflower Center, (consulté le )
  6. Missouri Botanical Garden, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V.E. Grant », sur www.tropicos.org (consulté le )
  7. ITIS & Species 2000, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V. Grant », sur www.catalogueoflife.org (consulté le )
  8. PLANTS database, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V.E. Grant », sur http://plants.usda.gov, United States Department of Agriculture (consulté le )
  9. (en) Missouri Botanical Garden, « Ipomopsis longiflora (Torr.) V.E. Grant ; Subordinate taxa », sur http://www.tropicos.org (consulté le )
  10. (en) Paul A. Vestal, « The Ethnobotany of the Ramah Navaho », Papers of the Peabody Museum of American Archaeology and Ethnology, no 40,‎ , p. 40
  11. (en) Alfred F. Whiting, « Ethnobotany of the Hopi », Museum of Northern Arizona Bulletin, no 15,‎ , p. 87
  12. (en) W.W. Robbins, J.P. Harrington et B. Freire-Marreco, « Ethnobotany of the Tewa Indians », SI-BAE Bulletin, no 55,‎ , p. 55
  13. (en) Francis H. Elmore, « Ethnobotany of the Navajo », NM. School of American Research,‎ , p. 70
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