Accueil🇫🇷Chercher

Intellivision

L'Intellivision est une console de jeux vidéo produite par Mattel et sortie en 1979. Le développement de la console a commencé en 1978, moins d'une année après l'introduction de sa principale concurrente, l'Atari 2600.

Intellivision

Fabricant
Type
Génération

Date de sortie
Fin de production
Processeur
General Instrument CP1600 Ă  895 KHz
Processeur graphique
Standard Television Interface Chip (en)
ContrĂ´leurs

Service en ligne
PlayCable (en)
Unités vendues
7 millions
Jeu le plus vendu
Major League Baseball
(1 million)

Historique

L'Intellivision, mot-valise formĂ© Ă  partir de Intelligent Television, a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par la division Ă©lectronique de Mattel, une filiale formĂ©e spĂ©cialement pour le dĂ©veloppement des jeux Ă©lectroniques[1]. La mise en marchĂ© expĂ©rimentale de la console a eu lieu Ă  Fresno en Californie en 1979 avec au total quatre jeux disponibles[1]. Elle sortit dans l'ensemble des États-Unis en 1980 au prix de 299 $ et avec le jeu Las Vegas Poker & Blackjack fourni en standard.

Bien que n'Ă©tant pas le premier système qui concurrençait Atari — Fairchild Semiconductor, Bally, et Magnavox Ă©taient dĂ©jĂ  sur le marchĂ© — c'Ă©tait le premier qui constituait une menace sĂ©rieuse face Ă  la domination d'Atari. Une campagne de publicitĂ© animĂ©e par l'acteur George Plimpton comparait impitoyablement les possibilitĂ©s de l'Atari 2600 Ă  celles de l'Intellivision[1].

La première annĂ©e, Mattel vendit 175 000 consoles Intellivision et accrut sa bibliothèque de 19 jeux[1]. Ă€ ce moment, tous les jeux Intellivision avaient Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s par des sociĂ©tĂ©s extĂ©rieures (notamment APh Technological Consulting[2]). Se rendant compte que les bĂ©nĂ©fices potentiels Ă©taient beaucoup plus importants avec les logiciels, Mattel constitua son propre groupe interne de dĂ©veloppement de logiciels[1]. Pour garder ses programmeurs loin de son rival Atari, leur identitĂ© et leur lieu de travail furent gardĂ©s secrets. Pour le public, ces programmeurs sont dĂ©signĂ©s collectivement sous le nom de Blue Sky Rangers, oĂą les Ă©quipes oscilleront entre 9 et 200 dĂ©veloppeurs[1].

Dès 1981, la console permet le jeu en ligne aux États-Unis[1]. En effet, Mattel utilise le PlayCable (en) avec un service d'accès par téléchargement via la fibre optique[1]. L'intégralité du catalogue était disponible, un jeu acheté 4.95$ était jouable pendant 24h[1].

En 1982 les ventes progressaient. Plus de deux millions de consoles furent vendues vers la fin de l'année[1], faisant gagner à Mattel 100 millions de dollars en bénéfices. Ce fut une grande année pour Mattel. Les éditeurs de jeux pour Atari, Activision, Coleco et Imagic commencèrent à sortir des jeux pour l'Intellivision. La plupart des titres se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires chacun. Mattel présenta un nouveau périphérique innovant, l'Intellivoice. C'était un dispositif de synthèse vocale qui produisait de la parole pour des jeux conçus pour ce périphérique.

La Blue Whale, premier module Ă  clavier de l'Intellivison Ă  ĂŞtre produit, accueillant une console Intellivision.

Mais beaucoup d'utilisateurs réclamaient la sortie d'un clavier, une mise à jour vers un ordinateur « imminente » selon Mattel. Toutefois la mise à jour s'avéra chère à développer et à produire, ainsi Mattel freina son développement. Mattel fut poursuivie par la Federal Trade Commission pour publicité mensongère et condamnée à payer une amende mensuelle jusqu'à la sortie de la mise à jour promise. Enfin Mattel mit le clavier en vente[3] par correspondance. Quatre mille unités de ces Blue Whales, quelquefois appelées Intelliputers, furent vendues. Beaucoup d'entre elles furent retournées plus tard quand Mattel les rappela en 1983. La raison du rappel était simplement que l'unité était très chère à produire et à soutenir, mais les ingénieurs de Mattel avaient trouvé une alternative plus accessible. Une nouvelle mise à jour en ordinateur, l'Entertainment Computer System (en) (ECS, « système informatique de divertissement »), était beaucoup plus petit, et plus facile à produire que le premier clavier. Les deux unités étaient incompatibles, mais les propriétaires de la plus ancienne pouvaient recevoir la nouvelle en échange.

Intellivision II

L'Intellivision II.

En plus du lancement de l'ECS, 1983 vit Ă©galement l'introduction d'une Intellivision II redesignĂ©e (comportant des joysticks dĂ©tachables et un nouveau boĂ®tier), le commutateur de système (pour jouer aux jeux de l'Atari 2600 sur l'Intellivision II), et un clavier musical pour l'ECS[4]. Mais en dĂ©pit de cet afflux de nouveaux matĂ©riels, il y avait aussi des ennuis pour l'Intellivision. Les nouvelles consoles de jeux — Colecovision (1982), Atari 5200 (1983), et Vectrex (1983) — prenaient des parts de marchĂ© de Mattel, et le crash des jeux vidĂ©o commença Ă  faire pression sur l'industrie tout entière. En aoĂ»t, il y eut des licenciements massifs chez Mattel, et l'Intellivision II (qui fut lancĂ©e Ă  150 $ au dĂ©but de l'annĂ©e) fut vendue Ă  69 $[1]. Mattel Electronics signala des pertes de 300 millions de dollars.

Au début de 1984, la division électronique de Mattel ferma[1]. Elle fut la première grande victime du crash alors que des prototypes des versions III puis IV étaient à l'étude[1].

INTV Corporation

L'INTV System III.

Mais Ă©tonnamment la console renaĂ®t de ses cendres quand un groupe d'employĂ©s rĂ©unis autour de Terrence Valeski, ancien vice prĂ©sident du marketing et des ventes chez Mattel Electronics, achète tous les droits de l'Intellivision et des logiciels de Mattel, aussi bien que tout l'inventaire restant[5]. La nouvelle compagnie, Intellivision Inc. puis INTV Corp., continua Ă  vendre de vieux stocks par l'intermĂ©diaire de revendeurs et de la vente par correspondance. Quand les vieux stocks d'Intellivision II furent Ă©puisĂ©s, ils prĂ©sentèrent l'INTV System III. Cette console Ă©tait uniquement une rĂ©actualisation cosmĂ©tique de la première console Intellivision (cette console fut plus tard renommĂ©e le Super Pro System). En plus de la fabrication de nouvelles consoles, INTV Corp. continua Ă©galement Ă  dĂ©velopper des jeux, Ă©ditant quelques nouveaux titres chaque annĂ©e. La sociĂ©tĂ© ne ferme dĂ©finitivement ses portes qu'en 1991, après avoir apportĂ© environ 500 000 consoles supplĂ©mentaires dans les foyers, et enrichi la logithèque de l'Intellivision de 21 nouveaux titres, dont 6 programmĂ©s Ă  partir de zĂ©ro (4 de la sĂ©rie des jeux sportifs Super Pro, et le portage de 2 titres d'arcade, Commando et Pole Position)[6].

Intellivision Productions

En 1997, deux anciens programmeurs de Mattel Electronics, Keith Robinson and Stephen Roney, obtiennent les droits sur la console et les jeux, et fondent la société Intellivision Productions.

Intellivision Lives!

Afin de rendre accessibles la logithèque Intellivision sur les systèmes modernes, la société lance le projet Intellivision Lives![7], une compilation regroupant une soixantaine de jeux (dont plusieurs prototypes ou versions non commercialisées à l'époque) sous la forme de leur code original et un émulateur Intellivision tournant sur PC et Mac[8]. Entre 1997 et 1998, la promotion de cette initiative est assurée par la distribution gratuite[9], en téléchargement, de trois volumes Intellipack[10] - [11] comprenant chacun l'émulateur et trois jeux. En 2001, vient s'ajouter Intellivision Rocks[12], qui propose 30 jeux supplémentaires, dont ceux sous licence Imagic et Activision.

En novembre 2005, Intellivision Productions annonce la production de nouvelles cartouches de jeux Intellivision. Les premiers titres concernés seraient Deep Pockets et Illusions[13], deux jeux terminés mais jamais sortis à cause des fermetures de leurs éditeurs respectifs, INTV et Mattel Electronics. Toutefois, cette annonce ne sera pas suivie d'effet.

Intellivision 25, Intellivision 10, Intellivision X2

Techno Source produit en 2003, sous licence Intellivision Productions, deux consoles « tout-en-un », l'Intellivision 25 et l'Intellivision 10[14] - [15]. Cette fois-ci, les jeux ne sont pas émulés, mais réécrits pour le matériel spécifique à la console, intégré dans une manette au design contemporain qui se branche directement au téléviseur (« direct to TV »)[16]. Deux ans plus tard sort l'Intellivision X2, reprenant le même principe mais dans une version à deux manettes, permettant le jeu à deux joueurs, et proposant 15 jeux intégrés[17].

Intellivision Flashback

Toujours sous licence Intellivision Productions, AtGames Digital Media sort en l'Intellivision Flashback, une console miniature avec deux manettes similaires à celles de la console originale, accueillant des overlays en plastique de même format. La console propose 60 jeux intégrés (61 pour l'édition exclusive distribuée par Dollar General, proposant Baseball en bonus), dont les deux titres Advanced Dungeons & Dragons jamais réédités jusqu'alors pour des raisons de droits, sous les titres Crown of Kings et Minotaur.

Intellivision Entertainment

L'Intellivision Amico.

En , à la suite du décès de Keith Robinson en [18], le musicien Tommy Tallarico annonce avoir acquis les droits sur la marque Intellivision et les jeux associés via sa société Intellivision Entertainment et dévoile son intention de développer une nouvelle console de jeu[19]. En , la future console Intellivision Amico est annoncée au public[20], sa date de commercialisation étant prévue pour deux ans plus tard, le . Elle sera toutefois repoussée à plusieurs reprises.

Blue Sky Rangers, Inc.

Dans la foulée, Intellivision Productions est renommée Blue Sky Rangers, Inc. en hommage à l'équipe de développement de l'Intellivision. Cette nouvelle société annonce vouloir continuer sa mission de préservation et de promotion du patrimoine de la console de Mattel. Une de ses premières actions est la commercialisation d'un ancien stock, datant de l'époque d'INTV, de cartouches Slap Shot: Super Pro Hockey dans un nouveau packaging[21] - [22].

Jeux

Plus de 6 millions de consoles Intellivision (clones compris) furent vendues pendant 12 ans[1]. Il y eut près de 135 jeux Intellivision[1], dont 9 sortis en France et en français en et 2 en .

Caractéristiques techniques

Généralités

L'Intellivision fut la première console de jeux 16 bits, bien que les gens l'ont souvent désignée de manière erronée comme étant une console 10 bits parce que plusieurs des commandes du processeur font 10 bits de longueur. Un mot de 10 bits de données s'appelle un « decle ». Elle fut également le premier système à utiliser le « haut débit ». En 1981, General Instrument (fabricant du processeur de l'Intellivision, connu aujourd'hui pour ses set-top-boxes et puces pour DVD) fit équipe avec Mattel pour sortir le « PlayCable » (« câble de jeu »), un dispositif qui permettait aux abonnés le téléchargement des jeux Intellivision par l'intermédiaire du réseau câblé de télévision[1].

Spécifications

  • Processeur 16 bits General Instrument CP1610 cadencĂ© Ă  ~895 kHz[1]
  • 371 octets de mĂ©moire vive[1]
  • 4 Ko de ROM avec 2 VROM[1]
  • RĂ©solution de 160 pixels de large par 196 pixels de haut (5 Ă— 4 pixels TV font un pixel Intellivision)[1]
  • Palette de 16 couleurs, pouvant ĂŞtre toutes affichĂ©es simultanĂ©ment[1]
  • 8 sprites d'une taille de 8 Ă— 8 ou 8 Ă— 16 pixels (avec diffĂ©rentes possibilitĂ©s de symĂ©tries et de modification d'Ă©chelle)[1]
  • 3 voies sonores, avec 1 gĂ©nĂ©rateur de bruit (puce audio GI AY-3-8914)
  • ContrĂ´leurs de jeu
    • Clavier 12 boutons (0 â€“ 9, Clear et Enter)
    • 4 boutons latĂ©raux (dont deux sont physiquement connectĂ©s, faisant en rĂ©alitĂ© trois boutons distincts)
    • Disque directionnel, capable de dĂ©tecter 16 directions

Super Video Arcade

La Super Video Arcade.

Une version spéciale de l'Intellivision fut produite par Mattel pour le compte de Sears/Tele-Games, sous le nom de Super Video Arcade. Elle était destinée à être commercialisée exclusivement dans les magasins de l'enseigne Sears. Le hardware reste le même et seule la caisse change.

Mattel produisit également ses premiers jeux en une version destinée au même réseau de distribution, gommant au passage certaines mentions « Mattel Electronics » sur les écrans titres ou les références aux licences réservées à Mattel : ABPA Backgammon fut ainsi renommé en Backgammon, NBA Basketball en Basketball, etc... Au total, 21 titres furent ainsi distribués sous le label Tele-Games[23].

Tandyvision One

De la même manière, RadioShack (Tandy) fait produire sa version, nommée Tandyvision One, reprenant le design de l'Intellivision originale avec une finition en faux bois[24].

Intellivoice

L'Intellivoice.

En 1982 sortit l'Intellivoice Synthesis Voice Module (en). Le périphérique se branchait sur le lecteur cartouche de la console (l'add-on le substituait avec son propre lecteur). Le module pouvait améliorer le son, ce qui délivrait la capacité de synthétiser des voix audibles dans les jeux compatibles (même si la technologie est sommaire, ce qui fait que les voix soient robotiques). Les ventes furent décevantes, le périphérique est abandonné l'année suivante, même si des versions internationales devaient suivre. La faute au prix du module, 100 $ sans jeux inclus, mais également au prix des jeux, 45 $ qui chutaient lentement par rapport aux jeux classiques ainsi qu'à la ludothèque faible composée de seulement 5 jeux : B-17 Bomber, Bomb Squad, Space Spartans, Tron: Solar Sailer et World Series Major League Baseball.

System Changer

Le System Changer est un add-on vendu d'abord séparément, puis inclus dans l'Intellivision II lors de sa sortie en 1983[1]. Il permet à la console d'accéder aux jeux de la VCS 2600 d'Atari[1]. Atari intentera un procès mais le perdit car la plainte portait sur le nom et non sur la manière d'accéder au contenu des cartouches[1].

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Roose, Philippe., L'âge d'or : histoire des consoles de jeux de salon, Toulouse, Cépaduès éd, impr. 2011, 120 p. (ISBN 978-2-85428-965-7 et 285428965X, OCLC 762709897, lire en ligne)
  2. (en) Graeme Mason, « Television with Intelligence: An Intellivision Retrospective », Retro Gamer, Imagine Publishing, no 127,‎ , p. 54-59 (ISSN 1742-3155)
  3. (en) « Electronic Games Hotline: Intellivision's Keyboard is here! », Electronic Games, no 14,‎ , p. 8
  4. (en) Michael Blanchet, « Intellivision II: The Sequel », Electronic Fun with Computer & Games, Fun & Games Publishing, vol. 1, no 6,‎ , p. 30-33, 94-95
  5. (en) « Mattel Sets Restructuring », The New York Times,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  6. (en) Bill Loguidice et Matt Barton, Vintage Game Consoles: An Inside Look at Apple, Atari, Commodore, Nintendo, and the Greatest Gaming Platforms of All Time, CRC Pres, , 368 p., « 1.5 Mattel Intellivision (1979) »
  7. (en) Intellivision Productions, « Intellivision Lives! (PC & Mac) », sur IntellivisionLives.com (version du 8 janvier 2018 sur Internet Archive)
  8. (en) « Ending: Intellivision Lives! », Next Generation, Imagine Media, no 52,‎ , p. 102-103
  9. « Gratos : Intellipack3 - Mac OS 9 », À vos Mac !, Avosmac, no 7 HS,‎ , p. 32 (ISSN 1296-3844)
  10. (en) Intellivision Productions, « Free Game Downloads » [archive du ], sur IntellivisionLives.com
  11. (it) « Gli albori dei videogioco », Computer Idea, VNU Business Publications, no 21,‎ , p. 14
  12. (en) Intellivision Productions, « Intellivision Rocks (PC & Mac) », sur IntellivisionLives.com (version du 8 janvier 2018 sur Internet Archive)
  13. (en) « Coming Attractions: New Intellivision Cartridges », Intellivision Lives newsletter,‎ (lire en ligne)
  14. (en) Intellivision Productions, « Intellivision Direct to TV », sur IntellivisionLives.com (version du 20 juin 2003 sur Internet Archive)
  15. (es) « Atari, Activision, Namco e Intellivision regresan a los televisores en formato stand-alone », Retro Games, Megamultimedia, no 2,‎ , p. 12
  16. « Techno Source Intellivision 25 », sur Obsolete Tears
  17. (en) Intellivision Productions, « November 2005 newsletter : Coming Attractions: Intellivision X2 direct-to-TV », sur IntellivisionLives.com, (version du 31 décembre 2005 sur Internet Archive)
  18. Guillaume Verdin, « Keith Robinson, le « parrain » de l’Intellivision, nous a quittés », sur Le mag MO5.com,
  19. (en) « Intellivision Returns With New Console, Downloadable Games », sur Comicbook,
  20. Guillaume Verdin, « Amico, la nouvelle console Intellivision en 2020 », sur Le mag MO5.com,
  21. (en) Steven A. Orth, « Slap Shot Super Pro Hockey », sur INTV Funhouse,
  22. (en) Blue Sky Rangers, « Slap Shot: Super Pro Hockey », sur BlueSkyRangers.com
  23. (en) Joe Santulli, « PsychOphile: The (Abridged) Encyclopedia to the pre-Nintendo Era, part S and T », Digital Press, no 35,‎ , p. 10
  24. « Radio Shack Tandyvision One », sur ObsoleteTears
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.