Institut polytechnique de Paris
L'Institut polytechnique de Paris, ou IP Paris est un Ă©tablissement public dâenseignement supĂ©rieur et de recherche qui rĂ©unit cinq grandes Ă©coles dâingĂ©nieurs françaises et a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par dĂ©cret du [1]. L'institut possĂšde une renommĂ©e nationale et internationale dans les sciences et technologies.
Fondation | |
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Dates-clés |
Type |
Université collégiale (en) |
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Forme juridique |
Ătablissement public national Ă caractĂšre scientifique culturel et professionnel (d) |
Président |
Ăric Labaye (depuis ) |
Site web |
Ătudiants |
6 901 |
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Enseignants-chercheurs |
1 131 |
Rang national | |
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Rang international |
Il regroupe en tant qu'Ă©tablissements-composantes :
- l'Ăcole polytechnique ;
- l'ENSTA Paris ;
- l'ENSAE Paris du Groupe des Ă©coles nationales d'Ă©conomie et statistique ;
- Télécom Paris de l'Institut Mines-Télécom ;
- Télécom SudParis de l'Institut Mines-Télécom.
IP Paris ayant le statut d'établissement public expérimental, les établissements-composantes gardent leur personnalité morale.
Historique
AprĂšs-guerre : installation de l'Ăcole polytechnique sur le plateau de Saclay
En 1961, une commission Ă©tudie le passage Ă 400 Ă©lĂšves par promotion et conclut que le dĂ©mĂ©nagement de l'Ăcole est nĂ©cessaire.
DÚs 1963 le site de Palaiseau est proposé[2] et la décision officielle du transfert est prise en 1964[3].
Les Ă©vĂ©nements de Mai 68 ne touchent pas beaucoup l'Ăcole mais ils accĂ©lĂšrent et Ă©largissent le processus des rĂ©formes. Certains professeurs et Ă©lĂšves, comme Louis Leprince-Ringuet et Laurent Schwartz, font le constat des carences de l'Ăcole. Ils critiquent un enseignement « restĂ© encyclopĂ©dique », « profondĂ©ment sclĂ©rosĂ© », « trĂšs en retard sur celui des universitĂ©s » et demandent l'instauration d'options[4] - [5]. Ces recommandations dĂ©bouchent sur la loi du [6]. Polytechnique reçoit alors un statut civil (tout en restant rattachĂ©e au ministĂšre de la DĂ©fense)[7] et l'admission des femmes est autorisĂ©e Ă partir de 1972[8] : dĂšs la premiĂšre annĂ©e sept femmes intĂšgrent[9].
En 1976 le nouveau campus de Palaiseau est inaugurĂ©[10] et l'Ăcole polytechnique quitte ses locaux historiques parisiens. En 1985, est crĂ©Ă© le diplĂŽme de docteur de l'Ăcole polytechnique[11] - [12] et en 1995, une nouvelle voie du concours est ouverte aux Ă©lĂšves internationaux[13].
2000 : participation à la création de l'Université Paris-Saclay
En 2000, la rĂ©forme du cycle polytechnicien fixe la durĂ©e du cursus Ă quatre ans[13], dont huit mois de formation militaire et humaine[14]. En 2005, les premiers diplĂŽmes de master de l'Ăcole polytechnique sont dĂ©livrĂ©s[12].
En 2007, le pĂŽle de recherche et d'enseignement supĂ©rieur (PRES) UniverSud Paris est crĂ©Ă© sous la forme juridique dâun Ă©tablissement public de coopĂ©ration scientifique[15]. Le pĂŽle a trois membres fondateurs. L'Ăcole polytechnique devient membre fondateur de ParisTech et membre associĂ© d'UniverSud Paris.
La Fondation de coopération scientifique Campus Paris-Saclay, présidée à l'époque par Alain Bravo, avait été créée pour fédérer les différents établissements universitaires et scientifiques, assurer la gestion des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) Digiteo et Triangle de la physique et assurer la création de la communauté[16]. En lien avec le projet d'aménagement du pÎle technologique de Paris-Saclay, de nombreux établissements, comme Télécom Paris et Télécom SudParis, y prévoient leur déménagement[17] - [18].
AprĂšs 2008, l'Ăcole polytechnique participe au dĂ©veloppement de l'universitĂ© Paris-Saclay dont la premiĂšre rentrĂ©e se fait en 2014[19]. Ses formations devraient notamment s'inscrire dans les Ă©coles de sciences fondamentales et d'ingĂ©nierie[20].
En 2012, l'ENSTA Paris s'installe Ă Paris-Saclay, sur le campus de l'Ăcole Polytechnique. Les travaux, qui comprennent la rĂ©alisation de cinq bĂątiments, dont 430 logements et un gymnase, ont coĂ»tĂ© 132 millions d'euros[21].
En juillet 2014, les membres de l'universitĂ© Paris-Saclay, dont l'ENSTA Paris, l'Ăcole Polytechnique, l'ENSAE, TĂ©lĂ©com Paris et TĂ©lĂ©com SudParis adoptent les statuts de la communautĂ© d'universitĂ©s et Ă©tablissements (ComUE) UniversitĂ© Paris-Saclay, ce qui lui permettra de dĂ©livrer les diplĂŽmes de licence, master et doctorat[22]. Les statuts sont approuvĂ©s par un dĂ©cret signĂ© le [23]. La premiĂšre rentrĂ©e a lieu en septembre 2015[24].
En , Bernard Attali prĂ©sente Ă la demande du Premier ministre un rapport[25] sur lâavenir et la stratĂ©gie de lâĂcole, proposant une restructuration en profondeur de lâĂ©cole et de lâuniversitĂ© Paris-Saclay.
2017 : séparation de l'université Paris-Saclay et création de l'Institut Polytechnique de Paris
ConfrontĂ©e aux dĂ©saccords entre ses membres (Ă©coles contre universitĂ©s, MinistĂšre de la DĂ©fense contre celui de l'Enseignement supĂ©rieur), l'universitĂ© Paris-Sud propose en 2017 sa transformation en universitĂ© Paris-Saclay, les Ă©coles ne seraient quâassociĂ©es au futur Ă©tablissement[26].
Le , le projet de création d'un nouveau pÎle scientifique et universitaire à Paris-Saclay est annoncé par Emmanuel Macron lors d'un discours à l'Université Paris-Saclay[27]. Les écoles faisaient alors partie de l'Université Paris-Saclay, et elles s'en sont séparées.
Cette scission a fait suite à de fortes dissensions survenues dans cet ensemble entre les universités et les écoles d'ingénieurs[28]. Prenant acte de ces blocages, le président a décidé que les écoles formeraient leur propre pÎle scientifique, d'abord nommé NewUni, séparé de l'Université Paris-Saclay.
Ces deux pÎles doivent cohabiter l'un à cÎté de l'autre à Paris-Saclay.
En janvier 2018, une mission a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă Jean-Lou Chameau sur ce sujet par trois ministres ; le rapport a Ă©tĂ© remis par M. Chameau le ; le statut envisagĂ© est celui dâun Ă©tablissement public Ă caractĂšre scientifique, culturel et professionnel dĂ©rogatoire, qui permettra aux Ă©tablissements de conserver leur personnalitĂ© juridique[29].
L'intégration des écoles concernées en un nouvel ensemble plus grand est plus conforme au cycle universitaire, afin de les renforcer dans la concurrence internationale et mettre la France sur la scÚne mondiale des universités. Il est appelé à devenir un établissement de 10 000 étudiants, sélectif, délivrant les diplÎmes de licence, master et doctorat[30] - [31].
HEC Paris s'est également allié au projet sans pour autant en devenir membre[32].Ainsi, le 15 septembre 2020, l'Institut co-fonde avec HEC Paris[33] le centre de recherche en intelligence artificielle Hi! PARIS[34] - [35]. De plus, certaines mentions de Master sont partagées entre HEC et les écoles appartenant à l'IPP.
D'autres Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur ou de recherche pour l'ensemble de leurs activitĂ©s ou au pĂ©rimĂštre de certaines de leurs Ă©coles ou organisme de formation peuvent devenir des Ă©tablissements-composantes de l'Institut polytechnique de Paris. Leur candidature, devra ĂȘtre approuvĂ©e par le conseil d'administration de l'Institut polytechnique de Paris.
Le nom temporaire « NewUni » devient « Institut polytechnique de Paris » en [36].
Le siĂšge de l'Institut est fixĂ© Ă Palaiseau, sur le campus de l'Ăcole Polytechnique au cĆur de Paris-Saclay. La premiĂšre rentrĂ©e universitaire est celle de [37].
Classements universitaires
Dans les classements internationaux, l'IPP est classé 48eme en général et 12eme en terme d'employabilité par le QS World University Ranking[38]. Par ailleurs, il est classé 91eme par le Times Higher Education[39], 301-400 d'aprÚs le classement de Shangai[40] et 41eme par le classement CWUR[41]
Statuts
Tutelle
L'Institut polytechnique de Paris est placĂ© sous la tutelle conjointe du MinistĂšre de l'Ăconomie et des Finances et du MinistĂšre des ArmĂ©es. Le MinistĂšre chargĂ© de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche participe Ă la dĂ©finition de la stratĂ©gie acadĂ©mique de l'Institut.
Missions
L'Institut polytechnique de Paris a pour missions l'Ă©laboration collective d'un projet et d'une stratĂ©gie d'excellence partagĂ©s, ainsi que de la traduction de cette derniĂšre en actions et programmes Ă mener dans une perspective pluriannuelle ; la mise en Ćuvre de ces actions et programmes ; la coordination de la formation et de la stratĂ©gie de recherche.
Moyens d'action
L'établissement public alloue des financements aux services ; il négocie, conclut et gÚre tout acte juridique avec des partenaires publics ou privés, français ou étrangers ; il finance ou contribue au financement de programmes ou projets de recherche menés par des écoles-membres ; il recrute ses personnels et les gÚre ; il octroie des aides financiÚres aux étudiants.
Gouvernance
L'Institut polytechnique de Paris est administré par un conseil d'administration, assisté par un conseil académique. Il est dirigé par le président de l'Institut polytechnique de Paris, qui préside le conseil d'administration, assisté d'un comité exécutif.
Outre le prĂ©sident le conseil d'administration comprend 27 membres : 7 reprĂ©sentants de l'Ătat ; 2 reprĂ©sentants des collectivitĂ©s territoriales : 9 personnalitĂ©s qualifiĂ©es nommĂ©es par arrĂȘtĂ©s conjoints du ministre chargĂ© de l'Ă©conomie et du ministre de la dĂ©fense ; 9 reprĂ©sentants Ă©lus des personnels et usagers de l'Institut polytechnique de Paris et des Ă©coles-membres ainsi que de leurs laboratoires ; 1 reprĂ©sentant des Ă©tudiants en formation d'ingĂ©nieurs ; 1 reprĂ©sentant des Ă©tudiants en formation doctorale.
Notes et références
- Décret n° 2019-549 du 31 mai 2019 portant création de l'établissement public expérimental Institut polytechnique de Paris et approbation de ses statuts
- Christian Hottin, « Les DĂ©lices du campus ou le douloureux exil », Histoire de lâĂ©ducation [En ligne], 102 | 2004, mis en ligne le , consultĂ© le 25 mai 2013. lire en ligne ; DOI : 10.4000/histoire-education.721.
- Callot et al., Le transfert de l'Ăcole.
- Lesourne 1994, Quarante annĂ©es de difficiles transformations Ă l'Ăcole polytechnique.
- Lesourne 1994, Ma bataille pour moderniser l'Ăcole polytechnique.
- Callot et al., La réforme de 1970.
- Ăcole polytechnique (X), sur le site des coulisses du dĂ©filĂ© du 14 Juillet.
- Loi no 70-631 du relative Ă l'Ăcole polytechnique, art. 8.
- 40e Anniversaire de l'admission des filles Ă l'Ăcole polytechnique en 1972, sur le site de la BibliothĂšque Centrale de l'Ăcole polytechnique.
- Callot et al., L'Ăcole Ă Palaiseau.
- ArrĂȘtĂ© du relatif Ă la liste des Ă©tablissements autorisĂ©s Ă dĂ©livrer, seuls, le doctorat, sur le site de l'Ăcole.
- PrĂ©sentation Graduate school, sur le site de l'Ăcole.
- Histoire et patrimoine, sur le site de l'Ăcole.
- Le stage de formation humaine, sur le site de l'Ăcole.
- DĂ©cret no 2007-379
- DĂ©cret du 25 janvier 2011.
- « Sarkozy annonce l'arrivée d'écoles de prestige sur le campus Paris-Saclay », sur Le Point, (consulté le )
- Sophie Blitman, « Les mines de Paris jugent incompatible lâIdex de Saclay avec le projet ParisTech », sur www.letudiant.fr/educpros,
- De l'Idex ParisâSaclay vers l'universitĂ© ParisâSaclay, dossier du presse du sur le site de l'universitĂ© Paris-Saclay.
- VidĂ©o du directeur gĂ©nĂ©ral de l'Ăcole le 27 mars 2013.
- « L'Ensta ouvre le bal des déménagements de grandes écoles », sur Le Parisien, (consulté le )
- CĂ©line Authemayou, « Dominique Vernay (Paris-Saclay) : âLes Ă©tablissements vont signer un pacte irrĂ©versibleâ », sur www.letudiant.fr/educpros, (consultĂ© le )
- Décret du 29 décembre 2014.
- Université Paris-Saclay officiellement créée
- Bernard Attali, lâX dans une nouvelle dimension, juin 2015 [lire en ligne]
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- « Hi!Paris, LâInstitut Polytechnique De Paris Et HEC Paris Affichent Leur Ambition Dans LâIA », sur forbes.fr (consultĂ© le )
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- « HEC et Polytechnique lancent le centre pluridisciplinaire Hi! Paris pour devenir champions de la recherche en IA », sur usinenouvelle.com/editorial (consulté le )
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- Guillaume Lecompte-Boinet, « Comment fonctionnera lâInstitut Polytechnique de Paris », sur usinenouvelle.com, Usine nouvelle, l'Usine campus,
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- (en) « Institut Polytechnique de Paris », sur Times Higher Education (THE), (consulté le )
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- (en) « World University Rankings 2021-22 | Global 2000 List | CWUR », sur cwur.org (consulté le )