Imprimante Ă jet d'encre
L'imprimante Ă jet d'encre utilise l'encre liquide et autorise des rendus couleurs de qualitĂ© quasi photographique. Le jet dâencre permet d'imprimer sur des supports trĂšs variĂ©s (papier, cĂ©ramique, verre, textile, plastiques mais aussi biscuits ou Ćufs avec des encres alimentairesâŠ) mais Ă©galement des supports en relief.
Contrairement Ă de nombreux autres procĂ©dĂ©s dâimpression qui ont besoin dâune forme dâimpression (Ă©cran pour la sĂ©rigraphie, plaque pour l'offset, cylindre gravĂ© pour l'hĂ©liogravure, polymĂšre pour la flexographie, tampon pour la tampographieâŠ), il s'agit d'un procĂ©dĂ© numĂ©rique qui n'a pas besoin de forme, ce qui lui permet de gĂ©nĂ©rer une nouvelle image Ă chaque imprimĂ©, comme l'impression laser.
Historique
Le jet d'encre a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par des informaticiens dans les annĂ©es 1970, afin de proposer une autre sortie aux ordinateurs que la trĂšs bruyante imprimante matricielle (aussi appelĂ©e imprimante Ă aiguilles). Le jet d'encre a alors connu son essor en mĂȘme temps que le dĂ©veloppement de l'informatique grand public.
Le jet d'encre est un procĂ©dĂ© d'impression sans contact dans lequel de trĂšs petites gouttes (de l'ordre du picolitre) d'encre sont projetĂ©es par des buses. Dans les annĂ©es 1960, le Dr Sweet, de l'universitĂ© Stanford, a montrĂ© qu'en appliquant une onde de pression Ă une buse, l'encre pouvait se sĂ©parer en gouttes uniformes. En chargeant l'encre Ă©lectriquement ou non, on peut dĂ©vier le jet en le faisant passer dans un champ Ă©lectrostatique (il s'agit du mĂȘme principe que dans un tube cathodique).
On voit alors l'apparition du jet d'encre continu (continuous ink jet ou CIJ). Ce procĂ©dĂ© dâimpression est apparu dans les annĂ©es 1970. La technologie a tout d'abord Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par des informaticiens, soucieux de trouver une sortie pour leurs ordinateurs. IBM a brevetĂ© cette technologie dans les annĂ©es 1970 et la premiĂšre imprimante jet dâencre, l'IBM 4640 ink-jet, est sortie en 1976.
A la fin des années 1970, le professeur Carl Hellmuth Hertz de l'Université de Lund, en SuÚde, a développé la possibilité d'imprimer en niveaux de gris en faisant varier le nombre de gouttes par pixel[1]. Cette invention a été brevetée par Iris Graphics and Stork. Elle permettait d'imprimer des images de plus grande qualité.
Peu aprÚs s'est développé le jet d'encre dit « goutte à la demande » ou en anglais drop on demand (DOD). La goutte n'est alors générée que si elle est désirée, puis apposée sur le substrat (généralement du papier), ce qui évite le dispositif complexe de déflection.
Les pionniers du DOD sont Zoltan, Kyser et Sears. Leur invention verra le jour en 1977 avec la Siemens PT-80 et en 1978 avec Silonics.
Principe
L'impression se fait selon deux techniques :
- le jet en continu ou CIJ, de l'anglais continuous ink jet, lors duquel des gouttes d'encre sont continuellement Ă©jectĂ©es de la tĂȘte d'impression et dĂ©viĂ©es vers le papier par des bobines magnĂ©tiques. Le reste de l'encre est rĂ©cupĂ©rĂ© et recyclĂ© pour un nouveau cycle de jet ;
- la goutte Ă la demande ou DOD, de lâanglais drop on demand, lors duquel n'est Ă©jectĂ©e que la quantitĂ© d'encre nĂ©cessaire Ă l'impression.
Le jet continu
Le jet continu (en anglais Continuous inkjet ou CIJ) est un procĂ©dĂ© dans lequel des gouttes sont gĂ©nĂ©rĂ©es de façon rĂ©guliĂšre en volume et frĂ©quence. En fonction de lâimage souhaitĂ©e, certaines de ces gouttes sont chargĂ©es Ă©lectriquement et dirigĂ©es par un champ Ă©lectrostatique vers le support Ă imprimer. Les gouttes non chargĂ©es ne sont pas dirigĂ©es vers le support ; elles sont alors rĂ©cupĂ©rĂ©es dans une gouttiĂšre et rĂ©alimentent alors la tĂȘte d'impression. La qualitĂ© est moindre qu'en DOD mais les cadences bien plus Ă©levĂ©es. On l'utilise notamment pour le marquage des produits alimentaires (numĂ©ro de lot, date de pĂ©remptionâŠ)
Il existe deux types de déflexion, binaire ou multiple :
- Dans la déflexion binaire, les gouttes sont soit chargées ou soit non.
- Pour la déflexion multiple, les gouttes sont chargées à différents paliers. Ceci permet une plus ou moins grande déflexion, chaque goutte atteignant le médium à un endroit dépendant de sa charge électrique.
Données techniques (2002) :
- Viscosité : environ 1 mPa s,
- Ănergie de surface : 30 Ă 40 mN/m,
- Volume de la goutte : 10 pL,
- Vitesse d'Ă©jection : environ 50 m/s,
- Fréquence : 1 MHz,
- Taille de l'orifice : de 40 à 75 ”m.
La goutte Ă la demande
Le procĂ©dĂ© de loin le plus dĂ©veloppĂ© aujourdâhui est la « goutte Ă la demande » (Drop On Demand ou DOD), oĂč chaque goutte est gĂ©nĂ©rĂ©e lorsquâelle est dĂ©sirĂ©e. C'est la technologie la plus courante en bureautique ou SOHO (Small Office - Home Office) et permet une bonne qualitĂ©. Elle reste cependant plus lente que le CIJ.
On peut considérer quatre différentes méthodes d'éjection : piézo-électrique, thermique (en anglais bubble-jet), jet par clapet (en anglais valve-jet), et la thermofusion.
- Le procédé piézo-électrique
- le plus développé et a été mis au point par Epson. Le réservoir d'encre est en contact avec un cristal piézo-électrique qui va convertir les impulsions électriques en force mécanique. Le cristal déforme la paroi à la suite d'une excitation électrique, et la surpression provoque l'éjection d'une gouttelette.
- Le procédé thermique ou bubble jet
- en chauffant localement l'encre à environ 350 °C, on provoque une vaporisation locale de celle-ci et donc une surpression (un gaz prend prÚs de 24 fois plus de place qu'un solide, selon les conditions). Comme précédemment, une goutte est éjectée pour répondre à ce déséquilibre. Cependant, ce type d'éjection pose certains problÚmes, notamment à cause des contraintes thermiques que doit subir l'encre.
- Le jet par clapet ou valve jet
- abandonné à cause de sa mauvaise qualité. Son principe résidait en des micro-valves commandées électroniquement qui permettaient ou non l'éjection de l'encre. Son application était essentiellement industrielle, pour imprimer de gros caractÚres. L'avantage était que le fait d'avoir un réservoir fermé permettait d'utiliser des solvants volatils et autorisait donc un séchage plus rapide.
- La thermofusion
- inspirĂ©e du procĂ©dĂ© piĂ©zo-Ă©lectrique pour une encre solide qui doit ĂȘtre chauffĂ©e Ă environ 150 °C afin d'ĂȘtre Ă©jectable. Au contact du mĂ©dia, l'encre se solidifie et donne alors une trĂšs bonne qualitĂ© d'impression. Cependant, l'encre Ă©tant en relief, elle s'use vite. Il est donc nĂ©cessaire d'avoir un bon liant.
Données techniques (2002) :
- Viscosité : 30 à 500 mPa s (2005),
- Ănergie de surface : 30â50 mN/m (2005),
- Volume de la goutte : 3 Ă 20 pL avec la mĂȘme buse,
- Vitesse d'Ă©jection : environ 30 m/s,
- Fréquence : 30 à 40 kHz,
- Taille de l'orifice : 100 ”m (2000) pour éviter à la buse de se boucher,
- Nombre de buses par tĂȘte d'impression : 1 000 (pour augmenter les vitesses).
Types d'encres
Colorants dissous
L'encre la plus courante est une encre Ă base de colorants dissous dans un solvant (un peu comme l'encre Ă l'eau des stylos Ă plume). Elle prĂ©sente l'avantage d'ĂȘtre facile Ă manipuler et Ă gĂ©rer dans les buses de jet de l'encre, mais elle est trĂšs sensible Ă l'Ă©rosion et Ă la corrosion par les gaz (ce qui rĂ©duit considĂ©rablement la durĂ©e de vie des impressions).
Encres Ă pigments
Plus proche de la peinture Ă l'huile, les encres Ă pigments comportent des particules colorĂ©es solides volumineuses (seulement quelques microns tout de mĂȘme), parfois emballĂ©es dans une gaine de rĂ©sine, qui sont simplement transportĂ©es par un fluide transparent et facilement Ă©vaporable.
Dans ce cas, l'encre a une trÚs bonne tenue, une longue durée de vie. Mais, la gestion de l'encre est compliquée par des risques accrus de bouchage des buses de projection et il se produit parfois un phénomÚne de bronzing qui fait apparaßtre des reflets métalliques sous certains éclairages rasants.
Encres conductrices
Lâencre conductrice est composĂ©e de particules mĂ©talliques ou de polymĂšres conducteurs. Cela permet par exemple d'imprimer des radio-Ă©tiquettes, Ă©tiquettes intelligentes qui amĂ©liorent la traçabilitĂ© des produits. Elles sont souvent comparĂ©es au code-barres mais ne nĂ©cessitent pas d'ĂȘtre visibles pour ĂȘtre lues.
Les circuits imprimés sont habituellement réalisés par photolithographie (photo-imaging) ou par sérigraphie (screen-printing). La technologie jet d'encre peut également imprimer des circuits imprimés ; la qualité est moins bonne qu'avec les procédés classiques mais le coût est bien inférieur et la pollution moindre.
TĂȘte d'impression
La tĂȘte d'impression est la partie de l'imprimante qui va projeter les gouttes d'encre sur le papier. Il existe deux types de conception concernant celle-ci : les tĂȘtes dites « embarquĂ©es » (en anglais fixed head) qui font partie intĂ©grante de l'imprimante ou celles dites « dĂ©portĂ©es » (en anglais disposable head) qui font partie des cartouches d'impressions.
Hewlett-Packard et Lexmark privilĂ©giaient, pour leurs imprimantes grand public, des tĂȘtes dĂ©portĂ©es. Mais ceux-ci ont rejoint les autres constructeurs et actuellement la quasi-totalitĂ© des imprimantes grand public jet d'encre sont Ă tĂȘtes embarquĂ©es.
TĂȘte embarquĂ©e
Les tĂȘtes d'impression embarquĂ©es (en anglais fixed head) sont conçues pour durer la vie de l'imprimante. Les cartouches d'encre se rĂ©sument Ă un rĂ©servoir d'encre et sont donc d'un prix de revient plus faible. De mĂȘme la qualitĂ© des tĂȘtes peut se permettre un prix de fabrication supĂ©rieur Ă des tĂȘtes d'impression Ă usage unique, permettant ainsi d'augmenter la qualitĂ© de l'impression. Cette technologie rend le calibrage de positionnement entre les diffĂ©rentes couleurs primaires trĂšs stable. Cependant le risque, aprĂšs une non-utilisation prolongĂ©e de l'imprimante, de voir les buses des tĂȘtes s'obstruer devient problĂ©matique, tout comme un endommagement ou un dysfonctionnement des tĂȘtes, car leur remplacement revient Ă un changement de piĂšce dĂ©tachĂ©e qui peut ĂȘtre onĂ©reux, surtout si une main-d'Ćuvre spĂ©cialisĂ©e est requise pour procĂ©der au remplacement. Pire, si le remplacement des tĂȘtes n'a pas Ă©tĂ© pensĂ© lors de la conception, le changement de l'imprimante entiĂšre peut s'imposer. Il faut Ă©galement noter que le prix des imprimantes d'entrĂ©es de gamme grand public Ă©tant gĂ©nĂ©ralement plus faible qu'une rĂ©paration, les cas de rĂ©paration sont assez rares. Pour pallier ce problĂšme, les constructeurs intĂšgrent des cycles de nettoyage qui font circuler une petite quantitĂ© d'encre dans chaque buse des tĂȘtes afin de ne pas avoir d'encre stagnante qui risquerait de sĂ©cher. Ces cycles peuvent nĂ©anmoins augmenter la consommation d'encre jusqu'Ă 10 Ă 20 %, mais cela reste prĂ©fĂ©rable au remplacement d'une tĂȘte. Il est Ă noter que ces cycles, souvent intĂ©grĂ©s Ă la mise en marche de l'imprimante, sont plus Ă©conomiques en laissant lâimprimante en veille, surtout que la plupart propose une veille basse consommation de moins d'un watt. En effet, la surconsommation d'encre des cycles de nettoyages Ă chaque allumage revient plus cher que la consommation Ă©lectrique[2].
TĂȘte dĂ©portĂ©e
Les tĂȘtes d'impression dĂ©portĂ©es sont intĂ©grĂ©es aux consommables et ne durent que le temps de la cartouche d'encre. Les cartouches intĂ©grant les tĂȘtes sont gĂ©nĂ©ralement reconnaissables par la prĂ©sence de multiples picots mĂ©talliques permettant de relier Ă©lectriquement la cartouche Ă l'imprimante. Chaque changement de cartouche implique un remplacement des tĂȘtes d'impression. Les consommables sont donc plus chers car comportent une partie de la technologie d'impression de l'appareil. La fabrication requiert Ă©galement plus de prĂ©cision ce qui la rend difficile pour ne pas rendre le prix des consommables excessif. Un calibrage est souvent nĂ©cessaire Ă chaque remplacement de cartouche, pour aligner la tĂȘte de la cartouche remplacĂ©e avec les cartouches dĂ©jĂ en place. En revanche, un obstruction des buses ou un dysfonctionnement des tĂȘtes se corrige facilement par le changement de la cartouche dĂ©fectueuse par une neuve. Hewlett-Packard et Lexmark Ă©tait traditionnellement les constructeurs qui privilĂ©giaient ce type de tĂȘte, tout comme Canon dans ses premiers modĂšles. Mais actuellement, tous les constructeurs s'orientent vers des tĂȘtes embarquĂ©es.
Une technologie mixte consiste Ă coupler un rĂ©servoir d'encre jetable reliĂ© Ă une tĂȘte interchangeable qui peut ĂȘtre remplacĂ©e moins frĂ©quemment, par exemple toutes les 10 cartouches. Cela permet de rĂ©duire le coĂ»t des cartouches tout en bĂ©nĂ©ficiant de l'avantage de tĂȘtes d'impression remplaçables. La plupart des imprimantes gros volumes Ă jet d'encre de Hewlett-Packard utilisent une telle configuration. Kodak et Canon utilisent maintenant, dans la plupart de leurs modĂšles, des tĂȘtes d'impression remplaçables Ă prix raisonnable qui sont conçues pour durer toute la vie de l'imprimante, mais qui peuvent ĂȘtre remplacĂ©es par l'utilisateur si elles devaient s'obstruer.
Applications
Le jet d'encre est le seul procédé d'impression sans contact. Cela lui permet d'imprimer sur divers objets.
La bureautique
L'application la plus populaire du jet d'encre est la bureautique (Small Office/home Office ou SOHO). L'encre utilisée est généralement à base d'eau pour des raisons environnementales et de confort. Le procédé utilisé est le DOD, ce qui permet d'avoir une bonne qualité d'image mais des vitesses moindres qu'en CIJ.
Ăpreuvage
Avant d'imprimer sur une presse offset ou autre (hĂ©liogravure, flexographieâŠ), on teste gĂ©nĂ©ralement l'imprimĂ© sur un systĂšme d'Ă©preuvage analogique (Cromalin, MatchprintâŠ) ou numĂ©rique (copieur calibrĂ©, jet d'encreâŠ). Cela permet alors d'avoir une idĂ©e du rendu final Ă la condition que le systĂšme d'Ă©preuvage simule l'engraissement provoquĂ© par la presse offset (utilisation d'un profil ICC, pour les systĂšmes numĂ©riques, qui caractĂ©rise la presse qui sera utilisĂ©e pour l'impression). L'Ă©preuvage peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© en jet d'encre DOD, qui donne de trĂšs bons rĂ©sultats du point de vue de la qualitĂ©.
Grande laize
Le jet d'encre est le seul procédé permettant d'imprimer de grandes laizes (largeurs). Actuellement, les laizes maximales sont de 5 mÚtres. Le jet d'encre « grande laize » permet d'imprimer de grandes affiches lors d'événements ponctuels, ou des bùches servant par exemple à masquer des travaux immobiliers (échafaudages et autres). De plus, ces impressions étant généralement des exemplaires uniques, il est impossible de les réaliser avec les procédés classiques.
La technologie utilisĂ©e est gĂ©nĂ©ralement du jet d'encre DOD avec une encre Ă sĂ©chage ultraviolet, ce qui procure plus de rĂ©sistance Ă l'encre (tenue Ă la lumiĂšre, rĂ©sistance Ă l'abrasionâŠ).
Textile
Les textiles sont généralement imprimés en sérigraphie, sublimation thermique ou transfert. Le jet d'encre se positionne également sur le marché.
Il a l'avantage d'ĂȘtre trĂšs flexible sur la conception du fichier image et permet donc de s'affranchir de certaines contraintes techniques inhĂ©rentes aux mĂ©tiers de l'imprimerie. L'impression jet d'encre sur textile permet de rĂ©duire les temps de production et d'augmenter la rĂ©activitĂ©. La qualitĂ© de l'image imprimĂ©e est acceptable sur un textile blanc mais encore insuffisante sur un textile foncĂ© ou noir Ă cause de la faible Ă©paisseur d'encre dĂ©posĂ©e. La technique du jet d'encre obtient ses meilleurs rĂ©sultats lĂ oĂč la sĂ©rigraphie rencontre des difficultĂ©s (quadrichromie) mais Ă©choue sur les travaux les plus simples (ton direct - couleur unie). Sa vitesse est lente pour le moment mais en progrĂšs grĂące Ă la multiplication des buses de projection. Le coĂ»t des consommables est Ă©levĂ© (90 Ă 230 ⏠le litre d'encre) et les machines spĂ©cifiques au textile trop rĂ©centes pour en connaĂźtre le rĂ©el coĂ»t de la maintenance.
Marquage
Le CIJ est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© pour le marquage des produits pour sa vitesse d'impression. En alimentaire, l'encre utilisĂ©e est Ă base d'alcool qui donne un sĂ©chage rapide. Les encres utilisĂ©es en conserveries doivent Ă©galement ĂȘtre rĂ©sistantes aux traitements (stĂ©rilisation Ă la vapeur sous pression Ă 125 °C pendant 25 minutes).
Le marquage est Ă©galement prĂ©sent dans l'automobile, l'Ă©lectronique, l'industrie du cĂąble, la construction aĂ©ronautiqueâŠ
L'impression personnalisée
En tant que procĂ©dĂ© numĂ©rique, le jet d'encre permet de changer le design Ă chaque imprimĂ©. Il peut donc s'attaquer au marchĂ© de l'impression personnalisĂ©e. On en voit bon nombre dans les publicitĂ©s. Il devient possible de commander du vin avec une Ă©tiquette Ă son effigie, avoir des skins uniquesâŠ
Giclée
Impression grand format en haute résolution, destinée à la reproduction de tableaux. Ce procédé a un excellent rendu et une bonne durabilité.
Impression sur verre
Le procédé par jet d'encre est également utilisé pour la production industrielle de certains écrans à cristaux liquides qui demandent le dessin d'électrodes semi-transparentes de formes complexes. Dans ce cas, une encre spéciale est utilisée non pas pour ses propriétés colorantes (elle est aussi transparente que possible) mais pour sa conductivité électrique.
Stratégie de commercialisation
Les fabricants d'imprimantes Ă jet d'encre grand public proposent des modĂšles Ă un prix bas, proche du coĂ»t de revient, puis vendent les cartouches avec une marge consĂ©quente[3] - [4]. Pour prĂ©server ces profits, ils dĂ©posent de nombreux brevets, renouvellent rĂ©guliĂšrement les modĂšles de cartouches, les Ă©quipent de puces Ă©lectroniques permettant de vĂ©rifier leurs « authenticitĂ© » et empĂȘchant leur rĂ©utilisation, voire limitent le nombre de pages imprimables indĂ©pendamment de la quantitĂ© dâencre restante, et dĂ©veloppent des services de rĂ©approvisionnement en ligne automatique, etc. De mĂȘme, le recyclage des cartouches fait l'objet de peu d'efforts de la part des fabricants[5].
MalgrĂ© cette tendance au verrouillage socio-technique, des offres de cartouches compatibles et des filiĂšres de collecte et de rĂ©emploi des cartouches usagĂ©es se sont mises en place. Il est ainsi possible de se procurer des cartouches Ă des prix bien infĂ©rieurs Ă ceux des cartouches dâorigine, voire de les remplir soi-mĂȘme. Une fois vides ou usĂ©es, elles peuvent ĂȘtre dĂ©posĂ©es auprĂšs d'associations ou d'entreprises spĂ©cialisĂ©es.
En 2002, le Parlement europĂ©en sâest opposĂ© Ă ces pratiques[6] au motif qu'elles sont anti-Ă©cologiques :
« Le Parlement sâest employĂ© en faveur de la promotion des techniques de rĂ©utilisation et de recyclage, orientation qui, Ă lâĂ©vidence, sâoppose aux pratiques de la plupart des fabricants, qui intĂšgrent divers dispositifs Ă©lectroniques (« puces intelligentes ») ayant pour effet dâempĂȘcher la revalorisation ou le recyclage des Ă©quipements. Par exemple, des cartouches Ă jet dâencre destinĂ©es aux imprimantes ont Ă©tĂ© munies de ces dispositifs, de sorte quâil soit impossible de les recharger. Afin de faire barrage Ă ces pratiques, le texte de la directive comporte un nouvel article prĂ©voyant que, dĂšs le stade de la production des appareils, une plus grande facilitĂ© de dĂ©montage et de recyclage doit ĂȘtre recherchĂ©e. En particulier, les dispositifs techniques empĂȘchant la valorisation des Ă©quipements usagĂ©s devraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s[7]. »
Plus rĂ©cemment, de nouvelles imprimantes jet d'encre sans cartouches commercialement appelĂ©es sous le nom commercial de ătankă sont apparues depuis 2018.
Plus chÚres à l'achat, elles n'utilisent plus de cartouches d'encre, mais de l'encre liquide vendue en bouteille que l'on utilise pour remplir des réservoirs d'encre, elles sont souvent saluées pour leur coût à la page dérisoire.
Notes et références
- (en) Hue P. Le, Le Technologies, Inc., Beaverton, Oregon, « Progress and Trends in Ink-jet Printing Technology », Journal of Imaging Science and Technology, vol. 42, no 1,â , p. 49-62 (lire en ligne)
- « Imprimantes jet d'encre : c'est mieux allumé » sur lesnumeriques.com
- « Pourquoi l'impression coûte si cher », sur BFM Business, (consulté le )
- « Les cartouches d'encre à prix d'or » [archive], sur 60 millions de consommateurs, .
- « Ces millions de cartouches que les fabricants dâimprimantes refusent de recycler », sur Reporterre, (consultĂ© le ).
- « Le Parlement européen impose le recyclage des cartouches d'imprimantes », ZDNet, .
- « Rapport A5-0438/2002 » [doc], sur Parlement européen, (consulté le ).