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Imelda de' Lambertazzi

Imelda de' Lambertazzi est un opéra (melodramma tragico) en deux actes, musique de Gaetano Donizetti, livret d'Andrea Leone Tottola, créé le 5 septembre[2] 1830 au Teatro San Carlo de Naples. Avec Anna Bolena, qu'il précède immédiatement, il marque l'inflexion du style du compositeur vers l'opéra romantique.

Imelda de' Lambertazzi
Description de cette image, également commentée ci-après
Imelda e Bonifacio,
tableau de Giovanni Pagliarini,
Civico Museo Revoltella, Italie
Genre Melodramma tragico
Nbre d'actes 2
Musique Gaetano Donizetti
Livret Andrea Leone Tottola
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Imelda (1825), tragédie en 5 actes de Gabriele Sperduti
Durée (approx.) Environ 2 h 10 min[1]
Dates de
composition
Mai-août 1830
Partition
autographe
Naples, bibliothèque de San Pietro a Majella
Création
Teatro San Carlo, Naples
Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles

Personnages

  • Orlando Lambertazzi (tĂ©nor)
  • Imelda Lambertazzi (soprano)
  • Lamberto Lambertazzi (tĂ©nor)
  • Bonifacio Gieremei (baryton)
  • Ubaldo (basse)
  • Clients et partisans des Lambertazzi. Compagnons et amis des Gieremei. Peuple. Soldats.

Airs

  • « Amarti, e nel martoro » (Imelda) – Acte I, 2e tableau
  • « Non sai qual periglio » (Imelda, Bonifacio) – Acte I, 2e tableau
  • « Geremei ! Qual nome ! » (Imelda, Lamberto) – Acte I, 1er tableau
  • « Imelda a me volgea » (Bonifacio) – Acte II, 2e tableau
  • « Deh ! cedi » (Imelda, Bonifacio) – Acte II, 3e tableau
  • « M'odi almen » (Imelda) – Acte II, 4e tableau

Histoire

Imelda de' Lambertazzi se situe au XIIIe siècle dans le cadre des affrontements des Guelfes et des Gibelins, que Donizetti mettra à nouveau en scène sept ans plus tard dans Pia de' Tolomei. Le sujet est tiré prétendument d'anciennes chroniques bolonaises, mais le librettiste, Andrea Leone Tottola, semble s'être directement inspiré d'une tragédie en cinq actes de Gabriele Sperduti, Imelda (Naples, 1825), dont, selon tous les auteurs, il avait tiré un livret pour un compositeur nommé Sgricci[3] en 1827. C'est semble-t-il ce même livret que Donizetti mit à son tour en musique trois ans plus tard.

Au moment de la composition d’Imelda de' Lambertazzi, Donizetti était installé à Naples depuis sept ans et avait donné seize opéras dans la capitale du royaume des Deux-Siciles, dont plusieurs avaient eu du succès. Il venait de donner au San Carlo, le , Il diluvio universale, qui avait été assez favorablement reçu, mais desservi par la médiocrité des effets spéciaux. Il entreprit la composition de son nouvel ouvrage en mai. Il faisait une chaleur éprouvante à Naples, qui rendait le travail particulièrement difficile[4].

Pour la création de son opéra, le compositeur pouvait compter en premier lieu sur le baryton Antonio Tamburini qui n'avait pas encore atteint le comble de la faveur auprès du public napolitain mais qui commençait à s'imposer comme le chanteur de tout premier ordre qu'il devait devenir : aussi Donizetti lui confia-t-il le rôle du jeune premier, Bonifacio, dans lequel on aurait plus naturellement attendu un ténor. Le premier ténor du San Carlo, Berardo Calvari Winter, devait faire une belle carrière bien que, selon Bellini, il chantât « comme un chien » : Donizetti lui donna le rôle du frère d'Imelda, Lamberto, personnage brutal et tout d'une pièce. Cela ne laissait que l'autre ténor, Giovanni Basadonna, qui venait d'arriver à Naples, pour tenir le rôle du père, Orlando, alors même qu'il avait à peine 23 ans à l'époque et était donc sensiblement plus jeune que son supposé fils. Mais le principal problème de la distribution se révéla être la prima donna. On dit que Donizetti avait d'abord pensé à Adelaide Tosi, mais il avait dû se rabattre sur la jeune et inexpérimentée Antonietta Galzerani, fille du chorégraphe Giovanni Galzerani. Les moyens vocaux de celle-ci semblaient se détériorer au fur et à mesure des répétitions[5]. C'est probablement en raison des lacunes techniques de la chanteuse que, par exception, Donizetti ne lui donna pas d'aria finale mais seulement un arioso développé[6]. Il écrivit l'ensemble du rôle d'Imelda dans une tessiture inhabituellement grave pour un rôle de soprano, plus proche de celle du mezzo-soprano, et limita strictement les ornements.

La première eut lieu le . L'opéra fut bruyamment sifflé, et les quelques critiques[7] se firent l'écho de la froide réception du public. L'air de Tamburini à l'acte II fut seul à trouver grâce aux yeux des spectateurs. Au demeurant, seulement deux représentations pouvaient être données car les théâtres napolitains fermaient le 10 septembre pour laisser la ville se préparer à fêter son saint patron, Saint Janvier[8].

Donizetti avait envisagé de faire jouer son opéra à Bologne, où se situait l'action et où lui-même avait fait une partie de ses études sous la direction du père Stanislao Mattei[9], mais ce projet n'eut pas de suite. En revanche, Imelda fut reprise à Naples en avril 1831 et eut quatre représentations à cette occasion. Antonietta Galzerani avait été remplacée par une chanteuse plus expérimentée, Luigia Boccabadati pour qui Donizetti composa deux airs nouveaux[10]. L'opéra eut quelques autres productions au XIXe siècle : à Venise[11], à Barcelone en 1840, à La Corogne en 1843 et à Senigallia en 1856. Il disparut ensuite complètement jusqu'au , date à laquelle il fut donné en version de concert à Lugano.

Distribution

Antonio Tamburini (1800-1876), créateur du rôle de Bonifacio.
Rôle[12] Type de voix Interprètes lors de la première
le
Orlando Lambertazzi
Orlando Lambertazzi, PrĂŞteur (haut magistrat) gibelin de Bologne
ténor Giovanni Basadonna
Imelda
Imelda, fille d'Orlando
soprano Antonietta Galzerani
Lamberto
Lamberto, fils d'Orlando
ténor Berardo Calvari Winter
Bonifacio Gieremei
Bonifacio Gieremei, chef des Guelfes
baryton Antonio Tamburini
Ubaldo
Ubaldo
basse Gennaro Ambrosini
Clienti, e seguaci de' Lambertazzi, compagni, ed amici de' Gieremei, popolo, soldati.
Clients et partisans des Lambertazzi. Compagnons et amis des Gieremei. Peuple. Soldats.

Argument

L'action se déroule à Bologne, ville acquise aux Gibelins, et dans ses environs au XIIIe siècle.
Durée totale : environ 2 h 10 min.

L'intrigue d’Imelda de' Lambertazzi est centrée sur les malheurs de deux amants, Bonifacio et Imelda, que sépare la haine inexpiable entre leurs familles, les Gieremei et les Lambertazzi, et que seule la mort peut réunir. Elle rappelle de près l'histoire de Roméo et Juliette qui, par une étonnante coïncidence, forme la trame de l'opéra de Bellini, I Capuleti e i Montecchi, donné à Venise le , quelques semaines avant que Donizetti ne s'attèle à son Imelda.

Acte I

Durée totale : environ 1 h 10 min.

Premier tableau

Une des places principales de Bologne devant le palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 17 min.

  • Scène 1 : Un hĂ©raut placarde une affiche qui annonce la fin de la trĂŞve entre Guelfes et Gibelins et appelant la population Ă  prendre les armes. Des habitants, dĂ©sireux de maintenir la paix, en appellent Ă  Orlando, le magistrat de la ville.
  • Scène 2 : Lamberto, fils d'Orlando, apparaĂ®t Ă  la tĂŞte d'une compagnie armĂ©e qu'il vient de recruter. Il parvient Ă  galvaniser la population Ă  la perspective de nouveaux faits d'armes (trio : Ah ! s'oda lo squillo).

Deuxième tableau

Un appartement à l'intérieur du palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 32 min.

  • Scène 3 : La fille d'Orlando, Imelda, dĂ©plore la brutalitĂ© de son frère, Lamberto, car elle aime en secret le chef des Guelfes, Bonifacio Gieremei (cavatine : Amarti, e nel martoro).
  • Scène 4 : Ubaldo, officier au service des Lambertazzi, introduit un soldat guelfe venu apporter un message pour Orlando. Tandis qu'Ubaldo part dĂ©livrer le message, le soldat, restĂ© seul avec Imelda, relève la visière de son heaume et se fait reconnaĂ®tre : il s'agit de Bonifacio qui vient supplier la jeune fille de s'enfuir avec lui. Mais celle-ci, consciente de ses devoirs vis-Ă -vis de sa famille, refuse (duo : Non sai qual periglio) et se retire.
  • Scène 5 : Ubaldo revient avec Orlando qui accepte de suspendre les hostilitĂ©s et de recevoir un Ă©missaire des Guelfes Ă  la condition que leur chef, Bonifacio, reconnaisse qu'il a commis des atrocitĂ©s.
  • Scène 6 : Orlando a l'espoir de parvenir Ă  une paix nĂ©gociĂ©e mais Lamberto, qui les a rejoints sur ces entrefaites, compte faire Ă©chouer les pourparlers et pousser les deux camps vers l'affrontement armĂ©. Bonifacio est furieux mais il parvient Ă  se contenir et, sans s'ĂŞtre trahi, se retire pour – soi-disant – transmettre le message Ă  son camp.

Troisième tableau

La cour intérieure du palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 21 min.

  • Scène 7 : Orlando, Lamberto et les Gibelins attendent l'envoyĂ© des Guelfes.
  • Scène 8 : Ils dĂ©couvrent avec stupĂ©faction qu'il s'agit de Bonifacio en personne. Celui-ci exige que lui et ses partisans soient autorisĂ©s Ă  rentrer dans Bologne et recouvrent leurs privilèges et propose d'Ă©pouser Imelda pour sceller la paix. Mais Lamberto Ă©lève toutes les objections possibles Ă  cette union : la mère d'Imelda est morte Ă  cause de Rolandino, père de Bonifacio, qui a Ă©galement assassinĂ© l'un de ses oncles et fait emprisonner Orlando. Le ton monte de part et d'autre.
  • Scène 9 : Entre Imelda qui se dĂ©sole de voir les deux camps continuer Ă  se dĂ©chirer et se fait l'interprète du peuple de Bologne, mĂ©content et qui dĂ©sire la paix. Mais Lamberto continue ses provocations tant et si bien que les hostilitĂ©s sont dĂ©sormais inĂ©vitables.

Acte II

Durée totale : environ 1 h.

Premier tableau

Un appartement à l'intérieur du palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 15 min.

  • Scène 1 : Lamberto, qui se doute de l'amour d'Imelda pour Bonifacio, interroge sa sĹ“ur. Il lui rappelle les crimes passĂ©s de Gieremei et le serment solennel qu'elle a fait de venger la mort de sa mère. Imelda rĂ©pond que cette vengeance a Ă©tĂ© consommĂ©e lorsque Lamberto a tuĂ© le jeune frère de Bonifacio. Lamberto prĂ©tend alors avoir tuĂ© Bonifacio lui-mĂŞme. La rĂ©action d'Imelda le confirme dans ses soupçons. Avec cruautĂ©, il lui dĂ©clare que si Bonifacio est encore vivant, elle vient de le condamner Ă  mort (duo : Geremei ! Qual nome !).
  • Scène 2 : Une lettre de Bonifacio destinĂ©e Ă  Imelda a Ă©tĂ© interceptĂ©e par Ubaldo qui vient la remettre Ă  Orlando. Dans sa missive, Bonifacio reconnaĂ®t l'impossibilitĂ© de leur union et demande Ă  Imelda un rendez-vous d'adieu pour le soir mĂŞme. Lamberto insiste pour qu'Ubaldo transmette le message Ă  Imelda, mais sans qu'elle se doute qu'il en a dĂ©couvert et l'auteur, et le contenu.

Deuxième tableau

À la tombée de la nuit dans le bois où bivouaque l'armée des Guelfes.
Durée totale : environ 15 min.

  • Scène 3 : Bonifacio retrouve ses compagnons. Il est effondrĂ© par l'Ă©chec de sa mission de paix (aria : Imelda a me volgea), mais ses partisans affirment qu'ils sont prĂŞts Ă  combattre jusqu'Ă  la mort.

Troisième tableau

Le jardin du palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 13 min.

  • Scène 4 : Pleine d'angoisse, Imelda se rend au rendez-vous que Bonifacio lui a fixĂ©, mais elle voit arriver son frère Lamberto. Elle le supplie de la tuer mais d'Ă©pargner Bonifacio. Il lui apprend qu'il vient de tuer le père de Bonifacio mais dĂ©clare que seule la moitiĂ© de la vengeance est ainsi accomplie et lui ordonne d'attendre Bonifacio tandis que lui-mĂŞme se dissimule en embuscade.
  • Scène 5 : Bonifacio arrive et supplie Imelda de le suivre en lui disant que son père les attend Ă  la sortie de la ville. Imelda lui apprend que son père est mort. Il la supplie Ă  nouveau, mais toujours en vain, de s'enfuir avec lui (duo : Deh ! cedi). DĂ©terminĂ© Ă  tuer Lamberto, il met l'Ă©pĂ©e Ă  la main et sort.
  • Scène 6 : Lamberto apparaĂ®t tenant Ă  la main un poignard rouge de sang : il explique qu'il a frappĂ© Bonifacio avec cette arme empoisonnĂ©e. Imelda, folle de douleur, se prĂ©cipite auprès de son amant mourant tandis que des bruits de bataille se font entendre au loin.

Quatrième tableau

Pacifico Buzio, Imelda de' Lambertazzi presso il cadavere dell'amante – Pavie, Museo Civico.

La place devant le palais des Lambertazzi.
Durée totale : environ 16 min.

  • Scène 7 : Lamberto traĂ®ne le corps d'Imelda mourante : elle a tentĂ© de sauver Bonifacio en suçant le poison de sa plaie et n'est parvenue qu'Ă  s'empoisonner elle-mĂŞme. Imelda supplie Orlando de lui pardonner mais il la repousse tandis qu'elle meurt.

Analyse

Dans l'œuvre de Donizetti, Imelda de' Lambertazzi aurait pu, s'il avait été mieux reçu par le public en son temps, marquer un jalon important, car il s'agit d'un ouvrage innovant à plus d'un titre :

  • C'est la première Ĺ“uvre dans laquelle Donizetti rompt franchement – comme l'avait fait avant lui Bellini dans Il pirata (1827) – avec la convention alors en vigueur selon laquelle un opĂ©ra devait avoir un dĂ©nouement heureux. Non seulement Imelda est l'histoire d'un amour sans espoir, d'une vengeance inexpiable et sans oubli ni pardon, mais il se termine par la mort sur scène de l'hĂ©roĂŻne, ce que Donizetti n'avait jamais osĂ© jusqu'alors.
  • Musicalement, Imelda rompt aussi avec plusieurs des conventions alors en vigueur en Italie :
    • L'ouvrage n'a pas d'ouverture, ni mĂŞme de prĂ©lude, quelques brèves mesures introduisent d'emblĂ©e le spectateur au cĹ“ur de l'action. Rossini avait, il est vrai, fait de mĂŞme dans certains des opĂ©ras de sa pĂ©riode napolitaine (entre 1815 et 1822), mais chez Donizetti, cette formule ne deviendra vĂ©ritablement naturelle qu'Ă  partir de Lucrezia Borgia (1833) et Lucia di Lammermoor (1835).
    • Le finale de l'acte I ne comporte pas de concertato, comme ce sera le cas pour dans la version initiale de Pia de' Tolomei (1837), d'ailleurs sifflĂ©e lors de la première pour cette raison.
    • La première version ne comportait pas, comme on l'a vu, d'aria finale pour la prima donna : l'opĂ©ra se terminait en moins de dix mesures sur la mort de l'hĂ©roĂŻne. S'il y avait Ă  cela, comme on l'a indiquĂ©, des raisons conjoncturelles lors de la première, cela correspondait Ă©galement Ă  une idĂ©e-force de Donizetti. Dans Lucrezia Borgia, il tenta Ă  nouveau de ne pas donner d'aria finale Ă  la prima donna mais dut cĂ©der aux instances d'Henriette MĂ©ric-Lalande. Dans Torquato Tasso, la prima donna mourait au deuxième acte ce qui interdisait de lui donner la conclusion du troisième : le cas Ă©tait un peu particulier. Donizetti ne parvint vĂ©ritablement Ă  supprimer le dernier air de la prima donna que dans Rosmonda d'Inghilterra (1834), qui tomba, et surtout dans Marino Faliero (1835), qui fut bien accueilli.
  • Sur le plan stylistique, enfin, Imelda montre une Ă©criture inhabituellement dĂ©pouillĂ©e d'ornements pour l'Ă©poque de sa composition. Cela tient sans doute en partie au fait que trois des interprètes de la crĂ©ation – Galzerani, Basadonna et Winter – Ă©taient peu aptes au coloratura mais avaient, pour ce que nous pouvons en savoir, des voix plus Ă  l'aise dans le registre dramatique[13]. Mais, plus profondĂ©ment, il s'agit d'une tentative pour accorder davantage la musique Ă  une action d'une intensitĂ© dramatique nouvelle, un livret qui court Ă  toute allure vers un sombre dĂ©nouement, sans digression ni ralentissement, et qui annonce vĂ©ritablement le mĂ©lodrame romantique : c'est ainsi qu'on ne trouve dans Imelda aucun duo d'amour, ni aucun passage larghetto.

Les commentateurs ont souvent noté que, bien davantage qu'aux ouvrages proprement bel cantistes, c'est à Verdi qu'on songe en écoutant Imelda de' Lambertazzi. Au moment de sa création, c'est un ouvrage qui ne fait aucune concession aux goûts dominants du public, mais qui regarde décidément vers l'avenir : à telle enseigne qu'on a pu évoquer à son propos une œuvre expérimentale[14]. Dès lors, l'échec public qu'il a connu, et que Donizetti dut durement ressentir[15], apparaît plus compréhensible.

Comme ce fut fréquemment le cas avec ses ouvrages de jeunesse, comme avec ceux qui échouèrent, Donizetti recycla une partie de la musique d’Imelda de' Lambertazzi dans d'autres opéras :

  • la cabalette du duo de l'acte I entre Imelda et Bonifacio – Ă©crite originellement dans un registre de baryton et de mezzo-soprano – se retrouve, transposĂ©e pour tĂ©nor et soprano Ă  l'intention de Giuditta Pasta et Giovanni Battista Rubini, dans la section finale du nouveau duo introduit dans Anna Bolena ;
  • le chĹ“ur qui commence le finale de l'acte I, Della cittadino al dritto, fut transfĂ©rĂ© d'abord dans Ugo, conte di Parigi (1832) comme chĹ“ur introductif avec des paroles diffĂ©rentes (No, che in ciel de' Carolingi) et ensuite dans Parisina comme simple tempo di mezzo ;
  • le prĂ©lude orchestral du duo de l'acte II entre Imelda et Lamberto fut Ă©galement transfĂ©rĂ© dans Ugo, conte di Parigi, la clarinette Ă©tant remplacĂ©e par le hautbois, et de lĂ  dans Il furioso all'isola di San Domingo (1833).

Productions notables

Dates Distribution
(Imelda, Lamberto, Orlando, Bonifacio, Ubaldo)
Chef d'orchestre,
Orchestre et chœur
Lieu,
Théâtre
Metteur en scène
Luigia Boccabadati,
Berardo Calvari Winter,
Giuseppe Basadonna ?,
Antonio Tamburini,
?
Naples,
Teatro San Carlo
Tavola,
Lorenzo Bonfigli,
A. Brambilla,
Balzar,
?
Barcelone
Mas-Porcell,
?
?
Vargas,
?
La Corogne
1856Basseggio,
Giuglini,
?
Giraldoni,
?
Senigallia
Floriana Sovilla,
Diego D'Auria,
Fausto Tenzi,
Andrea Martin,
Gastone Sarti
Marc Andreae,
Orchestre de la radio-télévision suisse romande
LuganoVersion de concert
Nicole Cabell,
Massimo Giordano,
Frank Lopardo,
James Westman,
Brindley Sherratt
Mark Elder,
Orchestra of the Age of Enlightenment,
Geoffrey Mitchell Choir
Londres,
Queen Elizabeth Hall
Version de concert

Discographie

Année Distribution
(Imelda, Lamberto, Orlando, Bonifacio, Ubaldo)
Chef d'orchestre,
Opéra et Orchestre
Label
2007Nicole Cabell,
Massimo Giordano,
Frank Lopardo,
James Westman,
Brindley Sherratt
Mark Elder,
Orchestra of the Age of Enlightenment,
Geoffrey Mitchell Choir
CD Audio: Opera Rara
ORC36

Notes et références

  1. en incluant l'aria finale M'odi almen
  2. Longtemps, une incertitude a régné quant à la date exacte de la première : 23 août, 28 août, 4 septembre ou 5 septembre. Les registres du Surintendant des Théâtres et Spectacles de Naples permettent de confirmer sans l'ombre d'un doute la date du 5 septembre (Jeremy Commons, 2007, p. 15).
  3. Il ne s'agit certainement pas du poète et improvisateur Tommaso Sgricci (1789-1836), pas autrement connu comme compositeur. Aucun compositeur de ce nom n'est cité dans François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, Paris, Firmin-Didot, 1866-1868, 8 vol.
  4. « Il fait épouvantablement chaud ici et, travaillant comme je travaille, j'en souffre beaucoup, migraines et hémorroïdes... » (Donizetti à son père, 24 juin 1830)
  5. La Galzerani « est un feu de paille : elle est plus mauvaise d'un soir à l'autre. Pourtant, je l'aurai dans Imelda et je ferai de mon mieux. » (Donizetti à Simon Mayr, 7 août 1830)
  6. « une sorte de romance » selon le critique de Il Caffè del Molo
  7. L'Indifferente, Il Caffè del Molo
  8. Une critique parue à Milan dans Il censore universale dei teatri laisse entendre que la seconde représentation eut davantage de succès que la première, suggérant que l'échec de la première était en grande partie imputable aux chanteurs.
  9. « En septembre, je donnerai Imelda de' Lambertazzi, dont, si tout va bien, j'aimerais offrir un exemplaire au Liceo de Bologne, ville dans laquelle, me dit-on, je ne suis pas très bien considéré (même si L'ajo nell'imbarazzo y a eu du succès) parce qu'on y croit que j'ai refusé d'écrire un opéra [pour leur théâtre], alors qu'on ne me l'a jamais demandé. » (Donizetti à Simon Mayr, 24 juin 1830)
  10. Une cavatine (Amarti e nel martoro), qui n'est en réalité qu'une variante de la cavatine originale, et une aria finale (M'odi almen), qui est, elle, entièrement nouvelle. Les deux manuscrits sont au Conservatoire de Pesaro et portent tous les deux la mention « composta per la signora Boccabadati ».
  11. Teatro San Giovanni Crisostomo, date non précisée
  12. Le livret mentionne un personnage supplémentaire, Ugo, basse (rôle qui aurait été attribué pour la première à Michele Benedetti). Mais si celui-ci est bien mentionné à l'acte II, scène 2, il n'apparaît dans aucune des différentes versions de l'opéra qui nous sont parvenues.
  13. Par contraste, le rôle de Bonifacio, attribué au baryton Tamburini, à la voix plus flexible, est le seul à hériter de quelques ornements (voir son aria à l'acte II et le duo avec Imelda qui la suit), ce qui ne fait qu'ajouter à la singularité stylistique de l'œuvre.
  14. Jeremy Commons, art. cit.
  15. Néanmoins, aucun document ne nous renseigne sur la manière dont le compositeur a vécu l'échec de son opéra.

Voir aussi

Sources

  • (en) Jeremy Commons, « Imelda de' Lambertazzi », 2007, in : livret de l'enregistrement Opera Rara ORC 36, p. 8–32
  • (fr) Piotr Kaminski, Mille et un opĂ©ras, Paris, Fayard, coll. Les indispensables de la musique, 2003

Liens externes

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