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INS Rahav (1977)

L'INS Rahav est un sous-marin de classe Gal de la marine israélienne, troisiÚme et dernier navire de sa classe.

INS Rahav
illustration de INS Rahav (1977)
Insigne de l’INS Rahav

Type Sous-marin d'attaque conventionnel
Classe classe Gal
Fonction militaire
Histoire
A servi dans Marine israélienne
Constructeur Vickers
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni[1]
Fabrication acier
Lancement 1977[2]
Statut Retiré du service en 2000[2]
Équipage
Équipage 22 hommes[3]
Caractéristiques techniques
Longueur 48,90 m (coque sous pression : 33 m)[1]
MaĂźtre-bau 4,9 m[1]
Tirant d'eau 3,80 m[3]
Tirant d'air 8,8m[1]
DĂ©placement 420 tonnes en surface, 600 t en immersion[4]
Propulsion 2 moteurs Diesel MTU 16V 396 SE 84
1 alternateur Ă©lectrique de 750 kW
1 arbre d'hélice[1]
Puissance 2,85 MW
Vitesse 11 nƓuds en surface, 9 nƓuds au schnorchel, 17 nƓuds en plongĂ©e[1]
Profondeur 200 m[1]
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes lance-torpilles polyvalents de 21 pouces[1] (533 mm)
10 torpilles
missiles UGM-84 Sub-Harpoon (aprĂšs 1983)
Électronique 1 radar Plessey, 1 sonar Atlas Elektronik[3]
Rayon d'action 4000 nautiques à 5 nƓuds au schnorchel[3]

Conception

La classe Gal a été la premiÚre classe de sous-marins de la marine israélienne construite selon ses propres spécifications. Elle supplante les générations précédentes de sous-marins qui ont été employés à partir de 1958 par la marine israélienne : des bateaux de classe S et de classe T britanniques. Quoique rénovés et modernisés, ils restaient des sous-marins dont la conception de la coque remontait à la décennie précédant la Seconde Guerre mondiale[5].

AprĂšs la perte en 1968 de l’INS Dakar (un ancien sous-marin britannique de classe T de la Seconde Guerre mondiale)[1] de nombreuses limitations ont Ă©tĂ© imposĂ©es Ă  ses deux sister-ships restants. Il Ă©tait clair qu’IsraĂ«l devrait bientĂŽt acquĂ©rir de nouveaux sous-marins[6]. La marine israĂ©lienne a donc dĂ©cidĂ© que sa prochaine gĂ©nĂ©ration de sous-marins seraient des constructions neuves[1]. De plus, la marine israĂ©lienne avait des besoins particuliers. L’expĂ©rience acquise avec les sous-marins existants avait montrĂ© l’inadaptation des grands sous-marins ocĂ©aniques Ă  l’ancienne, construits pendant la Seconde Guerre mondiale. Les futurs sous-marins de la marine israĂ©lienne devaient ĂȘtre petits, rapides, modernes[6].

La rĂ©ponse Ă  ces besoins fut trouvĂ©e dans le sous-marin allemand de type 206A[6]. Le fournisseur naval traditionnel d’IsraĂ«l Ă©tait les Britanniques, mais ils avaient gaspillĂ© leur avance mondiale dans la conception de « sous-marins de poche » et se concentraient sur des sous-marins plus grands. Leur autre grand fournisseur d’armes historique, la France, avait dĂ©cidĂ© d’imposer un embargo sur les armes et les États-Unis n’avaient pas construit de sous-marin d'attaque Ă  propulsion diesel depuis dix ans. Les seuls sous-marins exportĂ©s par les États-Unis Ă©taient des bateaux diesel d’occasion Ă©quivalents aux classe T. La rĂ©ponse se trouvait dans un pays improbable : l’Allemagne de l’Ouest. Celle-ci avait rĂ©cemment commencĂ© Ă  reconstituer sa capacitĂ© de construction de sous-marins. Elle avait commencĂ© avec de petits « sous-marins d’entraĂźnement ». Maintenant qu’il ne s’agissait plus d’exploiter des sous-marins au milieu de l’ocĂ©an Atlantique, ces conceptions se sont transformĂ©es en trĂšs petits sous-marins pour la mer Baltique et la mer du Nord[4].

Sur cette base, la marine israĂ©lienne a apportĂ© des changements importants. Les sous-marins de classe Gal Ă©taient petits, silencieux, sĂ»rs et technologiquement avancĂ©s pour leur Ă©poque. Leur petite taille les rendait trĂšs difficiles Ă  dĂ©tecter et idĂ©aux pour les frĂ©quentes missions cĂŽtiĂšres de la marine israĂ©lienne[1]. Ils avaient un petit Ă©quipage, Ă©quivalent Ă  un tiers de l’équipage nĂ©cessaire pour exploiter les sous-marins plus anciens. Leur autonomie Ă©tait rĂ©duite, mais conforme aux exigences d’une guerre avec des ennemis Ă  proximitĂ© d’IsraĂ«l. MalgrĂ© leur petite taille, les sous-marins Gal Ă©taient Ă©quipĂ©s des meilleures armes, des meilleurs systĂšmes d’observation, d’écoute et Ă©lectroniques de l’époque. Petits et sophistiquĂ©s, leurs petites dimensions rendaient leur dĂ©tection difficile[6]. Ces sous-marins avaient la particularitĂ© d'ĂȘtre entiĂšrement peints en vert[3].

Pour des raisons politiques, les trois nouveaux sous-marins de classe Gal ont Ă©tĂ© construits selon un projet conjoint entre l’Allemagne, la Grande-Bretagne et IsraĂ«l, en Grande-Bretagne au chantier naval Vickers[6] - [1] Ă  Barrow-in-Furness[3], Angleterre, sous la supervision du chantier allemand[1] Ingenieurkontor LĂŒbeck (IKL) GmbH de Kiel[7]. En effet les Allemands avaient des restrictions Ă  l’exportation et ne pouvaient pas construire les sous-marins pour IsraĂ«l. Une solution de contournement astucieuse a donc Ă©tĂ© mise en place par l’intermĂ©diaire du fournisseur traditionnel de sous-marins d’IsraĂ«l, les Britanniques. Les sous-marins de la classe Gal furent donc construits par Vickers au Royaume-Uni. Le fait que la Grande-Bretagne fournissait en mĂȘme temps des armes aux ennemis d’IsraĂ«l n’a Ă©chappĂ© Ă  personne[4]. Trois sous-marins ont Ă©tĂ© construits au dĂ©but des annĂ©es 1970[6] : les INS Gal (72), Tanin (74) et Rahav (76)[1] - [3].

Les sous-marins de classe Gal avaient un dĂ©placement de 420 tonnes en surface et 600 tonnes en plongĂ©e, une longueur hors-tout de 45 m, un maĂźtre-bau de 4,70 m, un tirant d'eau de 3,80 m[3]. Ils Ă©taient manƓuvrĂ©s par un Ă©quipage de 23 hommes, et armĂ©s de six tubes lance-torpilles[6] de 533 mm Ă  l’avant, avec 10 torpilles Ă  bord[3]. L’utilisation de torpilles Mark 37 fournies par les États-Unis Ă©tait remarquable, car elles sont beaucoup plus courtes que les autres types de torpilles de 533 mm. Cela ne permettait pas d’en transporter plus, mais cela Ă©conomisait de l’espace. Cependant, les missiles Harpoon qui ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1980 ont la longueur d’une torpille standard[4].

Engagements

Le premier sous-marin, l’INS Gal, a Ă©tĂ© mis en service en 1976[3] et il est arrivĂ© Ă  son port d’attache de HaĂŻfa en dĂ©cembre 1976. L’INS Tanin et l’INS Rahav ont Ă©tĂ© produits et lancĂ©s au cours des deux annĂ©es suivantes[6]. Le deuxiĂšme sous-marin, l’INS Tanin, est arrivĂ© Ă  HaĂŻfa en juillet 1977. Le troisiĂšme sous-marin, l’INS Rahav, a Ă©tĂ© lancĂ© en 1977[2]. Il est arrivĂ© Ă  HaĂŻfa un an aprĂšs l’arrivĂ©e du Rahav, sous le commandement du capitaine Amiram Einat. C’était la premiĂšre fois que la marine israĂ©lienne avait trois sous-marins neufs et modernes en service actif[6].

Ils ont servi de 1976 Ă  2003 au cours desquels ils ont pris part Ă  d’innombrables actions et opĂ©rations, avec des rĂ©sultats impressionnants. Les missions de la classe Gal comprenaient le renseignement, la surveillance, l’embarquement de forces spĂ©ciales et l’interdiction en mer[1]. C’est ce qui s’est passĂ© lorsque la guerre Ă  la frontiĂšre nord de l’État israĂ©lien contre les organisations terroristes basĂ©es au Liban a commencĂ© Ă  s’intensifier. BientĂŽt, il y a eu trois sous-marins opĂ©rationnels participant Ă  la guerre contre les organisations terroristes et le terrorisme. La plupart des Ă©pisodes de ce combat sont encore classĂ©s « Top Secret », mais la contribution de l’escadrille de sous-marins Ă  la guerre contre les terroristes fut de la plus haute importance et irremplaçable[6].

Les sous-marins de classe Gal ont joué un rÎle important dans la guerre du Liban[1] qui a éclaté en 1982, et a montré que la vision des planificateurs dirigés par Ivan Dror était correcte. Les petits sous-marins sont rapides, ont une grande maniabilité avec un personnel technique petit mais professionnel[6].

La classe Gal a reçu de nombreuses amĂ©liorations au cours de sa vie opĂ©rationnelle. En 1983, des amĂ©liorations majeures furent apportĂ©es, comprenant l’installation de systĂšmes d’armes modernes comme le missile de croisiĂšre UGM-84 Harpoon et son systĂšme de conduite de tir associĂ©. En 1987, les nouvelles torpilles NT 37E ont remplacĂ© les anciens modĂšles Mark 37[1]. Au cours des annĂ©es 1990, les navires n’étaient plus adaptĂ©s aux derniĂšres technologies dans la dĂ©tection des sous-marins et les Ă©quipements de conduite de tir[6]. Tous les bateaux ont Ă©tĂ© largement rĂ©visĂ©s en 1994-1995, recevant des capteurs amĂ©liorĂ©s et des systĂšmes de contrĂŽle de tir[1]. Cette sĂ©rie de programmes de modernisation et de modification a permis un fonctionnement efficace des sous-marins jusqu’au dĂ©but du XXIe siĂšcle[6].

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, la conception d’un nouveau sous-marin a commencĂ© Ă  prendre forme : la classe Dolphin. Lorsque IsraĂ«l a reçu en 2000 d’Allemagne les nouveaux sous-marins de classe Dolphin[6] et qu’ils ont Ă©tĂ© mis en service, les anciens bateaux de classe Gal ont Ă©tĂ© mis hors service[1] et Ă©liminĂ©s progressivement. Ils ont Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW) en Allemagne pour y ĂȘtre vendus[6]. L’INS Rahav a Ă©tĂ© retirĂ© du service en 2000[2].

Notes et références

  1. (en-US) Superadmin, « INS Rahav », sur Historic Naval Ships Association, mai 14th, 2014 (consulté le ).
  2. (en-US) « Israeli Navy Sea Corps of Israel », sur seaforces online (consulté le ).
  3. Jean-Paul Nadeau et Claude Rogel, « INS RAHAV. 72. », sur Le site sur les sous-marins musées dans le Monde (consulté le ).
  4. (en) H. I. Sutton, « History of Israeli Subs », sur Covert Shores (consulté le ).
  5. (en) Zoran Strajin, « Inside INS Rahav, retired Rahav-class submarine, Clandestine Immigration and Naval Museum 02 - Haifa 360 Panorama », sur 360Cities, (consulté le ).
  6. (en) John Pike, « Rahav Submarine », sur GlobalSecurity.org (consulté le ).
  7. (en) « IKL Ingenieurkontor LĂŒbeck GmbH, Kiel, Germany », sur North Data (consultĂ© le ).

Bibliographie

  • (he) Rami Antian et Danny Dotan, « The Mysterious Magic Journey - The Submarine Ichi Rahav », Between Waves,‎ , p. 8, 12 (lire en ligne).

Liens externes

Voir aussi

Liens internes

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