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I-75 (sous-marin, 1937)

L'I-75 (イ-75) (renommé I-175 le ) est un sous-marin de classe Kaidai (海大型潜水艦, Kaidai-gata sensuikan) de la sous-classe Kaidai VIb (海大6型b(伊七十四型/伊百七十四型), Kaidai-roku-gata-bī, classe I-74/I-174) en service dans la marine impériale japonaise.

I-75
illustration de I-75 (sous-marin, 1937)
Le I-75 à fin octobre 1941

Autres noms I-175 à partir du 20 mars 1942
Type Diesel-électrique type Kaidai VIb
Classe Kaidai
Fonction Sous-marin
Histoire
A servi dans Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau du Japon Japon
Constructeur Mitsubishi
Chantier naval Kobe, Japon
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé le 4 février 1944
Équipage
Équipage 60-84 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 105 m
Maître-bau 8,20 m
Tirant d'eau 4,58 m
Tirant d'air 7,00 m
Déplacement 1 422 t (en surface)
2 479 t (en plongée)
Propulsion 2 × moteurs diesel Kampon
2 × machines électriques
2 × propulseurs à hélices
Puissance 9 000 cv (moteurs diesel)
1 800 cv (machines électriques)
Vitesse 23 nœuds (42,6 km/h) (en surface)
8 nœuds (14,8 km/h) (en plongée)
Profondeur 75 m
Caractéristiques militaires
Armement 4 × tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en avant
2 × tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en arrière
1 × canon de pont type 3/45 calibres (120 mm)
1 × mitrailleuse AA de 13,2 mm
Rayon d'action 10 000 milles marins (18 500 km) à 16 nœuds (30 km/h) en surface
65 milles marins (100 km) à 3 nœuds (6 km/h) en plongée
Carrière
Pavillon Empire du Japon
Indicatif I-175

Contexte

Après la Première Guerre mondiale, la marine impériale japonaise a réévalué l'utilisation de la guerre sous-marine comme élément de stratégie de flotte en raison du déploiement réussi de croiseurs-sous-marins à long rayon d'action pour les raids commerciaux des principales marines de combat. Les stratèges japonais en sont venus à réaliser les possibilités d'utilisation de l'arme pour la reconnaissance à longue portée, et dans une guerre d'usure contre une flotte ennemie qui s'approchait du Japon[1]. Deux grands sous-marins japonais à longue portée avaient déjà été construits dans le cadre du programme de la flotte des Huit-six en tant que prototypes (I-51 et I-52), mais l'arrivée le 20 juin 1919 de sept U-boote allemands reçus par le Japon en réparation de guerre à la fin de la Première Guerre mondiale a conduit à une refonte complète. Les Japonais ont rapidement embauché des centaines d'ingénieurs et de techniciens de sous-marins allemands et d'anciens officiers de sous-marins allemands au chômage à la suite de la défaite de l'Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, et les ont fait venir au Japon dans le cadre de contrats de cinq ans. L'ONI (Office of Naval Intelligence) américain a estimé que quelque 800 conseillers allemands s'étaient rendus au Japon à la fin de 1920. Les Japonais ont également envoyé des délégations en Allemagne, et ont participé activement à l'achat de nombreux brevets[2].

Description

Les sous-marins de la sous-classe KD6 étaient des versions améliorées de la précédente sous-classe KD5. Avec une vitesse de 23 nœuds en surface, ils étaient les sous-marins les plus rapides lors de leurs époques de construction. La sous-classe KD6B possède une longueur de 30 cm de plus que la sous-classe KD6A

Ils ont un déplacement de 1 422 tonnes en surface et 2 479 tonnes en immersion. Les sous-marins mesuraient 105 mètres de long, avaient une largeur de 8,2 mètres et un tirant d'eau de 4,58 mètres. Les sous-marins permettaient une profondeur de plongée de 70 m et avaient un effectif de 68 officiers et membres d'équipage.

Kampon a été retenu comme fabricant des moteurs diesel Mk.1A Model 8, dont les performances étaient supérieures de 30% à celles des moteurs des premières sous-classes. Pour la navigation de surface, les sous-marins étaient propulsés par deux moteurs diesel de 4 500 cv (3 310 kW), chacun entraînant un arbre d'hélice. En immersion, chaque hélice était entraînée par un moteur électrique de 900 chevaux-vapeur (671 kW). Ils pouvaient atteindre 23 nœuds (42,6 km/h) en surface et 8,2 nœuds (15,2 km/h) sous l'eau. En surface, les KD6 avaient une autonomie de 14 000 milles nautiques (19 000 km) à 10 noeuds (19 km/h); en immersion, ils avaient une autonomie de 65 milles nautiques (120 km) à 3 noeuds (5,6 km/h).

Les sous-marins étaient armés de 6 tubes lance-torpilles internes de 53,3 cm, 4 à l'avant et 2 à l'arrière. Ils transportaient une recharge pour chaque tube + 2 torpilles, soit un total de 14 torpilles Type 89. Ils étaient également armés d'un canon de pont de 120 mm (L/40) Type 11e année pour le combat en surface et d'une mitrailleuse de 13,2 mm AA type 93 et d'une mitrailleuse de 7,7 mm.

Construction

Construit par le chantier naval Mitsubishi à Kobe au Japon, le I-75 a été mis sur cale le [3]. Il a été lancé le sous le nom de I-75. le . Il a été achevé et mis en service le [3].

Historique

Mis en service le , le I-75 est rattaché au district naval de Kure et affecté à la 11e division de sous-marins. Le capitaine de frégate (海軍中佐 (Kaigun-chūsa)) Nagai Komei est le 1er commandant du sous-marin[3].

En novembre 1941 débute l'Opération Z, le I-75 est dans le 3e escadron de sous-marins du contre-amiral (plus tard vice-amiral) Miwa Shigeyoshi dans la 11e division de sous-marins du capitaine Minakuchi Hyoe avec le I-74. L'amiral Shimizu convoque une réunion de tous ses commandants à bord de son navire amiral, le croiseur léger Katori. Le capitaine de frégate Ikezawa et les autres commandants sont informés de l'attaque prévue sur Pearl Harbor. Le 11 novembre 1941, les I-74 et I-75 quittent Saeki et arrivent le 20 novembre 1941 à Kwajalein. Le 23 novembre 1941, ils partent de Kwajalein pour les îles hawaïennes pour sa première patrouille[3].

L'I-175 participe à l'attaque de Pearl Harbor puis coule son premier navire le , à 180 milles au sud d'Hawai. Le I-75 torpille le navire marchand américain Manini (ex-Susherico) de 3 545 tonneaux, en route sans escorte d'Hawaï vers San Francisco. Après avoir reçu une torpille, le Manini coule par l'arrière à la position géographique de 17° 46′ N, 157° 03′ O ; un marin est perdu. Le I-75 fait surface pour établir l'identification de sa cible et éclaire le navire en perdition avec un projecteur. Les survivants sont secourus par le USS Patterson le 28 décembre[3].

En , il opère sur la côte est de l'Australie et coule le navire marchand français Cagou, le chalutier australien Dureenbee et endommage les navires marchands australiens Allara et Murada. L'I-175 est attaqué par des charges de profondeur tirées depuis le HMAS Cairns le , mais parvient à s'échapper[3].

Le , le sous-marin est endommagé par des avions de l'USS Enterprise, nécessitant des réparations à Rabaul[3].

Le 20 mai 1942 a lieu l'Opération K-2 - le deuxième raid sur Pearl Harbor. Le I-75 est renumérotée I-175. Il part de Kwajalein en compagnie du I-174 (le nouveau nom du I-74) pour participer à l'opération K-2, pour sa troisième patrouille de guerre afin de patrouiller à 70 milles nautiques (130 km) au sud-ouest d'Oahu et de fournir les rapports météorologiques avant le raid aérien[3].

Le , l'I-175 est de nouveau endommagé, cette fois-ci lors d'une collision avec le pétrolier Nisshin Maru à Truk, au cours duquel il s'échoue afin d'échapper à un naufrage. Le sous-marin est ensuite réparé à Yokosuka[3].

L'I-175 est surtout connu pour avoir coulé le porte-avions d'escorte USS Liscome Bay le , tuant 54 officiers et 648 hommes enrôlés.

L'I-175 est coulé à son tour deux mois plus tard, le , pendant la bataille de Kwajalein, lorsqu'il est attaqué par les destroyers USS Charrette et USS Fair. Il est envoyé par le fond avec la totalité de son équipage par plusieurs hedgehog du Fair, à la position géographique 6° 48′ N, 168° 08′ E.

Plusieurs sources japonaises affirment que l'I-175 fut coulé le par l'USS Nicholas au nord-est de l'atoll de Wotje, à la position 10° 34′ N, 173° 31′ E.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Peatty, pp. 212–14
    2. Boyd, pp. 17–18
    3. Bob Hackett et Sander Kingsepp, « IJN Submarine I-175: Tabular Record of Movement », sur combinedfleet.com, (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Boyd, Carl (2002). The Japanese Submarine Force in World War II. Annapolis, MD: Naval Institute Press. (ISBN 1557500150).
    • (en) Peattie, Mark R. (1997). Kaigun: Strategy, Tactics, and Technology in the Imperial Japanese Navy, 1887-1941. Annapolis, MD: Naval Institute Press. (ISBN 0-87021-192-7).
    • (en) Jentsura, Hansgeorg (1976). Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869-1945. Annapolis, MD: Naval Institute Press. (ISBN 0-87021-893-X).
    • (en) Stille, Mark (2007). Imperial Japanese Navy Submarines 1941-45. Osprey. (ISBN 1846030900).

    Liens externes

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