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Histoires de médecins

Histoires de médecins est le dix-neuvième tome, et le septième volume de la deuxième série, de La Grande Anthologie de la science-fiction, publié en 1983.

Histoires de médecins
Image illustrative de l’article Histoires de médecins
Les 36 volumes de la Grande Anthologie de la science-fiction.

Préface Jacques Goimard
Genre Anthologie
Science-fiction
Éditeur Le Livre de poche
Collection La Grande Anthologie de la science-fiction no 3781
Lieu de parution Paris
Date de parution 1983
Type de média Livre papier
Couverture Manchu
Nombre de pages 448
ISBN 2-253-03151-8
Chronologie

Préfacé par Jacques Goimard, l'ouvrage réunit dix-sept nouvelles parues entre 1944 et 1972.

La page de couverture, réalisée par Manchu, montre un homme à la peau bistre, logé dans une cabine de verre qui l'englobe entièrement. Autour de cette cabine se trouvent divers appareils électriques ou électroniques avec des fils et des câbles.

Sept des dix-sept nouvelles furent publiées chez Orbit.

Publication

Extrait de la préface

« Les progrès scientifiques, surtout à partir du XVIIIe siècle, déplacent le problème sans vraiment le renouveler : les Anciens croyaient que les guérisseurs avaient réellement des pouvoirs extraordinaires, les modernes pensent que les savants sont réellement à la veille de découvertes qui changeront la condition humaine. On voit se dessiner le rôle de la médecine en science-fiction : c'est le thème de l'invention appliquée à l'homme lui-même. La problématique médicale en est bouleversée : le guérisseur était réputé faire un miracle au profit d'un malade ; quand le chercheur découvre, il le fait au bénéfice de tous et pour toujours ; il modifie durablement - et peut-être irréversiblement - le système de la nature. La médecine prend un quatrième visage et devient prométhéenne. (…)

La plupart des médecins de ce recueil sont vus de l’extérieur, quand ils ne sont pas absents ou remplacés par le personnel paramédical. Les patients ne sont jamais tout à fait des « créatures » et leur souffrance est vécue de l’intérieur. L’idée force est que la médecine doit être faite pour le malade ; quand la maladie n’est plus là que pour intéresser le médecin, la société s’est pervertie et a oublié sa raison d’être. La S.-F. d’aujourd’hui parle des hommes et non des Titans. Corollaire obligé : les médecins sont délogés de leur piédestal. (…)

Humanisation et démocratisation : tel est, semble-t-il, le message de la S.-F. moderne (…). »

— Extraits de la préface

Nouvelles

Les Amours d’Ismaël

  • Titre original : Ishmael in Love.
  • Auteur : Robert Silverberg
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Denise Hersant, initialement parue dans Parsecs and Parables en . RĂ©Ă©ditĂ©e dans l'anthologie Le Chemin de la nuit.
  • Remarque : On peut s'Ă©tonner de la prĂ©sence de la nouvelle, au demeurant tragique, dans cette anthologie, dans la mesure oĂą elle ne traite ni de mĂ©decine, ni de mĂ©decins. Elle Ă©voque en fait un « malade » qui ne peut, hĂ©las, pas ĂŞtre guĂ©ri par le moindre mĂ©decin, atteint d'une maladie incurable.

Ne sous-estimez jamais…

  • Titre original : Never Underestimate…
  • Auteur : Theodore Sturgeon
  • Nouvelle traduite de l’anglais par George W. Barlow, initialement parue dans le magazine If n°1 en .
  • RĂ©sumĂ© : Le professeur Lefferts se dĂ©sole de ce que les femmes soient « sexuellement disponibles » pour les hommes n'importe quand. Cela crĂ©e des problèmes dans la sociĂ©tĂ© : les sens des hommes sont constamment en Ă©veil, prĂŞts Ă  sĂ©duire Ă  tout moment n'importe quelle femelle humaine ou avoir envie de relations sexuelles avec leur Ă©pouse ou compagne. Et quelque part, les hommes dĂ©pendent des femmes, qui les manipulent Ă  volontĂ©. Il faut que cela change ! Il parle de sa thĂ©orie Ă  son Ă©pouse Lucinda. Il se dĂ©brouille pour faire placer dans le fuselage d'une bombe Ă  hydrogène un certain mĂ©tal, qui va avoir comme consĂ©quence un changement radical de la biologie humaine et des cycles menstruels fĂ©minin : dĂ©sormais, sur toute la Terre, les femmes ne seront plus sexuellement disponibles que quelques jours par mois, au lieu de l'ĂŞtre tout le temps. La bombe explose, et il annonce ensuite son initiative Ă  la Terre. DĂ©sormais, beaucoup d'hommes vont agir comme lui et ne plus dĂ©sirer leurs Ă©pouses ou compagnes que quelques jours par mois. Mais il ignore qu'il s'est trompĂ© dans ses calculs et dans les consĂ©quences de son acte. Rien ne s'est passĂ©, tout va rester comme avant. Mais lui ne le sait pas… Et Lucinda de dire Ă  son amie Jenny que les hommes n'ont pas fini d'ĂŞtre manipulĂ©s par les femmes… Ne sous-estimez jamais les femmes…

La Petite Sacoche noire

La RĂ©union

  • Titre original : The Meeting
  • Auteurs : Frederik Pohl et Cyril M. Kornbluth
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Arlette Rosenblum, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°258 en 1972.
  • La nouvelle a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e pour le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1973.
  • RĂ©sumĂ© : Harry Vladek se rend Ă  une rĂ©union, organisĂ©e par un Institut chargĂ© de la rĂ©Ă©ducation d'enfants « Ă  problème » : enfants trisomiques, autistes, violents, etc., etc. L'enfant de Harry et de son Ă©pouse (Margaret) est un enfant retardĂ© mentalement, qui vit dans son monde. Harry va Ă  cette rĂ©union car il a besoin d'une rĂ©ponse : après avoir observĂ© l'enfant pendant un mois, les Ă©ducateurs et psychologues de cet institut sont-ils capables de dire si l'enfant est curable ? si son Ă©tat peut s'amĂ©liorer ? D'autant plus que les frais de scolaritĂ© sont extrĂŞmement Ă©levĂ©s. On lui rĂ©pond qu'il est impossible de rĂ©pondre de manière certaine Ă  ces questions, mais que le travail Ă©ducatif sera long, difficile et alĂ©atoire. Il rentre chez lui, pensif. Il relate les rĂ©sultats de la rĂ©union Ă  Margaret, qui lui annonce que le Dr Nicholson attend la rĂ©ponse Ă  la question posĂ©e le plus tĂ´t possible. S'ensuit une scène oĂą Harry vitupère contre le mĂ©decin, mais il finit par appeler ce dernier. Une conversation a lieu, et le mĂ©decin explique Ă  Harry qu'il a besoin d'une rĂ©ponse « oui » ou « non » dans la demi-heure. Le lecteur apprend alors qu'une Ă©trange proposition a Ă©tĂ© faite aux Ă©poux Vladek : un autre enfant, cardiaque, est dans le coma ; leur enfant a des problèmes mentaux ; acceptent-ils que le cerveau de l'enfant cardiaque soit insĂ©rĂ© dans le crâne du corps de leur enfant, moyennant quoi ils garderaient l'enfant ainsi « recrĂ©Ă© » tout en « partageant » sa garde de temps en temps avec les parents de l'autre enfant ? Ils auraient ainsi un enfant sain mentalement (avec le cerveau d'un autre), et les autres parents auraient la joie de savoir que l'esprit de leur enfant a survĂ©cu. Cruel dilemme. La nouvelle se termine en point d'interrogation : après rĂ©flexion et conversation avec son Ă©pouse, Harry prend le combinĂ© et rappelle le Dr Nicholson [1] …

Greffe de vie

  • Titre original : Splice of Life
  • Auteur : Sonya Dorman
  • Nouvelle traduite de l’anglais par DorothĂ©e Tiocca, initialement parue dans Orbit n°1 en 1966.
  • RĂ©sumĂ© : Une femme subit une intervention chirurgicale avec anesthĂ©sie locale : on lui plante une seringue dans l'Ĺ“il puis on l'opère. Puis ça recommence plus tard, puis encore une autre fois plus tard, puis encore une fois… Chaque fois, on l'endort et on lui donne des mĂ©dicaments qui lui font perdre la mĂ©moire. GuĂ©rira-t-elle au moins ? Son Ĺ“il sera-t-il sauvĂ© ? Le mĂ©decin affirme que oui, et l'infirmière passe son temps Ă  lui demander de garder le silence. On apprend dans la dernière page de la nouvelle que la patiente est en fait une vieille femme, au corps ridĂ©, qui est sur le point de mourir. Toutes les interventions sur l'Ĺ“il ne sont pas faites pour la soigner, et encore moins pour la guĂ©rir, mais… pour montrer aux jeunes Ă©tudiants en mĂ©decine comment on pratique les opĂ©rations de l'Ĺ“il… En tout cas, le mĂ©decin lui promet que prochainement, elle aura droit Ă  « des vacances magnifiques » !

Aucune femme au monde…

  • Titre original : No Woman Born
  • Auteur : Catherine Lucille Moore
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Arlette Rosenblum, initialement parue dans Astounding Science Fiction n°169 en 1944.
  • RĂ©sumĂ© : Deirdre Ă©tait une chanteuse et une danseuse admirable, adulĂ©e de son public. Tout lui rĂ©ussissait : talent, amour, gloire, argent, etc. jusqu'au jour oĂą la scène de spectacle a pris feu, dĂ©truisant les lieux et brĂ»lant l'artiste sur la plus grande partie de son corps. Elle aurait dĂ» mourir, mais n'est pas morte grâce au mĂ©decin Maltzer, qui a rĂ©ussi -chose incroyable- Ă  implanter son cerveau dans un corps de robot. La belle Deidre est devenue le robot-Deirdre. Normalement, on aurait dĂ» en rester lĂ . Mais il y a un hic : Deirdre veut revenir au chant, Ă  la danse, au spectacle, avec son corps robotique, Ă  la plus grande joie de son imprĂ©sario, Harris, et Ă  la stupĂ©faction, l'incomprĂ©hension et Ă  la rĂ©pugnance du Dr Maltzer. Un androĂŻde humain peut-il continuer ses activitĂ©s artistiques antĂ©rieures ? Le public va-t-il avoir envie de regarder l'artiste qu'il connaissait sous forme humaine, dĂ©sormais sous forme mĂ©tallique ? Deirdre est-elle devenue comme la crĂ©ature de Frankenstein ? L'expĂ©rience scientifique a, en quelque sorte, « trop bien rĂ©ussi » : la perte d'un corps de chair ne fait pas disparaĂ®tre l'envie de gloire et le goĂ»t du triomphe, surtout quand le syncrĂ©tisme entre le cerveau-humain et le corps-robot donne un rĂ©sultat diffĂ©rent, mais pas infĂ©rieur, Ă  l'artiste dans son Ă©tat biologique antĂ©rieur…

Les Boîtes chinoises

  • Titre original : The Chinese Boxes
  • Auteur : Graham Charnock
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Bernard Raison, initialement parue dans Orbit n°8 en 1970 .
  • RĂ©sumĂ© : Carpenter est embauchĂ© par la sociĂ©tĂ© Chemitect pour, Ă©trange travail, surveiller une Ă©norme BoĂ®te noire. Il ignore ce qu'elle contient ; sa seule mission est de la surveiller de l'extĂ©rieur sans toucher au mĂ©canisme d'ouverture. Changement de point de vue. Un homme est prisonnier. OĂą ? Pourquoi ? Qu'a-t-il fait ? Quand sortira-t-il ? Il ignore les rĂ©ponses Ă  ces questions. Un jour, Carpenter apprend qu'un homme dĂ©nommĂ© Keller a acceptĂ© de se livrer Ă  une expĂ©rience au profit de Chemitect : rester 18 mois tout seul dans un caisson, totalement isolĂ© du reste du monde, le but Ă©tant de dĂ©terminer les modifications psychologiques survenant lorsqu'un ĂŞtre humain est laissĂ© seul, sans contact extĂ©rieur, pendant une longue pĂ©riode. Carpenter se dit donc que la BoĂ®te qu'il surveille est l'endroit oĂą se trouve Keller. Comment est-ce possible ? Lui, Carpenter, devenu geĂ´lier ? Comment peut-il continuer ce travail alors que ce Keller est seul dans son caisson depuis des semaines, des mois ? Changement de point de vue. L'homme dans la boĂ®te subit une sĂ©vère dĂ©pression et sombre peu Ă  peu dans la folie : Ă  quoi bon vivre ? Un jour, Carpenter tente d'ouvrir la BoĂ®te pour vĂ©rifier si elle contient ou non Keller et de contrĂ´ler son Ă©tat mĂ©dical, puis se ravise au dernier moment, car il risque de perdre son travail. Mais il est renvoyĂ© sur le champ par son supĂ©rieur, qui lui annonce qu'il a dĂ©couvert la vĂ©ritĂ© : effectivement c'est bien Keller qui est enfermĂ© dans la BoĂ®te, et qu'il n'y a aucun moyen d'ouvrir celle-ci. Sauf un : si le cobaye volontaire se suicide ou tente de se suicider. Alors que Carpenter, licenciĂ©, quitte les lieux, il constate une certaine agitation près de la BoĂ®te : Keller a-t-il tentĂ© de mettre fin Ă  ses jours ? Et lui-mĂŞme, n'Ă©tait-il pas aussi en quelque sorte un sujet d'expĂ©rience ?

En Ă©pargnant la douleur

  • Titre original : Painwise
  • Auteur : James Tiptree, Jr.
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Bruno Martin, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°249 en 1972.
  • RĂ©sumĂ© :
    • Le nom ou le prĂ©nom du hĂ©ros n'est pas connu ; en a-t-il au moins un ? En tout cas, c'est un ĂŞtre qui dĂ©pend du Vaisseau spatial. Un ĂŞtre sans identitĂ© et sans but, mais aussi « sans-douleur » : rien ne parvient Ă  le faire souffrir, que ce soit les explosions, les irradiations, la perte d’yeux, de bras, de jambes, de viscères… Chaque fois, après chaque planète visitĂ©e, après chaque torture par des extraterrestres autochtones, il est totalement remis en Ă©tat par le Vaisseau. Et tout cela recommence, recommence…
    • Comme il aimerait enfin connaĂ®tre la Douleur, avoir mal enfin ! Au demeurant, il ignore quels sont les buts du Vaisseau, et combien de temps durera le voyage, Ă  moins qu'il soit infini et sans but ? Un jour, le Vaisseau est pris Ă  l'abordage par des extraterrestres qu'il dĂ©signe sous les noms de Kangourou, Papillon et M. Muscle. Les nouveaux maĂ®tres du Vaisseau sont des empathes, qui comprennent immĂ©diatement ses dĂ©sirs. Mais ils sont aussi guidĂ©s par la quĂŞte du plaisir, sous toutes ses formes. Pour faire plaisir Ă  l'humain, dĂ©sormais libĂ©rĂ© de l'emprise du vaisseau, on recherche la Terre. Sans-Douleur espère enfin guĂ©rir de son Ă©trange maladie : s'il pouvait enfin avoir un peu mal de temps en temps…
    • Après nombreuses pĂ©rĂ©grinations, on retrouve la Terre. On dĂ©barque sur son sol : choc terrible, l'humain sans-douleur souffre de manière atroce, sans savoir pourquoi. L'air, les oiseaux, les rayons du soleil mĂŞme, tout le brĂ»le ! Vite, il faut revenir sur le vaisseau et quitter cette planète maudite ! Les trois extraterrestres s'empressent de quitter la planète, tandis que l'humain, perclus de douleur, reste toutefois sur la planète de son espèce et de ses origines.

Masques

  • Titre original : Masks.
  • Auteur : Damon Knight.
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Arlette Rosenblum, initialement parue dans Playboy en 1968.
  • RĂ©sumĂ© : Jim a subi un accident gravissime. Pour le soigner, on a transfĂ©rĂ© son cerveau dans un corps de mĂ©tal, et pour sauvegarder sa santĂ© mentale, on lui a envoyĂ© des produits chimiques pour simuler ses rĂŞves. Quand il sort de sa lĂ©thargie, le scientifique Babcock lui pose des questions : comment se sent-il ? que pense-t-il de son corps-prothèse ? Jim lui rĂ©pond que personne ne peut comprendre ; que son Ă©tat est indicible. Il aimerait bien aller vivre et travailler sur la Lune, lĂ  oĂą personne ne le jugera sur son physique et oĂą personne ne le prendra pour un phĂ©nomène de foire. La fin de la nouvelle se termine par le massacre d'un chien par Jim, qui efface ensuite les traces de son forfait. Soigner un patient en lui transfĂ©rant le cerveau dans un corps de robot, lui crĂ©er des simili-rĂŞves, lui enlever les sensations de douleur, de peur, de rage, et peut-ĂŞtre d'amour ou de haine, est-ce pour son bien ? Reste-t-il encore humain ? Se sent-il encore humain ?
  • Remarque : la nouvelle sera ultĂ©rieurement publiĂ©e dans Le Livre d'or de la science-fiction : Damon Knight (1987).

La Substance des songes

  • Titre original : Such Stuff
  • Auteur : John Brunner
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Élisabeth Gille, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°133 en 1962.
  • RĂ©sumĂ© : Que se passe-t-il lorsqu'on empĂŞche quelqu'un de rĂŞver ? Lorsque l'expĂ©rience a Ă©tĂ© tentĂ©e, beaucoup de patients ont Ă©tĂ© perturbĂ©s mentalement au bout de quelques jours, certains sont devenus dĂ©pressifs, d'autres fous au bout de plusieurs semaines. Mais pour Starling, il ne se passe rien. Depuis six mois que l'expĂ©rience a commencĂ© et que l'on empĂŞche Starling de rĂŞver, il vit comme d'habitude, sans porter de traces manifestes d'un Ă©ventuel trouble mental. Donc, lorsque l'expĂ©rience se termine, on dĂ©branche les machines qui empĂŞchaient les rĂŞves. Mais le mĂ©decin Wills dĂ©couvre avec horreur que son esprit, alors mĂŞme qu'il est Ă©veillĂ© et conscient, est envahi par les rĂŞves Ă©pouvantables de Starling, endormi. Lorsque celui-ci se rĂ©veille le lendemain matin, il est Ă©tonnĂ© de voir le Dr Wills Ă  ses cĂ´tĂ©s, quasiment paralysĂ©. Que se passe-t-il lorsqu'on empĂŞche quelqu'un de rĂŞver ? Il va rĂŞver ailleurs ; il va rĂŞver dans la tĂŞte des autres ; il va rĂŞver dans votre tĂŞte.

Le DĂ©voleur

Des filles Ă  pleins tiroirs

  • Titre original : A Deskful of Girls
  • Auteur : Fritz Leiber
  • Nouvelle du genre fantastique (et non de science-fiction), trad. anonyme de l’anglais, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°83, .
  • RĂ©sumĂ© : Le narrateur est Carr Mackay, un califormien envoyĂ© par l'ex-mari de l'actrice Evelyn Cordew, Ă  savoir Jeff Crain. On ne saura son rĂ´le exact qu'au milieu de la nouvelle. Quoi qu'il en soit, au dĂ©but de la nouvelle, il rencontre le Dr Slyker, qui lui fait des confidences, rapportĂ©es par Carr. Qui est Emil Slyker ? C'est un psychiatre, qui s'est spĂ©cialisĂ© dans le suivi des femmes, et notamment des femmes actrices. Il a dĂ©couvert, après des annĂ©es de recherche et après avoir rencontrĂ© des mĂ©diums et autres personnes versĂ©es ès sciences occultes, que l'esprit humain est capable de s'extĂ©rioriser sous une forme hyper-attĂ©nuĂ©e. C'est ce qu'en langage commun on dĂ©signe sous le terme de « fantĂ´mes ». Or les fantĂ´mes des femmes sont plus facilement dĂ©celables que ceux des hommes, et ceux des actrices plus puissants que ceux des autres femmes. Il se trouve que le Dr Slyker a dĂ©couvert une femme Ă  l'ego dĂ©mesurĂ©, Evelyn Cordew [4], qui a une riche vie ectoplasmique. Il va prouver ses dĂ©clarations Ă  Carr. Tous deux vont au cabinet de travail du psychiatre. Lorsque Slyker apprend que Carr est envoyĂ© par Jeff Crain, il le garrotte, l'enchaĂ®ne et le baillonne sur une chaise, lui interdisant tout mouvement et tout cri. Puis il fait apparaĂ®tre les fantĂ´mes d'Evelyn Cordew, au nombre de cinq. Or ces fantĂ´mes « se rebellent », attaquent Slyker, qu'ils finissent par tuer, libèrent Carr Mackay, avant de dĂ©clencher un incendie qui ravage le cabinet mĂ©dical du psychiatre, dĂ©truisant ainsi toutes ses Ă©crits et archives concernant les fantĂ´mes des femmes qu'il avait traitĂ©es et observĂ©es [5].

La Ferme Ă  bouffe

  • Titre original : The Food Farm
  • Auteur : Kit Reed
  • Nouvelle traduite de l’anglais par DorothĂ©e Tiocca, initialement parue dans Orbit n°2, .
  • RĂ©sumĂ© : Nelly a toujours Ă©tĂ© une jeune fille, puis une femme, très grassouillette, puis obèse. Or Nelly est amoureuse de Tommy Fango, un chanteur Ă  succès qui adore les femmes obèses. Ses parents, inquiets de la voir prendre du poids, la placent dans une Institution dans laquelle on la rationne en nourriture pendant plusieurs semaines, pendant des mois. Elle maigrit. Elle souffre du manque de nourriture. Elle ne pense qu'Ă  se sauver et Ă  se venger. Un jour, profitant d'une faille dans la sĂ©curitĂ© de l'Ă©tablissement, elle parvient Ă  s'Ă©chapper et Ă  libĂ©rer les autres « pensionnaires » de l'Institut, qui est pris d'assaut. Le personnel y est fait prisonnier. Nelly retrouve Tommy, et se remet Ă  grossir. Nelly dirige dĂ©sormais l'Institut, qu'on a transformĂ© en « ferme Ă  bouffe » : on aide les gens Ă  grossir, Ă  devenir obèses. Ainsi, elle sera aimĂ©e de Tommy. Ses pensionnaires les plus prĂ©cieux sont ses anciens gardiens et ses parents.

La Vie au bout

  • Titre original : The Living End
  • Auteur : Sonya Dorman
  • Nouvelle traduite de l’anglais par DorothĂ©e Tiocca, initialement parue dans Orbit n°7, .
  • RĂ©sumĂ© : Une femme se prĂ©sente au Bureau des admissions de l'hĂ´pital pour accoucher. On lui assigne un fauteuil et on lui demande d'attendre son tour, ce qu'elle fait. Elle attend donc. Elle s'Ă©tonne que la secrĂ©taire soit si peu prĂ©sente, et qu'on s'occupe si peu d'elle : vraiment, cette bureaucratie mĂ©dicale ! L'heure de l'accouchement approchant, elle se plaint. Enfin on s'occupe d'elle. On la met face Ă  un Ă©cran de tĂ©lĂ©vision, et le lecteur dĂ©couvre qu'elle n'est pas enceinte et qu'elle assiste Ă  l'accouchement d'une autre femme. Puis elle quitte l'hĂ´pital, et est remplacĂ©e par une autre femme, venue pour le mĂŞme motif. Celle-ci vient pour des jumeaux…

Lavez pas les carats !

  • Titre original : Don't Wash the Carats
  • Auteur : Philip JosĂ© Farmer
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Ronald Blunden, initialement parue dans Orbit n°3, .
  • RĂ©sumĂ© : Une Ă©quipe mĂ©dicale, composĂ©e de Van Mesgeluk (chirurgien), Beinschneider (anesthĂ©siste) et Mme Lustig (infirmière), opère un homme. On dĂ©couvre dans son crâne… un diamant. S'ensuivent des questions des mĂ©decins et de l'infirmière : combien pèse ce diamant ? Ă  qui appartient-il ? Après l'extraction, alors que l'infirmière lave le diamant, celui-ci s'Ă©vapore en fumĂ©e, redevenant une tumeur cĂ©rĂ©brale : il ne fallait pas laver les carats !

Vieux Pied oublié

  • Titre original : Old Foot Forgot
  • Auteur : R. A. Lafferty
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Dominique Abonyi, initialement parue dans Orbit n°7, .
  • RĂ©sumĂ© : Sur une lointaine planète, le Dookh-docteur Drague, qui est humain et très respectĂ©, soigne des extraterrestres. Il reçoit notamment un SphaĂŻrikos, qui se plaint de ce qu'un tentacule qui avait poussĂ© dans l'enfance et qui avait disparu, ce qui est normal, semble aujourd'hui « se rĂ©veiller », et cela le tourmente. Le mĂ©decin essaie d'aider son patient comme il peut. Puis viennent d'autres patients. HĂ©las, le Dookh-docteur Drague apprend bientĂ´t qu'il va mourir. Comme tout le monde sait que la mort est naturelle et belle, on lui fait fĂŞte et on se moque de lui, qui a peur et qui s'angoisse pour rien. Qu'un mĂ©decin meure, quoi de plus naturel ?

L’Île du docteur Mort et autres histoires

  • Titre original : The Island of Doctor Death and Other Stories
  • Auteur : Gene Wolfe
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Jean Bailhache, initialement parue dans Orbit n°7, .
  • Cette nouvelle s'inspire du roman L'ĂŽle du docteur Moreau de Wells.
  • RĂ©sumĂ© : Tackman Babcock, dit Tackie, est un jeune garçon. Le compagnon de sa mère, Jason, lui offre un roman de fantastique intitulĂ© L’Île du docteur Mort et autres histoires. Dans ce roman, le capitaine d'un navire, Ransom, Ă©choue sur une Ă®le mystĂ©rieuse. Il est capturĂ© par les sbires du sinistre Dr Mort, qui a crĂ©Ă© des hybrides hommes-singes et hommes-chiens, qui lui sont dĂ©vouĂ©s. GarottĂ© et ligotĂ© sur un fauteuil, Ransom apprend que Dr Mort va faire des choses affreuses Ă  une jeune femme Ă  la beautĂ© Ă©clatante. Tackie cesse de lire ; on rentre Ă  la maison. Il reprend la lecture par la suite. Ransom et la belle femme se sont Ă©chappĂ©s grâce Ă  un homme-chien qui a trahi Dr Mort. Le trio a rencontrĂ© des rebelles. Un soulèvement va avoir lieu contre Dr Mort. Ce dernier va-t-il ĂŞtre tuĂ© ? Retour Ă  la rĂ©alitĂ© : au cours d'une rĂ©ception, Tackie dĂ©couvre que sa mère se drogue, avec des mĂ©langes de diverses drogues. Un ami, le Dr Black, joue un rĂ´le trouble. Des agents des services sociaux l'informent qu'il va ĂŞtre placĂ© en institution, dans son intĂ©rĂŞt. Surgit alors dans la rĂ©alitĂ© le Dr Mort. Tackie lui dit qu'il n'a pas envie de finir de lire le livre : ce serait dommage que le hĂ©ros, un mĂ©chant sinistre, meure Ă  la fin de l'ouvrage. Dr Mort le rassure. Les dernières lignes de la nouvelle, ambigĂĽes, laissent le lecteur sur sa faim : y a-t-il eu transfert dans la rĂ©alitĂ© du Dr Mort ? ou alors, plus simplement, le jeune Tackie souffre-t-il d'hallucinations, prĂ©ludes d'une psychose schizophrĂ©nique ?

Notes et références

  1. Le ton des deux derniers paragraphes laisse Ă  penser que les Vladek vont accepter la proposition.
  2. En anglais, a shop : une boutique, un magasin ; a dropper : un compte-goutte.
  3. Dans la Biographie des auteurs, l'anthologie indique en p. 443 que A. Nelson a été un auteur peu prolifique qui a écrit une demi-douzaine de nouvelles entre 1951 et 1954, caractérisées en général par leur ton humoristique.
  4. Dans le paragraphe de présentation de la nouvelle, Jacques Goimard explique que l'auteur de la nouvelle, Fritz Leiber, a explicitement indiqué lors d'interviews qu'il s'était inspiré de Marilyn Monroë pour décrire l'actrice Evelyn Cordew.
  5. D'où le titre de la nouvelle : Des filles à pleins tiroirs, ou traduisible aussi de la manière suivante : Un bureau rempli de filles, en référence aux archives du médecin.

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