Hersz Librach
Hersz (Henri) Librach (nĂ© le Ă Varsovie, en Pologne et mort le Ă Nancy) est un juif français d'origine polonaise, tailleur, rĂ©sistant et survivant de la Shoah, un des tĂ©moins pour la partie civile lors de lâaffaire Papon, jugĂ©e Ă Bordeaux en 1998.
Biographie
Hersz Librach est nĂ© le Ă Varsovie, en Pologne[1]. Son pĂšre, Abraham Librach, est nĂ© le Ă ĆĂłdĆș, en Pologne[2].
Arrivée en France
La famille Librach immigre en France en 1929[3]. Le pĂšre travaille dans la confection[4].
Seconde Guerre mondiale
Le pÚre de Hersz Librach s'enrÎle comme engagé volontaire dans l'armée française lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Son cousin Léon Librach est mobilisé[4].
Son frĂšre aĂźnĂ©, Benjamin Librach (20 ans), arrĂȘtĂ© Ă Bordeaux, est dĂ©portĂ© dans le convoi no 1, en date du , de Drancy/CompiĂšgne vers Auschwitz.
Son pÚre, Abraham Librach (52 ans) est déporté dans le convoi no 3, en date du , de Drancy vers Auschwitz.
Son cousin Léon Librach (26 ans) est déporté par le convoi no 34, en date du , de Drancy vers Auschwitz.
Rafle du VĂ©lodrome d'Hiver
Lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver, le , la police vient chercher la famille Librach. Le concierge les prévient et ils s'échappent[4].
Son frÚre, Mendel Librach (16 ans), est déporté par le convoi no 11, en date du , de Drancy vers Auschwitz.
Lyon
De la proche famille d'Henri Librach, seules sa mĂšre et sa petite sĆur ne sont pas dĂ©portĂ©es.
En 1942, Henri Librach vit Ă Lyon oĂč il procure de faux papiers Ă de nombreuses familles juives[5].
Le ProcĂšs Papon
Au cours du procÚs de Maurice Papon, accusé de crimes contre l'humanité, la cour d'assises de la Gironde entend, le , le témoignage d'Henri Librach[4].
En 1939, Son cousin, LĂ©on Librach, vient d'ĂȘtre naturalisĂ©. Il est mobilisĂ© et rejoint le front. Il est arrĂȘtĂ© Ă Libourne par les Allemands, en voulant franchir la ligne de dĂ©marcation. il porte sur lui son livret militaire et sa carte d'identitĂ©. Il est emprisonnĂ© Ă la prison du Fort du HĂą[3].
Il est transfĂ©rĂ© sur ordre de Maurice Papon, du camp de MĂ©rignac (Gironde) Ă Drancy, le [5] au camp de Drancy avant d'ĂȘtre dĂ©portĂ© Ă Auschwitz. LĂ©on Librach avait tentĂ© de franchir la ligne de dĂ©marcation. Il est arrĂȘtĂ© par les Allemands. Son Ă©pouse, Edwige Librach, sans son Ă©toile jaune va Ă Bordeaux, malgrĂ© l'interdiction de dĂ©placement, pour essayer de le sauver mais ne rĂ©ussit pas. "Au fort du HĂą, on lui dit : ``Vous ne pouvez pas le voir parce qu'il est juif``." [4].
Léon Librach (26 ans) est déporté par le convoi no 34, en date du , de Drancy vers Auschwitz.
Edwige Librach (nĂ©e Haus) (27 ans), est nĂ©e le Ă Varsovie, en Pologne. Elle habitait avec son mari, LĂ©on Librach, au 22 rue de Tlemcen dans le 20e arrondissement de Paris. Elle est dĂ©portĂ©e par le convoi no 74, en date du , de Drancy vers Auschwitz[2] mais survit. Elle est trop faible pour venir tĂ©moigner au procĂšs Papon[3] mais est reprĂ©sentĂ©e par Henri Librach, son cousin par alliance. Comme il est partie civile pour LĂ©on Librach, elle lui demande de l'ĂȘtre Ă©galement pour elle[5].
Pour Adam Nossiter, un journaliste américain qui a assisté au procÚs de Papon: " le cas du cousin de Hersz Librach est le plus dommageable pour Papon, puisque c'est le seul pour lequel un ordre d'arrestation signé par l'accusé a été trouvé "[6].
Notes et références
- Chantal Aubry, « ProcĂšs Maurice Papon », La Croix,â (lire en ligne).
- Klarsfeld 2012.
- Elizabeth Fleury, « La plaie ouverte d'Hersz Librach », L'HumanitĂ©,â (lire en ligne).
- Jean-Michel Dumay, « Henri Librach ou le "deuil perpĂ©tuel" des dĂ©portations », Le Monde,â (lire en ligne).
- Bernadette Dubourg, « CondamnĂ© Ă la tristesse Ă perpĂ©tuitĂ© », Sud Ouest,â (lire en ligne).
- Voir, (en) Adam Nossiter, The Algeria Hotel: France, Memory and the Second World War, 2001, p. 87-88.
- « Fichier INSEE des décÚs Hersz Librach », sur deces.matchid.io (consulté le ).