Hermann von Salza
Hermann von Salza, né vers 1179 à Langensalza en Thuringe et mort le à Salerne, fut le quatrième grand maître de l'ordre Teutonique de 1209 à sa mort. Il joua un rôle considérable dans l'expansion de l'ordre Teutonique en Europe orientale et dans la création de l'État teutonique. Il fut le principal conseiller et diplomate de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen.
Hermann von Salza | |
Titre | |
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4e Grand maître de l'ordre Teutonique | |
– (29 ans, 9 mois et 18 jours) |
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Prédécesseur | Heinrich von Tunna |
Successeur | Conrad de Thuringe |
Biographie | |
Date de naissance | vers 1179 |
Lieu de naissance | Langensalza (Thuringe) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Salerne (Campanie) |
Sépulture | Barletta (Pouilles) |
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Biographie
Né probablement vers 1179 à Langensalza aux environs de Mühlhausen, Hermann von Salza est originaire d'une famille de ministériaux du landgraviat de Thuringe[1]. Le moment précis où il entre dans l'ordre Teutonique est inconnu, probablement au cours de la dernière décennie du XIIe siècle.
En juin 1209, Hermann von Salza succède à Heinrich von Tunna, le troisième grand maître de l'ordre, mortellement blessé en Cilicie. Sous son magistère, l'ordre Teutonique conduit, en 1211, à la demande du roi André II de Hongrie, une expédition dans le Burzenland afin de coloniser le pays et de convertir les Coumans au christianisme[2]. Les chevaliers s'établissent au sud-est de la Transylvanie et tentent d'y créer un État autonome. Quelques grandes villes comme Kronstadt voient alors le jour. L'ordre y prospère, avant d'être chassé par les troupes du roi de Hongrie en [2].
Dans le même temps, Hermann von Salza poursuit ses activités en Terre sainte et concourt, durant la cinquième croisade, à la prise de Damiette en 1219. Hermann convainc plus tard Frédéric II de diriger la sixième croisade et arrange partiellement le mariage entre l'empereur et Isabelle, la fille de Jean de Brienne, alors roi de Jérusalem[3]. Il fait partie du premier contingent de croisés allemands déployés en 1227 et élève la forteresse de Montfort, qui deviendra le siège principal de l’ordre Teutonique en Terre sainte[4]. Il accompagne Frédéric II lors de son entrée à Jérusalem en et participe à la cérémonie du couronnement[5]. À la suite de cette croisade, Hermann revient en Europe et œuvre pour lever l'excommunication dont l'empereur fait l'objet. Grâce à sa médiation, l'empereur et le pape Grégoire IX signent un traité de paix à Ceprano en 1230, et l'excommunication de Frédéric II est levée[6].
En 1225, le duc Conrad de Mazovie demande une aide militaire à l'ordre Teutonique afin de pacifier le pays de Culm[7]. En 1230, avec la probable collaboration de l’évêque Guillaume de Modène, l'ordre signe avec le duc de Mazovie le traité de Kruschwitz[8]. En la bulle d'or de Rieti, fulminée par le pape Grégoire IX, donne à l’ordre Teutonique la totalité de la terre de Prusse, encore à conquérir, et place le nouvel État sous la protection du Saint-Siège[9]. Hermann von Salza obtient également le soutien de l'empereur Frédéric II qui lui remet une charte de donation, la bulle d'or de Rimini, accordant à l'ordre Teutonique les droits des princes d’Empire dans cette région[10]. Les chevaliers Teutoniques s'installent sur la basse Vistule à la frontière de la Pologne et commencent leur longue campagne d'évangélisation forcée des peuples baltes. La conquête de la Prusse, lancée dès 1230, est confiée par Hermann von Salza au commandeur Hermann Balk[11].
Les excellentes relations qui unissent le grand maître au pape d'une part, et à l'empereur d'autre part, lui permettent d'obtenir de nombreux privilèges et de nombreuses donations qui renforcent le pouvoir de l'ordre Teutonique. En 1237, il parvient également à obtenir le rattachement à l’ordre des chevaliers Porte-Glaive, décimés suite à la défaite de la Saule[12]. Ces derniers formeront la branche livonienne de l’ordre Teutonique[12].
Hermann von Salza passe la fin de sa vie en Italie du Sud, où il meurt le [13].
Bibliographie
- Henry Bogdan, Les Chevaliers teutoniques, Perrin, 1995.
- Danielle Buschinger, Les Chevaliers Teutoniques, Ellipses, 2013.
- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : Les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, XIe – XVIe siècle, Seuil, 2002.
- Sylvain Gouguenheim, Les Chevaliers teutoniques, Tallandier, (1re éd. 2007) (ISBN 9782847342208) (BNF 41107125).
- Kristjan Toomaspoeg, Les Chevaliers teutoniques, Flammarion, 2001.
Notes et références
- Sylvain Gouguenheim, « L'ordre Teutonique en Prusse au XIIIe siècle. Expansion de la chrétienté latine et souveraineté politique ». In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 33ᵉ congrès, Madrid, 2002, pp. 97-113.
- Gouguenheim 2022, p. 43-53.
- Félix de Salles, Annales de l'Ordre teutonique, Paris, 1887, p. 18.
- René Grousset, L’épopée des croisades, Payot, 2023 (1re éd. : 1939), p. 313.
- René Grousset, L’épopée des croisades, Payot, 2023 (1re éd. : 1939), p. 327.
- Félix de Salles, Annales de l'Ordre teutonique, Paris, 1887, p. 21.
- Gouguenheim 2022, p. 167.
- Gouguenheim 2022, p. 168-173.
- Gouguenheim 2022, p. 173.
- Gouguenheim 2022, p. 179-183.
- Gouguenheim 2022, p. 189.
- Gouguenheim 2022, p. 255-257.
- "Hermann von Salza". Encyclopedia Britannica. [lire en ligne]