Henri Vin
Henri Vin, né le à Carignan, mort le à Reims, est un enseignant, un résistant et un homme politique, maire de Margut, conseiller général des Ardennes et député des Ardennes.
Henri Vin | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (11 mois) |
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Circonscription | 3e des Ardennes |
Législature | Ve (Cinquième République) |
Prédécesseur | Jacques Sourdille |
Successeur | Jacques Sourdille |
Conseiller général des Ardennes | |
– | |
Circonscription | Canton de Carignan |
Prédécesseur | Georges Rennesson |
Successeur | Gaston Munaut |
– | |
Circonscription | Canton de Carignan |
Prédécesseur | Gaston Munaut |
Successeur | Michel Marchet |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Carignan (France) |
Date de décès | (à 63 ans) |
Lieu de décès | Reims |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDF |
Biographie
Henri Vin naît à Carignan en 1922. Il a dix-sept ans à peine lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, trop jeune pour être mobilisé. Après l'épisode de la drôle de guerre, l'invasion allemande commence en . L'ennemi effectue une percée sur la Meuse à Sedan. Cette partie du département des Ardennes proche de la Belgique est rapidement envahie, les blindés allemands foncent pour encercler les forces françaises et anglaises avancées en Belgique. Le , c'est l'armistice, la création d'une zone occupée et la mise en place du régime de Vichy en zone libre. Le nord des Ardennes et de la Lorraine sont en zone interdite.
Henri Vin rentre dans les Ardennes en , franchissant en fraude la ligne de démarcation de la zone interdite, puis il est employé comme instituteur stagiaire à Sedan, où il réside, et à Carignan. En , il est embauché à la SNCF. Il est enrôlé dans la Résistance par Robert Briffaut, étudiant qui avait plongé dans la clandestinité afin d’échapper au STO et qui avait rejoint le maquis franco-belge du Banel, situé entre Carignan et Florenville (Belgique), fondé et dirigé par le journaliste belge Adelin Husson.
Ne se résignant pas, il rejoint la résistance intérieure. Sous le pseudo de Petitjean, il dirige le service de renseignement du maquis du Banel, créé par Robert Briffaut. Employé de la SNCF, il utilise le téléphone de la compagnie, peu écouté. Fin 1942, à la suite de l'appel de la classe 1942, il rejoint les combattants de ce maquis qui utilisent comme refuge les zones forestières entre la France et la Belgique, entre Carignan et Florenville (le bois du Banel). Leur activité est également de récupérer les aviateurs alliés dont l'avion a été abattu : Petitjean organise une autre cache à Sedan, au 23 rue de l'Horloge[1]
Le , la Gestapo fait une descente au 23 rue de l'Horloge et interrogent les présents sur le jeune cheminot. La mère et les sœurs d'Henri Vin, également recherchées, quittent la région[1].
Le , les troupes allemandes encerclent et attaquent le maquis de Banel. Henri Vin n'y est pas présent mais 4 aviateurs américains sont arrêtés et une bonne partie des maquisards sont tués ou arrêtés et torturés. Henri Vin quitte la France pour la Suisse puis tente de gagner Londres en retraversant la France et en gagnant l'Espagne. Il est arrêté par des carabiniers espagnols à la frontière et interné à Saragosse puis au camp de concentration Miranda. À la suite de pressions anglaises, il est libéré le et conduit à Lisbonne. Il revient en France deux jours plus tard, rejoint les troupes américaines et participe à la bataille des Ardennes, dans l'hiver 1944-1945. Le , il est nommé par Georges Rastel, préfet des Ardennes, membre de la commission départementale des crimes de guerre, chargé des poursuites contre les nazis et de l'épuration[2].
Il devient ensuite professeur de collège. En 1959, est élu maire de Margut. Réélu quatre fois, il le reste jusqu’à sa mort[3].
Il est élu également comme conseiller général du canton de Carignan. Lors des élections législatives qui suivent les événements de mai 1968 et la dissolution de l'Assemblée Nationale, Henri Vin se présente aux élections législatives comme candidat de « Défense des libertés et de la République » dans la troisième circonscription des Ardennes. Il est le candidat retenu par la fédération départementale de l'Union des démocrates pour la République (UDR) mais un autre résistant, Jacques Sourdille, est candidat à la demande du Premier ministre Georges Pompidou. Au total, quatre députés de la droite s'affrontent. Henri Vin arrive en deuxième position à droite derrière Jacques Sourdille, mais la dispersion des voix profite au sortant, le socialiste Guy Desson. Il devient suppléant du député Jacques Sourdille lors de la législature suivante. Il le remplace au palais Bourbon quand ce dernier fait son entrée au gouvernement de Raymond Barre. Il siège à l'Assemblée nationale du au [3] - [4].
Hommages
Il est décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes ainsi que de l’ordre de Léopold (Belgique) et de la médaille de la Liberté (États-Unis), pour son engagement dans les Forces françaises libres, son activité de renseignement pendant l'occupation et ses actions en faveur des aviateurs alliés. Il est également chevalier de la Légion d’honneur, titulaire des Palmes académiques, et a reçu l’ordre national du Mérite.
Références
- Dardart 2008, p. 232-233.
- Dardart 2008, p. 234-235.
- Biographie d'Henri Vin sur le site de l'Assemblée Nationale
- Bigorgne 2012, p. 110-119.
Voir aussi
Bibliographie
- Gérald Dardart, Les Ardennes dans la guerre, Éditions De Borée, , 430 p., « Henri Vin », p. 160, 232-236 , 240.
- Didier Bigorgne, Jacques Sourdille, Société d’études ardennaises, , 246 p., p. 110-119.
- A. Biazot, P. Lecler, Face à la Gestapo, éditions Euromédia, Douzy, 2011.
Webographie
- « Henri Vin. Biographie », sur le site de l’Assemblée nationale.