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Heinz Harmel

Biographie

Heinz Harmel en Russie en juin 1943.

Heinz Harmel naît le , à Metz, une ville de garnison animée d'Alsace-Lorraine[2]. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est alors la première place forte du Reich allemand[3], constituant une pépinière d'officiers supérieurs et généraux[note 2]. Fils d'un médecin militaire du 67e régiment d'infanterie de Magdebourg, la carrière militaire de Heinz Harmel semble déjà tracée. Il est cependant trop jeune pour se battre pendant la Première Guerre mondiale.

Entre-deux-guerres

Heinz Harmel se porte volontaire en 1926, s’engageant dans la 15e compagnie du 6e Régiment d'infanterie du Schleswig-Holstein à Ratzeburg. Mais la Reichswehr, dont les effectifs sont juridiquement limités à cette époque, ne lui permet pas de faire carrière. Harmel continue cependant à servir, comme Oberfeldwebel, dans la réserve[1]. Comme son compatriote Johannes Mühlenkamp, Heinz Harmel réintègre l'armée d'active dans la Waffen-SS. Le , il est affecté dans la 1re compagnie du régiment SS "Germania", à Hambourg, avec le grade d'Oberscharführer, adjudant. Le , après une formation pour officiers, Harmel est promu Obersturmführer, lieutenant. Après l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche au Reich allemand en , le lieutenant Harmel est envoyé avec le deuxième bataillon de son régiment à Klagenfurt, capitale de la Carinthie. Là, il est nommé chef de la 9e compagnie du nouveau régiment "Der Führer". Le , le lieutenant Harmel est promu Hauptsturmführer, capitaine[1].

Seconde Guerre mondiale

Heinz Harmel avec le Generalfeldmarschall Walter Model Ă  Arnhem en septembre 1944.

Pendant le printemps 1940, le capitaine Harmel prend part avec sa compagnie aux combats en Hollande et en Flandre, où il reçoit les croix de fer, de seconde et de première classes[4], ainsi que l'insigne de combat d'infanterie. Il descend ensuite dans le sud de la France. Le , Harmel prend la tête du deuxième bataillon motorisé du régiment SS Der Führer. En , le capitaine Harmel prend part à la campagne de Yougoslavie. À Belgrade, Heinz Harmel est promu Sturmbannführer, commandant[1]. En , débute l’offensive allemande contre l'Union soviétique, l’opération Barbarossa. Sous les ordres du SS-Gruppenführer Paul Hausser (1880-1972) de la SS-Panzergrenadierdivision "Das Reich", le commandant Harmel est, avec son bataillon, au centre du dispositif. Il prend part aux combats de Jelna et enfonce les défenses devant Moscou. Ayant, à plusieurs reprises, démontré son courage personnel, Heinz Harmel se voit attribuer la croix allemande en or, le [4], en signe de reconnaissance[1].

Le , Heinz Harmel se voit confier provisoirement la direction du "SS-Panzergrenadierregiments Deutschland" pour remplacer le général Hausser, grièvement blessé. Harmel ne devient officiellement commandant d’un régiment de cette division que le . Heinz Harmel est promu Obersturmbannführer, lieutenant-colonel, le . Pendant l’hiver 1942-1943, Harmel lutte avec ses hommes du côté de Rjev-Oskol, avec courage et abnégation. Il participe à la reprise de Kharkov en . Il se distingue alors personnellement en attaquant de nuit, avec son véhicule blindé, faisant de son unité le fer de lance de la contre-offensive en cours[4]. Pour ces faits d’armes, Heinz Harmel reçoit la croix de chevalier de la croix de fer, le [1]. Il reçoit en outre l’Insigne de destruction de blindés, réservé aux combattants. Le , Harmel est promu SS-Standartenführer, colonel SS. Le , Heinz Harmel reçoit les feuilles de chêne (296e récipiendaire) et l’agrafe de combat rapproché, en argent.

Du au , le colonel Harmel suit une formation au commandement à Hirschberg, en Silésie. Le , il prend le commandement de la 10e Panzerdivision SS Frundsberg. Le , Harmel est promu SS-Oberführer, un grade SS intermédiaire entre colonel et général de brigade. À l'été 1944, la division change de front, passant du front de l'Est au front de l'Ouest, en Normandie. Fin , sa division est en effet engagée pour contrer l'Opération Epsom, une offensive britannique visant à reprendre la ville de Caen[4]. Intégrée au 2e SS-Panzerkorps, son unité subit alors de lourdes pertes dans les combats[4].

Toujours Ă  la tĂŞte de la 10e SS Panzer-Division, le gĂ©nĂ©ral Harmel est chargĂ© de percer les lignes britanniques en , afin de libĂ©rer les unitĂ©s allemandes piĂ©gĂ©es dans la poche de Falaise, oĂą 125 000 soldats de la 7e ArmĂ©e allemande sont encerclĂ©s. L’opĂ©ration se solde de nouveau par de très lourdes pertes, tant humaines que matĂ©rielles[1].

La division Frundsberg, qui comptait Ă  l’origine 19 513 hommes, n'a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par les combats. Elle doit se reformer aux Pays-Bas, stationnant entre Eindhoven et Arnhem. Le , Harmel est promu SS-BrigadefĂĽhrer et Generalmajor de la Waffen-SS. Alors qu'il est seulement âgĂ© de 38 ans, Harmel est surnommĂ© der Alte, « l’Ancien », par ses hommes, ces derniers ayant, pour la plupart, moins de 20 ans[note 3]. L'OpĂ©ration Market Garden, menĂ©e par les Britanniques le , replace la division Frundsberg aux avant-postes[note 4]. Le gĂ©nĂ©ral Harmel participe aussitĂ´t Ă  la contre-offensive allemande, alors que son unitĂ© manque encore de matĂ©riel lourd[4]. Harmel s’illustre pourtant de nouveau dans les combats dans le secteur de Nimègue, notamment sur la rivière Waal[4]. Pour la dĂ©fense des pays conquis par l’Allemagne dans la rĂ©gion de Nimègue, Heinz Harmel obtient la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chĂŞne et glaives, le [4].

Heinz Harmel en février 1945.

Fin 1944, sa division est transférée en Alsace, où le général Harmel est chargé d’établir une tête de pont vers la poche de Colmar[1]. Après plusieurs semaines de combats, Harmel est envoyé sur l'Oder en , pour combattre l'Armée rouge[4]. Mi-, alors que sa division est encerclée par les Soviétiques près de Spremberg, dans le Brandebourg, Harmel réussit à désengager une partie de ses troupes. Relevé de son commandement, Harmel commande alors un Kampfgruppe en Autriche, où il dépose les armes dans les derniers jours de la guerre, pour partir en captivité dans un camp britannique[4].

Après guerre

Rentré de captivité, Heinz Harmel retrouve une vie civile normale. Lors du voyage commémoratif en Normandie d'un groupe d'anciens combattants allemands, en 1984, Heinz Harmel fut fait Citoyen d'Honneur de la ville de Bayeux dans le cadre de la réconciliation franco-allemande[5], suscitant une polémique à Bayeux[note 5].

Heinz Harmel, l'un des officiers allemands les plus décorés, s’éteignit le à Krefeld, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Insignes et décorations

Notes et références

Notes

  1. Sur un effectif total de 18,2 millions de soldats mobilisés par le Troisième Reich, seulement 159 croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives furent décernées pendant la Seconde Guerre mondiale.
  2. Plus d'une trentaine de généraux et des dizaines d'officiers supérieurs allemands, pour la plupart actifs durant la Seconde Guerre mondiale, verront le jour à Metz, avant 1918.
  3. Günter Grass, futur prix Nobel de littérature, qui a servi dans la division Frundsberg de novembre 1944 à avril 1945, a alors seulement 17 ans (Günter Grass, un écrivain engagé et controversé sur Le Monde.fr (05.04.2012).
  4. Le rĂ´le de Heinz Harmel est tenu par Hardy KrĂĽger, alias "Karl Ludwig", dans le film Un pont trop loin en 1977 (Jens Westemeier: Himmlers Krieger; Joachim Peiper und die Waffen-SS in Krieg und Nachkriegszeit, Schoeningh Ferdinand Ă©ditions, 2014, p. 572).
  5. Selon Bernard Roquet, maire adjoint de l'époque, le passé de Harmel n'avait pas été mis en exergue, ce qui constituait une grave erreur, dont il ne pouvait pas être fier (Article du New York Times du 3 juin 1984 Headliners).

Références

  1. Harmel, Heinz sur lexikon-der-wehrmacht.de
  2. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 »
  3. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, In François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, (p. 350).
  4. Gordon Williamson: German Commanders of World War II (2): Waffen-SS, Luftwaffe & Navy, Osprey, 2006 (p. 14-16)
  5. Jacques Leclercq, Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale, de 1945 Ă  nos jours, Ă©ditions L'Harmattan, 2008, p. 166 (en ligne).
  6. Veit Scherzer: Die Ritterkreuzträger 1939-1945, Scherzers Militaer-Verlag, Ranis/Jena, 2007.

Sources

  • (de) Berger, Florian: Mit Eichenlaub und Schwertern. Die höchstdekorierten Soldaten des Zweiten Weltkrieges. Selbstverlag Florian Berger, 2006.
  • (de) Fellgiebel, Walther-Peer: Die Träger des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939-1945. Podzun-Pallas, Friedburg, 2000.

Liens externes

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