Haraucourt (Ardennes)
Haraucourt est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est.
Haraucourt | |
Ancienne gare d'Haraucourt. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Sedan |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes du Luxembourg |
Maire Mandat |
Frédéric Latour 2020-2026 |
Code postal | 08450 |
Code commune | 08211 |
Démographie | |
Gentilé | Haraucourtois, Haraucourtoises |
Population municipale |
720 hab. (2020 ) |
Densité | 62 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 37′ 23″ nord, 4° 57′ 43″ est |
Superficie | 11,53 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Sedan (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Vouziers |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Haraucourt est située dans la vallée de l'Ennemane, gros ruisseau qui prend sa source sur les hauteurs de Raucourt et Flaba et se jette dans la Meuse au-delà de Remilly-Aillicourt.
Urbanisme
Typologie
Haraucourt est une commune rurale[Note 1] - [1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sedan, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 32 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42,3 %), forêts (37,6 %), zones agricoles hétérogènes (9,8 %), prairies (7,2 %), zones urbanisées (3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom d'Haraucourt est prononcé « Hacheraucourt » et non comme cela est écrit. Cette prononciation vient du parler ardennais et servait à l'origine à différencier à l'oral les villages voisins de Haraucourt et de Raucourt[8].
Haraucourt vient de « Harold curtis », c'est-à -dire le « domaine d'Harold » (nom de personne germanique)[9]. Ce nom du lieu désigne à l'origine une propriété foncière du Haut Moyen Âge[10].
Histoire
Des traces d'occupation très anciennes ont été trouvées sur le territoire de la commune.
Le nom du village indique une présence des francs dans cette vallée de l'Ennemane.
En 1255, le comte Gaucher de Rethel accorde à Raucourt et à Haraucourt une charte, rassurant les populations et favorisant le développement de ces bourgs[11]. Au XIVe siècle, les comtes de Rethel, toujours, font fortifier Haraucourt[12].
De 1560 à 1642, Haraucourt fait partie de la principauté de Sedan. Les seigneurs et princes de Sedan mènent en effet au XVIe siècle une politique d'acquisition et de patient agrandissement de leur domaine. À la même époque, une forge existe sur place ainsi qu'un hôpital, une ancienne maladrerie, appelé "chêne des malades"[12]. Sous l'influence des princes de Sedan, le territoire devient majoritairement calviniste et subit, pendant les guerres de Religion quelques incursions des armées de la Ligue catholique, dirigée notamment par les ducs de Guise.
En 1642, la principauté de Sedan est annexée au royaume de France. Des capucins s'implantent à Raucourt et Haraucourt, considérées comme terres de mission.
Au XVIIe siècle toujours, on y brasse de la bière, comme dans un certain nombre de villages de la même vallée (Noyer-Pont Maugis).
L'industrie métallurgique y prospère au XVIIIe siècle et XIXe siècle. Certains bâtiments en témoignent aujourd'hui, tels que le lavoir de la ferme du lavoir, qui servait à laver le minerai de fer avant qu'il soit envoyé au haut-fourneau.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].
En 2020, la commune comptait 720 habitants[Note 3], en diminution de 4,26 % par rapport à 2014 (Ardennes : −3,58 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
Le saint protecteur du village est saint Méen :
« Dans les Ardennes française, à Haraucourt, il y eut des nombreux pèlerinages qui attiraient des foules jusqu'à 10 000 personnes en périodes de pointes. Comme les résultats se faisaient attendre, on remplaça la petite statue du saint par une grande statue en plâtre et le pèlerinage reprit de plus belle puis périclita peu à peu. Finalement, il fut "puni" et l'on retrouva sa statue au fond d'un puits : il était décapité et on lui avait coupé les mains. Les enfants qui jouaient avec cette statue l'appelaient "Sans Mains"[20]. »
- Château d'Haraucourt appelé le château d'Aphrodite - club échangiste.
Personnalités liées à la commune
- Les Goffin, maîtres des forges au XVIe siècle.
- Jean-Louis Baudelot (1797-1881), inventeur notamment du réfrigérant tubulaire Baudelot en 1856 (refroidisseur de moût de bière, premier pas vers la brasserie industrielle), brasseur à Haraucourt, y est mort[21] - [22].
- Léon Charpentier (1859-1945), homme politique né dans la commune.
Héraldique
Blason | De gueules à l'écusson d'azur bordé d'or chargé d'une tour crénelée de quatre merlons d'argent, accompagné de trois besants d'or[23]. |
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Détails | Adopté le 8 juin 1999. |
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Poplineau, Vieux parler et chansons de nos grands-pères ardennais - mémoire du patrimoine oral ardennais, Paris, Éditions CPE, 2011, (ISBN 978-2-84503-936-0).
- V.-A. Sécheret-Cellier, Études historiques sur Raucourt et Haraucourt et la région avoisinante, Paris, Le Livre d'Histoire-Lorisse, coll. « Monographies des villes et villages de France », (ISBN 978-2-7586-0585-0, ISSN 0993-7129).
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Bernard Poplineau, Vieux parler et chansons de nos grands-pères ardennais, Paris, Éditions CPE, (ISBN 978-2-84503-936-0), p. 26
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. II : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne), p. 895 - notice 15837
- Victor Amédée Sécheret-Cellier, Études historiques sur Raucourt et Haraucourt et la région avoisinante, éditions de Sedan (1896) ; Laffitte Reprints (1980), 1896 ; réédition en 1980, 532 p.
- Louis Jeantin, Les chroniques de l'Ardenne et des Woëpvres, tome deux, Paris et Nancy, 1852 - Ouvrage en ligne.
- Pierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau, Sedan et le pays sedanais, Editions F.E.R.N., Paris, 1969.
- Almanach...Matot-Braine, 1879, Reims, p287.
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin (fichier au format PDF)
- « Welcome to nginx! », sur cafeyn.co (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Dictons de juin », sur carmina-carmina.com (consulté le ).
- Alain Chapellier, "Jean-Louis Baudelot. Du barboteur au Baudelot.", in Terres ardennaises, revue d'histoire et géographie locales, n°102, mars 2008.
- "Le réfrigérant Baudelot" sur le blog de Dom.
- « Banque du Blason »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).