Hanns Kerrl
Hanns Kerrl, né le à Fallersleben (Hanovre) et mort le à Paris, était un homme politique allemand, membre du parti nazi. Il fut ministre prussien de la Justice de 1933 à 1934 puis ministre sans portefeuille et, à partir de , ministre des Affaires religieuses du Reich[1], en charge de la Gleichschaltung (« mise au pas ») de l'Église. Il a été également président du parlement prussien de 1932 à 1934[1].
Hanns Kerrl | |
Hanns Kerrl vers 1938. | |
Fonctions | |
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Ministre du Reich aux Affaires religieuses | |
– (6 ans, 5 mois et 9 jours) |
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Chancelier | Adolf Hitler |
Gouvernement | Cabinet Hitler |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Hermann Muhs |
Ministre prussien de la Justice | |
– (1 an, 2 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Heinrich Hölscher (int.) |
Successeur | Franz GĂĽrtner |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Fallersleben (Hanovre) Empire allemand) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris, France |
Sépulture | Cimetière boisé de Berlin-Dahlem |
Nationalité | Allemande |
Parti politique | NSDAP |
Religion | Protestante |
Biographie
Né de parents protestants à Fallersleben (aujourd'hui un quartier de Wolfsburg), Hanns Kerrl est le fils d'un instituteur. Ayant participé à la Première Guerre mondiale, il fut décoré de la croix de fer au rang de Leutnant.
Dès 1923, il rejoint le parti nazi et fut membre du parlement prussien à partir de 1928. Les nazis remportent largement les élections prussiennes de 1932 avec 37 % des voix, ce qui rendait impossible la formation d'un gouvernement parlementaire. Le gouvernement démocratique du ministre-président Otto Braun (SPD) resta donc en place. Néanmoins, le parti nazi fit élire Kerrl président du parlement et, le , un coup de force mit au pouvoir le chancelier Franz von Papen. Le président allemand Paul von Hindenburg, en vertu de l'article 48 de la Constitution de Weimar, nomma officiellement von Papen Reichskommissar de Prusse dans la foulée, entérinant la transition. Kerrl a veillé à ce que le parlement prussien fut dissous.
Le on procéda à de nouvelles élections. Le parti nazi et ses alliés nationaux-conservateurs obtinrent la majorité absolue et Hermann Göring devint ministre-président de Prusse. Le et le , le parlement vote en faveur de la loi des pleins pouvoir pour la Prusse. Le parlement est finalement dissous en même temps que le Reichstag. Kerrl est nommé ministre prussien de la Justice le . Sous son mandat, l'interdiction de pratiquer est prononcée à l'encontre des avocats et notaires juifs. De plus, l'idéologie nazie faisait désormais partie intégrante du stage préparatoire aux professions juridiques. Kerrl fut l'un des fondateurs de l'Académie du droit allemand, sous la direction de Hans Frank. Il est nommé ministre sans portefeuille du cabinet Hitler le .
Depuis la « prise de pouvoir » (Machtergreifung) en 1933, dans le cadre de la politique de « mise au pas » (Gleichschaltung), le désir de contrôle total du parti nazi exigeait l'élimination de toute autre influence. Le régime a notamment combattu l'influence de l'Église en instaurant le ministère du Reich aux Affaires religieuses sous le contrôle de Hanns Kerrl. Il s'est plus particulièrement penché sur la promotion des Chrétiens allemands dans la querelle au sein de l'Église protestante du Reich qui l'oppose à l'Église confessante (Kirchenkampf). Membre de la SA, il a dû également gérer la hostilité vis-à -vis de l'Église des certains dirigeants du mouvement nazi, notamment Heinrich Himmler. En 1939, il a fait inscrire une déclaration commune des protestants d'Allemagne reposant sur l'antisémitisme et le nationalisme ethnique.
Hanns Kerrl, faible de cœur, meurt durant un séjour à Paris le , à l'âge de 54 ans. Il fut enterré au cimetière boisé de Berlin-Dahlem.
Bibliographie
- Hansjörg Buss : Das Reichskirchenministerium unter Hanns Kerrl und Hermann Muhs. In : Manfred Gailus (de) (Hrsg.) : Täter und Komplizen in Theologie und Kirche 1933–1945. Wallstein, Göttingen 2015 (ISBN 978-3-8353-1649-2), S. 140–170.
- (de) Carsten Nicolaisen (de), « Kerrl, Hanns », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 11, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 534 (original numérisé).
- Ernst Klee : Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. 2. Auflage der aktualisierten Ausgabe. Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt am Main 2007 (ISBN 978-3-596-16048-8), S. 305.
- Konrad Fuchs (de), « Kerrl, Hans », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 14, Herzberg, (ISBN 3-88309-073-5, lire en ligne), col. 1147–1149 Falschschreibung des Vornamens beachten, die vereinzelt auch in anderen Quellen erscheint.
- Joachim Lilla, Martin Döring, Andreas Schulz : Statisten in Uniform: Die Mitglieder des Reichstags 1933–1945. Ein biographisches Handbuch. Unter Einbeziehung der völkischen und nationalsozialistischen Reichstagsabgeordneten ab Mai 1924. Droste, Düsseldorf 2004 (ISBN 3-7700-5254-4), S. 524 f.
Références
- « Hans Kerrl (1887-1941) », sur data.bnf.fr (consulté le )
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :