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HĂ´tel des Postes de Fontainebleau

L'hôtel des Postes, en forme longue ancienne hôtel des Postes et Télégraphes, est un bâtiment de la fin du XIXe siècle situé à Fontainebleau, en France. Il accueille le bureau de poste principal de la ville.

HĂ´tel des Postes de Fontainebleau
HĂ´tel des Postes vu depuis la rue Grande, en mai 2021.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Coordonnées
48° 24â€?nbsp;14â€?nbsp;N, 2° 42â€?nbsp;01â€?nbsp;E
Carte

Situation et accès

L'Ă©difice est situĂ© au croisement de la rue Denecourt et de la rue de la Chancellerie, dans le quartier du Centre de la ville de Fontainebleau, elle-mĂŞme au sud-ouest du dĂ©partement de Seine-et-Marne. Un repère de nivellement placĂ© près de la porte d'entrĂ©e Ă  18 centimètres au-dessus de l'arĂŞte supĂ©rieure de la corniche de la façade fait Ă©tat d'une altitude de 78,305 mètres[1].

Histoire

Prémices

Le , le président de la République, Sadi Carnot, reçoit la Municipalité de Fontainebleau au palais de l'Élysée. Entre autres questions, il indique que l'édification du bâtiment, pour lequel il a signé le décret nécessaire, sera prochainement commencée[2].

Plusieurs jours après, dans une lettre datée du , le directeur général des Postes & Télégraphes, Justin de Selves, informe ainsi le député de Seine-et-Marne, André Ouvré, sur l'avancement du projet[3] :

« J'ai l'honneur de vous informer que, suivant un avis de l'administration des domaines, le terrain, destiné à la construction de l'hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau, sera remis ces jours-ci à mon administration, qui s'occupe en ce moment de préparer le projet dudit hôtel. »[3]

â€?span> Justin de Selves

Construction

L'édifice est construit sur les plans de l'architecte Jean Boussard[4]. Les travaux pour sa construction débutent le [5]. À partir du , le terrain �ancienne partie du jardin de Diane du château[6] �est dégagé par des bûcherons qui abattent les arbres s'y trouvant[7]. Tout comme pour l'hôtel de la Caisse d'épargne, le président de la République, Sadi Carnot, alors qu'il séjourne fréquemment à Fontainebleau, est sollicité par les élus pour une cérémonie mais décline toutefois ces invitations ; en effet, il se rend dans ces environs pour y trouver repos[5].

La terrasse et les fondations sont mises en place très rapidement. Début , le mur de clôture sur le jardin de Diane est assez avancé, on s'apprête à attaquer le gros œuvre et les pierres d'assises sont déjà en partie apportées. On prépare alors la cérémonie de la première pierre, avant l'interruption hivernale des travaux[8]. Bien que cette première pierre soit effectivement posée en 1893[9], la cérémonie n'a pas lieu puisque, malgré la demande de l'architecte, le conseil municipal la décline dans sa séance du réservant les célébrations pour une inauguration[10]. En , la façade principale est entamée mais les différents reliefs ne sont pas encore sculptés[11]. Fin , la construction s'avance rapidement : la couverture est alors presque entièrement terminée et la sculpture bien engagée. À ce moment, les trois poteaux en fer destinés à recevoir tous les fils téléphoniques et télégraphiques sont déjà installés[12].

Remise à l'État

Les boîtes aux lettres sont ouvertes durant le mois de . Le du même mois a lieu la remise du monument à l'État, en présence de l'adjoint Weber, de la commission des bâtiments du conseil municipal de Fontainebleau, d'une commission composée du directeur des Postes de Seine-et-Marne, des chefs des sections télégraphiques et téléphoniques de la région de Paris et un représentant de l'Administration centrale, sous la présidence de Caël, inspecteur général des postes et télégraphes de la 1re circonscription (père de Caël, garde général des forêts à Fontainebleau) ; également en présence de Jean Boussard, l'architecte du bâtiment, de Gillet, sous-inspecteur et Pierre, receveur des postes de la ville[13].

Tourelles télégraphiques

Le bâtiment au début du XXe siècle avec plusieurs antennes long-fil sur le toit.

Contrairement à d'autres édifices homologues qui incorporent des constructions en forme de tourelles pour les dispositifs recevant les fils télégraphiques ou téléphoniques, l'édifice de Fontainebleau se contente de trois poteaux en fer[14], placés sur son toit. À la suite de l'évolution des moyens de communication, ces poteaux ont été enlevés depuis.

Question de l'horloge

Vue en contre-plongée de la façade avec l'inscription « Postes et Télégraphes » au-dessus de l'entrée et la lucarne décorée encore au-dessus.

Dans son numéro du , l'hebdomadaire local L'Abeille de Fontainebleau écrit la constatation que « nombre de personnes se préoccupent de l'absence d'horloge sur les plans du nouvel hôtel des Postes » en indiquant que « jamais l'indication de l'heure ne fut plus nécessaire que sur un hôtel des Postes, tout comme sur une gare ou bien d'autres établissements publics ». La rédaction du journal propose alors de modifier les plans et d'insérer le cadran dans le tympan de la lucarne décorée, qui, à cette époque, n'est pas encore sculpté[11]. Presque un an plus tard, dans le numéro du , après avoir fourni une description du bâtiment, la Rédaction s'attarde sur cette question en affirmant : « Reste l'horloge extérieur, nous l'obtiendrons sans aucun doute. Et alors tout sera parfait. »[15]. Mais ne voyant aucune avancée de ce côté, elle réitère son interrogation dans son numéro du en ces termes : « Et l'horloge, où sera-t-elle ? Sera-t-elle, même ? »[13]. Poursuivant finalement dans le numéro du , elle avance que l'horloge « ne sera peut-être pas placée du tout », tout en y proclamant « La France est si pauvre... »[16]. Malgré cette préoccupation constante, une telle horloge n'est finalement pas installée.

Le mĂŞme journal remet cette question au goĂ»t du jour dans son numĂ©ro du , soit plus de 32 ans plus tard, relatant le dĂ©calage qui existe entre les dĂ©lais de la poste calĂ©s sur l'heure donnĂ©e par la tour Eiffel et les usagers qui se rĂ©fèrent aux horloges de l'Ă©glise et de l'hĂ´tel de ville. La RĂ©daction argue alors : « puisque l'Administration est si moderne, elle pourrait au moins, offrir au bureau de poste de Fontainebleau une horloge extĂ©rieure »[17]. Cependant, aucun dispositif ne voit le jour.

Extension

Vue aérienne de l'édifice avec extension, en .

Une importante extension vers l'arrière de l'édifice est réalisée en 1925, sous la direction d'Albert-Louis Bray, architecte en chef du Palais de Fontainebleau depuis 1922[18].

Modernisation de l'accueil en 2017

Ă€ partir du , le bureau ferme pour des travaux d'une durĂ©e d'environ sept mois[19] - [20]. Le RĂ©seau La Poste de Seine-et-Marne investit 1 070 000 euros dans ce chantier[19]. Le service de presse du groupe affirme alors que ces travaux permettent « de mettre en place les principes du nouveau modèle d’accueil et de conseil du RĂ©seau La Poste. Le nouveau bureau de poste deviendra un grand espace centrĂ© sur la personnalisation de l’accueil et du service »[20].

Le bureau rouvre le . L'intĂ©rieur devient depuis plus ouvert et lumineux. L'espace rĂ©servĂ© Ă  La Banque postale se dote d'une salle d'attente spĂ©cifique favorisant ainsi plus de confidentialitĂ© pour les clients. L'entreprise a ainsi investi 857 000 euros pour la modernisation totale de l'accueil, permettant une prise en charge des clients dès la porte l'entrĂ©e[21].

Pendant ces travaux, une partie des services est alors transfĂ©rĂ©e au bureau de poste de la commune voisine d'Avon et Ă  la poste des MarĂ©chaux, au 238 rue Grande, Ă  Fontainebleau. Ce dernier bureau ferme dans la semaine du , Ă  la suite d'une faible frĂ©quentation (moins de 50 personnes par jour), de services alors assurĂ©s en ligne et aussi Ă  la suite de la rĂ©ouverture du bureau de poste principal â€?l'hĂ´tel des Postes â€?span> ; cette fermeture est partielle puisque ce bureau auxiliaire est transformĂ© en relais[22]. Mais finalement, en 2020, ce relais des MarĂ©chaux devient la galerie d'art urbain Fontaineblow[23] (jeu de mots avec Fontainebleau et le mot anglais « blow »).

Travaux en 2021

Échafaudage longeant la façade de la rue de la Chancellerie, en .

En 2020, ce sont un aménagement de six logements et une réfection de la toiture qui sont prévus[24]. Les travaux sont commencés en 2021.

Structure

Le bâtiment est essentiellement composé de briques et de pierres[4].

Représentations culturelles

  • : La Poste par Thierry Hellouin de MĂ©nibus, pastel sur papier Ă©pais. Vue depuis le trottoir d'en face, une queue se dresse pour rentrer dans l'Ă©difice (probablement par respect d'une distanciation physique durant la pandĂ©mie de Covid-19).

Références

  1. « Repère du nivellement général de la France de matricule W.D.M3 - 98a », notice no 474132 Accès libre [PDF], sur geodesie.ign.fr, plateforme du Service de géodésie et de métrologie, Institut national de l'information géographique et forestière,
  2. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 22 de la 58e année,�/span> , p. 1 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. « L'hôtel des postes et télégraphes à Fontainebleau. », L'Abeille de Fontainebleau, no 25,�/span> , p. 1 (lire en ligne)
  4. Organisateurs du Festival de l'histoire de l'art, « L’Hôtel des Postes de Fontainebleau : un modèle d’intégration urbaine » [archive du ], sur festivaldelhistoiredelart.com, (consulté le )
  5. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 34 de la 59e année,�/span> , p. 2 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. A. Vincent, « Le Jardin de Diane », L'Abeille de Fontainebleau, no 22 de la 90e année,�/span> , p. 2/6 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 35 de la 59e année,�/span> , p. 1 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  8. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 45 de la 59e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. « Jeunes maisons, vieux souvenirs - III. La Poste (Suite et fin) », L'Abeille de Fontainebleau, no 3 de la 66e année,�/span> , p. 3/8 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. « Conseil municipal de Fontainebleau - Séance du 15 novembre 1893 », L'Abeille de Fontainebleau, no 48 de la 59e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 51 de la 59e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  12. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 22 de la 60e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  13. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 48 de la 60e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre)
  14. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 24 de la 60e année,�/span> , p. 1 (lire en ligne)
  15. « L'Hôtel des Postes de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 46 de la 60e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre)
  16. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 49 de la 60e année,�/span> 1894-13-07, p. 1/4 (lire en ligne Accès libre)
  17. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 21 de la 92e année,�/span> , p. 1/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  18. « Fontainebleau - À l'hôtel des Postes », L'Informateur de Fontainebleau, no 23 de la 26e année,�/span> , p. 2/4 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  19. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau. Le bureau de Poste fermé sept mois pour travaux » Accès libre, sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  20. Nicolas Fillon, « La Poste fermée sept mois ! » Accès libre, sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  21. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau : le bureau de poste rénové a rouvert ce jeudi » Accès libre, sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  22. Yoann Vallier, « Seine-et-Marne. La Poste des Maréchaux de Fontainebleau va devenir un « relais » » Accès libre, sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  23. Yoann Vallier, « Fontainebleau. Fontaineblow, la galerie de street-art qui veut « casser les codes » » Accès libre, sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  24. Permis de construire, type PC, no 77 186 19 00036, en date du [(fr) Liste des permis de construire et autres autorisations d’urbanisme (page consultée le 2021-07-21)].

Bibliographie

Ouvrages encyclopédiques

  • [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Éditions Flohic, , 1re Ă©d., 1 508 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580

Articles de périodiques

  • Nouvelles annales de la construction, C. BĂ©ranger, (lire en ligne), planches 42-43

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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