HĂ´tel de Villeroy (Paris, 1er arrondissement)
L'hôtel de Villeroy, également appelé ancien hôtel de la Poste ou hôtel de Villeroy Bourbon, est un hôtel particulier situé 34 rue des Bourdonnais dans le 1er arrondissement de Paris. Il a une deuxième entrée par le 9, rue des Déchargeurs.
Type | |
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Destination initiale | |
Commanditaire | |
Propriétaire |
privée, résidents particuliers et Crémerie de Paris |
Usage |
Bureau de poste (- |
Patrimonialité | |
Site web |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
Coordonnées |
48° 51�nbsp;36�nbsp;N, 2° 20�nbsp;45�nbsp;E |
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Il fait partie des rares demeures aristocratiques subsistant au sud-ouest du quartier des Halles qui étaient à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle insérées dans un réseau dense de maisons bourgeoises et populaires. Son escalier d'honneur a conservé tout son caractère original. Classé Monument historique en 1984[1], il abrite de nos jours des logements et le centre d'exposition « Crémerie de Paris ».
Historique
HĂ´tel de Villeroy Bourbon
L'hôtel de Villeroy est étroitement lié à l'histoire de la famille de Neufville de Villeroy et à l'histoire du Royaume de France.
Les premiers bâtiments ont été construits vers 1370 du côté de la rue des Bourdonnais. Sous Nicolas IV de Neufville de Villeroy (qui fut un des ministres les plus importants du Royaume de France), le bâtiment s'est embelli progressivement devenant un haut lieu de littérature. Son petit-fils, Nicolas de Neufville de Villeroy, maréchal de France, le fait raser puis reconstruire en 1640 sur les caves anciennes l'actuel hôtel de Villeroy. Il longeait à l'époque de sa construction la rue de la Limace, rasée en 1868 pour créer la rue des Halles. Le nom de l'architecte reste inconnu à ce jour.
Élevé à la cour du roi Louis XIII, Nicolas de Neufville devient à la mort de celui-ci éducateur du jeune Louis XIV. Le roi et son frère Philippe d’Orléans vivent alors au Palais-Royal, mais se rendent souvent à l'hôtel de Villeroy pour y jouer avec les enfants de Nicolas de Neufville, Catherine et François de Neufville de Villeroy, donnant naissance à une amitié à vie entre le roi et François de Neufville. Dans son testament Louis XIV le désigne ainsi comme éducateur de son successeur, son arrière-petit-fils, le futur Louis XV.
Un signe de la présence de Nicolas de Villeroy, 5e du nom, est le chiffre « 5 » forgé dans la rambarde de l'escalier d'honneur, pris en photo vers 1908 par Eugène Atget[2] et qui avait dans les années 1920 fasciné la styliste Coco Chanel[3]. Cette rambarde existe toujours.
La famille de Villeroy vend l'hôtel en 1671 à la famille de postiers Pajot et Rouillé.
Hôtel de la Poste et Crèmerie de Paris
De 1689 à 1738, l'hôtel abrite le premier bureau de la ferme générale des postes. S'y trouve un cabinet noir où le roi Louis XV prend connaissance de certains courriers expédiés.
Devenu propriété du grand magasin À la Belle Jardinière, une crèmerie y est installée en 1870 rue des Déchargeurs, le reste du bâtiment servant à stocker les produits alimentaires écoulés aux Halles voisines[4].
Très délabré lors de la démolition des Halles (1971), il est menacé de céder la place à un vaste parking. Sous l'initiative d'un particulier, il est protégé in extremis par le Ministre de la Culture qui l'inscrit à l'Inventaire des monuments historiques en , puis rénové.
Phone Book of the World
255 ans après le départ de la poste, l'esprit « télécoms » de l'ancien hôtel de la Poste est réactivé. En 1993, il est racheté par un jeune descendant de Nicolas Villeroy qui avait crée des Boutiques indépendantes distribuant des produits de la marque Sony, déjà propriétaire de nombreuses boutiques dans le voisinage ayant valu à la rue des Halles le surnom de « rue Sony », qui y ouvre un magasin Electrica, puis transformé en 1995 en cybercafé[5]. Il attire alors un grand nombre d’utilisateurs précurseurs d'Internet, essentiellement des Américains en voyage à Paris où les hôtels ne disposent pas encore de connexion.
Sous leur influence est créé le site web Phone Book of the World[6]. Son annuaire est aujourd'hui encore utilisé pour trouver des numéros de téléphone à travers le monde.
Face à la démocratisation d'Internet et au déploiement du Wifi, le cybercafé ferme en 2005.
Crémerie de Paris
En 2011, le lieu est transformée en un centre d'expositions, La Crémerie de Paris, en mémoire de son ancienne activité. Des expositions organisées par des marques connues s'y sont enchaînées :
- : Nike Barber Shop[7], organisée par la société d’équipement sportif américaine Nike.
- : Boutique Adopte un mec[8], organisée par le site internet français AdopteUnMec.
- : exposition et boutique éphémère UGG[9], organisée par la marque américaine Deckers Outdoor Corporation.
- juin 2013 : exposition de motos organisée par le constructeur britannique Triumph (entreprise).
- : boutique éphémère G-Shock[10], organisée par l'horloger japonais Casio.
- octobre 2013 : exposition de lessives My Omo Store[11] organisée par Une Agence Américaine pour le groupe agroalimentaire anglo-néerlandais Unilever.
- juin 2014 : exposition Pokémon[12]. Présents à l'exposition, l'inventeur du jeu vidéo Pokémon Go et le compositeur de la musique de Pokémon, Junichi Masuda. La musique de Pokémon s'inspire en particulier du compositeur Igor Stravinsky qui avait déjà des liens avec la Crémerie de Paris à travers la styliste Gabrielle Chanel et la famille Romanov[13].
- décembre 2018 : Maison du père Noël imaginée par Amazon. L'exposition est présentée dans la grande Crémerie de Paris (hôtel de Villeroy) ainsi que dans les petites Crémeries de Paris avoisinantes. C'est la première fois que le distributeur internet Amazon ouvre une boutique physique[14].
- novembre 2019 : retour des Pokémon, avec la marque textile Celio[15].
- septembre 2020 : première boutique physique en France du géant de l'e-commerce chinois Alibaba Group avec une boutique éphémère AliExpress décorée par Tania Demayo[16] - [17] - [18].
- avril 2022 : lancement du manga Sakamoto Days par l'éditeur Glénat[19].
La plupart de ces expositions ont été accompagnées de tournages de films diffusés à travers le monde.
Tournages
Le portail de l’Hôtel de Villeroy apparaît souvent dans les films, comme un clin d’œil à la très riche histoire du bâtiment.
Du 15 au , le lieu est transformé en bijouterie pour le film En liberté ! de Pierre Salvadori[20]. Du 21 au 22 août 2019 il devient une salle de gym fréquentée par l'actrice Lily Collins dans Emily in Paris de Darren Star[21] - [22] - [23].
Grand Hotels of the World
Le site internet Grand Hotels of the World[24] est édité depuis l'hôtel de Villeroy. Le site donne des informations culturelles sur les palaces les plus connus à travers le monde. Le logo du site s'inspire du chiffre 5 forge dans l'escalier de l'hôtel de Villeroy Bourbon.
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Hôtel de Villeroy (Paris, 7e arrondissement) » (voir la liste des auteurs).
- « Ancien hôtel de Villeroy ou ancien hôtel de la Poste », notice no PA00085842, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Photos prises par Eugène Atget dans l'hôtel de Villeroy ».
- « Coco Chanel, une cliente de la Crémerie de Paris ».
- « Plus sur l'histoire de l’Hôtel de Villeroy » sur le site de la Crémerie de Paris.
- Le premier Cybercafé de Paris à l'Hôtel de Villeroy
- « Phonebook of the World avec des images de l'hôtel de Villeroy » sur phonebookoftheworld.com.
- Article sur Ofive.tv.
- Article sur golem13.fr.
- Article sur wadmag.com.
- Photoreportage sur cremerieparis.com.
- Article sur e-marketing.fr.
- Exposition Pokemon sur pokemon.com.
- « Crémerie de Paris ... un lieu de conte de fées pour les enfants Romanov » sur cremeriedeparis.com.
- « Exposition de Noël Amazon » sur amazon-presse.fr.
- « Deuxième exposition Pokémon organisée par Celio » sur cremeriedeparis.com.
- « Pop Up Store Ali Express à l'Hôtel de Villeroy / Crèmerie de Paris » sur fashionnetwork.com.
- « Ali Express ouvre une boutique éphémère à Paris » sur Le Parisien.
- « Pour la première fois Ali Express ouvre un magasin éphémère en France » sur Le Figaro.
- « Sakamoto Days, manga japonais, organisé par Glénat » sur cremeriedeparis.com.
- « Tournage du film Remise de Peine by Cremerie de Paris.com », sur cremeriedeparis.com (consulté le )
- .« Tournage du film Emily in Paris », sur cremeriedeparis.com
- (en) « Emily in Paris Locations », sur geektrippers.com
- (en) « Emily in Paris by Netflix », sur netflix.com
- grandhotelsoftheworld.com .