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Guy Ribes

Guy Ribes est un peintre et faussaire en art français, né le [1] - [2] à Riorges (Loire).

Guy Ribes
Guy Ribes en 2017.

Biographie

Jeunesse

NĂ© dans une maison close[1] - [3] - [4] de parents proxĂ©nètes[5], Guy Ribes passe son enfance et sa jeunesse dans l'agglomĂ©ration lyonnaise. Son père, Jean-Baptiste Ribes, est un colosse mesurant plus de deux mètres, sa mère, dite « Madame Jeanne Â», une Gitane originaire de Murcie, en Espagne. Quand ceux-ci, qui possèdent aussi un cinĂ©ma, sont absents, ce sont les prostituĂ©es qui s'occupent du jeune Guy. Mais avec l'application de la loi Marthe Richard, l'hĂ´tel ferme et les parents sont arrĂŞtĂ©s, jugĂ©s et emprisonnĂ©s. Guy se retrouve en internat, oĂą un père jĂ©suite lui fait dĂ©couvrir et travailler la peinture Ă  l'âge de huit ans[1].

À 11 ans il aide son père, sorti de prison, sur les marchés[1] ; à 12 ans il travaille en usine[3], à 13 il dort dans la rue[5] et en 1964, il est apprenti dans un prestigieux atelier de dessins de soierie à Lyon[1], mais continue de peindre et vend ses toiles et aquarelles sur les marchés[6]. Il garde néanmoins un pied dans le milieu, faisant même le portrait de la mère de Mémé Guérini, sur commande de ce dernier[1].

Carrière de faussaire

Après un passage dans la Marine nationale, il vit Ă  Athènes, oĂą il essaye de vivre de son art, peignant notamment deux dĂ©cors pour le théâtre national grec, et frĂ©quente la jet set locale[1]. Il commence, en 1975, Ă  copier des chefs-d’œuvre[7]. France Soir estime que « le faussaire a inondĂ© le marchĂ© de l'art de ses Ĺ“uvres, pendant plus de 20 ans. On parle de 1 000 dessins et tableaux, produits entre le milieu des annĂ©es 1980 et 2005, aux dĂ©pens de collectionneurs privĂ©s, de galeristes et mĂŞme de musĂ©es[8] ». Sa rencontre en 1996 avec un marchand de tableaux le fait devenir faussaire professionnel, ne copiant plus simplement des Ĺ“uvres prĂ©existantes mais s'emparant du style de peintres pour le reproduire dans des pastiches[6]. InstallĂ© Ă  Saint-MandĂ© dans un atelier[6], il rĂ©alise alors, souvent sur commande, des faux Chagall, Picasso, DalĂ­, LĂ©ger, Bonnard, Modigliani, Renoir, Laurencin, Braque, Vlaminck ou Matisse, ne faisant jamais de copie de tableau existant, prĂ©fĂ©rant peindre dans le style de l'artiste copiĂ©[3]. Certaines de ses Ĺ“uvres sont authentifiĂ©es par des experts sincères, ou publiĂ©es dans La Gazette de l'HĂ´tel Drouot[7]. La propre fille de Marc Chagall s'y laisse aussi prendre, croyant d'un faux ĂŞtre une toile de son père[3]. Il dĂ©clare avoir peint un millier de faux[9] - [10].

Guy Ribes ne vend pas directement ses toiles, un rĂ©seau prenant en charge cette tâche. Une des mĂ©thodes les plus courantes est la suivante : un membre du rĂ©seau se fait passer, auprès d'un acheteur potentiel, pour un hĂ©ritier d'un grand maĂ®tre, ne voulant pas payer des droits de succession — voulant vendre « au noir » un tableau — ou se disant dĂ©sargentĂ© et donc mis dans l'obligation de vendre une Ĺ“uvre hĂ©ritĂ©e. C'est seulement Ă  partir du moment oĂą Guy Ribes a vendu directement ses toiles qu'il a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© par la police.

Arrestation, procès et condamnation

Dénoncé, il est arrêté par la police à Saint-Mandé le [1] et jugé à Créteil pour « contrefaçon en bande organisée » en dans un procès où l'on montrera plus de 350 de ses faux[2] - [3]. Il est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis[9] - [11]. Onze autres personnes, complices du trafic, sont condamnées à diverses peines.

Au cours du procès, Guy Ribes déclare : « J’ai tout appris en imitant les plus grands. Je les aimais, je voulais me comparer à eux, par orgueil puis par jeu. J’ai bien essayé d’adapter mon œuvre à celle de Picasso, mais c’était impossible. Les gens préféraient mes toiles inspirées des grands maîtres. C’était plus facile de réaliser des imitations que de peindre pour des gens qui se détournaient de mes œuvres. » Il ajoute, à propos du trafic : « Je n’étais pas systématiquement payé ». Et sur son arrestation : « J’étais content que les policiers débarquent. Chez moi, c’était devenu la porte ouverte à tout un tas de gens qui voulaient grappiller des choses. »

Gilles Perrault, l'expert venu témoigner, avoue quant à lui : « Je suis déjà intervenu dans beaucoup de dossiers de ce genre, mais je n’ai encore jamais vu un faussaire avec une telle palette d’artistes. Si Picasso était encore vivant, il l’embaucherait[6]. »

D'après l'avocat de Guy Ribes, le tribunal a fait valoir à son client « la grande qualité de ses œuvres », reconnaissant sa « qualité d'artiste » et ne le limitant pas « à un simple faussaire »[9].

Après avoir été démasqué, Guy Ribes met un terme à la fabrication de faux et peint des œuvres sous son nom.

Doublure pour le film Renoir

Maquillage des mains de Guy Ribes pour le film Renoir.

Il réalise en 2012 des toiles pour les besoins du film de Gilles Bourdos Renoir. Il y double aussi les mains de Michel Bouquet, qui joue le rôle-titre, et le conseille techniquement lorsque celui-ci est censé peindre[12] - [13] - [14].

Annexes

Bibliographie

Filmographie

  • Un vrai faussaire, documentaire de Jean-Luc LĂ©on (2015)[15].

Références

Liens externes

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