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Guillaume Ribot

Guillaume Ribot, né le 10 janvier 1971 à Nîmes, est un réalisateur, photographe et auteur français[1].

Guillaume Ribot
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Biographie
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Biographie et carrière

Après des études en photographie et en histoire de l’art, Guillaume Ribot se consacre à la photographie de presse. Depuis la fin des années 1990, il axe son travail sur la représentation de la mémoire à travers la réalisation de documentaires, d'expositions photo et la publication de livres. Son travail a été publié dans la presse nationale et internationale (Time, Paris-Match, Marianne, Le Monde, New-York Times…) et exposé dans différents musées (Mémorial de la Shoah - Paris, Mémorial de Caen, Museum of Jewish Heritage - New York, Musée de la résistance et de la déportation de l'Isère…)[2].

RĂ©alisateur

En 2009, Guillaume Ribot décide de réaliser son premier documentaire en se penchant sur son histoire familiale. Sa grand-mère lui avait confié avoir caché des enfants Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il débute alors son travail de recherches sur ses bribes de souvenirs. En fouillant dans les tiroirs chez son grand-oncle dans le Lot-et-Garonne, il découvre le cahier d'une jeune écolière de 11 ans : Susi Feldsberg. Le réalisateur décide de partir sur les traces de la famille Feldsberg. Pendant plus de 4 ans, il va enquêter en France, en Belgique, en Autriche, en République tchèque et en Pologne. Il découvrira qu’ils ont tous été déportés et assassinés à Auschwitz en septembre 1942 depuis le camp d'internement de Drancy. Son film, « Le cahier de Susi »[3], est diffusé en DVD par l’Éducation nationale et reçoit la bourse « Brouillon d'un rêve » de la SCAM.

Guillaume Ribot adapte en 2015 le témoignage « Je suis le dernier Juif » de Chil Rajchman, un survivant du centre de mise à mort de Treblinka en Pologne. Son film « Treblinka, je suis le dernier Juif »[4] est construit sur des images contemporaines des différents centres de mise à mort (Treblinka, Auschwitz, Belzec, Sobibor, Majdanek, Chelmno) et sur le témoignage de Rajchman porté par la voix de Stéphane Olivié-Bisson. Chill Rajchman raconte son quotidien de sonderkommando à Treblinka et son évasion lors de la révolte en août 1943. Le film est diffusé en 2016 sur Télé Grenoble, avec le soutien du CNC et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

En 2019, Guillaume Ribot réalise « Vie et Destin du Livre noir ». Au début de la guerre, des écrivains russes documentent la destruction des Juifs dans les territoires soviétiques conquis par les nazis et écrivent « Le Livre noir ». Ce film est une enquête documentaire qui retrace l’histoire de ce livre maudit et de ses auteurs. Archives filmées et textes révèlent comment Staline enterra la mémoire de la Shoah en URSS. Avec les voix de Mathieu Amalric, de Aurélia Petit, Denis Podalydès de la Comédie-Française et Hippolyte Girardot. Le film est soutenu par France Télévisions, le CNC et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Son documentaire Moissons sanglantes (2023) retrace le voyage du journaliste Gareth Jones en Ukraine et décrit la grande famine (Holodomor) de 1932 et 1933, en s’appuyant sur les articles de celui-ci[5].

Photographe

De 2004 à 2008, il accompagne, en tant que photographe, l'association Yahad-In-Unum en Ukraine et en Biélorussie. Cette campagne internationale de recherches l'a amené à photographier plus de 800 témoins des fusillades massives des Juifs menées par les Einsatzgruppen, les « commandos mobiles de tuerie » durant la Seconde guerre mondiale. Ces photographies sont exposées au Mémorial de la Shoah à Paris et publiées dans le livre « Les fusillades massives des Juifs en Ukraine, 1941-1944. La Shoah par balles. »[6].

En 2005, à l’occasion du 60e anniversaire de la Libération des camps, Guillaume Ribot propose à la Ville de Grenoble l’édition d’un livre de photographies sur le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. Le titre de l’ouvrage, « Chaque printemps les arbres fleurissent à Auschwitz », reprend une citation du philosophe français Vladimir Jankélévitch. Guillaume Ribot collabore avec l'historien français spécialiste de la Shoah, Tal Bruttman, pour l'écriture de ce livre.

Guillaume Ribot publie en 2008 « Camps en France : histoire d'une déportation »[7]. Le livre est composé de photographies, de fac-similés de documents administratifs et de textes historiques rédigés par Tal Bruttmann. C’est après avoir consulté la fiche administrative de Gerhard Kuhn, un Juif allemand détenu en 1942 au centre d’internement de Fort Barraux en Isère, que le photographe décide d’enquêter sur le parcours de déportation de Gerhard Kuhn à travers toute l’Europe de 1940 à 1945.

De 2010 à 2018, Guillaume Ribot entreprend, avec l'AFMD 38, la conception et la rédaction de 7 livrets de la collection « Après l’ère des témoins » : Auschwitz[8], Buchenwald[9], Dachau[10], Mauthausen[11], Ravensbrück[12], Sachsenhausen, Struthof[13]. Ce travail est soutenu par la Fondation de la Mémoire de la Déportation.

En 2012, à la suite de sa rencontre avec l'écrivain Vincent Karle, Guillaume Ribot publie «OQTF : obligation de quitter le territoire français »[14]. Pendant 3 années, les auteurs enquêtent, suivent et montrent la vie quotidienne d'une famille de sans-papiers. La même année, une exposition au Musée de la Résistance et de la déportation de l'Isère est consacrée à ce travail[15].

Guillaume Ribot publie en 2017 l’ouvrage « D’une aube à l’autre » édité par la ville de Grenoble. Au cours de ce reportage, il photographie le quotidien des agents des différents services du Centre Communal d’Action Sociale de Grenoble (EHPAD, crèches, soins à domicile, centres d’hébergement...)[16].

Ĺ’uvres

Filmographie

Bibliographie

  • 2004 : Guillaume Ribot, BĂ©ryl et les autres, G.Ribot, , 64 p. (ISBN 978-2952251402)
  • 2005 : Guillaume Ribot, Tal Bruttman, Chaque printemps les arbres fleurissent Ă  Auschwitz, Ă©ditions Ville de Grenoble, , 128 p.
  • 2007 : Guillaume Ribot, Un dimanche sans Zidane, , 168 p. (ISBN 978-2-9522-5141-9), essai photographique sur le football amateur
  • 2007 : Les fusillades massives des Juifs en Ukraine 1941-1944 : La Shoah par balles, MĂ©morial de la Shoah, , 112 p. (ISBN 978-2916966533) Ouvrage collectif publiĂ© lors de l’exposition au MĂ©morial de la Shoah. Calmann-LĂ©vy
  • 2007 : Cahiers photos dans Patrick Desbois, Porteurs de mĂ©moire, Michel Lafon, , 329 p. (ISBN 978-2749906614)
  • 2008 : Guillaume Ribot, Camps en France, histoire d’une dĂ©portation, Ă©ditions FMD, , 288 p. (ISBN 978-2952251426)
  • 2010 : Collection « Après l’ère des tĂ©moins », Ă©ditions FMD. Sept ouvrages de 2010 Ă  2018
  • 2012 : Guillaume Ribot, Vincent Karle, OQTF: obligation de quitter le territoire français, Le Bec en l'air, , 128 p. (ISBN 978-2916073866)[19]
  • 2017 : Guillaume Ribot, D'une aube Ă  l'autre, Ă©ditions Ville de Grenoble, , 84 p. (ISBN 979-1069911062)

Expositions (sélection)

RĂ©compenses et distinctions

  • Prix du Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France Grenoble-Isère, en 2012[20]
  • Bourse « Brouillon d’un rĂŞve » de la SCAM pour l’écriture du documentaire « Le cahier de Susi »
  • SĂ©lection au FIPADOC 2020 dans la catĂ©gorie « compĂ©tition nationale » pour le film « Vie et Destin du Livre noir »[21]
  • SĂ©lection au Toronto Jewish Film Festival 2020 pour le film « Vie et Destin du Livre noir »
  • SĂ©lection au festival Passion CinĂ©ma d'Ajaccio 2020 pour le film « Vie et Destin du Livre noir »
  • SĂ©lection au festival Festival international du film d'histoire de MontrĂ©al 2020 pour le film « Vie et Destin du Livre noir »

Notes et références

  1. « Guillaume Ribot », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. « Guillaume Ribot, les yeux sur la Shoah », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  4. « Recherche de documentaires: “guillaume ribot” », sur FilmsDocumentaires.com (consulté le )
  5. Blaise De Chabalier, Moissons sanglantes, quand Staline affamait l’Ukraine, lefigaro.fr, 19 février 2023
  6. « La Shoah par balles - Mémorial de la Shoah », sur www.memorialdelashoah.org (consulté le )
  7. « Camps en France. Histoire d’une dĂ©portation : Gerhard Kuhn », sur Fondation pour la mĂ©moire de la dĂ©portation, (consultĂ© le )
  8. « Auschwitz, après l’ère des témoins », sur Fondation pour la Mémoire de la Shoah (consulté le )
  9. « Buchenwald après l’ère des tĂ©moins », sur Fondation pour la mĂ©moire de la dĂ©portation, (consultĂ© le )
  10. « Dachau, un livret en mémoire », sur Echirolles (consulté le )
  11. « “Mauthausen”, décrypter et comprendre », sur Echirolles (consulté le )
  12. « RavensbrĂĽck après l’ère des tĂ©moins », sur Fondation pour la mĂ©moire de la dĂ©portation, (consultĂ© le )
  13. « Struthof après l’ère des tĂ©moins », sur Fondation pour la mĂ©moire de la dĂ©portation, (consultĂ© le )
  14. « [OQTF] Obligation de quitter le territoire français », sur Culture Isère (consulté le )
  15. « Le quotidien des sans-papiers au musée de la Déportation de Grenoble », sur Franceinfo, (consulté le )
  16. « Communiqué de presse », sur webcache.googleusercontent.com (consulté le )
  17. « Le cahier de Susi », sur www.cndp.fr (consulté le )
  18. « Vie et destin du livre noir », Les Films du Poisson (consulté le )
  19. « OQTF. Obligation de quitter le territoire français », sur Le Bec en l'air (consulté le )
  20. « Prix du CRIF 2012 décerné à Guillaume Ribot », sur www.crif-grenoble-dauphine.org (consulté le )
  21. « Vie et Destin du Livre Noir. La destruction des Juifs d’URSS | FIPADOC 2020 », sur www.fipadoc.com (consulté le )

Liens externes

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