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Guillaume Mauviel

Guillaume Mauviel, nĂ© Ă  Fervaches le , mort Ă  CĂ©zy (Yonne) le , est un prĂȘtre catholique français, Ă©vĂȘque constitutionnel Ă  Saint-Domingue.

Guillaume Mauviel
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  56 ans)
CĂ©zy
Nationalité
Activité

Biographie

Issu d'une famille modeste du diocĂšse de Coutances, il est ordonnĂ© prĂȘtre et s'embarque aussitĂŽt comme aumĂŽnier en 1782 sur un navire Ă  destination des Antilles. ArrivĂ© Ă  Cadix (Espagne), l'amiral d'Estaing lui interdit de reprendre la traversĂ©e[1].

Il exerce donc dans les hĂŽpitaux français, puis quitte la marine. Il devient alors vicaire Ă  Noisy-le-Sec en 1791 oĂč il prend fait et cause pour la RĂ©volution. Il prĂȘte serment Ă  la constitution civile du clergĂ©. Proche de l'abbĂ© GrĂ©goire, il devient secrĂ©taire de l'« agence des Ă©vĂȘques rĂ©unis » et participe Ă  la crĂ©ation des Annales de la religion, organe du clergĂ© constitutionnel. Il est Ă©galement de l'organisation du concile nationale de l'an V, qui s'ouvre le Ă  Notre-Dame de Paris[1].

En rĂ©ponse Ă  une demande du gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du Nord Ă  Saint-Domingue, Toussaint Louverture, adressĂ©e quelques mois plus tĂŽt Ă  l'abbĂ© GrĂ©goire, de lui envoyer douze prĂȘtres rĂ©publicains, Guillaume Mauviel se porte volontaire. Quatre Ă©vĂȘques sont nommĂ©s par le concile, dont Guillaume Mauviel, Ă©lu Ă  l'unanimitĂ© Ă©vĂȘque des Cayes[1], dans le sud de Saint-Domingue, le [2]. Les trois autres se dĂ©mettent rapidement, il est donc le seul, sacrĂ© le Ă  Notre-Dame et ayant attendu que la situation de son diocĂšse, lieu d'affrontement entre les troupes de Toussaint Louverture et celles de Rigaud, s'apaise, Ă  rejoindre l'Ăźle en fin de l'annĂ©e[1], avec finalement la charge de toute la partie française de la colonie[2].

À son arrivĂ©e, Toussaint Louverture lui impose de rester Ă  Santiago[1]. En butte Ă  l'hostilitĂ© de la population aux Français[1], il travaille Ă  rĂ©unir la population « de toutes les couleurs » et Ă  pacifier l'Ăźle aprĂšs les luttes fratricides, propose en 1803 l'instauration d'un catĂ©chisme alternant chaque semaine français et espagnol[2] et cherche Ă  remettre les prĂȘtres et les fidĂšles dans la doctrine chrĂ©tienne. Mais sa faible lĂ©gitimitĂ© auprĂšs de Louverture et d'une grande partie du clergĂ©, restĂ© fidĂšle au pape, l'empĂȘche de mener comme il le souhaite ses missions[1]. Louverture arrĂȘtĂ© en , il gagne les faveurs du gĂ©nĂ©ral Leclerc, beau-frĂšre de Bonaparte, et dĂ©missionne comme Ă©vĂȘque constitutionnel aprĂšs la signature du Concordat entre la France et le Vatican. Il tente de prendre le siĂšge d'archevĂȘque de Santiago, mais Ă  cause de la mort de Leclerc, ainsi que de l'hostilitĂ© grandissante des autoritĂ©s militaires Ă  son Ă©gard, il ne reste qu'administrateur provisoire de l'archidiocĂšse jusqu'Ă  son dĂ©part, forcĂ© par le gĂ©nĂ©ral Ferrand, le [2].

Il débarque à Bordeaux en . Il meurt chez le général Desfourneaux, propriétaire du chùteau de Cézy depuis 1804, qu'il avait rencontré à Saint-Domingue[2].

Il est l'auteur du Précis historique et politique de la Révolution de Saint-Domingue, Paris : chez L. Beaufils, 1821[3] - [4].

Notes et références

  1. Bernard NoĂ«l, « Debien (G.) : Guillaume Mauviel, Ă©vĂȘque constitutionnel de Saint-Domingue, 1801-1805 », Revue française d'histoire d'outre-mer, vol. 69, no 257,‎ (lire en ligne)
  2. Jean-Marie Loncol, « DEBIEN, Gabriel, Guillaume Mauviel ÉvĂȘque constitutionnel de Saint-Domingue (1801-1805) » (Compte rendu), Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, vol. 37, no 1,‎ (lire en ligne)
  3. Catalogue de l'histoire de France: publié par l'ordre de l'empereur, tome 8, Paris : chez Firmin Didot frÚres, fils & Cie, 1863, p. 725 (en ligne)
  4. Supplément ronéotypé de la Revue de la Manche, no 53, janvier 1972.

Bibliographie

  • Auguste MatinĂ©e, Anecdotes de la rĂ©volution de Saint-Domingue racontĂ©es par Guillaume Mauviel, Ă©vĂȘque de la colonie (1799-1804), Kessinger Publishing, (1re Ă©d. 1885)
  • Gabriel Debien, Guillaume Mauviel, Ă©vĂȘque constitutionnel de Saint-Domingue 1801-1805, SociĂ©tĂ© d’histoire de la Guadeloupe, coll. « Notes d’histoire coloniale » (no 105), .
  • Miriam Franchina, « A Transatlantic Battle of Robes: French Priests in the Haitian Revolution », French History,‎ , crac002 (ISSN 0269-1191, DOI 10.1093/fh/crac002)

Liens externes

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