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Guerre russo-suédoise de 1554-1557

La guerre russo-suĂ©doise de 1554-1557 est le prĂ©lude de la future guerre de Livonie (1558–1583). La guerre russo-suĂ©doise prit fin lorsque les parties (Ivan IV de Russie dit Ivan le Terrible et Gustave Ier de SuĂšde) sont convenues d'une trĂȘve avec le traitĂ© de Novgorod de 1557.

Guerre russo-suédoise
Informations générales
Date 1554-1557
Lieu Empire russe
Issue victoire russe Traité de Novgorod

Contexte

La guerre russo-suédoise est née d'escarmouches frontaliÚres. L'accÚs suédois au commerce de la Baltique est limité par les possessions danoises au sud de son territoire et son manque de ports qui soient libres des glaces toute l'année[1]. Néanmoins, la SuÚde prospÚre grùce à ses exportations de bois, de fer et de cuivre. Elle bénéficie également d'une marine en pleine expansion et de la proximité des ports livoniens, situés de l'autre cÎté du golfe de Finlande[2]. Avant la guerre, la SuÚde a déjà tenté de s'étendre en Livonie, mais l'intervention du tsar de Russie lors de la guerre russo-suédoise de 1554-1557, conclue par le traité de Novgorod en 1557, préserve le statu quo ante[1].

Lorsque la guerre de Livonie Ă©clate, la Ligue hansĂ©atique a dĂ©jĂ  perdu son profitable monopole sur le commerce dans la mer Baltique[3]. Elle continue ses activitĂ©s marchandes, mais doit dĂ©sormais affronter la concurrence des flottes d'Europe occidentale, et notamment celles des Dix-Sept Provinces nĂ©erlandaises[3]. Les navires de la Hanse ne font plus le poids face aux navires de guerre modernes[4]. Sa part dĂ©clinante dans le commerce de la rĂ©gion l'empĂȘche d'entretenir une flotte consĂ©quente[5], et ses membres livoniens comme Riga, Reval et Narva sont dĂ©pourvus de toute rĂ©elle protection[6]. La marine du Danemark, la plus puissante de la Baltique, contrĂŽle l'accĂšs Ă  cette mer par le dĂ©troit de l'Øresund[4], collecte les droits de passage[5] et contrĂŽle les points stratĂ©giques que sont les Ăźles de Bornholm et de Gotland[4]. [5]

Les batailles

En mars 1555, la Russie a lancĂ© une attaque avec prĂšs de 20 000 soldats. Les troupes russes entrent en territoire finlandais et la Finlande n'a qu'un millier de fantassins et ne peut contenir et rĂ©sister aux troupes russes. Mais bientĂŽt, des renforts suĂ©dois arrivent, constituĂ©s de 3 700 fantassins et 250 cavaliers. La noblesse finlandaise a Ă©galement Ă©tĂ© engagĂ©e dans la guerre, contribuant Ă  la cavalerie finlandaise. Les troupes finno-suĂ©doises attaquent la forteresse de Chlisselbourg. Ils assiĂšgent la citĂ© portuaire, mais la stratĂ©gie est mal prĂ©parĂ©e et les Russes finissent par repousser les assaillants. Les SuĂ©dois demandent l'aide Ă  la Livonie, Ă  la Pologne et Ă  la Lituanie. Les Russes poussent Ă  leur avantage et font des razzias dans les villes, telle que Vyborg.

DÚs 1556, des pourparlers s'engagent entre la SuÚde et la Russie pour convenir d'un traité de paix qui permettrait de mettre un terme à cette guerre ruineuse et rétablir des liens commerciaux.

En 1557 est signé le traité de Novgorod.

Conséquences

Le tsarat de Russie devient le voisin oriental de la Livonie aprĂšs avoir absorbĂ© les principautĂ©s de Novgorod (1478) et de Pskov (1510)[7]. Il s'est encore renforcĂ© grĂące Ă  l'annexion des khanats de Kazan (1552) et d'Astrakhan (1556). L'impossibilitĂ© pour la Russie de participer au commerce de la Baltique exacerbe les tensions entre le tsarat et les puissances occidentales. Le nouveau port d'Ivangorod, construit par le tsar Ivan le Terrible sur la rive orientale de la Narva en 1550, ne suffit pas en raison de ses bas-fonds[8]. Par la suite, le tsar demande Ă  la ConfĂ©dĂ©ration livonienne de payer environ 6 000 marks pour conserver l'Ă©vĂȘchĂ© de Dorpat, affirmant que chaque homme adulte donnait un mark Ă  Pskov lorsque celle-ci Ă©tait indĂ©pendante[8]. En 1557, les Livoniens promettent Ă  Ivan de payer cette somme, mais ils ne le font pas, ce qui rompt les nĂ©gociations[8].

Notes et références

  1. Frost 2000, p. 7.
  2. Bain 1971, p. 84.
  3. Frost 2000, p. 3.
  4. Frost 2000, p. 5.
  5. Frost 2000, p. 6.
  6. Frost 2000, p. 4.
  7. Frost 2000, p. 10.
  8. De Madariaga 2006, p. 124.

Articles annexes

Bibliographie

  • (en) Robert I. Frost, The Northern Wars : War, State, and Society in Northeastern Europe, 1558–1721, Upper Saddle River, Pearson Education, , 401 p. (ISBN 0-582-06429-5)
  • (en) Isabel De Madariaga, Ivan the Terrible, New Haven, Connecticut, Yale University Press, , 526 p., poche (ISBN 978-0-300-11973-2, OCLC 70764558, lire en ligne)
  • (en) Robert Nisbet Bain, Slavonic Europe, Cambridge, Cambridge University Press, (1re Ă©d. 1908) (lire en ligne)
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