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Guerre des MĂ©contents

La guerre des MĂ©contents (en catalan : Guerra dels Malcontents ; en castillan Guerra de los Agraviados, plus littĂ©ralement dans cette langue « guerre des lĂ©sĂ©s ») est un soulĂšvement ultra-absolutiste ayant dĂ©bouchĂ© sur une guerre civile entre mars et octobre 1827 en Catalogne et, dans une moindre mesure, au Pays valencien, en Aragon, au Pays basque et en Andalousie. Les Malcontents se soulevĂšrent contre le gouvernement absolutiste modĂ©rĂ© qui, selon eux, « sĂ©questrait » le roi d’Espagne Ferdinand VII. Les insurgĂ©s, dans leur majoritĂ© des paysans et artisans[1], parvinrent Ă  mobiliser en Catalogne entre 20 000 et 30 000 hommes et Ă  occuper la plus grande partie de la rĂ©gion au mois de septembre[2][3][4]. Les dirigeants de la rĂ©bellion Ă©taient d’anciens officiers royalistes de l’« armĂ©e de la foi » ayant combattu aux cĂŽtĂ©s du corps expĂ©ditionnaire de l’armĂ©e française qui avait envahi l’Espagne en 1823 pour mettre fin au rĂ©gime constitutionnel du Triennat libĂ©ral[5].

Ferdinand VII, tableau de Luis de la Cruz y RĂ­os.

À la suite d’un dĂ©placement que fit le monarque en Catalogne afin de montrer qu’il jouissait de pleine libertĂ©, les rebelles dĂ©posĂšrent les armes et le conflit prit fin.

Cette révolte constitue un antécédent direct des guerres carlistes.

Contexte

Comme au cours du Triennat libĂ©ral (1820-1823) s’était produite une scission des libĂ©raux entre « modĂ©rĂ©s » et « exaltĂ©s », durant la DĂ©cennie abominable ce furent les absolutistes qui se divisĂšrent entre « rĂ©formistes » — partisan d’« adoucir » l'absolutisme en suivant les avertissement de la Quadruple Alliance et de la France de la Restauration — et les « ultras » [
], qui dĂ©fendaient la restauration complĂšte de l’absolutisme, incluant le rĂ©tablissement de l’Inquisition que Ferdinand VII, sous la pression des puissances europĂ©ennes, n’avait pas rĂ©instituĂ© aprĂšs son abolition par les libĂ©raux au cours du Triennat. Les ultras — Ă©galement appelĂ©s « apostoliques », « ultra-royalistes » ou « ultra-absolutistes » — avaient dans le frĂšre du roi, Charles de Bourbon — Carlos de BorbĂłn, hĂ©ritier du trĂŽne car Ferdinand VII, aprĂšs trois mariages, n’avait pas rĂ©ussi Ă  avoir de descendance —, leur principal protecteur, raison pour laquelle on les appela quelquefois « carlistes »[6]. AprĂšs les insurrections de JoaquĂ­n CapapĂ© (1824) et celle de Georges BessiĂšres (1825), le conflt le plus grave qu’ils protagonisĂšrent fut la guerre des MĂ©contents, qui se dĂ©roula entre mars et octobre 1827 et dont l’épicentre fut la Catalogne[7].

Histoire

Le soulĂšvement

Tortosa, capitale des terres de l'Èbre, oĂč surgirent les premiers noyaux de « MĂ©contents ».

En mars 1827, les premiĂšres partidas realistas (milices royalistes) furent formĂ©es dans les terres de l'Èbre sous le commandement du colonel Antoni Trillas et du capitaine Salvador Llovet, qui, rapidement mis en dĂ©route, Ă©chouĂšrent dans leur tentative de prendre Tortosa au petit matin du 12 du mĂȘme mois. Trillas et Llovet seraient fusillĂ©s dĂ©but avril[8]. Comme le rapporta le consul français Ă  Barcelone, ces milices royalistes portaient « un drapeau sur lequel on voit le roi Ferdinand la tĂȘte en bas et un agen exterminateur qui piĂ©tine un noir [un libĂ©ral] et le transperce avec son Ă©pĂ©e. Leur cri de guerre est "Vive le roi Charles V, vive la sainte Inquisition, dehors les Français" »[9]. Selon un rapport officiel, il s’agissait d’une protestation d’officiers « dont on disait que la qualification de leurs services dans les rangs royalistes les avaits mĂ©contentĂ©s, ainsi que le retard avec lequel ils recevaient leurs paies »[8]. Le 1er avril, NarcĂ­s AbrĂ©s (es) se soulevait prĂšs de GĂ©rone, Ă©tendant la rĂ©bellion au nord de la Catalogne[10].

La guerre eut principalement lieu dans la Catalogne Centrale, formĂ©e par les compars que de Bages (capitale Manresa), BerguedĂ  (capitale Berga), MoianĂšs (capitale MoiĂ ), SolsonĂ©s (capitale Solsona), Osona (capitale Vic) et le nord de Noya (capitale Igualada), et les comarques voisines de Segarra (capitale Cervera) et La Garrotxa (capitale Olot), en plus de l’Alt Camp (capitale Valls) et du Baix Camp (capitale Reus).

Le soulĂšvement atteignit son apogĂ©e Ă  l'Ă©tĂ©[4], « suivant l’évolution des travaux de moissons, Ă  la fin desquelles de nombreux journaliers s’unissaient aux milices qui offraient une bonne rĂ©tribution, ce qui dĂ©montre que les organisateurs disposaient d’abondantes ressources »[9]. Un chef militaire français informa son gouvernement que les insurgĂ©s « ont des presses lithographiques et distribuent des proclamations ; les officiers portent des nominations et des instructions imprimĂ©es, et reçoivent une solde qui ne provient pas exclusivement des contributions qu’ils touchent »[11]. Le 31 juillet, Josep Busoms (surnommĂ© Jep dels Estanys), l’un des leaders de ceux qui commençaient Ă  ĂȘtre connus comme les « mĂ©contents », faisait une proclamation Ă  Berga — il s’attribua Ă  lui-mĂȘme le titre de comte de Berga —[10][12][1] :

« Non, Espagnols, non ; nos plaintes et clameurs ne sont pas contre notre Roi ; nous ne prĂ©tendons pas non plus en aucune façon que le Gouvernement renonce. Nos clameurs se dirigent contre cette racaille infernale qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© des fils infidĂšles Ă  la patrie [
] ont rĂ©ussi Ă  s’emparer des emlois et affectations, Ă  sucer avec abondance le sang de ceux qu’ils ne purent immoler avant. »

DĂšs lors, les revendications de lĂ©gitimitĂ© de l’infant Charles (« carlistes ») furent dĂšs lors abandonnĂ©es et la justification donnĂ©e au soulĂšvement Ă©tait que le roi Ă©tait prisonnier Ă  la cour, contrĂŽlĂ© par les francs-maçons et les rĂ©volutionnaires, qui Ă©taient ceux qui gouvernaient en rĂ©alitĂ©[9]. Josep ClarĂ , l’un des dirigeants de la rĂ©bellion, proclama Ă  Vic : « La fin de notre glorieuse alarme est que notre bien aimĂ© monarque Ferdinand VII se voie libre de plusieurs individus maçons qui avec habiletĂ© et sagacitĂ© ont su conserver et s’emparer du Gouvernement »[13]. À la mi-septembre, les insurgĂ©s occupaient la plus grande partie de la principautĂ© de Catalogne[2][3][4]. Les dirigeants de la rĂ©bellion Ă©taient d’anciens officiers royalistes de l'« armĂ©e de la foi » ayant combattu aux cĂŽtĂ©s du corps expĂ©ditionnaire de l’armĂ©e française qui avait envahi l’Espagne en 1823 pour mettre fin au rĂ©gime constitutionnel du Triennat libĂ©ral[5]. Un rapport français d’aoĂ»t 1827 disait[14] :

« Depuis le mois de mars dernier, la Catalogne est livrĂ©e Ă  des perturbations qui, ayant commencĂ© partielles et isolĂ©es, ont pris plus tard une certaine augmentation et se dĂ©veloppent de façon si menaçante qu’il faut craindre que trĂšs vite elles couvrent la province entiĂšre. [
] Au commencement les cris des rebelles Ă©taient : "Vive Charles V, vive l’Inquisition, mort aux noirs [les libĂ©raux], dehors les Français". En passant du sur au nord, la sĂ©dition a changĂ© et maintenant ils sont : "Vive le roi absolu, vive l’Inquisition, dehors la police (es) et les sectaires (es)". [
] Ils prenaient auparavant le nom de "carlistes" ; actuellement ils se nomment "royalistes lĂ©sĂ©s". Le triomphe de la religion, le rĂ©tablissement de l’Inquisition et la mort des noirs : voici ce qui est commun aux factieux du sud et du nord, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui »

Manresa, capitale de la rébellion des « Mécontents ».

Le 28 aoĂ»t, ils formĂšrent Ă  Manresa, prise quelques jours auparavant et devenue dĂšs lors la capitale de la rĂ©bellion, une Junta superior provisional de gobierno del Principado (« Junte supĂ©rieure provisoire de gouvernement de la PrincipautĂ© [de Catalogne] »), formĂ©e par quatre membres, deux clercs et deux sĂ©culiers, et prĂ©sidĂ©e par le colonel AgustĂ­n Saperes, surnommĂ© « Caragol » (« Escargot » en catalan)«_ReuniĂł_una_banda_durante_el_trienio;_hombre_de_mucha_influencia_en_Barcelona_y_sus_alrededores,_se_le_suponĂ­a_en_estrecha_relaciĂłn_con_los_frailes_de_[[Abbaye_de_Montserrat|Montserrat]]_»_15-0">[15], qui dans un arrĂȘt du 9 septembre insistait sur la fidĂ©litĂ© au roi Ferdinand VII[16]. La proclamation, adressĂ©e aux « bons Espagnols » commençait ainsi ; « Le moment est arrivĂ© que les vĂ©nĂ©rables royalistes entrent de nouveau dans une lutte plus sanglante peut-ĂȘtre que celle des annĂ©es vingt »[9][17]. Ils prirent par la suite Vic, Cervera, Solsona, Berga, Olot, Valls et Reus, et mirent le siĂšge sur GĂ©rone[18][16]. À Manresa, ils Ă©ditĂšrent le pĂ©riodique El CatalĂĄn realista (« Le Catalan Royaliste »), dont le numĂ©ro du 6 septembre donna le slogan de l’insurrection : « Vive la Religion, vive le Roi absolu, vive l’Inquisition, mort Ă  la Police, mort au Maçonisme et Ă  toute la secte impie ». Ils justifiaient la rĂ©bellion en allĂ©guant que le roi Ferdinand VII Ă©tait « sĂ©questrĂ© » par le gouvernement si bien que son objectif Ă©tait de « soutenir la souverainetĂ© de notre bien aimĂ© roi Ferdinand », bien qu’il publiĂąt Ă©galement des « Vive Charles V », frĂšre du roi et hĂ©ritier du trĂŽne, qui partageait l’idĂ©ologie ultra«_Las_consignas_de_los_rebeldes_se_movieron_dentro_de_un_repertorio_ya_conocido:_la_reivindicaciĂłn_de_Carlos_V_y_de_la_InquisiciĂłn,_el_exterminio_de_los_‘negros’_[los_liberales],_la_defensa_de_la_religiĂłn_y,_en_algunos_casos,_la_supresiĂłn_de_la_policĂ­a,_que_se_habĂ­a_convertido_en_la_bestia_negra_de_los_ultras_»_19-0">[19][16].

Un rapport français relatait l’impact alarmant de la rĂ©bellion en Catalogne[20] :

« Il rĂšgne dans toute la province une agitation gĂ©nĂ©rale. Les communications offrent chaque jour moins de sĂ©curitĂ©, les opĂ©rations commerciales ont cessĂ© dans une bonne mesure et l’industrie, qui a besoin de la paix pour pouvoir se dĂ©velopper, est dans une langueur totale. Les Ă©changes entre le littoral et l’intĂ©rieur sont arrĂȘtĂ©s : tout est stagnation, et seules les grandes villes jouissent de tranquillitĂ©. »

Réponse du gouvernement : voyage de Ferdinand VII en Catalogne et répression

Palais archiĂ©piscopal de Tarragone, oĂč Ferdinand VII signa le manifeste pour mettre fin Ă  la rĂ©bellion des « MĂ©contents ».

Face Ă  la magnitude de la rĂ©bellion et son extension hors de Catalogne, le gouvernement dĂ©cida l'envoi d'une armĂ©e dans la rĂ©gion, dirigĂ©e par le comte d'Espagne, absolutiste notoire nommĂ© nouveau capitaine gĂ©nĂ©ral, en remplacement du marquis de Campo Sagrado (es), dotĂ© de larges pouvoirs — comme celui de juger les insurgĂ©s en conseil de guerre sans tenir en compte le privilĂšge juridique des militaires et clercs — et, simultanĂ©ment, l'organisation d'une visite du roi dans la rĂ©gion (oĂč il arriva depuis Valence fin septembre accompagnĂ© d'un unique ministre, l'ultra Francisco Tadeo Calomarde) afin de dissiper tout doute concernant son supposĂ© manque de libertĂ© et d'exorter les insurgĂ©s Ă  dĂ©poser les armes — le motif officiel de la visite Ă©tait : « examiner par moi-mĂȘme les causes qui ont produit les inquiĂ©tudes de la Catalogne » —[21] - [16] - [22] - [23] - En_1827_Fernando_VII_necesitaba_de_un_golpe_de_efecto,_no_sĂłlo_para_imponerse_al_realismo_extremista,_sino_tambiĂ©n_para_afirmarse_como_monarca_absoluto._Esto_Ășltimo_revestĂ­a_especial_importancia_despuĂ©s_del_[[Constitution_portugaise_de_1826|cambio_polĂ­tico_operado_el_año_anterior_en_Portugal]]''_24-0">[24]. On a soutenu que l’idĂ©e que Ferdinand VII se rende en Catalogne Ă©tait venue des insurgĂ©s lui-mĂȘme, dĂ©sireux de faire parvenir personnellement au roi les raisons de leur rĂ©bellion puisqu’ils Ă©taient convaincus que dĂšs qu’il les connaĂźtrait il changerait de gouvernement et de politique — c’est ainsi qu’El CatalĂĄn Realista assurait « que si nous avons la chance de voir le Roi, et qu’avec franchise et libre des liens maçonniques nous pouvons lui dire la vĂ©ritĂ©, tout restera tranquille [
] » —[13]. Le 28 septembre fut rendu public un Manifeste de Ferdinand VII depuis le palais archiĂ©piscopal de Tarragone dans lequel il disait que les « vains et absurdes prĂ©textes avec lesquels jusqu'Ă  prĂ©sent vous avez prĂ©tendu justifier votre rĂ©bellion » se trouvaient « dĂ©mentis »«_Ya_estoy_entre_vosotros_segĂșn_os_lo_ofrecĂ­_por_mi_Decreto_de_diez_y_ocho_de_este_mes_[de_septiembre];_pero_sabed_que_como_Padre_voy_a_hablar_por_Ășltima_vez_a_los_sediciosos_el_lenguaje_de_la_clemencia,_dispuesto_todavĂ­a_a_escuchar_las_reclamaciones_que_me_dirijan_desde_sus_hogares,_si_obedecen_mi_voz;_[...]_Ya_veis_desmentidos_con_mi_venida_los_vanos_y_absurdos_pretextos_con_que_hasta_ahora_han_procurado_cohonestar_su_rebeliĂłn._Ni_yo_estoy_oprimido,_ni_las_personas_que_merecen_mi_confianza_conspiran_contra_nuestra_Santa_ReligiĂłn,_ni_la_Patria_peligra,_ni_el_honor_de_mi_Corona_se_haya_comprometido,_ni_mi_Soberana_autoridad_es_coartada_por_nadie._»_25-0">[25]

Portrait du général Roger Bernard Charles d'Espagnac de Ramefort, comte d'Espagne, quei dirigea la dure repression contra les « Mécontents ».

L'effet du manifeste fut immĂ©diat et provoqua la reddition ou la dĂ©bandade d'un grand nombre d'insurgĂ©s. Quelques jours plus tard, Manresa, Vic, Olot et Cervera se rendirent sans rĂ©sistance. Bien que la rĂ©bellion se poursuivĂźt quelques mois supplĂ©mentaires, Ă  la mi-octobre on pouvait la considĂ©rer comme Ă©puisĂ©e[26] - [27] - [28]. Pendant ce temps, les autoritĂ©s royales menĂšrent une rĂ©pression implacable contre les rebelles, avec des exĂ©cutions sommaires et la dĂ©tention de suspects tant en Catalogne que dans le reste de l'Espagne, oĂč le soulĂšvemement comptait de nombreux autres partisans[21]. En Catalogne la rĂ©pression fut menĂ©e par le comte d'Espagne, qui l'Ă©tendit Ă©galement aux libĂ©raux, aprĂšs le dĂ©part de Catalogne des troupes françaises qui les avait jusqu'alors protĂ©gĂ©es[El_conde_España]_formĂł_una_policĂ­a_secreta_‘de_la_hez_de_la_sociedad,_de_criminales_sacados_de_presidios_y_de_otras_personas_de_este_jaez’_y,_con_la_excusa_de_que_en_Barcelona_habĂ­a_una_conspiraciĂłn_constitucionalista,_mandĂł_hacer_encarcelamientos_en_masa''_29-0">[29] - Se_le_pudo_ver_[al_conde_de_España]_bailando_en_pĂșblico_mientras_los_ajusticiados_morĂ­an_en_la_horca''_30-0">[30]. En apprenant les mĂ©thodes brutales employĂ©es par ce dernier, le roi commenta que « pour ces choses il n’y a personne d’autre »[31]. Selon Emilio La Parra LĂłpez, « Les Catalans mirent du temps Ă  oublier la duretĂ© pratiquĂ©e par le comte d’Espagne dans la rĂ©pression contre les insurgĂ©s »[32]. Tout au long du mois de novembre, les leaders de la rĂ©volte furent fusillĂ©s (de dos, comme des traĂźtres), parmi lesquels Joan RafĂ­ Vidal et NarcĂ­s AbrĂ©s. En fĂ©vrier 1828 ce fut le tour de Josep Busoms, fusillĂ© Ă  Olot[21][26][27]. Des centaines de « MĂ©contents » furent condamnĂ©s Ă  des peines de prison ou dĂ©portĂ©s Ă  Ceuta, et les ecclĂ©siastiques les plus impliquĂ©s furent reclus dans des couvents trĂšs Ă©loignĂ©s de la Catalogne — ce fut Ă©galement le cas de la cĂ©lĂšbre ultra Josefina de Comerford, grande animatrice de la rĂ©volte, qui fut confinĂ©e dans un couvent de SĂ©ville —[5].

Les protagonistes de la rébellion

Todos prestaron juramento en manos de Josefina (« tous prĂȘtĂšrent serment dans les mains de Josefina »), illustration de Vicente Urrabieta pour le roman de Francisco JosĂ© Orellana El conde de España o La inquisiciĂłn militar (Madrid, LibrerĂ­a de LeĂłn Pablo, 1856), faisant rĂ©fĂ©rence Ă  Josefina de Comerford, considĂ©rĂ©e comme l’une des instigatrices de la guerre des MĂ©contents. On rapport disait Ă  son propos : « dĂ©sireuse d’occuper une place parmi les femmes cĂ©lĂšbres, guidĂ©e par son imagination exaltĂ©e et romantique, elle devient un tribun du peuple, excite les troubles, admets les conjurĂ©s chez elle, dirige leurs plans et les encourage avec sa propre valeur »[5].

Juan Francisco Fuentes a soulignĂ© les points communs du soulĂšvement des « MĂ©contents » et des tentatives « ultras » antĂ©rieures : « le protagonisme du clergĂ© le plus radical, des volontaires royalistes et des "officiers illimitĂ©s", qui agirent Ă  la tĂȘte de leurs factions guerrilleras, rĂ©organisĂ©es pour cette occasion. De nouveau, le mal-ĂȘtre que la crise Ă©conomique provoquait dans d’amples secteurs populaires, qui participĂšrent activement dans la rĂ©bellion contre le gouvernement, eut une grande importance »[21]. Ce dernier point a Ă©tĂ© soulignĂ© [ar Rafael SĂĄnchez Mantero : « Les participants Ă©taient d’humbles paysans et de simples gens qui se plaignaient des abus de l'administration et des actes arbitraires du TrĂ©sor. La dĂ©nonciation d’une administration aux mains de francs-maçons et de noirs [de libĂ©raux] Ă©tait frĂ©quente dans les rangs des lĂ©sĂ©s. Ce mal-ĂȘtre fut mis Ă  profit par les Ă©lĂ©ments les plus exaltĂ©s du royalisme pour tenter une rĂ©bellion »[33]. Ángel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂ­nez coĂŻncident : « Il s’agit de classes sociales liĂ©es au monde paysan et au monde des mĂ©tiers en dĂ©clin (artisanat de communautĂ©s rurales et de petits noyaux urbains), des secteurs rĂ©sistants aux rĂ©formes [
], auxquels s’ajoutent les clercs et officiers liĂ©s au volontariat [royaliste] [
]. Des classes populaires qui ont comme rĂ©fĂ©rent le Roi lĂ©gitime pour maintenir la stabilitĂ© dans un monde basĂ© sur les ordres d’Ancien RĂ©gime qui s’épuise [
] »[34]. Josep Fontana insiste sur l’« Ă©troite relation existante entre mal-ĂȘtre paysan et rĂ©volte ultra » «_Aliados_circunstanciales_de_los_apostĂłlicos_en_un_combate_ambiguo_que_para_los_campesinos_es_algo_asĂ­_como_una_primitiva_e_inmatura_revuelta_que_no_acierta_a_formular_sus_propias_reivindicaciones_de_clase_y_que_se_acoge_a_una_cobertura_ideolĂłgica_llena_de_un_prestigio_tradicional_a_sus_ojos,_y_lo_suficientemente_confusa_como_para_albergar_sus_aspiraciones._»_35-0">[35] et cite un rapport de la Superintendance gĂ©nĂ©rale de la Police (es)[36] :

« La population des montagnes est uniquement agricole ; la plaine et les ports sont manufacturiers et commerçants. [
] Les paysans, plus simples et moins susceptibles de se laisser sĂ©duire par l’ambition de fausses thĂ©ories, sont toujours restĂ©s liĂ©s Ă  l’ancienne monarchie. En ayant vu leurs champs dĂ©vastĂ©s et leur rĂ©coltes dĂ©vorĂ©es par les armĂ©es constitutionnelles, ils ont pour elles une haine juste et implacable. [
] C'est de ces hommes que provient la plus grande partie des volontaires royalistes de la province, et leurs intentions hostiles contre la population de la plaine, composĂ©e de riches fabricants et commerçants, augmentent de jour en jour, car ceux-ci ont toujours un emploi et jouissent d’une existence agrĂ©able, tandis que les tristes travailleurs de la montagne souffrent de la plus horrible misĂšre. »

Le rÎle du clergé

Tableau de David Wilkie reprĂ©sentant la rĂ©union dans une auberge du commandement d’un groupe guĂ©rillero parmi lesquels figure un frĂšre religieux. Wilkie fut prĂ©sent en Espagne entre octobre 1827 et juin 1828.

La rĂ©bellion avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'appui du clergĂ© catalan, qui l'avait encouragĂ©e, lĂ©gitimĂ©e et financĂ©e[5], mais dĂšs que le roi arriva Ă  Tarragone elle rejoignit le camp adverse et presque tous les Ă©vĂȘques condamnĂšrent les « MĂ©contents » et les appelĂšrent Ă  dĂ©poser les armes[23][27]. Certains clercs tentĂšrent de se justifier en rejetant la faute Ă  la franc-maçonnerie, comme ce fut le cas des professeurs de l’universitĂ© de Cervera«_No_habĂ­a_sido_de_las_logias,_sino_de_los_conventos,_de_donde_habĂ­an_salido_los_cuantiosos_fondos_necesarios_para_organizar_y_mantener_la_revuelta._»_37-0">[37][38][39].

L’un des leaders de la rĂ©volte, NarcĂ­s AbrĂ©s (es), surnommĂ© Pixola ou el carnicer (« le boucher » en catalan) dĂ©nonça dans une proclamation du 27 septembre le changement de posture des Ă©vĂȘques catalans[40] :

« Il est temps de rompre mon silence et de me dĂ©fendre [
] de la calomnie avec laquelle les Ă©vĂȘques de la PrincipautĂ© nous accusent dans leurs pastorales respectives, en attribuant nos faits hĂ©roĂŻques Ă  l’Ɠuvre de sectaires jacobins [
]. Quelques uns de ces mĂȘmes prĂ©lats savent bien [qu’à] ceux qu’ils appellent dĂ©sormais meneurs [cabecillas] dĂ©naturalisĂ©s, ils nous firent savoir palpablement que le roi Ă©tait devenu sectaire et que, si nous ne voulions pas voir la religion dĂ©truite, l’infant don Carlos devait s’élever au trĂŽne. [
] Et qu’ont-ils fait ? Ceux qui Ă©taient d’accord nous ont abandonnĂ©s sans venir Ă  notre aide, car ils voient le danger et ne veulent pas s’exposer Ă  perdre leurs rondelettes prĂ©bendes et postes. »

Conséquences

Ángel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂ­nez ont soulignĂ© que l'Ă©chec de la guerre des MĂ©contents marqua un changement de cap pour les royalistes qui, se sentant trompĂ©s par un roi lĂ©gitime qui reprĂ©sentait leurs principes et qu'ils voulaient dĂ©fendre de prime abord, commencĂšrent Ă  dĂ©fendre de plus en plus ouvertement l'alternative incarnĂ©e par l'infant Charles de BourbonDespuĂ©s_de_los_agraviados_la_opciĂłn_de_los_realistas_no_se_contemplaba_ya_a_travĂ©s_de_una_sublevaciĂłn_apelando_al_Rey,_sino_de_la_herencia_sucesora_del_infante_Carlos,_por_eso_basaron_sus_esperanzas_en_la_sucesiĂłn_ante_un_Monarca_sin_descendencia''_41-0">[41]. C’est ainsi qu'aprĂšs l’échec de l’insurrection, l'Ă©picentre de l'action se dĂ©plaça dans les conspirations de la cour[42].

Le long voyage de retour du monarque

Le roi resta en Catalogne jusqu’au 9 mars 1828 — il rĂ©sida la plupart du temps Ă  Barcelone, aprĂšs que les troupes françaises ont abandonnĂ© la ville ; « dans ma vie je n’ai vu plus de gens ni plus d’enthousiasme » Ă©crivit-il Ă  propos de la rĂ©ception que les Barcelonais firent au couple royal —[43] et parcourut par la suite, avec la reine Marie-JosĂšphe de Saxe, l'Aragon, la Navarre, le Pays basque et la Vieille-Castille pour revenir au palais royal de la Granja de San Ildefonso le 31 juillet[44][45]. L'entrĂ©e triomphale Ă  Madrid se produisit le 11 aoĂ»t et les festivitĂ©s se prolongĂšrent durant quatre jours, bien que la population semblĂąt montrer moins d’enthousiasme qu'en 1808 ou en 1814 — les ultras n’avaient rien Ă  cĂ©lĂ©brer aprĂšs la dĂ©faite des « MĂ©contents » —[46].

Ce long sĂ©jour de plus de 10 mois a Ă©tĂ© pour le roi « comme un acte d’affirmation sur sa personne », face Ă  l’appui croissant qu’engrangeait son frĂšre Charles auprĂšs des « ultras »»[47]. « Ferdinand VII comprit que le prolongement du voyage Ă©tait un excellent instrument pour amĂ©liorer son image Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur [
]. Le succĂšs devant les rebelles catalans put le convaincre que sa prĂ©sence parmi ses sujets Ă©tait un instrument extrĂȘmenent efficace, qui ne pouvait que lui apporter des bĂ©nĂ©fices personnels ». De fait, « les habitants de toutes les localitĂ©s visitĂ©es, avec ceux qui se dĂ©placĂšrent depuis les lieux proches pour cette occasion, reçurent les rois avec des acclamations et de grandes manifestations de rĂ©jouissance »«_El_rey_era_el_nexo_de_uniĂłn_por_excelencia_de_los_habitantes_del_reino,_la_personificaciĂłn_de_la_colectividad._En_tales_condiciones,_ver_fĂ­sicamente_al_rey_no_sĂłlo_era_para_ellos_un_espectĂĄculo_y_una_fiesta,_sino_tambiĂ©n_una_forma_de_afirmar_su_identidad._»_48-0">[48]. Dans le rĂ©cit officiel du voyage, qui incluait le sĂ©jour en Catalogne et fut rĂ©digĂ© sous la supervision de Calomarde, le rĂ©sultat obtenu par le roi Ă©tait ainsi rĂ©sumĂ© : «_Fernando_VII_no_se_olvidĂł_de_su_imagen_en_el_exterior_y_ordenĂł_a_los_diplomĂĄticos_españoles_en_el_extranjero_que_comunicaran_a_los_diversos_Gobiernos_europeos_su_Ă©xito_personal_en_sofocar_la_revuelta._»_49-0">[49] :

« Il Ă©teignit la discorde civile, assura la paix, rĂ©anima l’industrie, garnit de troupes les places de son royaumes, punit la trahison, ignora les dĂ©rives et donna des motifs Ă  la fidĂ©litĂ© et Ă  l’affection de ses vassaux. »

Le « Manifeste des royalistes purs »

À partir de janvier 1827 circula clandestinement dans toute l’Espagne un Manifiesto de la FederaciĂłn de los Realistas puros a los Españoles (« Manifeste de la fĂ©dĂ©ration des royalistes purs aux Espagnols » en espagnol) qui fut utilisĂ© par les « MĂ©contents ». L’historien Julio ArĂłstegui a, mis en doute l’auteur du manifeste, signĂ© Ă  Madrid le 1er novembre 1826 et dans lequel on demandait le renversement « du stupide et criminel Ferdinand de Bourbon » en faveur de son frĂšre[50], en affirmant que dans la littĂ©rature royaliste la figure du Roi avait toujours Ă©tĂ© sauvegardĂ©Ă© et que ces discrĂ©ditations ne leur correspondaient pas. Cet auteur soutient que document aurait pu ĂȘtre Ă©laborĂ© par les libĂ©raux exilĂ©s pour provoquer des troubles au sein de la famille royale. Quoi qu’il en soit, mĂȘme si les auteurs du manifestes n’étaient pas royalistes, il est certains que ces derniers en ont fait usage. C’est dans ce document qu’est pour la premiĂšre fois prĂ©sente l’idĂ©e de la « double lĂ©gitimitĂ© », qui a pu ĂȘtre forgĂ©e au Portugal et sera invoquĂ©e par les carlistes espagnols. On distingue ainsi la « lĂ©gitimitĂ© d’origine » (celle acquise par hĂ©ritage) de la « lĂ©gitimitĂ© de l’exercice » : Ferdinand VII doit ĂȘtre dĂ©trĂŽnĂ©, car bien qu’il soit lĂ©gitime d’origine, il ne l’est pas par son exercice, Ă©tant donnĂ© qu’il ne suit pas le programme des royalistes purs. C’est cette idĂ©e que recueilleront les « MĂ©contents ».

Ángel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂ­nez partagent Ă©galement le point de vue d’ArĂłstegui qui fait du manifeste une « provocation » libĂ©rale, mais ils soulignent que « la proclamation de l’infant Charles comme roi n’était pas une nouveautĂ© ». « Sa terminologie et ses connotations s’éloignent des Ă©crits royalistes : le soulĂšvement de 1820 se trouve justifiĂ©, il n’invoque pas les royalistes ni le volontariat mais l’"honnĂȘte masse du peuple espagnol", et ce qui est vĂ©ritablement inĂ©dit dans l'attaque, avec un temps dĂ©prĂ©ciatif et offensant envers le Roi, alors que la propagande royaliste attaquait les serviteurs du Roi et non sa personne, toujours lĂ©gitime dans ses actes. Ce Manifeste n’était pas royaliste, et sa paternitĂ© peut ĂȘtre mis en lien avec les libĂ©raux en exil comme avec les groupes en relation avec la crise portugaise ». Le 1er mars 1827, la Gaceta publiait un ordre royal rĂ©clamant des poursuites contre ceux qui diffusaient ou dĂ©tenaient l’« infĂąme pamphet » (« Real Orden comunicada al Gobernador del consejo para que persiga a los que expendan o retengan el infame libelo que se cita »). Emilio La Parra LĂłpez soutient Ă©galement que le manifeste n’était pas Ɠuvre des royalistes et que cette « FederaciĂłn de Realistas Puros » (« FĂ©dĂ©ration de royalistes purs » figurant dans le titre n’avait pas existĂ©, et souligne que le document avait Ă©tĂ© imprimĂ© hors d’Espagne et introduit depuis Gibraltar[51].

Josep Fontana est parvenu Ă  reconstruire le processus de falsification, dont il attribue l’idĂ©e au financier libĂ©ral valencien Vicente BertrĂĄn de Lis Thomas : « Vers le mois de juillet [1827], Bertran de Lis fut expulsĂ© de France sur demande du gouvernement espagnol et s’installa Ă  Bruxelles, d’oĂč, avec l’aide de quelques libĂ©raux, il Ă©dita le Manifeste, dont on disait qu’une autre impression avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  Londres et qu’ils se proposaient de distribuer largement dans l'Espagne. RamĂłn CĂ©sar de Conti — un militaire libĂ©ral exaltado qui Ă©tait Ă  la solde de la police de Ferdinand VII — fut chargĂ© de les emmener Ă  Gibraltar et de les distribuer ainsi sur la cĂŽte, jusqu’à Barcelone, depuis une embarcation Ă  vapeur (de retour il se vanterait d’avoir influencĂ© sur le dĂ©but de la guerre des MĂ©contents ». D’autre part, Fontana souligne Ă©galement que le gouvernement le considĂ©ra aussi comme une manipulation des libĂ©raux. « Calomarde lui-mĂȘme [le secrĂ©taire du Bureau de GrĂące et Justice] dĂ©nonça dans la Gaceta ce pamphlet libĂ©ral, "imprimĂ© in-octavo en quatre feuilles de papier et lettre Ă©trangĂšre", et qualifia d’absurde la supposition selon laquelle il y aurait une "faction composĂ©e par toutes les classes qui ont fait le plus de sacrifices pour la dĂ©fense du trĂŽne lĂ©gitime et de la souverainetĂ© de S.M." disposĂ©e Ă  dĂ©trĂŽner Fernando et, plus encore, que quelqu’un pense que Carlos, "fidĂšle frĂšre et insĂ©parable compagnon de S.M. dans tous ses malheurs", pouvait s’y prĂȘter »[52].


Notes et références

  1. Fontana 2006, p. 227.
  2. Fuentes 2007, p. 86.
  3. Torras Elias 1967, p. 3.
  4. La Parra LĂłpez 2018, p. 555.
  5. Fontana 2006, p. 228.
  6. Fuentes 2007, p. 81-82.
  7. La Parra LĂłpez 2018, p. 554.
  8. Fontana 2006, p. 221.
  9. Fontana 2007, p. 131.
  10. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 164.
  11. Fontana 2006, p. 222.
  12. La Parra LĂłpez 2018, p. 554-555.
  13. La Parra LĂłpez 2018, p. 559-560.
  14. Fontana 1979, p. 188.
  15. «_Reunió_una_banda_durante_el_trienio;_hombre_de_mucha_influencia_en_Barcelona_y_sus_alrededores,_se_le_suponía_en_estrecha_relación_con_los_frailes_de_[[Abbaye_de_Montserrat|Montserrat]]_»-15" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 227. « Reunió una banda durante el trienio; hombre de mucha influencia en Barcelona y sus alrededores, se le suponía en estrecha relación con los frailes de Montserrat »
  16. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 165.
  17. Fontana 2006, p. 222-223.
  18. Fuentes 2007, p. 86-87.
  19. «_Las_consignas_de_los_rebeldes_se_movieron_dentro_de_un_repertorio_ya_conocido:_la_reivindicaciĂłn_de_Carlos_V_y_de_la_InquisiciĂłn,_el_exterminio_de_los_‘negros’_[los_liberales],_la_defensa_de_la_religiĂłn_y,_en_algunos_casos,_la_supresiĂłn_de_la_policĂ­a,_que_se_habĂ­a_convertido_en_la_bestia_negra_de_los_ultras_»-19" class="mw-reference-text">Fuentes 2007, p. 86. « Las consignas de los rebeldes se movieron dentro de un repertorio ya conocido: la reivindicaciĂłn de Carlos V y de la InquisiciĂłn, el exterminio de los ‘negros’ [los liberales], la defensa de la religiĂłn y, en algunos casos, la supresiĂłn de la policĂ­a, que se habĂ­a convertido en la bestia negra de los ultras »
  20. Fontana 2006, p. 225. ”El cuadro de la situaciĂłn de Cataluña, tal como la veĂ­an los ocupantes franceses, no podĂ­a ser mĂĄs alarmante”
  21. Fuentes 2007, p. 87.
  22. Fontana 1979, p. 189.
  23. Fontana 2007, p. 132.
  24. En_1827_Fernando_VII_necesitaba_de_un_golpe_de_efecto,_no_sĂłlo_para_imponerse_al_realismo_extremista,_sino_tambiĂ©n_para_afirmarse_como_monarca_absoluto._Esto_Ășltimo_revestĂ­a_especial_importancia_despuĂ©s_del_[[Constitution_portugaise_de_1826|cambio_polĂ­tico_operado_el_año_anterior_en_Portugal]]''-24" class="mw-reference-text">La Parra LĂłpez 2018, p. 555; 559-560. En 1827 Fernando VII necesitaba de un golpe de efecto, no sĂłlo para imponerse al realismo extremista, sino tambiĂ©n para afirmarse como monarca absoluto. Esto Ășltimo revestĂ­a especial importancia despuĂ©s del cambio polĂ­tico operado el año anterior en Portugal
  25. «_Ya_estoy_entre_vosotros_segĂșn_os_lo_ofrecĂ­_por_mi_Decreto_de_diez_y_ocho_de_este_mes_[de_septiembre];_pero_sabed_que_como_Padre_voy_a_hablar_por_Ășltima_vez_a_los_sediciosos_el_lenguaje_de_la_clemencia,_dispuesto_todavĂ­a_a_escuchar_las_reclamaciones_que_me_dirijan_desde_sus_hogares,_si_obedecen_mi_voz;_[...]_Ya_veis_desmentidos_con_mi_venida_los_vanos_y_absurdos_pretextos_con_que_hasta_ahora_han_procurado_cohonestar_su_rebeliĂłn._Ni_yo_estoy_oprimido,_ni_las_personas_que_merecen_mi_confianza_conspiran_contra_nuestra_Santa_ReligiĂłn,_ni_la_Patria_peligra,_ni_el_honor_de_mi_Corona_se_haya_comprometido,_ni_mi_Soberana_autoridad_es_coartada_por_nadie._»-25" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 231. « Ya estoy entre vosotros segĂșn os lo ofrecĂ­ por mi Decreto de diez y ocho de este mes [de septiembre]; pero sabed que como Padre voy a hablar por Ășltima vez a los sediciosos el lenguaje de la clemencia, dispuesto todavĂ­a a escuchar las reclamaciones que me dirijan desde sus hogares, si obedecen mi voz; [...] Ya veis desmentidos con mi venida los vanos y absurdos pretextos con que hasta ahora han procurado cohonestar su rebeliĂłn. Ni yo estoy oprimido, ni las personas que merecen mi confianza conspiran contra nuestra Santa ReligiĂłn, ni la Patria peligra, ni el honor de mi Corona se haya comprometido, ni mi Soberana autoridad es coartada por nadie. »
  26. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 166.
  27. La Parra LĂłpez 2018, p. 562.
  28. Fontana 2006, p. 231.
  29. [El_conde_España]_formĂł_una_policĂ­a_secreta_‘de_la_hez_de_la_sociedad,_de_criminales_sacados_de_presidios_y_de_otras_personas_de_este_jaez’_y,_con_la_excusa_de_que_en_Barcelona_habĂ­a_una_conspiraciĂłn_constitucionalista,_mandĂł_hacer_encarcelamientos_en_masa''-29" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 242-243. [El conde España] formĂł una policĂ­a secreta ‘de la hez de la sociedad, de criminales sacados de presidios y de otras personas de este jaez’ y, con la excusa de que en Barcelona habĂ­a una conspiraciĂłn constitucionalista, mandĂł hacer encarcelamientos en masa
  30. Se_le_pudo_ver_[al_conde_de_España]_bailando_en_pĂșblico_mientras_los_ajusticiados_morĂ­an_en_la_horca''-30" class="mw-reference-text">Fontana 2007, p. 133. Se le pudo ver [al conde de España] bailando en pĂșblico mientras los ajusticiados morĂ­an en la horca
  31. Fontana 2006, p. 244.
  32. La Parra LĂłpez 2018, p. 561.
  33. SĂĄnchez Mantero 1996, p. 114.
  34. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 164-165.
  35. «_Aliados_circunstanciales_de_los_apostólicos_en_un_combate_ambiguo_que_para_los_campesinos_es_algo_así_como_una_primitiva_e_inmatura_revuelta_que_no_acierta_a_formular_sus_propias_reivindicaciones_de_clase_y_que_se_acoge_a_una_cobertura_ideológica_llena_de_un_prestigio_tradicional_a_sus_ojos,_y_lo_suficientemente_confusa_como_para_albergar_sus_aspiraciones._»-35" class="mw-reference-text">Fontana 1979, p. 46-47. « Aliados circunstanciales de los apostólicos en un combate ambiguo que para los campesinos es algo así como una primitiva e inmatura revuelta que no acierta a formular sus propias reivindicaciones de clase y que se acoge a una cobertura ideológica llena de un prestigio tradicional a sus ojos, y lo suficientemente confusa como para albergar sus aspiraciones. »
  36. Fontana 2006, p. 235-236.
  37. «_No_había_sido_de_las_logias,_sino_de_los_conventos,_de_donde_habían_salido_los_cuantiosos_fondos_necesarios_para_organizar_y_mantener_la_revuelta._»-37" class="mw-reference-text">Fontana 1979, p. 189. « No había sido de las logias, sino de los conventos, de donde habían salido los cuantiosos fondos necesarios para organizar y mantener la revuelta. »
  38. Fontana 2006, p. 239.
  39. Ils publiÚrent law poésie anti-franc-maçonne suivante : « El francmasón taimado
    hizo creer que el Solio peligraba,
    y el realista airado
    ceba el fusil; pero al ver que erraba,
    y es libre el soberano,
    deja al pronto las armas de su mano.
    »
  40. Fontana 1979, p. 189-190.
  41. Después_de_los_agraviados_la_opción_de_los_realistas_no_se_contemplaba_ya_a_través_de_una_sublevación_apelando_al_Rey,_sino_de_la_herencia_sucesora_del_infante_Carlos,_por_eso_basaron_sus_esperanzas_en_la_sucesión_ante_un_Monarca_sin_descendencia''-41" class="mw-reference-text">Bahamonde et Martínez 2011, p. 166; 176. Después de los agraviados la opción de los realistas no se contemplaba ya a través de una sublevación apelando al Rey, sino de la herencia sucesora del infante Carlos, por eso basaron sus esperanzas en la sucesión ante un Monarca sin descendencia
  42. Fontana 1979, p. 190-191.
  43. Fontana 2006, p. 236-237.
  44. La Parra LĂłpez 2018, p. 561-562.
  45. Fontana 2006, p. 241-242.
  46. La Parra LĂłpez 2018, p. 568-570.
  47. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 165-166.
  48. «_El_rey_era_el_nexo_de_unión_por_excelencia_de_los_habitantes_del_reino,_la_personificación_de_la_colectividad._En_tales_condiciones,_ver_físicamente_al_rey_no_sólo_era_para_ellos_un_espectåculo_y_una_fiesta,_sino_también_una_forma_de_afirmar_su_identidad._»-48" class="mw-reference-text">La Parra López 2018, p. 564-566. « El rey era el nexo de unión por excelencia de los habitantes del reino, la personificación de la colectividad. En tales condiciones, ver físicamente al rey no sólo era para ellos un espectåculo y una fiesta, sino también una forma de afirmar su identidad. »
  49. «_Fernando_VII_no_se_olvidó_de_su_imagen_en_el_exterior_y_ordenó_a_los_diplomåticos_españoles_en_el_extranjero_que_comunicaran_a_los_diversos_Gobiernos_europeos_su_éxito_personal_en_sofocar_la_revuelta._»-49" class="mw-reference-text">La Parra López 2018, p. 568. « Fernando VII no se olvidó de su imagen en el exterior y ordenó a los diplomåticos españoles en el extranjero que comunicaran a los diversos Gobiernos europeos su éxito personal en sofocar la revuelta. »
  50. (es) « Manifiesto de la FederaciĂłn de los Realistas puros (1826) », Hispania Nova, Revista de Historia ContemporĂĄnea,‎ (ISSN 1138-7319, lire en ligne, consultĂ© le ).
  51. La Parra LĂłpez 2018, p. 558-559.
  52. Fontana 2006, p. 220.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (es) Ramon Arnabat (Pedro RĂșjula et Ivana Frasquet (eds.)), El Trienio Liberal (1820-1823). Una mirada polĂ­tica, Granada, Comares, (ISBN 978-84-9045-976-8), « La contrarrevoluciĂłn y la antirrevoluciĂłn », p. 285-307
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  • (es) Emilio La Parra LĂłpez (es), Fernando VII. Un rey deseado y detestado, Barcelone, Tusquets, (ISBN 978-84-9066-512-1)
  • (es) Javier Posada Moreiras, « La Guerra de los Malcontents Âżuna guerra de guerrillas? », Revista Universitaria de Historia Militar, vol. 9, no 19,‎ , p. 165-185 (lire en ligne)
  • (es) Jaume Torras Elias (prĂ©f. Carlos Seco Serrano), La guerra de los Agraviados, Barcelone, Universidad de Barcelona,
  • (ca) Jaume Torras Elias, « Societat rural i moviments absolutistes. Nota sobre la guerra dels malcontents (1827) », Recerques: HistĂČria, economia i cultura, no 1,‎ , p. 123-130 (lire en ligne)

Liens externes

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