Guerre des MĂ©contents
La guerre des MĂ©contents (en catalan : Guerra dels Malcontents ; en castillan Guerra de los Agraviados, plus littĂ©ralement dans cette langue « guerre des lĂ©sĂ©s ») est un soulĂšvement ultra-absolutiste ayant dĂ©bouchĂ© sur une guerre civile entre mars et octobre 1827 en Catalogne et, dans une moindre mesure, au Pays valencien, en Aragon, au Pays basque et en Andalousie. Les Malcontents se soulevĂšrent contre le gouvernement absolutiste modĂ©rĂ© qui, selon eux, « sĂ©questrait » le roi dâEspagne Ferdinand VII. Les insurgĂ©s, dans leur majoritĂ© des paysans et artisans[1], parvinrent Ă mobiliser en Catalogne entre 20 000 et 30 000 hommes et Ă occuper la plus grande partie de la rĂ©gion au mois de septembre[2][3][4]. Les dirigeants de la rĂ©bellion Ă©taient dâanciens officiers royalistes de lâ« armĂ©e de la foi » ayant combattu aux cĂŽtĂ©s du corps expĂ©ditionnaire de lâarmĂ©e française qui avait envahi lâEspagne en 1823 pour mettre fin au rĂ©gime constitutionnel du Triennat libĂ©ral[5].
Ă la suite dâun dĂ©placement que fit le monarque en Catalogne afin de montrer quâil jouissait de pleine libertĂ©, les rebelles dĂ©posĂšrent les armes et le conflit prit fin.
Cette révolte constitue un antécédent direct des guerres carlistes.
Contexte
Comme au cours du Triennat libĂ©ral (1820-1823) sâĂ©tait produite une scission des libĂ©raux entre « modĂ©rĂ©s » et « exaltĂ©s », durant la DĂ©cennie abominable ce furent les absolutistes qui se divisĂšrent entre « rĂ©formistes » â partisan dâ« adoucir » l'absolutisme en suivant les avertissement de la Quadruple Alliance et de la France de la Restauration â et les « ultras » [âŠ], qui dĂ©fendaient la restauration complĂšte de lâabsolutisme, incluant le rĂ©tablissement de lâInquisition que Ferdinand VII, sous la pression des puissances europĂ©ennes, nâavait pas rĂ©instituĂ© aprĂšs son abolition par les libĂ©raux au cours du Triennat. Les ultras â Ă©galement appelĂ©s « apostoliques », « ultra-royalistes » ou « ultra-absolutistes » â avaient dans le frĂšre du roi, Charles de Bourbon â Carlos de BorbĂłn, hĂ©ritier du trĂŽne car Ferdinand VII, aprĂšs trois mariages, nâavait pas rĂ©ussi Ă avoir de descendance â, leur principal protecteur, raison pour laquelle on les appela quelquefois « carlistes »[6]. AprĂšs les insurrections de JoaquĂn CapapĂ© (1824) et celle de Georges BessiĂšres (1825), le conflt le plus grave quâils protagonisĂšrent fut la guerre des MĂ©contents, qui se dĂ©roula entre mars et octobre 1827 et dont lâĂ©picentre fut la Catalogne[7].
Histoire
Le soulĂšvement
En mars 1827, les premiĂšres partidas realistas (milices royalistes) furent formĂ©es dans les terres de l'Ăbre sous le commandement du colonel Antoni Trillas et du capitaine Salvador Llovet, qui, rapidement mis en dĂ©route, Ă©chouĂšrent dans leur tentative de prendre Tortosa au petit matin du 12 du mĂȘme mois. Trillas et Llovet seraient fusillĂ©s dĂ©but avril[8]. Comme le rapporta le consul français Ă Barcelone, ces milices royalistes portaient « un drapeau sur lequel on voit le roi Ferdinand la tĂȘte en bas et un agen exterminateur qui piĂ©tine un noir [un libĂ©ral] et le transperce avec son Ă©pĂ©e. Leur cri de guerre est "Vive le roi Charles V, vive la sainte Inquisition, dehors les Français" »[9]. Selon un rapport officiel, il sâagissait dâune protestation dâofficiers « dont on disait que la qualification de leurs services dans les rangs royalistes les avaits mĂ©contentĂ©s, ainsi que le retard avec lequel ils recevaient leurs paies »[8]. Le 1er avril, NarcĂs AbrĂ©s (es) se soulevait prĂšs de GĂ©rone, Ă©tendant la rĂ©bellion au nord de la Catalogne[10].
Le soulĂšvement atteignit son apogĂ©e Ă l'Ă©tĂ©[4], « suivant lâĂ©volution des travaux de moissons, Ă la fin desquelles de nombreux journaliers sâunissaient aux milices qui offraient une bonne rĂ©tribution, ce qui dĂ©montre que les organisateurs disposaient dâabondantes ressources »[9]. Un chef militaire français informa son gouvernement que les insurgĂ©s « ont des presses lithographiques et distribuent des proclamations ; les officiers portent des nominations et des instructions imprimĂ©es, et reçoivent une solde qui ne provient pas exclusivement des contributions quâils touchent »[11]. Le 31 juillet, Josep Busoms (surnommĂ© Jep dels Estanys), lâun des leaders de ceux qui commençaient Ă ĂȘtre connus comme les « mĂ©contents », faisait une proclamation Ă Berga â il sâattribua Ă lui-mĂȘme le titre de comte de Berga â[10][12][1] :
« Non, Espagnols, non ; nos plaintes et clameurs ne sont pas contre notre Roi ; nous ne prĂ©tendons pas non plus en aucune façon que le Gouvernement renonce. Nos clameurs se dirigent contre cette racaille infernale qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© des fils infidĂšles Ă la patrie [âŠ] ont rĂ©ussi Ă sâemparer des emlois et affectations, Ă sucer avec abondance le sang de ceux quâils ne purent immoler avant. »
DĂšs lors, les revendications de lĂ©gitimitĂ© de lâinfant Charles (« carlistes ») furent dĂšs lors abandonnĂ©es et la justification donnĂ©e au soulĂšvement Ă©tait que le roi Ă©tait prisonnier Ă la cour, contrĂŽlĂ© par les francs-maçons et les rĂ©volutionnaires, qui Ă©taient ceux qui gouvernaient en rĂ©alitĂ©[9]. Josep ClarĂ , lâun des dirigeants de la rĂ©bellion, proclama Ă Vic : « La fin de notre glorieuse alarme est que notre bien aimĂ© monarque Ferdinand VII se voie libre de plusieurs individus maçons qui avec habiletĂ© et sagacitĂ© ont su conserver et sâemparer du Gouvernement »[13]. Ă la mi-septembre, les insurgĂ©s occupaient la plus grande partie de la principautĂ© de Catalogne[2][3][4]. Les dirigeants de la rĂ©bellion Ă©taient dâanciens officiers royalistes de l'« armĂ©e de la foi » ayant combattu aux cĂŽtĂ©s du corps expĂ©ditionnaire de lâarmĂ©e française qui avait envahi lâEspagne en 1823 pour mettre fin au rĂ©gime constitutionnel du Triennat libĂ©ral[5]. Un rapport français dâaoĂ»t 1827 disait[14] :
« Depuis le mois de mars dernier, la Catalogne est livrĂ©e Ă des perturbations qui, ayant commencĂ© partielles et isolĂ©es, ont pris plus tard une certaine augmentation et se dĂ©veloppent de façon si menaçante quâil faut craindre que trĂšs vite elles couvrent la province entiĂšre. [âŠ] Au commencement les cris des rebelles Ă©taient : "Vive Charles V, vive lâInquisition, mort aux noirs [les libĂ©raux], dehors les Français". En passant du sur au nord, la sĂ©dition a changĂ© et maintenant ils sont : "Vive le roi absolu, vive lâInquisition, dehors la police (es) et les sectaires (es)". [âŠ] Ils prenaient auparavant le nom de "carlistes" ; actuellement ils se nomment "royalistes lĂ©sĂ©s". Le triomphe de la religion, le rĂ©tablissement de lâInquisition et la mort des noirs : voici ce qui est commun aux factieux du sud et du nord, ceux dâhier et ceux dâaujourdâhui »
Le 28 aoĂ»t, ils formĂšrent Ă Manresa, prise quelques jours auparavant et devenue dĂšs lors la capitale de la rĂ©bellion, une Junta superior provisional de gobierno del Principado (« Junte supĂ©rieure provisoire de gouvernement de la PrincipautĂ© [de Catalogne] »), formĂ©e par quatre membres, deux clercs et deux sĂ©culiers, et prĂ©sidĂ©e par le colonel AgustĂn Saperes, surnommĂ© « Caragol » (« Escargot » en catalan)«_
Un rapport français relatait lâimpact alarmant de la rĂ©bellion en Catalogne[20] :
« Il rĂšgne dans toute la province une agitation gĂ©nĂ©rale. Les communications offrent chaque jour moins de sĂ©curitĂ©, les opĂ©rations commerciales ont cessĂ© dans une bonne mesure et lâindustrie, qui a besoin de la paix pour pouvoir se dĂ©velopper, est dans une langueur totale. Les Ă©changes entre le littoral et lâintĂ©rieur sont arrĂȘtĂ©s : tout est stagnation, et seules les grandes villes jouissent de tranquillitĂ©. »
Réponse du gouvernement : voyage de Ferdinand VII en Catalogne et répression
Face Ă la magnitude de la rĂ©bellion et son extension hors de Catalogne, le gouvernement dĂ©cida l'envoi d'une armĂ©e dans la rĂ©gion, dirigĂ©e par le comte d'Espagne, absolutiste notoire nommĂ© nouveau capitaine gĂ©nĂ©ral, en remplacement du marquis de Campo Sagrado (es), dotĂ© de larges pouvoirs â comme celui de juger les insurgĂ©s en conseil de guerre sans tenir en compte le privilĂšge juridique des militaires et clercs â et, simultanĂ©ment, l'organisation d'une visite du roi dans la rĂ©gion (oĂč il arriva depuis Valence fin septembre accompagnĂ© d'un unique ministre, l'ultra Francisco Tadeo Calomarde) afin de dissiper tout doute concernant son supposĂ© manque de libertĂ© et d'exorter les insurgĂ©s Ă dĂ©poser les armes â le motif officiel de la visite Ă©tait : « examiner par moi-mĂȘme les causes qui ont produit les inquiĂ©tudes de la Catalogne » â[21] - [16] - [22] - [23] - En_1827_Fernando_VII_necesitaba_de_un_golpe_de_efecto,_no_sĂłlo_para_imponerse_al_realismo_extremista,_sino_tambiĂ©n_para_afirmarse_como_monarca_absoluto._Esto_Ășltimo_revestĂa_especial_importancia_despuĂ©s_del_[[Constitution_portugaise_de_1826|cambio_polĂtico_operado_el_año_anterior_en_Portugal]]''_24-0">[24]. On a soutenu que lâidĂ©e que Ferdinand VII se rende en Catalogne Ă©tait venue des insurgĂ©s lui-mĂȘme, dĂ©sireux de faire parvenir personnellement au roi les raisons de leur rĂ©bellion puisquâils Ă©taient convaincus que dĂšs quâil les connaĂźtrait il changerait de gouvernement et de politique â câest ainsi quâEl CatalĂĄn Realista assurait « que si nous avons la chance de voir le Roi, et quâavec franchise et libre des liens maçonniques nous pouvons lui dire la vĂ©ritĂ©, tout restera tranquille [âŠ] » â[13]. Le 28 septembre fut rendu public un Manifeste de Ferdinand VII depuis le palais archiĂ©piscopal de Tarragone dans lequel il disait que les « vains et absurdes prĂ©textes avec lesquels jusqu'Ă prĂ©sent vous avez prĂ©tendu justifier votre rĂ©bellion » se trouvaient « dĂ©mentis »«_
L'effet du manifeste fut immĂ©diat et provoqua la reddition ou la dĂ©bandade d'un grand nombre d'insurgĂ©s. Quelques jours plus tard, Manresa, Vic, Olot et Cervera se rendirent sans rĂ©sistance. Bien que la rĂ©bellion se poursuivĂźt quelques mois supplĂ©mentaires, Ă la mi-octobre on pouvait la considĂ©rer comme Ă©puisĂ©e[26] - [27] - [28]. Pendant ce temps, les autoritĂ©s royales menĂšrent une rĂ©pression implacable contre les rebelles, avec des exĂ©cutions sommaires et la dĂ©tention de suspects tant en Catalogne que dans le reste de l'Espagne, oĂč le soulĂšvemement comptait de nombreux autres partisans[21]. En Catalogne la rĂ©pression fut menĂ©e par le comte d'Espagne, qui l'Ă©tendit Ă©galement aux libĂ©raux, aprĂšs le dĂ©part de Catalogne des troupes françaises qui les avait jusqu'alors protĂ©gĂ©es[El_conde_España]_formĂł_una_policĂa_secreta_âde_la_hez_de_la_sociedad,_de_criminales_sacados_de_presidios_y_de_otras_personas_de_este_jaezâ_y,_con_la_excusa_de_que_en_Barcelona_habĂa_una_conspiraciĂłn_constitucionalista,_mandĂł_hacer_encarcelamientos_en_masa''_29-0">[29] - Se_le_pudo_ver_[al_conde_de_España]_bailando_en_pĂșblico_mientras_los_ajusticiados_morĂan_en_la_horca''_30-0">[30]. En apprenant les mĂ©thodes brutales employĂ©es par ce dernier, le roi commenta que « pour ces choses il nây a personne dâautre »[31]. Selon Emilio La Parra LĂłpez, « Les Catalans mirent du temps Ă oublier la duretĂ© pratiquĂ©e par le comte dâEspagne dans la rĂ©pression contre les insurgĂ©s »[32]. Tout au long du mois de novembre, les leaders de la rĂ©volte furent fusillĂ©s (de dos, comme des traĂźtres), parmi lesquels Joan RafĂ Vidal et NarcĂs AbrĂ©s. En fĂ©vrier 1828 ce fut le tour de Josep Busoms, fusillĂ© Ă Olot[21][26][27]. Des centaines de « MĂ©contents » furent condamnĂ©s Ă des peines de prison ou dĂ©portĂ©s Ă Ceuta, et les ecclĂ©siastiques les plus impliquĂ©s furent reclus dans des couvents trĂšs Ă©loignĂ©s de la Catalogne â ce fut Ă©galement le cas de la cĂ©lĂšbre ultra Josefina de Comerford, grande animatrice de la rĂ©volte, qui fut confinĂ©e dans un couvent de SĂ©ville â[5].
Les protagonistes de la rébellion
Juan Francisco Fuentes a soulignĂ© les points communs du soulĂšvement des « MĂ©contents » et des tentatives « ultras » antĂ©rieures : « le protagonisme du clergĂ© le plus radical, des volontaires royalistes et des "officiers illimitĂ©s", qui agirent Ă la tĂȘte de leurs factions guerrilleras, rĂ©organisĂ©es pour cette occasion. De nouveau, le mal-ĂȘtre que la crise Ă©conomique provoquait dans dâamples secteurs populaires, qui participĂšrent activement dans la rĂ©bellion contre le gouvernement, eut une grande importance »[21]. Ce dernier point a Ă©tĂ© soulignĂ© [ar Rafael SĂĄnchez Mantero : « Les participants Ă©taient dâhumbles paysans et de simples gens qui se plaignaient des abus de l'administration et des actes arbitraires du TrĂ©sor. La dĂ©nonciation dâune administration aux mains de francs-maçons et de noirs [de libĂ©raux] Ă©tait frĂ©quente dans les rangs des lĂ©sĂ©s. Ce mal-ĂȘtre fut mis Ă profit par les Ă©lĂ©ments les plus exaltĂ©s du royalisme pour tenter une rĂ©bellion »[33]. Ăngel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂnez coĂŻncident : « Il sâagit de classes sociales liĂ©es au monde paysan et au monde des mĂ©tiers en dĂ©clin (artisanat de communautĂ©s rurales et de petits noyaux urbains), des secteurs rĂ©sistants aux rĂ©formes [âŠ], auxquels sâajoutent les clercs et officiers liĂ©s au volontariat [royaliste] [âŠ]. Des classes populaires qui ont comme rĂ©fĂ©rent le Roi lĂ©gitime pour maintenir la stabilitĂ© dans un monde basĂ© sur les ordres dâAncien RĂ©gime qui sâĂ©puise [âŠ] »[34]. Josep Fontana insiste sur lâ« Ă©troite relation existante entre mal-ĂȘtre paysan et rĂ©volte ultra » «_
« La population des montagnes est uniquement agricole ; la plaine et les ports sont manufacturiers et commerçants. [âŠ] Les paysans, plus simples et moins susceptibles de se laisser sĂ©duire par lâambition de fausses thĂ©ories, sont toujours restĂ©s liĂ©s Ă lâancienne monarchie. En ayant vu leurs champs dĂ©vastĂ©s et leur rĂ©coltes dĂ©vorĂ©es par les armĂ©es constitutionnelles, ils ont pour elles une haine juste et implacable. [âŠ] C'est de ces hommes que provient la plus grande partie des volontaires royalistes de la province, et leurs intentions hostiles contre la population de la plaine, composĂ©e de riches fabricants et commerçants, augmentent de jour en jour, car ceux-ci ont toujours un emploi et jouissent dâune existence agrĂ©able, tandis que les tristes travailleurs de la montagne souffrent de la plus horrible misĂšre. »
Le rÎle du clergé
La rĂ©bellion avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'appui du clergĂ© catalan, qui l'avait encouragĂ©e, lĂ©gitimĂ©e et financĂ©e[5], mais dĂšs que le roi arriva Ă Tarragone elle rejoignit le camp adverse et presque tous les Ă©vĂȘques condamnĂšrent les « MĂ©contents » et les appelĂšrent Ă dĂ©poser les armes[23][27]. Certains clercs tentĂšrent de se justifier en rejetant la faute Ă la franc-maçonnerie, comme ce fut le cas des professeurs de lâuniversitĂ© de Cervera«_
Lâun des leaders de la rĂ©volte, NarcĂs AbrĂ©s (es), surnommĂ© Pixola ou el carnicer (« le boucher » en catalan) dĂ©nonça dans une proclamation du 27 septembre le changement de posture des Ă©vĂȘques catalans[40] :
« Il est temps de rompre mon silence et de me dĂ©fendre [âŠ] de la calomnie avec laquelle les Ă©vĂȘques de la PrincipautĂ© nous accusent dans leurs pastorales respectives, en attribuant nos faits hĂ©roĂŻques Ă lâĆuvre de sectaires jacobins [âŠ]. Quelques uns de ces mĂȘmes prĂ©lats savent bien [quâĂ ] ceux quâils appellent dĂ©sormais meneurs [cabecillas] dĂ©naturalisĂ©s, ils nous firent savoir palpablement que le roi Ă©tait devenu sectaire et que, si nous ne voulions pas voir la religion dĂ©truite, lâinfant don Carlos devait sâĂ©lever au trĂŽne. [âŠ] Et quâont-ils fait ? Ceux qui Ă©taient dâaccord nous ont abandonnĂ©s sans venir Ă notre aide, car ils voient le danger et ne veulent pas sâexposer Ă perdre leurs rondelettes prĂ©bendes et postes. »
Conséquences
Ăngel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂnez ont soulignĂ© que l'Ă©chec de la guerre des MĂ©contents marqua un changement de cap pour les royalistes qui, se sentant trompĂ©s par un roi lĂ©gitime qui reprĂ©sentait leurs principes et qu'ils voulaient dĂ©fendre de prime abord, commencĂšrent Ă dĂ©fendre de plus en plus ouvertement l'alternative incarnĂ©e par l'infant Charles de BourbonDespuĂ©s_de_los_agraviados_la_opciĂłn_de_los_realistas_no_se_contemplaba_ya_a_travĂ©s_de_una_sublevaciĂłn_apelando_al_Rey,_sino_de_la_herencia_sucesora_del_infante_Carlos,_por_eso_basaron_sus_esperanzas_en_la_sucesiĂłn_ante_un_Monarca_sin_descendencia''_41-0">[41]. Câest ainsi qu'aprĂšs lâĂ©chec de lâinsurrection, l'Ă©picentre de l'action se dĂ©plaça dans les conspirations de la cour[42].
Le long voyage de retour du monarque
Le roi resta en Catalogne jusquâau 9 mars 1828 â il rĂ©sida la plupart du temps Ă Barcelone, aprĂšs que les troupes françaises ont abandonnĂ© la ville ; « dans ma vie je nâai vu plus de gens ni plus dâenthousiasme » Ă©crivit-il Ă propos de la rĂ©ception que les Barcelonais firent au couple royal â[43] et parcourut par la suite, avec la reine Marie-JosĂšphe de Saxe, l'Aragon, la Navarre, le Pays basque et la Vieille-Castille pour revenir au palais royal de la Granja de San Ildefonso le 31 juillet[44][45]. L'entrĂ©e triomphale Ă Madrid se produisit le 11 aoĂ»t et les festivitĂ©s se prolongĂšrent durant quatre jours, bien que la population semblĂąt montrer moins dâenthousiasme qu'en 1808 ou en 1814 â les ultras nâavaient rien Ă cĂ©lĂ©brer aprĂšs la dĂ©faite des « MĂ©contents » â[46].
Ce long sĂ©jour de plus de 10 mois a Ă©tĂ© pour le roi « comme un acte dâaffirmation sur sa personne », face Ă lâappui croissant quâengrangeait son frĂšre Charles auprĂšs des « ultras »»[47]. « Ferdinand VII comprit que le prolongement du voyage Ă©tait un excellent instrument pour amĂ©liorer son image Ă lâintĂ©rieur et Ă lâextĂ©rieur [âŠ]. Le succĂšs devant les rebelles catalans put le convaincre que sa prĂ©sence parmi ses sujets Ă©tait un instrument extrĂȘmenent efficace, qui ne pouvait que lui apporter des bĂ©nĂ©fices personnels ». De fait, « les habitants de toutes les localitĂ©s visitĂ©es, avec ceux qui se dĂ©placĂšrent depuis les lieux proches pour cette occasion, reçurent les rois avec des acclamations et de grandes manifestations de rĂ©jouissance »«_
« Il Ă©teignit la discorde civile, assura la paix, rĂ©anima lâindustrie, garnit de troupes les places de son royaumes, punit la trahison, ignora les dĂ©rives et donna des motifs Ă la fidĂ©litĂ© et Ă lâaffection de ses vassaux. »
Le « Manifeste des royalistes purs »
Ă partir de janvier 1827 circula clandestinement dans toute lâEspagne un Manifiesto de la FederaciĂłn de los Realistas puros a los Españoles (« Manifeste de la fĂ©dĂ©ration des royalistes purs aux Espagnols » en espagnol) qui fut utilisĂ© par les « MĂ©contents ». Lâhistorien Julio ArĂłstegui a, mis en doute lâauteur du manifeste, signĂ© Ă Madrid le 1er novembre 1826 et dans lequel on demandait le renversement « du stupide et criminel Ferdinand de Bourbon » en faveur de son frĂšre[50], en affirmant que dans la littĂ©rature royaliste la figure du Roi avait toujours Ă©tĂ© sauvegardĂ©Ă© et que ces discrĂ©ditations ne leur correspondaient pas. Cet auteur soutient que document aurait pu ĂȘtre Ă©laborĂ© par les libĂ©raux exilĂ©s pour provoquer des troubles au sein de la famille royale. Quoi quâil en soit, mĂȘme si les auteurs du manifestes nâĂ©taient pas royalistes, il est certains que ces derniers en ont fait usage. Câest dans ce document quâest pour la premiĂšre fois prĂ©sente lâidĂ©e de la « double lĂ©gitimitĂ© », qui a pu ĂȘtre forgĂ©e au Portugal et sera invoquĂ©e par les carlistes espagnols. On distingue ainsi la « lĂ©gitimitĂ© dâorigine » (celle acquise par hĂ©ritage) de la « lĂ©gitimitĂ© de lâexercice » : Ferdinand VII doit ĂȘtre dĂ©trĂŽnĂ©, car bien quâil soit lĂ©gitime dâorigine, il ne lâest pas par son exercice, Ă©tant donnĂ© quâil ne suit pas le programme des royalistes purs. Câest cette idĂ©e que recueilleront les « MĂ©contents ».
Ăngel Bahamonde et JesĂșs A. MartĂnez partagent Ă©galement le point de vue dâArĂłstegui qui fait du manifeste une « provocation » libĂ©rale, mais ils soulignent que « la proclamation de lâinfant Charles comme roi nâĂ©tait pas une nouveautĂ© ». « Sa terminologie et ses connotations sâĂ©loignent des Ă©crits royalistes : le soulĂšvement de 1820 se trouve justifiĂ©, il nâinvoque pas les royalistes ni le volontariat mais lâ"honnĂȘte masse du peuple espagnol", et ce qui est vĂ©ritablement inĂ©dit dans l'attaque, avec un temps dĂ©prĂ©ciatif et offensant envers le Roi, alors que la propagande royaliste attaquait les serviteurs du Roi et non sa personne, toujours lĂ©gitime dans ses actes. Ce Manifeste nâĂ©tait pas royaliste, et sa paternitĂ© peut ĂȘtre mis en lien avec les libĂ©raux en exil comme avec les groupes en relation avec la crise portugaise ». Le 1er mars 1827, la Gaceta publiait un ordre royal rĂ©clamant des poursuites contre ceux qui diffusaient ou dĂ©tenaient lâ« infĂąme pamphet » (« Real Orden comunicada al Gobernador del consejo para que persiga a los que expendan o retengan el infame libelo que se cita »). Emilio La Parra LĂłpez soutient Ă©galement que le manifeste nâĂ©tait pas Ćuvre des royalistes et que cette « FederaciĂłn de Realistas Puros » (« FĂ©dĂ©ration de royalistes purs » figurant dans le titre nâavait pas existĂ©, et souligne que le document avait Ă©tĂ© imprimĂ© hors dâEspagne et introduit depuis Gibraltar[51].
Josep Fontana est parvenu Ă reconstruire le processus de falsification, dont il attribue lâidĂ©e au financier libĂ©ral valencien Vicente BertrĂĄn de Lis Thomas : « Vers le mois de juillet [1827], Bertran de Lis fut expulsĂ© de France sur demande du gouvernement espagnol et sâinstalla Ă Bruxelles, dâoĂč, avec lâaide de quelques libĂ©raux, il Ă©dita le Manifeste, dont on disait quâune autre impression avait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă Londres et quâils se proposaient de distribuer largement dans l'Espagne. RamĂłn CĂ©sar de Conti â un militaire libĂ©ral exaltado qui Ă©tait Ă la solde de la police de Ferdinand VII â fut chargĂ© de les emmener Ă Gibraltar et de les distribuer ainsi sur la cĂŽte, jusquâĂ Barcelone, depuis une embarcation Ă vapeur (de retour il se vanterait dâavoir influencĂ© sur le dĂ©but de la guerre des MĂ©contents ». Dâautre part, Fontana souligne Ă©galement que le gouvernement le considĂ©ra aussi comme une manipulation des libĂ©raux. « Calomarde lui-mĂȘme [le secrĂ©taire du Bureau de GrĂące et Justice] dĂ©nonça dans la Gaceta ce pamphlet libĂ©ral, "imprimĂ© in-octavo en quatre feuilles de papier et lettre Ă©trangĂšre", et qualifia dâabsurde la supposition selon laquelle il y aurait une "faction composĂ©e par toutes les classes qui ont fait le plus de sacrifices pour la dĂ©fense du trĂŽne lĂ©gitime et de la souverainetĂ© de S.M." disposĂ©e Ă dĂ©trĂŽner Fernando et, plus encore, que quelquâun pense que Carlos, "fidĂšle frĂšre et insĂ©parable compagnon de S.M. dans tous ses malheurs", pouvait sây prĂȘter »[52].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Guerra de los Agraviados » (voir la liste des auteurs).
- Fontana 2006, p. 227.
- Fuentes 2007, p. 86.
- Torras Elias 1967, p. 3.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 555.
- Fontana 2006, p. 228.
- Fuentes 2007, p. 81-82.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 554.
- Fontana 2006, p. 221.
- Fontana 2007, p. 131.
- Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 164.
- Fontana 2006, p. 222.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 554-555.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 559-560.
- Fontana 1979, p. 188.
- «_
ReuniĂł_una_banda_durante_el_trienio;_hombre_de_mucha_influencia_en_Barcelona_y_sus_alrededores,_se_le_suponĂa_en_estrecha_relaciĂłn_con_los_frailes_de_[[Abbaye_de_Montserrat|Montserrat]] _»-15" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 227. « ReuniĂł una banda durante el trienio; hombre de mucha influencia en Barcelona y sus alrededores, se le suponĂa en estrecha relaciĂłn con los frailes de Montserrat » - Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 165.
- Fontana 2006, p. 222-223.
- Fuentes 2007, p. 86-87.
- «_
Las_consignas_de_los_rebeldes_se_movieron_dentro_de_un_repertorio_ya_conocido:_la_reivindicaciĂłn_de_Carlos_V_y_de_la_InquisiciĂłn,_el_exterminio_de_los_ânegrosâ_[los_liberales],_la_defensa_de_la_religiĂłn_y,_en_algunos_casos,_la_supresiĂłn_de_la_policĂa,_que_se_habĂa_convertido_en_la_bestia_negra_de_los_ultras _»-19" class="mw-reference-text">Fuentes 2007, p. 86. « Las consignas de los rebeldes se movieron dentro de un repertorio ya conocido: la reivindicaciĂłn de Carlos V y de la InquisiciĂłn, el exterminio de los ânegrosâ [los liberales], la defensa de la religiĂłn y, en algunos casos, la supresiĂłn de la policĂa, que se habĂa convertido en la bestia negra de los ultras » - Fontana 2006, p. 225. âEl cuadro de la situaciĂłn de Cataluña, tal como la veĂan los ocupantes franceses, no podĂa ser mĂĄs alarmanteâ
- Fuentes 2007, p. 87.
- Fontana 1979, p. 189.
- Fontana 2007, p. 132.
- En_1827_Fernando_VII_necesitaba_de_un_golpe_de_efecto,_no_sĂłlo_para_imponerse_al_realismo_extremista,_sino_tambiĂ©n_para_afirmarse_como_monarca_absoluto._Esto_Ășltimo_revestĂa_especial_importancia_despuĂ©s_del_[[Constitution_portugaise_de_1826|cambio_polĂtico_operado_el_año_anterior_en_Portugal]]''-24" class="mw-reference-text">La Parra LĂłpez 2018, p. 555; 559-560. En 1827 Fernando VII necesitaba de un golpe de efecto, no sĂłlo para imponerse al realismo extremista, sino tambiĂ©n para afirmarse como monarca absoluto. Esto Ășltimo revestĂa especial importancia despuĂ©s del cambio polĂtico operado el año anterior en Portugal
- «_
Ya_estoy_entre_vosotros_segĂșn_os_lo_ofrecĂ_por_mi_Decreto_de_diez_y_ocho_de_este_mes_[de_septiembre];_pero_sabed_que_como_Padre_voy_a_hablar_por_Ășltima_vez_a_los_sediciosos_el_lenguaje_de_la_clemencia,_dispuesto_todavĂa_a_escuchar_las_reclamaciones_que_me_dirijan_desde_sus_hogares,_si_obedecen_mi_voz;_[...]_Ya_veis_desmentidos_con_mi_venida_los_vanos_y_absurdos_pretextos_con_que_hasta_ahora_han_procurado_cohonestar_su_rebeliĂłn._Ni_yo_estoy_oprimido,_ni_las_personas_que_merecen_mi_confianza_conspiran_contra_nuestra_Santa_ReligiĂłn,_ni_la_Patria_peligra,_ni_el_honor_de_mi_Corona_se_haya_comprometido,_ni_mi_Soberana_autoridad_es_coartada_por_nadie. _»-25" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 231. « Ya estoy entre vosotros segĂșn os lo ofrecĂ por mi Decreto de diez y ocho de este mes [de septiembre]; pero sabed que como Padre voy a hablar por Ășltima vez a los sediciosos el lenguaje de la clemencia, dispuesto todavĂa a escuchar las reclamaciones que me dirijan desde sus hogares, si obedecen mi voz; [...] Ya veis desmentidos con mi venida los vanos y absurdos pretextos con que hasta ahora han procurado cohonestar su rebeliĂłn. Ni yo estoy oprimido, ni las personas que merecen mi confianza conspiran contra nuestra Santa ReligiĂłn, ni la Patria peligra, ni el honor de mi Corona se haya comprometido, ni mi Soberana autoridad es coartada por nadie. » - Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 166.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 562.
- Fontana 2006, p. 231.
- [El_conde_España]_formĂł_una_policĂa_secreta_âde_la_hez_de_la_sociedad,_de_criminales_sacados_de_presidios_y_de_otras_personas_de_este_jaezâ_y,_con_la_excusa_de_que_en_Barcelona_habĂa_una_conspiraciĂłn_constitucionalista,_mandĂł_hacer_encarcelamientos_en_masa''-29" class="mw-reference-text">Fontana 2006, p. 242-243. [El conde España] formĂł una policĂa secreta âde la hez de la sociedad, de criminales sacados de presidios y de otras personas de este jaezâ y, con la excusa de que en Barcelona habĂa una conspiraciĂłn constitucionalista, mandĂł hacer encarcelamientos en masa
- Se_le_pudo_ver_[al_conde_de_España]_bailando_en_pĂșblico_mientras_los_ajusticiados_morĂan_en_la_horca''-30" class="mw-reference-text">Fontana 2007, p. 133. Se le pudo ver [al conde de España] bailando en pĂșblico mientras los ajusticiados morĂan en la horca
- Fontana 2006, p. 244.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 561.
- SĂĄnchez Mantero 1996, p. 114.
- Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 164-165.
- «_
Aliados_circunstanciales_de_los_apostĂłlicos_en_un_combate_ambiguo_que_para_los_campesinos_es_algo_asĂ_como_una_primitiva_e_inmatura_revuelta_que_no_acierta_a_formular_sus_propias_reivindicaciones_de_clase_y_que_se_acoge_a_una_cobertura_ideolĂłgica_llena_de_un_prestigio_tradicional_a_sus_ojos,_y_lo_suficientemente_confusa_como_para_albergar_sus_aspiraciones. _»-35" class="mw-reference-text">Fontana 1979, p. 46-47. « Aliados circunstanciales de los apostĂłlicos en un combate ambiguo que para los campesinos es algo asĂ como una primitiva e inmatura revuelta que no acierta a formular sus propias reivindicaciones de clase y que se acoge a una cobertura ideolĂłgica llena de un prestigio tradicional a sus ojos, y lo suficientemente confusa como para albergar sus aspiraciones. » - Fontana 2006, p. 235-236.
- «_
No_habĂa_sido_de_las_logias,_sino_de_los_conventos,_de_donde_habĂan_salido_los_cuantiosos_fondos_necesarios_para_organizar_y_mantener_la_revuelta. _»-37" class="mw-reference-text">Fontana 1979, p. 189. « No habĂa sido de las logias, sino de los conventos, de donde habĂan salido los cuantiosos fondos necesarios para organizar y mantener la revuelta. » - Fontana 2006, p. 239.
- Ils publiÚrent law poésie anti-franc-maçonne suivante : « El francmasón taimado
hizo creer que el Solio peligraba,
y el realista airado
ceba el fusil; pero al ver que erraba,
y es libre el soberano,
deja al pronto las armas de su mano. » - Fontana 1979, p. 189-190.
- DespuĂ©s_de_los_agraviados_la_opciĂłn_de_los_realistas_no_se_contemplaba_ya_a_travĂ©s_de_una_sublevaciĂłn_apelando_al_Rey,_sino_de_la_herencia_sucesora_del_infante_Carlos,_por_eso_basaron_sus_esperanzas_en_la_sucesiĂłn_ante_un_Monarca_sin_descendencia''-41" class="mw-reference-text">Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 166; 176. DespuĂ©s de los agraviados la opciĂłn de los realistas no se contemplaba ya a travĂ©s de una sublevaciĂłn apelando al Rey, sino de la herencia sucesora del infante Carlos, por eso basaron sus esperanzas en la sucesiĂłn ante un Monarca sin descendencia
- Fontana 1979, p. 190-191.
- Fontana 2006, p. 236-237.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 561-562.
- Fontana 2006, p. 241-242.
- La Parra LĂłpez 2018, p. 568-570.
- Bahamonde et MartĂnez 2011, p. 165-166.
- «_
El_rey_era_el_nexo_de_uniĂłn_por_excelencia_de_los_habitantes_del_reino,_la_personificaciĂłn_de_la_colectividad._En_tales_condiciones,_ver_fĂsicamente_al_rey_no_sĂłlo_era_para_ellos_un_espectĂĄculo_y_una_fiesta,_sino_tambiĂ©n_una_forma_de_afirmar_su_identidad. _»-48" class="mw-reference-text">La Parra LĂłpez 2018, p. 564-566. « El rey era el nexo de uniĂłn por excelencia de los habitantes del reino, la personificaciĂłn de la colectividad. En tales condiciones, ver fĂsicamente al rey no sĂłlo era para ellos un espectĂĄculo y una fiesta, sino tambiĂ©n una forma de afirmar su identidad. » - «_
Fernando_VII_no_se_olvidĂł_de_su_imagen_en_el_exterior_y_ordenĂł_a_los_diplomĂĄticos_españoles_en_el_extranjero_que_comunicaran_a_los_diversos_Gobiernos_europeos_su_Ă©xito_personal_en_sofocar_la_revuelta. _»-49" class="mw-reference-text">La Parra LĂłpez 2018, p. 568. « Fernando VII no se olvidĂł de su imagen en el exterior y ordenĂł a los diplomĂĄticos españoles en el extranjero que comunicaran a los diversos Gobiernos europeos su Ă©xito personal en sofocar la revuelta. » - (es) « Manifiesto de la FederaciĂłn de los Realistas puros (1826) », Hispania Nova, Revista de Historia ContemporĂĄnea,â (ISSN 1138-7319, lire en ligne, consultĂ© le ).
- La Parra LĂłpez 2018, p. 558-559.
- Fontana 2006, p. 220.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
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- (es) Juan Francisco Fuentes, El fin del Antiguo RĂ©gimen (1808-1868). PolĂtica y sociedad, Madrid, SĂntesis, (ISBN 978-84-975651-5-8)
- (es) Emilio La Parra LĂłpez (es), Fernando VII. Un rey deseado y detestado, Barcelone, Tusquets, (ISBN 978-84-9066-512-1)
- (es) Javier Posada Moreiras, « La Guerra de los Malcontents Âżuna guerra de guerrillas? », Revista Universitaria de Historia Militar, vol. 9, no 19,â , p. 165-185 (lire en ligne)
- (es) Jaume Torras Elias (préf. Carlos Seco Serrano), La guerra de los Agraviados, Barcelone, Universidad de Barcelona,
- (ca) Jaume Torras Elias, « Societat rural i moviments absolutistes. Nota sobre la guerra dels malcontents (1827) », Recerques: HistĂČria, economia i cultura, no 1,â , p. 123-130 (lire en ligne)
Liens externes
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