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Groupe parlementaire du Parti social français

Le groupe PSF est un groupe parlementaire français de droite, présent à la Chambre des députés lors de la XVIe législature de la IIIe République. Il est l'émanation parlementaire du Parti social français. Existant depuis , le groupe est officiellement formé le et disparaît de fait après le .

Groupe PSF
Image illustrative de l’article Groupe parlementaire du Parti social français
Chambre Chambre des députés
Législature(s) XVIe législature
Fondation
Disparition (de facto)
Partis membres Parti social français
Président Jean Ybarnégaray
Co-présidents Fernand Robbe
Positionnement Droite
Idéologie Nationalisme
Catholicisme social

Très réduit, le groupe n'a jamais beaucoup compté à la Chambre puisqu'il eut à son apogée en 1939 seulement onze députés. Son activité parlementaire s'est limitée à une trentaine de projets de loi. Après le délitement de la coalition de Front populaire à laquelle il s'opposa, il apporta un appoint aux majorités radicales et de centre-droit. L'instauration du régime de Vichy voit le groupe disparaître et ses membres partirent dans différentes directions. À la Libération, son éclatement et le désengagement, choisi ou contraint, de la vie politique des anciens députés PSF, conjugués à la marginalisation du parti, ne permettent pas sa reconstitution.

Histoire

Genèse

Le Parti social français est créé en à la suite de la dissolution des Croix-de-feu par le gouvernement Blum en juin. La nouvelle formation qui n'a pas pu prendre part à la campagne électorale du printemps et présenter de candidats est néanmoins ralliée par quelques parlementaires précédemment Croix-de-feu. Si quelques députés sympathisants avaient rejoint à l'époque de la ligue une informelle Commission consultative des Croix de feu, il n'y a jamais eu de groupe représentant exclusivement l'association à la Chambre[1].

À l'été 1936, la transformation de la ligue en parti lance le mouvement de La Rocque sur le champ de la lutte politique où jusque-là il s'était refusé à s'aventurer. Le directeur du bureau politique du parti, Edmond Barrachin, est à l'origine de la création d'un intergroupe à la Chambre en [2]. Ce Comité parlementaire de défense des libertés républicaines et de sympathie pour le PSF, sans beaucoup de portée, permet cependant de recruter une cinquantaine de députés dans diverses formations de droite: Fédération républicaine, radicaux indépendants, républicains de gauche, républicains indépendants d'action sociale. Ce sont majoritairement des membres inscrits à ce dernier groupe qui donnèrent finalement naissance à un véritable groupe parlementaire PSF.

Formation

Le groupe est formé le par six députés: Jean Ybarnégaray, Fernand Robbe, Paul Creyssel, Stanislas Devaud, Eugène-Gaston Pébellier et François Fourcault de Pavant, auxquels se rallient rapidement deux démocrates-chrétiens Emile Peter et François de Polignac. Il est officiellement déclaré auprès du président de la Chambre le [3].

Les Ă©lections partielles permettent au groupe de s'agrandir. En 1938, il est rejoint par Charles Vallin puis en 1939 par Marcel Deschaseaux et Jacques Bounin. Il comprend finalement onze parlementaires.

Jean Ybarnégaray prend la présidence du groupe et Fernand Robbe la vice-présidence. Le secrétariat du groupe est tenu en étroite liaison avec le bureau politique du parti et les députés intégrés dans les activités militantes. Ce travail de coordination est notamment effectué par Pierre de Léotard et Denys Cochin[4], petit-fils de l'ancien député monarchiste homonyme[5].

Contre le Front populaire[6]

Classé dans l'opposition, le groupe refusa la confiance aux gouvernements Blum et Chautemps. Il combattit l'Office du blé et la semaine de 40 heures (à l'exception d'Emile Peter). En revanche, investi dans les questions sociales - la plupart de ses projets de loi allant en ce sens -, il vota l'instauration des congés payés, le programme de grands travaux, la prolongation de la scolarité.

Soutien Ă  Daladier[7]

L'arrivée d'Edouard Daladier à la tête du gouvernement changea la donne. Le PSF, qui souhaitait se rapprocher des radicaux[8], appuya par l'intermédiaire de son groupe le nouveau président du Conseil. L'intégralité du groupe approuva les accords de Munich puis vota les pleins pouvoirs à Daladier. Toujours sensible aux questions sociales, le groupe vota en faveur des allocations aux chômeurs et la retraite des vieux travailleurs

Vote des pleins pouvoirs Ă  PĂ©tain

Une des dernières activités du groupe se déroula à Vichy lors du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Ce , huit députés PSF (Ybarnégaray, Robbe, Pébellier, Fourcault de Pavant, Devaud, Vallin, Deschaseaux et Bounin) votèrent oui tandis que trois, absents, ne prirent pas part au vote (Polignac, Creyssel, Peter). Édouard Frédéric-Dupont rejoint publiquement le groupe à cette date.

Liste des membres du groupe

Bibliographie

  • Jacques NobĂ©court, Le colonel de La Rocque (1885-1946) ou Les pièges du nationalisme chrĂ©tien, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siècle », , 1194 p. (ISBN 2-213-59687-5, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne].
  • Jean-François SirinelliLes droites françaises, de la RĂ©volution Ă  nos jours, Paris, Folio Histoire, 1995.
  • Jean-Paul Thomas, "Le groupe parlementaire du Parti social français (1936-1939). L’ébauche d’une organisation au service d’une formation militante", dans Sabine Jansen, Gilles Le BĂ©guec, David Valence (dir.), Naissance et dĂ©veloppement des secrĂ©tariats administratifs des groupes parlementaires. Organisation et clarification de la dĂ©libĂ©ration, de 1910 au dĂ©but des annĂ©es 1970, Actes de la journĂ©e d’étude organisĂ©e le par le Centre d’histoire de Sciences Po et l’AssemblĂ©e nationale, avec le soutien du ComitĂ© d’histoire politique et parlementaire, Paris, AssemblĂ©e nationale, 2102, p. 73–101.
  • Olivier Wieviorka, Les orphelins de la RĂ©publique : destinĂ©es des dĂ©putĂ©s et des sĂ©nateurs français, 1940-1945, Paris, Seuil, coll. « L'univers historique », (1re Ă©d. 2001), 472 p. (ISBN 978-2-02-128374-7, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].

Voir aussi

Notes et références

  1. Albert Kéchichian, Les Croix de feu à l'âge des fascismes. Travail, Famille, Patrie., Paris, Champ Vallon, , pp.149-150.
  2. Nobécourt, 1996, p.643.
  3. « Le Parti social français a son groupe parlementaire », Le Figaro,‎ , p.4 (lire en ligne)
  4. Thomas, 2010, p.88.
  5. Thomas, 2010, p.91.
  6. Nobécourt, 1996, p.644.
  7. Ibidem.
  8. Nobécourt, 1996, p.648.
  9. Nobécourt, 1996, p.703.
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