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Grotte de la Tourasse

La grotte de la Tourasse, aussi parfois appelée grotte de Montpezat, se trouve sur la commune de Saint-Martory, en Haute-Garonne, région Occitanie, en France.

Grotte de la Tourasse
Localisation
Coordonnées
43° 08′ 53″ N, 0° 56′ 38″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Massif
Vallée
de la Garonne
Voie d'accès
D817
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
280 m
Longueur connue
~33 m
PĂ©riode de formation
Maestrichtien (72,1 Ă  66 Ma)
Occupation humaine
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Garonne
(Voir situation sur carte : Haute-Garonne)

C'est le site éponyme du Tourassien, une culture préhistorique située entre le Magdalénien et le Mésolithique, aujourd'hui tombée en désuétude au profit du terme Azilien.

Situation, description

La grotte de la Tourasse est situĂ©e sur la commune de Saint-Martory dans le sud du dĂ©partement de Haute-Garonne, Ă  75 km de Toulouse au nord-est et 20 km de Saint-Gaudens Ă  l'ouest[1], en rive gauche (cĂ´tĂ© ouest) de la Garonne.

Elle est aussi parfois appelée grotte de Montpezat[2] car elle est située pratiquement à l'aplomb de l'ancien château de Montpezat au nord-est de la ville, à un peu plus de km de l'église[3], au lieu-dit la Tourasse. Le flanc de vallée forme là un promontoire s'avançant vers le sud et vers la Garonne, surmonté d'une plate-forme sur laquelle est assis le château[4].

La grotte est Ă  280 m d'altitude, infĂ©rieure de m au parapet du pont de Saint-Martory. Son ouverture est large de 6,50 m, s'ouvrant sur une salle profonde de 5,30 m. Au fond s'ouvrent deux couloirs larges d'environ 1,50 m, partant vers le nord pour 12 Ă  15 m et aboutissent Ă  deux petites chambres[4] - [5].

GĂ©ologie

La grotte se trouve dans le massif des Petites Pyrénées, qui correspond à la zone plissée sous-pyrénéenne[6]. La carte géologique montre le passage, à l'endroit précis de la grotte, d'une faille plus ou moins orientée est-ouest[7].

D'après Chamaison, la grotte est creusée dans un calcaire du Sénonien[4]. Plus précisément, le sommet de l'éperon est du calcaire nankin datant du Maastrichtien moyen[8] (nomenclaturé « C7b » sur la carte géologique[7]), le Maestrichtien (72,1 Ma à 66 Ma) étant le dernier niveau du Sénonien ; la pente sud (très raide) entre le château et la Garonne est partagée entre ce calcaire nankin et les marnes de Saint-Martory datant du Maastrichtien inférieur[9] (« C7a »)[7]. La transition avec le calcaire nankin est représentée par des bancs calcaréo-argileux gris, fossilifères[9].

Fouilles

Elle a été fouillée pour la première fois de 1891 à 1892 par MM. Chamaison et Louis Darbas[4] ; toutefois des pièces de mobilier préhistorique étaient connues de Gabriel de Mortillet qui en 1872 choisit ce site pour caractériser un étage stratigraphique, le Tourassien, entre le Magdalénien et le Mésolithique. Cet étage est aujourd'hui tombé en désuétude au profit du terme Azilien[10].

Stratigraphie

À l'époque glaciaire, la grotte était submergée : le sol est couvert d'une épaisse couche d'argile[11].

La stratigraphie de ce site inclut, du plus ancien au plus récent[12] :

  • un niveau de MagdalĂ©nien[13] ;
  • un niveau (couche YN) qui est soit un mĂ©lange MagdalĂ©nien / Azilien soit une vĂ©ritable pĂ©riode transitionnelle, selon Huot (1985)[14]. Barbaza (1997) l'attribue au Laborien[15] ;
  • un niveau d'Azilien ancien (couche YL)[16] ;
  • un niveau d'Azilien (couche YG)[17] ;
  • plusieurs niveaux de Sauveterrien (couche H). Correspond probablement au dĂ©but de la pĂ©riode de rĂ©chauffement postglaciaire, vraisemblablement le PrĂ©borĂ©al. Elle contient une escargotière (Cepea nemoralis, jusqu'Ă  10 000 coquilles par m2), un foyer, de la faune incluant bĹ“uf, cerf, chevreuil, sanglier, castor et petits carnivores et mustĂ©lidĂ©s, restes d’oiseaux et de poissons (salmonidĂ©s). Son outillage est pauvre, comprenant principalement grattoirs, pièces esquillĂ©es, burins, fragments de lamelles Ă  dos et quelques microlithes gĂ©omĂ©triques. Quelque 30 nuclĂ©us montrent un dĂ©bitage opportuniste sur de petites pièces, adaptĂ© Ă  la mĂ©diocritĂ© des roches locales sauf pour le silex du Paillon[n 1] - [20].


Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Barbaza 1997] Michel Barbaza, « L'Azilien des PyrĂ©nĂ©es dans le contexte des cultures de la fin du Tardiglaciaire entre France et Espagne », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 94, no 3,‎ , p. 315-318 (lire en ligne [sur persee]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Chamaison 1891] Chamaison, « DĂ©couvertes prĂ©historiques (1891) - La grotte de Montpezat », Revue de Comminges, t. 6,‎ 01 trimestre 1891, p. 303-309 (lire en ligne [sur gallica]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Huot 1985] Jean-Paul Huot (responsable d'opĂ©ration), « Saint-Martory – Grotte-abri de la Tourasse. Fouille programmĂ©e », ArchĂ©ologie de la France - Informations Occitanie,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Orliac 1975] Michel Orliac, « II. — La grotte de Tourasse-Saint-Martory (Haute-Garonne) », Bulletin de l'Association française pour l'Ă©tude du Quaternaire, vol. 12, nos 3-4,‎ , p. 189-190 (lire en ligne [sur persee]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Sánchez et al. 2017] Marta Sánchez de la Torre, Xavier Mangado et Josep Maria Fullola, « La diffusion du silex dans les PyrĂ©nĂ©es (S.-O. de l'Europe). Étude des traceurs lithologiques au MagdalĂ©nien », Anthropologie, nos 1-2 « Focus on the lithics: raw materials and their utilisation during the Stone Age in Central Europe »,‎ , p. 119-138 (rĂ©sumĂ©, lire en ligne [PDF] sur puvodni.mzm.cz, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
GĂ©ologie

Lien externe

Notes et références

Notes

  1. Le silex du Paillon est un silex venant des marnes de Plagnes et de Saint-Martory (Maastrichtien inférieur). Il a été identifié autour de la ferme de Paillon sur Saint-Martory[18]. Il contient des spicules d'éponge, des débris de petits foraminifères et ce qui est peut-être des ostracodes[19].

Références

  1. « Saint-Martory », sur google.fr/maps. Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
  2. Chamaison 1891, p. 303.
  3. « Montpezat sur Saint-Martory, carte IGN interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  4. Chamaison 1891, p. 304.
  5. Grotte de la Tourasse - Plan et coupe, sur smsp-speleo.com.
  6. Paris & Monciardini 1971, p. 1.
  7. « Montpezat sur Saint-Martory, carte géologique interactive » sur Géoportail.
  8. Paris & Monciardini 1971, p. 11.
  9. Paris & Monciardini 1971, p. 12.
  10. Orliac 1975.
  11. Paris & Monciardini 1971, p. 13.
  12. Huot 1985.
  13. Huot 1985, paragr. 7.
  14. Huot 1985, paragr. 6.
  15. Barbaza 1997, p. 317.
  16. Huot 1985, paragr. 5.
  17. Huot 1985, paragr. 4.
  18. Sánchez et al. 2017, p. 127.
  19. Sánchez et al. 2017, p. 128.
  20. Huot 1985, paragr. 3.
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